Analyse de séquence #10 : la scène d’amour entre Guts et Casca [Berserk]

Guts Casca

Il est évident que Berserk est une oeuvre qui entretient un rapport compliqué au sexe. Globalement, il n’y a pas beaucoup de sexe heureux dans la série, puisque si l’on exclut les scènes d’orgie ou de viol, on se retrouve avec, sauf erreur de ma part, une seule scène de sexe consentie, positive, et sans arrière pensée ou but autre que la concrétisation du sentiment amoureux. Cette scène est celle entre Guts et Casca, dans le tome 9 de la série, et est par ailleurs un moment charnière à la fois dans l’arc de l’Âge d’or, mais aussi dans l’évolution des rapports entre les deux personnages, et dans l’état du monde de Berserk dans sa globalité. Il me semble donc intéressant de revenir sur cette scène, sur ce qu’elle apporte aux personnages, comment elle est mise en images, et l’impact qu’elle va avoir. Et ce faisant, on réfléchira un peu plus globalement sur le rapport au sexe tel qu’il est mis en avant dans la série de Kentaro Miura.

Le contexte de la séquence

La scène de sexe entre Guts et Casca a lieu alors que les deux personnages se retrouvent après un an. Chacun semble être libéré de l’emprise de Griffith, pervers narcissique en puissance, si bien qu’ils peuvent laisser leurs sentiments s’exprimer. Car au fil de l’arc, l’un et l’autre se rapprochent, passant d’une détestation assez clair à un respect mutuel, pour finir en amour sincère. Si Guts et Casca finissent par passer à l’acte, c’est donc parce qu’ils s’aiment, tout simplement.

Il me semble intéressant de préciser qu’en parallèle, Griffith est emprisonné et voit son corps meurtri en profondeur. Et de ce fait, la libération émotionnelle de Guts et Casca représentée par cet acte d’amour semble dresser un parallèle avec la déliquescence du corps du faucon. Cet élément est d’autant plus évident que la relation nouvelle entre Guts et Casca impactera sur la psyché de Griffith lorsqu’il sera secouru par ces derniers.

Ainsi, cette séquence représente un moment clé pour les trois personnages, une évolution majeure dans leurs rapports complexes, mais pas seulement. Elle est aussi, comme je l’ai dit en introduction, le seul moment d’amour sincère dans la série, là où le sexe est bien plus sale habituellement.

Le rapport au sexe dans Berserk

En effet, si l’on cherche à voir comment le sexe est représenté dans la série, on constate qu’il s’agit systématiquement de quelque chose de négatif. Nous avons plusieurs séquences de viol (Guts a été violé enfant et en garde un traumatisme énorme, Casca a failli être violée et cela a également eu un fort impact), il y en aura d’autres, notamment mettant en scène des apôtres parfois. Mais également plusieurs orgies par la suite, dans lesquelles les corps, parfois déformés et pas toujours humain, se mêleront dans des danses macabres. Il y a également la sexualisation de Guts, qui arrivera par la suite, le présentant comme une forme de catalyseur sexuel, notamment lors de sa première confrontation avec Farnese.

Mais, plus intéressant pour ce qui nous concerne ici, le sexe est mis en avant via Griffith, qui l’utilise comme une arme. On apprend qu’il a été l’amant d’un souverain, pour s’attirer ses faveurs et du pouvoir, et il va aussi courir à sa perte en couchant avec la princesse Charlotte, déclenchant l’ire de son père (qui va par ailleurs l’agresser sexuellement par la suite). Ainsi, le caractère pervers narcissique de Griffith transparaît jusque dans son rapport au sexe, qui n’est pas pratiqué pour le plaisir et encore moins par amour, mais simplement dans le but de s’assurer la domination sur des individus.

Or, le sexe entre Guts et Casca entre en résonance avec le rapport au sexe de Griffith selon moi, mais également avec les viols et tentatives de viol subis par les deux personnages (puisqu’il y sera explicitement fait référence concernant Guts). Cela ne me semble pas anodin, et confère de ce fait à la séquence une portée toute particulière. D’autant plus que par la suite, Casca sera violée de façon ultra brutale par Griffith devenu Femto, et qu’il faudra attendre le tome 40 pour que son esprit réussisse à se reconstruire.

Quoi qu’il en soit, il faut retenir que la scène d’amour entre Guts et Casca est la seule scène d’amour pur et sincère, sans aucune forme de violence ou de domination d’un individu sur l’autre dans la série. Et rien que pour cela, elle est particulièrement importante.

Analyse de la séquence

Avant de commencer, précisons, bien que ça me semble évident, qu’il va y avoir beaucoup d’images de nudité pour illustrer mes propos. Mais ces images ont une grande beauté selon moi, en dépit de certains éléments. En effet, au-delà de l’esthétique de Miura qui est une fois de plus somptueuse, mettant totalement en valeur les corps idéalisés de Guts et Casca, cette séquence me semble marquée par une imagerie issue de la pornographie, tout en restant relativement soft. J’entends par là que, alors que les deux personnages sont vierges et ont un rapport compliqué au sexe (nous allons le voir), cette première relation sexuelle semble étonnamment « performante », dans le sens où les positions sont variées, et où on comprend que chacun atteint l’orgasme. Chose qui semble quand même on ne peut plus étonnante dans le cadre d’un premier rapport.

De même, le sang qui coule entre les cuisses de Casca, motif visuel très utilisé pour faire comprendre que le personnage féminin est vierge, évoque plus une croyance populaire qu’une réalité (saigner est loin d’être systématique lors d’un premier rapport). Cependant, il ne s’agit pas d’une critique ici, mais simplement de constater une vision idéalisée du sexe, qui correspond fort bien à l’instant en lui-même. Comme je l’ai déjà un peu explicité, il est question ici de représenter l’aboutissement de la relation entre Guts et Casca, qui passe par le rapprochement physique et sentimental sincère (on le constate notamment aux pensées des deux personnages). 

Un des enjeux de la séquence est de montrer comment les deux arrivent à s’émanciper à la fois de l’influence toxique de Griffith, mais aussi comment, par l’amour qu’ils ont l’un envers l’autre, ils arriveront à panser leurs blessures. Ce n’est donc pas anodin si la première chose qu’ils font une fois nus est précisément de regarder les blessures physiques qu’ils ont (représentant métaphoriquement les blessures mentales, chose que Miura fera de nouveau par la suite concernant Guts et son corps meurtri).

Concernant la mise en scène générale de la séquence, comme je l’ai dit, on sent un travail esthétique hérité de la pornographie par la variété des positions. On peut cependant noter que Guts commence en pratiquant le sexe oral, élément qui me semble important en terme de caractérisation du personnage. Si le sexe oral est une pratique normale et naturelle, le cunnilingus ne va malheureusement pas de soi pour beaucoup d’hommes, et il me semble que le fait de le représenter dans la fiction a donc pour but de témoigner de l’attention à l’autre de l’homme, comme cela me semble être le cas ici.

J’aime également tout particulièrement le travail sur le décor qui semble s’effacer, donnant un sentiment de jardin d’Eden épousant le point de vue des deux personnages. Miura insiste beaucoup sur les réactions de Casca dans un premier temps, avant que la pénétration ne commence, réveillant les blessures de Guts. C’est en effet, alors qu’il fait l’amour à Casca, qu’il se remémore le viol vécu lorsqu’il était enfant. Si l’imagerie générale peut paraître un peu too much (encore une fois, deux jeunes adultes qui ont leur première relation sexuelle ont peu de chance d’enchaîner à ce point les positions), l’esthétisation des corps fonctionne vraiment bien selon moi et les planches de toute beauté de Miura permettent de faire passer la pilule, conférant même à la séquence une belle portée émotionnelle, d’autant plus que les blessures de Guts reviennent à la charge.

La question des traumatismes dus à un viol est très épineuse. Or, je ne suis absolument pas spécialiste de la question, et je ne suis pas certain que Miura le soit non plus. De ce fait, il faut prendre avec des pincettes ce que je peux écrire ici, sachant que j’essaie surtout d’analyser en terme narratif ce qui est montré. Ici, le fait que Guts sont derrière Casca lui rappelle la position de son violeur lorsqu’il était enfant, faisant remonter ce traumatisme à la surface, au point où il finir par étrangler Casca sans s’en rendre compte.

Là où je trouve ceci particulièrement bien vu en terme de mise en scène, c’est que Miura montre sans le dire toute la culpabilité de Guts, notamment dans cette case où on voit ses mains d’adulte s’approcher du lui enfant, pour l’étrangler. La question de la culpabilité chez les victimes de viol est très importante, et il me semble que c’est quelque chose que l’on retrouve quasi-systématiquement. Dans le cas de Guts, il y a une seconde culpabilité, plus facile à appréhender pour le lecteur, qui est celle d’avoir tué Gambino. C’est d’ailleurs cet élément que Miura va développer ici (et on comprend bien que le traumatisme du viol est également lié à tout ceci).

Gambino

En effet, rappelons que Gambino est l’homme qui a élevé Guts, représentant sa figure paternelle. Mais il est aussi l’homme qui a vendu l’enfant pour que celui-ci se fasse violer. Il a du se construire à la fois avec le traumatisme du viol, mais aussi avec cette image paternelle d’un homme qui lui a fait du mal. Et nous allons comprendre ici qu’une partie de la violence de Guts est sans doute liée au fait qu’il ait grandi dans la violence, et sans réel amour.

Et c’est finalement Casca qui va l’aider à passer outre cette culpabilité, en lui apportant cet amour qu’il avait cherché chez Gambino, et qu’il a cru saisir l’espace d’un instant. C’est pourquoi la séquence se conclue par le souvenir de Guts enfant, s’appliquant un remède que Gambino lui avait donné. On comprend par là qu’il s’agissait du seul véritable geste d’amour qu’il ait connu durant sa vie, et que, inconsciemment, il cherchait à retrouver un geste du même ordre, qu’il a finalement obtenu avec Casca.

Et ce faisant, les deux ont réussi d’une certaine façon à guérir leurs blessures, et à s’affirmer en tant qu’individus, en laissant libre cours à leur amour, et en donnant autant qu’ils reçoivent, chose qui n’était pas possible avec Griffith. Ainsi, la séquence représente un climax émotionnel de la série, de par la concrétisation de l’amour entre Guts et Casca, et l’affirmation de leur émancipation à tous les deux. Ou comment deux êtres blessés arrivent à s’aider l’un l’autre pour aller de l’avant. 

En conclusion : un moment de bascule dans la série

Comme je l’ai dit précédemment, cette séquence est un moment de bascule dans la série. À la fois fondamentale dans l’évolution de Guts et Casca en tant que personnages, mais aussi dans la relation triangulaire qu’ils entretiennent avec Griffith. J’ai été saisi lors de ma relecture de voir à quel point chacun dégage une aura très différente après cet événement. La concrétisation de l’amour qu’on voit ici entérine la « supériorité » de Guts sur Griffith, qui délaisse l’ego cher au faucon pour se dévoiler à la femme qu’il aime.

Et ce faisant, l’univers de Berserk semble se modifier à la suite de ceci. Je ne pense pas que l’éveil à la sexualité et à l’amour de Guts et Casca modifie véritablement l’ordre du monde, mais on a le sentiment que métaphoriquement, c’est un peu le cas. Car c’est à partir de ce moment que le destin et la « causalité » chère à Miura et à la mystique de son univers se mettent en branle. Les premiers Apôtres sortent au grand jour, et l’univers se trouve d’un coup sexualisé, pour le pire. On pense notamment à Wyald, le premier Apôtre que Guts vaincra, qui est une représentation d’une forme de virilité abusive qui cherchera à détruire le héros et violer Casca.

Guts deviendra aussi un personnage hyper-sexualisé dans ses rapports aux autres. Il sera dans un premier temps détesté par Farnese à cause du désir qu’il suscite. De même, Schierke ne sera pas insensible à son charme et développera une connexion toute particulière avec lui, dans un rapport ambigu au sexe également. Et surtout, un fort aspect pulsionnel et charnel finira par émaner de Guts, qui va durant tout le reste de l’histoire lutter contre la bestialité en lui qui, si elle se manifeste plutôt par une soif de violence, semble parfois être une représentation métaphorique des pulsions sexuelles.

Ainsi, après l’acte d’amour pur de Guts et Casca, le sexe deviendra dans le reste de la série quelque chose de résolument brutal et négatif, à l’image du viol de Casca par Griffith (devenu Femto). Une séquence en miroir à celle que nous avons abordé ici, et que je tenterai de décrypter dans un prochain article.

 

 

18 commentaires

    • De rien, merci pour ton passage.

      Je pensais justement à toi a ce sujet. Tu as lu jusqu’où la série ?
      Car je trouve que le premier arc ne donne pas forcément une bonne image du titre. C’est très bourrin, pas très fin, et même si j’apprécie l’esthétique, ça va évoluer tellement vite pour atteindre des sommets qu’il faut pas trop en tenir compte.

      En fait, dès l’arc de l’âge d’or (fin du tome 3 à 13), la série prend une ampleur toute autre. Du coup je me questionnais.

      (Un autre article lié arrive bientôt, j’essaierai de l’écrire pour la semaine prochaine)

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      • J’ai lu le 1er tome ^^’
        Ce que tu me dis ici, d’autres me l’ont déjà dit dont mon frère qui est fan mais je n’aime déjà pas l’esthétique à la base, alors ça ne me donne pas envie de faire un effort pour aller voir plus loin. Puis de ce que je sais de l’histoire, ça ne m’intéresse vraiment pas donc voilà… Je lis tes articles sur le sujet parce que c’est toi qui les écrit, c’est tout ^^’

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      • XD mais quel est le rapport ? C’est d’une part mettre toute la fantasy dans le même panier alors qu’il y a plein de styles différents et en plus j’ai bien le droit de ne pas avoir envie de lire une œuvre qui ne m’inspire pas par son design ou par ses thèmes. Y’a des romans que je laisse de côté après deux ou trois chapitres parce que je n’aime pas le style de l’auteurice, c’est pareil.

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      • Je sais bien, ne t’en fais pas. Je ne t’obligerait pas à lire Berserk. Déjà parce que je ne le peux pas, et ensuite parce que tu reste libre de tes choix de lecture.
        Et je peux comprendre que ce soit justement un type de fantasy qui ne parle pas.

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  1. Alors je vais tâcher de ne rien oublier…
    D’abord j’aimerai bien savoir ce qui te fais dire que Griffith est un pervers narcissique ? Tu dois t’en douter puisque je pose la question mais je ne suis pas vraiment d’accord avec toi sur la question. 😉

    Sinon, ton parallèle entre la déliquescence de griffith et la libération par le sexe des deux amants me paraît tout à fait opportune, là où je me permettrais de rajouter un élément c’est sur la réminiscence du viol.

    On en parle peu de ça, c’est assez tabou même chez les personnes qui partagent leur témoignage mais il faut savoir que lorsqu’on a été victime de viol dans l’enfance on garde en soi les traces de cette violence notamment dans le rapport au sexe. Ce n’est pas quelque chose qui est souvent évoqué et certaines personnes arrivent à s’en libérer mais il n’est pas rare qu’en grandissant et en ayant une vie sexuelle active on soit, bien malgré soi, habité d’une forme de jouissance liée à la violence, cela peut s’exprimer par des réactions violentes inattendues envers son partenaire, des fantasmes pas folichons comme (trois fois hélas) celui du viol (d’où mon combat actif contre cette imagerie dans le manga mais ça on va en reparler si tu parce des autres arcs je pense), des goûts qui pendent vers le sado-maso et les jeux de dominant-dominé. Tout ça pour dire que la pulsion de Guts lors de son premier rapport sexuel n’est pas forcément que le fruit de sa culpabilité c’est bien plus complexe que cela, à mon sens, il y a deux Guts dans un seul corps, celui qui voudrait vivre son idéal d’amour et la bête immonde qui rampe un peu comme si le viol transmettait un virus démoniaque (ce qui rejoint ta conclusion en prenant un chemin détourné parce que j’y vois plus de rapport au viol de son enfance), métaphore filée que l’on retrouve pas mal notamment avec les enfants qui sont des faux elfes. Le viol perverti la pureté de l’enfance à plusieurs niveaux.

    Je pense que l’auteur en sait plus que tu l’imagines sur le viol, on va dire que lorsqu’on a été victime, il est difficile de ne pas saisir subtilités et je pense que lui ou quelqu’un de très très proche en a été victime et qu’il exorcise ça dans son manga surtout le viol de jeunes enfants qui est assez récurrent comme thématique mais aussi dans la façon dont casca dit à Guts de ne pas regarder, c’est un comportement très très réel…

    Là où je suis dérangée en tant que femme c’est cette histoire de saignement au premier rapport, non seulement c’est irréel (t’as vu la quantité pour casca sérieux ?) mais c’est vraiment un truc qui colle à la peau des femmes et qui fait perdurer le mythe virginal de la femme…
    petite bémol, ça peut paraître un détail mais Ce n’est pas le premier rapport de Guts, c’est son premier rapport consenti, et oui on aura jamais d’autre première fois que celle qu’on nous a volé, c’est important de le souligner pour Guts qui vit mal ce rapport comme de nombreuses victimes traumatisés qui bien souvent vivent ce premier rapport consenti aussi violemment psychologiquement qu’un 2e viol même s’il est souhaité, il faut le voir comme un exorcisme…

    Autre chose, pardon pour le pavé, je pense que lorsqu’il dit je ne voulais pas tué Gambino, il ne dit pas seulement ça, la sous couche textuelle c’est aussi je ne voulais pas en arriver là, je ne voulais pas être trahi par mon père, je ne voulais pas être violé, je ne voulais être aimé et apprécié…tu le dis bien avec le baume mais je trouve que tu vas vite sur certaines choses et du coup ceux qui ne savent pas ce qu’est un viol infantile peuvent vraiment ne pas voir la nuance du coup…

    Désolée d’avoir été si longue, j’espère ne rien avoir oublié 😉

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    • Tout d’abord, tu n’as pas à t’excuser, je te l’ai dit, c’est toujours un plaisir d’échanger avec toi, c’est super enrichissant.

      Pour ce qui est de Griffith, je dois tout d’abord dire que je trouve le personnage compliqué à cerner et que je n’ai pas la certitude que ma façon de le voir est la bonne.
      Mais j’ai le sentiment que, d’une part, ça a toujours été un fumier. Mais surtout, je le trouve dans un délire de possession malsain vis à vis des gens et d’un peu tout, en particulier avec Guts et Casca. Il dit quand même à Guts « tu m’appartiens » et pour moi c’est vraiment à prendre au pied de la lettre. Je vois l’arc de l’âge d’or comme étant surtout focalisé sur le fait que Guts et Casca se libèrent de l’emprise néfaste de Griffith. Et j’interprète ce qui se passe avec Charlotte et toute la torture qui s’ensuit comme une suite logique pour Griffith (dans la possession avec Charlotte, et je me demande même si les tortures sont pas quelque chose qu’il a volontairement consenti pour faire revenir Guts à lui, sachant qu’à la fin il le sacrifiera).
      Je peux me planter mais je vois un peu la chose comme ça.

      Pour toutes les questions liées au viol, je dois bien avouer ne pas être au fait de tout ce qui peut se jouer, n’ayant jamais vécu de chose similaire. Pour tout te dire, je sais quelques choses sur la question, car je m’y intéresse d’une part, mais surtout car ma femme l’a vécu enfant. Du coup c’est quelque chose dont on parle encore beaucoup meme après 10 ans de vie commune. Je pense par contre ne pas tout saisir et tout comprendre, même dans ses réactions à elle.

      Du coup je ne peux que faire preuve de prudence vis à vis du sujet, mais surtout m’en remettre à toi et tes analyses qui sont forcement bien meilleures que les miennes, étant extérieur à ça.

      D’ailleurs tu as raison de dire que je vais vite sur certaines choses. J’en ai conscience et je pense que ça vient parfois de manque de connaissances, parfois simplement de choses trop complexes pour moi (j’ai souvent tendance à dire qu’il faut faire preuve de modestie devant les grandes oeuvres et accepter de ne pas être capable de fournir une analyse exhaustive). Je ne peux que dire que je fais de mon mieux avec les limites que sont les miennes. Mais c’est aussi pour ça que je trouve très important et enrichissant d’en parler.

      Par exemple sur la question d’Eren, notre conversation m’a fait un peu revoir certaines de mes interprétations et à adouci mon opinion sur la fin concernant Eren (pas Reiner par contre, là pour moi c’est pas possible 🤣).

      Donc pour en revenir à ce que je disais au début, il ne faut pas t’excuser car c’est très enrichissant. Je ne m’interdit d’ailleurs pas de mettre l’article à jour plus tard, et je te citerai avec grand plaisir car je n’aime pas m’approprier les idées qui viennent des autres.

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      • Merci, tu me flattes :-p

        Je suis bien ravie si j’ai pu, même dans une moindre mesure, te permettre d’appréhender Eren différemment. Et pour Reiner et bien je vais prendre sur moi d’avoir échoué ^^

        Alors pour ce qui est de Griffith, je te rejoins dans son besoin de possession mais contrairement à un pervers narcissique, il ne ment pas (pas à sa troupe, les autres c’est autre chose), tu peux remarquer même qu’il a toujours été très franc par rapport à son désir et et cette la puissance de son désir qui le rend magnétique (en plus de sa beauté). Pour moi, il est atteint d’une psychose au niveau pathologique du terme, il est, toujours selon moi et je ne suis pas clinicienne, je peux me tromper, dans une mégalomanie délirante assortie de schizophrénie, les deux vont souvent ensemble il me semble bien. Sa réaction vis à vis de Guts et Casca c’est parce qu’ils se doivent selon Griffith et d’après la vision qu’il a de lui, de n’aimer, ne suivre et n’adorer que lui et son projet.
        Un pervers narcissique c’est plus subtile c’est d’ailleurs pourquoi on se fait avoir si facilement par eux, ils t’embobinent, jouent sur tes sentiments, pratiquent sans arrêt la douche écossaise pour te rendre dépendant. Griffith lui se contente de vouloir régner et briller et de l’affirmer, alors oui ses sujets doivent implicitement l’adorer mais il ne les manipulent pas (je parle bien de sa troupe, pas des autres personnages).

        Pour revenir à la question du viol, tu as compris je pense que je suis comme ton épouse et je travaille beaucoup cette thématique avec mes clients (de manière informelle et non médicale je précise).
        J’apprécie beaucoup le fait que tu t’y intéresse et que tu cherche à essayer d’en parler, ça a beau être, de mon point de vue de chieuse, parfois rapide ou imparfait mais ça me semble important que cette thématique soit soulevée et par un homme et encore plus par un homme qui ne l’a pas vécu…
        Tu peux me citer sans soucis 😉

        Par contre, je m’étonne, toi en tant que papa (si j’ai bien compris) que tu n’ais pas remarqué la récurrence du viol infantile ou alors tu réserve ça pour un autre article ? il serait super intéressant de décrypter le passage des faux elfes si je peux donner mon avis et suggérer une idée de contenu 😉

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      • Tu as bien compris, j’ai une fille qui a un peu plus d’un an et demie, et je pense que le fait d’être papa a beaucoup influencé mon rapport à tout ce qui est lié à l’enfance et la parenté, même si c’était déjà une question qui me parlait beaucoup, mais du point de vue de l’enfant.

        Je parlerai forcément de la partie des faux elfes. J’en ai très peu de souvenir mais je me souviens que ça m’avait scotché. En fait, comme beaucoup de mangas, Berserk est une série que je n’ai lu qu’une fois, et en médiathèque. Du coup je fais un retour arc par arc en reempruntant tous les tomes qui composent l’arc d’un coup. Ce n’est pas idéal pour essayer de décrypter les choses car je dois le faire dans un laps de temps court, tant que j’ai la matière à demeure. Mais je m’en sors à peu près. C’est pareil avec plein de séries d’ailleurs, et je fais au mieux. Sachant qu’en plus le temps livre manque, et de ce fait, je ne peux pas creuser autant que je le voudrais (je voulais aller voir des sources extérieures pour Berserk, et je l’ai encore peu fait faute de temps).

        Tout ça pour dire qu’en une seule lecture, il y a plus d’un an, et avec ma mémoire très lacunaire, il y a beaucoup d’éléments dont je ne me souviens pas bien, d’où surement des choses plus tardives que je n’ai pas soulevé.

        J’en profites pour te demander, aurais-tu par hasard lu le livre sur Berserk qui est chez Third Editions ? Car ça m’intéresse beaucoup mais vu le prix j’aimerais autant m’assurer que je vais vers quelque chose de qualité.

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      • Ah je suis ravie de savoir que tu vas parler des faux elfes, j’ai hâte de lire ce que tu vas en écrire parce que, selon moi, c’est vraiment une des clés de décryptage du manga…
        Je n’ai pas lu le livre que tu mentionnes, je t’avoue que ce genre d’ouvrage c’est pas trop mon truc, j’aime bien confronté mes opinions avec des gens comme toi qui peuvent me répondre mais les ouvrages d’analyse c’est trop mon truc… mais d’après ce que j’ai lu de la présentation de l’ouvrage c’est un youtubeur il a du en parler sur sa chaîne non ?
        tant mieux pour Griffith 😉

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      • Oui, c’est un youtuber qui a écrit le livre, et il avait fait une vidéo sur Berserk assez longtemps avant. Mais en une vidéo de 30 minutes il peut pas être exhaustif sur la question. Il n’empêche que sa vidéo est bien meilleure que la plupart de celles que j’ai regardées sur la série.
        Je reste traumatisé par une vidéo où le mec explique que, je cites : « Guts c’est un vrai bonhomme, il porte ses couilles, c’est pas une pleureuse ! »
        En dehors du sexisme, surement inconscient, de la chose. Heureusement que j’avais lu Berserk avant de voir la vidéo car sinon je me serai dit que c’était juste un pur truc de beauf 😅

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      • ah ah, je crois que je sais qui sait qui parle comme ça, si c’est bien lui, un certain chef, c’est le roi de la beaufitude et du sexisme 😉
        Sinon j’ai trouvé ça, à l’écouter parlé il a l’air intéressant 😉

        c’est marrant il aborde les ponts vers les autres oeuvres et c’est le sujet de mon papotage de lecteur n°2 ^^
        en tout cas c’est rare mais il m’a donné envie de l’écouter même si je suis pas très youtubeur sur la lecture en général 😉

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      • Ah pour le coup ce n’est pas le fameux chef, même si en effet, ça ne m’étonnerait pas de lui.
        D’ailleurs j’ai vite lâché l’affaire, j’avoue que même sans être la personne qui a les lectures les plus diversifiées, ne le voir parler que de shonen de bagarre ou de seinen d’action, ça devient lassant…
        C’est un autre YouTuber beaucoup plus petit mais pas plus intéressant j’ai le sentiment. En tout cas la vidéo sur Berserk m’a suffit, je dois l’avouer.
        Difficile de trouver des vidéastes mangas vraiment pertinents je trouve.

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      • En fait de mon côté au fil des ans j’ai vu de nombreuses vidéos que j’ai souvent trouvées passionnantes sur le cinéma ou sur le jeu vidéo, mais j’ai du mal à trouver des équivalents en manga je dois dire. Et c’est bien dommage.
        Enfin, plus le temps passe et plus je délaisse les vidéos au profit des podcasts, qui ont en plus l’avantage de pouvoir m’accompagner partout plus facilement que les vidéos.

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      • J’en ai oublié de répondre concernant Griffith, tu me convaincs très bien car ce que tu évoques me semble en effet mieux coller au personnage. N’étant pas spécialiste de tout ça, et ne maîtrisant pas non plus toute la terminologie, les termes que tu évoques me semblent plus pertinents, en effet.

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