Mon avis sur… A Journey Beyond Heaven T.8 de Masakazu Ishiguro

Maintenant que l’on a rattrapé le rythme japonais, on est contraint de ronger notre frein entre chaque volume de A Journey Beyond Heaven. Mais de la même façon qu’avec Vinland Saga, l’attente est systématiquement récompensée au centuple puisqu’on a systématiquement droit à un moment de lecture intense et précieux. Avec ce huitième volume, on ne déroge pas à la règle, avec des révélations qui vont bon train, créant de nouveaux nœuds de tension narratifs, mais aussi bouleversant considérablement la structure narrative globale, témoignant une fois de plus d’une maitrise assez insolente du storytelling de son auteur.

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Un grand merci à Pika pour l’envoi de ce volume.

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Mon avis sur les tomes précédents : Tome 1 – Tome 2 – Tome 3 – Tome 4 – Tome 5 – Tome 6 – Tome 7 –

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Depuis mon article sur le tome précédent, l’adaptation animée du manga a commencé sa diffusion sur Disney +, et si elle se trouve visiblement reléguée un peu dans les tréfonds du catalogue de la plateforme, ne permettant pas de tomber dessus par hasard, les retours que je vois sur twitter semblent très encourageants, dans le sens où la qualité semble être tout à fait au rendez-vous. Me concernant, je ne l’ai pas encore regardée mais je le ferai tôt ou tard, car cela permettra de me rafraichir avantageusement la mémoire concernant cette intrigue complexe où les indices sont savamment distillés, au point où il faut régulièrement revenir en arrière dans les tomes pour bien comprendre tout ce qui s’y déroule.

Me concernant, je conserve précieusement les articles de Dr Chips de côté, car il est bien meilleur que moi pour décrypter la complexité de la trame de l’histoire, et il m’aide à bien tout comprendre, crétin de Touque que je suis. Je vous remet ici le lien vers son article de théories qui décrypte très bien les indices disséminés ça et là, ainsi que son article sur le tome 8 que j’ai lu juste après lecture dudit volume, histoire d’éclairer certains points nébuleux. Encore une fois, il me semble que remettre le nez dans les tomes est assez indispensable, et le délai qu’on a désormais entre les parutions nous donne le temps pour cela.

Me concernant, et pour éviter de trop en dévoilé, je suis surtout surpris par la façon dont l’auteur modifie un peu son rapport à la temporalité dans ce volume. Car jusqu’à présent, il y avait une séparation stricte entre les deux intrigues, notamment du fait de repères géographiques et d’ambiances très différents. Ici, on est bien plus dans le flou par rapport à cela, du fait du rapprochement entre les deux temporalités, mais aussi et surtout car les enfants ont quitté l’institut où ils vivaient, créant une forme d’indistinction entre le cadre global des deux intrigues.

Masakazu Ishiguro, petit malin qu’il est, en a très bien conscience et joue de ceci en créant des effets de raccord entre les deux intrigues qui créent souvent surprise et confusion, imposant de revenir parfois une page en arrière, de bien vérifier à quel moment on est pour tel ou tel détail. Car ça se joue parfois à la page près. Cela contribue à créer un sentiment de confusion, malgré les réponses à certaines questions qui arrivent (mais vous avez l’habitude, et ne serez donc pas étonné si je vous dit que d’autres questions pointent le bout de leur nez). Mais aussi, et surtout, le rythme global du récit s’intensifie dans ce tome. J’ai en effet l’impression que beaucoup plus d’événements se télescopent, de micro-intrigues qui s’enchâssent et se répondent, en bref, une forme de sentiment d’urgence se crée là où l’auteur s’autorisait auparavant un rythme bien plus posé.

On sent de ce fait qu’une petite bascule a lieu dans l’intrigue, mais bien malin serait celui ou celle qui arriverait à voir où cela va nous mener. Ce qui est certain, c’est que c’est toujours un plaisir d’être happé comme cela par le récit, quand bien même on est aussi perdu que ses personnages. On est finalement les victimes consentantes de l’auteur, qui semble très bien savoir où il nous mène. La leçon d’écriture continue donc !