Petit point sur deux séries en cours chez Ki-oon, qui n’ont pas grand chose en commun mais dont le fait de parler conjointement aura au moins le mérite d’être révélateur sur l’écart qualitatif entre les deux à mes yeux, ne laissant aucune ambiguïté sur la série qui doit être prioritaire à acheter.
Un grand merci à Ki-oon pour l’envoi de ces volumes.
La série Shadow of the Ring va décidément me poser problème jusqu’à la fin, fin qui par ailleurs arrivera dans le prochain volume, ce qui me pose un peu question. Alors que l’auteur entame la grande bataille impliquant les différents royaumes, difficile d’imaginer que tout va se dénouer en un seul volume. D’autant plus difficile que, jusqu’à présent, l’auteur a eu bien du mal à articuler ses concepts et son récit. Entre le principe du pays mobile qui suit l’ombre de l’anneau très peu développé, les différents antagonismes et civilisations à peine esquissés, et le concept des armures Hakukai pas très clairement défini, cela fait vraiment beaucoup d’éléments qui créent une grosse confusion dans ce récit, pas aidé par le trait de l’auteur où l’on a tendance à confondre les personnages, à la fois dans le civil ou dans leurs armures.
De ce fait, la lecture de ce tome a surtout pour moi été une vaine tentative de recoller les morceaux pour comprendre un peu de quoi il est question, qui est avec qui et complote contre qui. Si j’ai conscience que j’ai toujours du mal à y voir bien clair dans ce genre de récit, je pense aussi qu’il y a un vrai manque chez l’auteur, ne serait-ce par la faible durée de la série (et qui pose par ailleurs question, à ce stade je pense que le titre a été interrompu prématurément du fait d’un manque de succès, sans doute lié à l’aridité narrative de l’ensemble). Le fait de ne pas prendre le temps de faire exister les différents pays, de trop peu développer son univers, sont très préjudiciables à l’intrigue dan sa globalité. Si on avait pris le temps de connaitre chacun, les spécificités de chaque culture, on les aurait plus facilement distingués, et on aurait davantage été pris par le récit. En l’état et avant le bilan final, il devient donc difficile d’être véritablement satisfait de cette série qui, certes, ose tenter des choses, mais avec une réussite discutable selon moi. C’est bien dommage.
Pour le coup, on est pas loin d’être dans l’inverse total pour le tome 6 de La Danse du Soleil et de la Lune, qui sait comme toujours concilier la profondeur d’un récit riche en personnages et en péripéties avec une vraie clarté dans le storytelling et le développement. L’autrice sait où ménager des moments de respiration dans son récit, et quand s’appesantir davantage sur un personnage, pourtant secondaire, afin de lui donner suffisamment de corps et de vie pour que la péripétie qui y est rattachée ait à la fois du sens et une vraie assise émotionnelle.
Ici, c’est la partie de dés entamée dans le volume précédent entre Konosuke et Tenroku, où la vie de Yuki est en gage, qui se déroule et s’achève, non sans un flash-back (procédé ô combien classique mais particulièrement payant quand c’est exploité avec talent comme c’est le cas ici) qui permet de connaitre l’histoire de Tenroku, et l’origine de sa chance au jeu. Une histoire particulièrement terrible et racontée de façon puissante, qui permettent à l’événement de d’ores et déjà rejoindre les moments les plus forts de la série jusqu’alors. Cela méritait bien de s’y attarder sur la quasi-totalité du tome, puisque ainsi, Daruma Matsuura a réussi à rendre Tenroku marquant, quand bien même il n’est qu’un personnage secondaire dans le parcours de Konosuke.
Notre héros peut en effet reprendre son chemin, avec de nouvelles informations sur où se trouve sa femme. Femme dont le mystère ne fait que s’épaissir en fin de tome, puisqu’on nous donne quelques nouvelles billes à son sujet qui ne font que poser de nouvelles questions. Ce qui est certain, c’est que la série ne baisse pas en qualité, bien au contraire. Chaque volume renforce son statut d’indispensable parmi les séries en cours à mes yeux. À bon entendeur…
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