Mon avis sur… Android Type One T.2&3 de Yashima

Android Type One

Le premier tome de Android Type One avait été une belle surprise, en reprenant à son compte des tropes classiques de la littérature de science-fiction robotique. J’attendais donc avec envie les deux tomes suivants afin de voir l’histoire dans sa globalité. Un format court qui convient bien à ce type d’histoire, s’appuyant sur des éléments caractéristiques du genre pour aller droit au but, sans trop d’exposition. Voyons donc en quoi cette série est vraiment intéressante, à la lumière des événements racontés dans leur globalité.

Resituons d’abord rapidement les événements (même si rien ne vous interdit de voir mon article sur le premier tome qui développe davantage), nous suivons en parallèle deux histoires qui finissent par se rejoindre dès la fin du premier tome. D’un côté celle de Yugo, un jeune homme considéré comme « empathe » car il ressent une forte empathie pour les robots, qui se retrouve à avoir un androïde à demeure car il a gagné une période d’essai pour l’un d’entre eux. Et de l’autre, une enquête au sujet d’un « Type One » (un modèle de robot) renégat. Comme précisé, les deux intrigues vont vite se télescoper sur fond de remise en question du statut des robots et du rapport aux humains.

Android Type One

Je l’avais souligné dans mon article sur le premier volume, la question de l’empathie, qui est mise au centre de l’histoire, permet, comme souvent dans les histoires de robots, de dresser une parabole avec notre réalité, ces figures évoquant régulièrement dans le récit la place qu’ont les animaux pour nous. Sans trop en révéler, certains détails de l’intrigue, quelques réflexions, ou même des évocations visuelles ne trompent pas (comment ne pas voir des images de refuges pour animaux abandonnés lors d’un passage en particulier ?).

Et si le premier tome avait déjà très bien mis en place son récit en tant que support à une fable questionnant notre rapport aux animaux, mais aussi à l’altérité, les deux volumes suivants poursuivent dans cette voie et proposant des problématiques plus larges.

Cependant, et c’est de là que viendra mon seul bémol, je pense qu’il y aurait eu matière à approfondir certains éléments, en étoffant un poil le récit et la caractérisation psychologique des personnages, et surtout, en développant davantage la dernière partie de l’histoire. Un volume de plus n’aurait vraiment pas fait de mal je trouve, même si en l’état, tout se tient sans souci.

Il est d’ailleurs difficile d’évoquer la dernière partie du récit sans tomber dans les spoilers. Mais l’autrice exploite encore un trope classique du genre, avec une vraie intelligence en terme de mise en scène. Je pense notamment à des images qui m’ont évoqué le court métrage d’Animatrix intitulé Seconde Renaissance, qui partage certaines réflexions thématiques.

Seconde renaissance

En résulte donc une série très intéressante, qui réussit en s’ancrant dans un genre très codifié et à la grande portée métaphorique à proposer des réflexions fertiles, en lien avec des œuvres préexistantes (évidemment, le spectre d’Asimov est toujours là, mais je pense qu’il est inutile de le préciser tant c’est systématique dans le genre), tout en trouvant sa propre voie et sa singularité. En pensant la question de l’empathie de façon très intelligente dans l’écriture et la mise en scène, Yashima réussit donc son pari, à savoir susciter l’empathie du lectorat, pour l’amener à la réflexion et l’ouverture, ce qui me semble être finalement tout le sens de son histoire.

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