Mon avis sur… A Journey Beyond Heaven T.1 de Masakazu Ishiguro

A Journey Beyond Heaven

On approche doucement de la fin de l’année et les éditeurs lancent les dernières grosses cartouches de 2020, et parmi celles-ci on espère toujours trouver un titre qui viendra chambouler le classement qu’on fait déjà dans notre tête. En tout cas, c’est comme ça pour moi. Et je ne vais pas mentir, j’avais déjà les yeux braqués sur A Journey Beyond Heaven, premier titre de Masakazu Ishiguro qui nous arrive en France alors que le bonhomme a 15 ans de carrière derrière lui, auréolé du prix du meilleur manga de 2019 par Kono Manga ga Sugoi ! Mais ce n’est pas ça qui m’intriguait, c’est plutôt sa jaquette qui a un je ne sais quoi de fascinant, m’évoquant un peu Akira, et son pitch, qui pourrait presque également se rapprocher du titre culte d’Otomo.


Avant tout, je remercie une fois de plus Pika pour l’envoi de ce premier tome, d’autant plus que je l’ai reçu avec une belle avance puisque le titre a été décalé au 28 octobre. Vous pouvez jeter un œil à la fiche de la série sur le site de l’éditeur. Sachez qu’au Japon, la série est en cours avec 4 tomes déjà parus.


Dans un Japon dévasté par un mystérieux cataclysme, Maru et Kiruko, deux adolescents de la génération post-catastrophe, tentent de survivre.
Malgré la menace de monstres dévoreurs d’humains qui plane, ils ont un objectif : atteindre le « paradis »…
Dans un immense jardin coupé du monde, un groupe d’enfants jouit d’une vie douce, protégé par des scientifiques.
Le monde extérieur leur est inconnu mais certains d’entre eux se questionnent : qu’y a-t-il au-delà des murs de leur paradis ?

Si un premier tome de série ne permet évidemment pas de donner un avis global sur celle-ci, le fait est qu’il a sur les épaules une grosse responsabilité. En nous faisant entrer pour la première fois dans son univers, c’est avec lui qu’un premier verdict tombe, nous permettant de voir si l’on est emballé ou non, si on souhaite continuer la lecture ou pas. Il faut en donner assez, poser certains enjeux et donner simplement envie de poursuivre. Ce n’est pas une mince affaire, et on peut clairement dire qu’avec ce premier volume de A Journey Beyond Heaven, le contrat est parfaitement rempli et propose ce que j’aimerai voir plus souvent dans un tome 1.

CoursOn a un univers qui se dévoile petit à petit, des personnages (beaucoup de personnages) qu’on apprend à connaitre, et des questionnements, des mystères, bref, plein de choses auxquelles se raccrocher qui donnent déjà envie d’en voir davantage.

L’histoire commence à l’intérieur d’un lieu aseptisé, qui semble coupé de l’extérieur. On fait la rencontre des enfants qui y vivent, avec quelques adultes. Des professeurs ? Des médecins ? Difficile à dire. Toujours est-il que les enfants sont rapidement caractérisés, et même si on ne mémorise pas forcément tous les noms, le mangaka parvient facilement à les distinguer les uns des autres par des petits traits distinctifs, même si certains sont évidemment moins mis en avant. Deux d’entre eux se démarquent particulièrement, Tokio (un garçon) et Mimihime (une fille). Alors que Tokio se demande ce qu’il y a au dehors, Mimihime fait le rêve que deux personnes viennent les sortir, dont un des deux ressemble beaucoup à Tokio.

Et une fois ce premier court chapitre terminé, on se retrouve à l’extérieur, avec les deux personnages que l’on voit sur la couverture, Maru et Kiruko, qui tentent de survivre tant bien que mal dans un Japon « post-catastrophe » comme ils le disent, dans lequel les bandits et les créatures dangereuses rodent. On aura l’occasion de voir les deux menaces à l’oeuvre rapidement, tout comme on découvrira quelques éléments encore nébuleux, mais qui contribuent à poser l’univers.

Et durant tout le tome, on fait l’aller-retour entre le lieu où sont les enfants et l’extérieur, et ça fonctionne vraiment très bien. On ignore les connexions entre les deux endroits, on ne sait même pas s’ils se déroulent dans la même temporalité. Je me suis d’ailleurs surpris à élaborer toutes sortes d’hypothèses sur la base des maigres indices qu’on a ici, ce qui contribue grandement au plaisir de la lecture. L’imagination tourne à plein régime, et chaque nouvel élément amené densifie l’univers mais pose de nouvelles questions. Un vrai plaisir puisque cela ne fait que renforcer l’envie d’en lire plus, sans jamais faire ressentir la moindre frustration.

Et en plus de tout ça, on a des personnages principaux qui se révèlent déjà intéressants, en particulier Kiruko, la jeune fille, qui est également porteuse de mystère. Que ce soit son arme assez spéciale, des blessures que l’on peut deviner ou quelques informations que l’on glane sur elle (jusqu’à la toute dernière page d’ailleurs), elle se révèle très intéressante et ses interactions avec Maru fonctionnent déjà très bien. Le tout contribuant à faire de ce premier volume une introduction riche et très prenante à cet univers singulier.

Et pour soutenir tout ça, nous avons droit à une esthétique très marquée également. Si le mangaka met pas mal l’accent sur ses décors, qui ont comme on s’y attend dans ce genre d’histoire une certaine singularité, concernant les personnages, son trait est beaucoup moins détaillé. Les visages ne sont pas très marqués et ont très peu de signes distinctifs, mais ça fonctionne vraiment très bien et confère à l’ensemble une esthétique qui lui est propre, et qui fonctionne très bien.

Ainsi, ce premier volume est vraiment réjouissant par sa capacité à planter son décor et son univers d’emblée, en ouvrant déjà un certain nombre de pistes et en posant des questions intéressantes. Que ce soit vis-à-vis des personnages, des deux lieux de l’action ou de l’univers dans sa globalité, on est déjà intrigué, amené à formuler des hypothèses, signe d’un travail méticuleux d’introduction d’univers. S’il est évident qu’on ne peut pas se faire d’avis pertinent sur seulement un tome, le fait est qu’on a affaire à une entrée en matière des plus maîtrisée qui donne très envie de voir où la série va nous amener.

23 commentaires

    • Dans ce genre de cas, je publie quand l’envie m’en prend et je le remet en avant lors de la sortie.

      J’ai aussi beaucoup aimé comme tu l’as compris et j’ai aussi très hâte compte tenu du nombre d’éléments posés dans ce premier tome. Mais je crois que ce sera pour l’année prochaine le second volume..

      Aimé par 1 personne

    • J’espère bien, car je suis prêt à passer l’éponge sur le coup des cacahuètes, je sais rester magnanime.

      Je comprends que ça puisse ne pas t’attirer, on ne peut pas être intéressé par tout. Pour ma part tour à parfaitement fonctionné sur moi et j’ai hâte de voir où tour ça va aller (en un tome c’est difficile de se faire une idée de l’orientation du recit).

      Le côté post apo m’a rappelé plusieurs oeuvres que j’aime beaucoup, et c’est un genre qui a tendance à me fasciner, je dois l’avouer.

      Aimé par 1 personne

  1. Pareil j’avais les yeux braqués dessus depuis que je l’ai croisé
    « On ignore les connexions entre les deux endroits, on ne sait même pas s’ils se déroulent dans la même temporalité » Je me suis posée exactement la même question

    Bon ben on a le même avis 🙂

    Aimé par 1 personne

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