Ode à la romance en manga

Plus le temps passe, plus je découvre de titre, et plus mes goûts s’affinent. Je découvre des genres, des auteurs et autrices, des styles et des tons, qui me parlent plus ou moins. Et force est de constater que la romance en manga prend une place assez importante dans mes habitudes de lecture. Chose finalement logique, car déjà dans les autres médias, c’est quelque chose qui me parle depuis longtemps. En même temps, je vieillis, et mon rapport à la notion même de romance évolue, en même temps que mes attentes sur la question. Et finalement, je me suis dit que c’était l’occasion de revenir un peu sur le genre en manga, afin de proposer quelques réflexions personnelles sur la question.

Il ne s’agira pas de revenir sur la romance dans toute sa richesse, ou de proposer une perspective historique sur le genre, puisque je n’ai tout simplement pas les connaissances pour ça. Je vais simplement, modestement, proposer un point de vue qui m’est propre sur la romance, nourri de réflexions tirées de mon expérience personnelle, en espérant que cela puisse vous intéresser.

Et pour commencer, j’avais envie de parler de la romance au sens très large, avant d’aborder le cas du manga.

La romance, un genre mal vu, quel que soit le médium ?

En effet, j’ai ce sentiment depuis plus ou moins toujours que la romance est quelque chose d’assez mal vu dans tous les médias. J’ai l’impression que le genre étant considéré comme féminin par nature, on aime le rabaisser sous ce prétexte. Or, il me semble que ce n’est pas tout à fait vrai concernant la nature soi-disant féminine de la romance, qui est universelle à mes yeux. Mais il n’empêche qu’on aime étiqueter les choses, et tout ce qui touche aux sentiments est souvent perçu comme féminin.

De là découle selon moi cette forme de mépris, que l’on retrouve un peu partout. Le monde médiatique étant pensé au masculin par défaut, ce qui est connoté « féminin » (encore une fois, il s’agit de constructions sociales, et pas du reflet d’une réalité) sera vu comme moins noble ou moins qualitatif. C’est vrai dans le cas de la musique, du cinéma ou dans tout autre média. Les œuvres « neutres » (et donc masculines par défaut) sont plus mises en avant, ont plus de succès, et sont plus prises au sérieux.

Il suffit de regarder chaque année les films les plus vus en salle, ou les jeux vidéo les plus vendus, il y a une sur-représentation de testostérone, c’est un fait. Et le monde du manga ne fait pas exception. On ne s’étonne pas de voir que les titres les plus vendus en France sont tous des shonen nekketsu, ou éventuellement du seinen orienté action type Berserk. Je n’ai pas retrouvé la source, mais il semblerait que chez nous, la répartition des ventes de manga soit de l’ordre de 80% de shonen (à forte domination nekketsu), 15% de seinen, et 5% seulement pour tout le reste.

Ainsi, les genres moins « masculins » sont nettement moins mis en avant, et sont parfois moqués et méprisés. La romance se retrouve dans ce cas de figure, même si on peut noter que ce que j’appelle la « romance au masculin » est bien plus mise en avant, comme nous allons le voir.

Des romances dans tous les styles, pour tous les publics

Car oui, le terme de « romance » regroupe une production très large, et dépassant largement le cadre du shojo de romance. On trouve de la romance également en shonen, en seinen, en josei… bref, toutes les cibles éditoriales ont droit à leur dose de romance, et de romances très diversifiées.

Personnellement, je pense que tous les genres ont, derrière des éléments récurrents, une diversité totale, avec comme seule limite les idées et la créativité des auteurs et autrices. Et la romance ne fait pas exception en la matière.

Du coup, qu’est-ce qui définit une romance ? Autant aller au plus simple, pour moi, une romance c’est tout simplement une histoire dans laquelle l’histoire d’amour est le cœur du récit. Car de la romance, on en trouve dans énormément de mangas, mais ce n’est pas forcément toujours le cœur de l’histoire.

Donc on reconnait une romance par la prépondérance de la romance au sein de l’histoire… Merci bien SHERLOCK ! Je pense qu’on était tous et toutes au courant, mais je le précise quand même. Après ça, tout est possible pour les mangakas, qui peuvent s’en donner à cœur joie, allant dans les schémas les plus codifiés et basiques de l’univers, ou au contraire en cherchant à casser un peu les codes, pour proposer quelque chose de plus original.

Mais même en restant dans des schémas classique, il y a différentes formes de romances « classiques ». Et sur ce point, je trouve que les catégories éditoriales que sont le shonen, le shojo, le seinen et le josei offrent quand même un cadre déjà intéressant pour distinguer les types de romance, même si ce n’est pas suffisant. En tout cas, il est facile selon moi de distinguer la romance « au masculin » (comprendre shonen ou seinen) de la romance « au féminin » (shojo ou josei). En effet, entre l’un et l’autre, les codes sont assez différents, bien que se rapprochant sur certains points.

Encore une fois, je ne cherche pas à faire de généralité absolue, car il y aura toujours des contre-exemples sur n’importe quel point. Mais on peut quand même dégager quelques tendances, esquissées à gros traits, on est d’accord.

Une question que j’aborde très souvent est celle du regard masculin, qui veut dire qu’il y aurait de l’autre côté un regard féminin. Et la romance exemplifie bien cette distinction. La romance au masculin épouse le point de vue d’un personnage principal homme, alors que la romance au féminin, celui d’une femme/fille. Et de ce point de vue découle certaines différences dans le traitement.

Dans la romance au masculin, les mangakas ont tendance à pas mal mettre en avant les corps féminins, en particulier dans le shonen. Il suffit de regarder les mangas de deux auteurs très connus dans le genre, Kouji Seo et Masakazu Katsura, pour en faire le constat. Tous les moyens sont bons pour montrer des culottes, voire des paires de seins, parfois même dans des contextes qui semblent totalement fantaisistes (les héros de shonen de romance ont visiblement souvent un aimant à fesses au milieu du visage compte tenu de la quantité de filles qui tombent sur leur tête). La question des hormones qui titillent est assez centrale, et l’envie de passage à l’acte évoquée plus explicitement. Je trouve d’ailleurs que l’étape de la séduction avant de se mettre en couple va en général plus vite en shonen.

Je trouve d’ailleurs que le sous-genre éminemment masculin selon moi du Harem est particulièrement explicite sur ce point, puisqu’on se retrouve avec des histoires centrées sur un jeune homme (en général ado) lambda, dont toutes les filles vont tomber amoureuses, sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. Un des buts du genre est de permettre à tous les types de lecteurs de se trouver une chouchoutte, tout en se projetant facilement dans le personnage masculin, souvent assez fade au final. Un sous-genre qui semble donc totalement pensé pour vraiment offrir aux lecteurs ce qu’ils viennent chercher, c’est à dire plein de jolies filles et autant de situations qui peuvent mettre en avant leurs formes, ou des moments de seduction plus ou moins coquinous.

Au contraire, dans le shojo de romance, je vois une place bien plus importante accordée à la représentation des sentiments, et à une certaine pudibonderie en ce qui concerne l’expression de l’amour. La grande majorité des shojo de romance que je lis sont dans un schéma de découverte des sentiments, et de questionnements liés à ça. Ainsi, on passe beaucoup de temps à se demander ce qu’on ressent pour l’autre, à hésiter à se déclarer, etc. La notion de sexualité est nettement moins mise en avant, et il n’y a pas d’érotisation des corps féminins (et même pour les messieurs, ils sont représentés selon une vision plus « féminine »).

Et si j’apprécie les deux façons de faire, je dois avouer que, surement en tant qu’homme avec une socialisation d’homme, je suis bien plus en phase avec la vision que le shonen propose du genre, notamment la composante sexuelle. Cependant, le shonen étant destiné avant tout aux adolescents, on reste souvent dans un traitement assez simpliste des questions relationnelles, et il y a quand même un côté un peu étrange à lire des mangas dans lesquels les personnages féminins sont des adolescentes, surtout quand on les voit souvent à poil.

De ce fait, du haut de mon âge avancé, je suis clairement bien plus intéressé par la romance en seinen et en josei, que je qualifie simplement de « romance adulte ». Car même si là, on sent des différences de traitement selon que le manga en question soit un seinen ou un josei, ou qu’il soit écrit par un homme ou une femme, on a dans les deux cas des histoires en général bien plus fines sur les questions relationnelles et sexuelles, chose qui m’intéresse particulièrement.

Mais avant d’aborder ce point, ce qu’il faut retenir, c’est que la romance s’adresse à tous les publics, avec des codes qui varient selon la cible éditoriale, et que connaitre au moins un peu ces codes permet de savoir vers quel type de romance se tourner en fonction de ses goûts personnels. Et je le précise d’ailleurs, si j’ai un goût certain pour la romance plus « masculine » et surtout adulte, rien n’empêche d’aider le shojo de romance si on est un homme ou le shonen si on est une femme. Évidemment !

Pourquoi la romance adulte ?

Il y a déjà un point tout bête, qui est que en tant qu’adulte, cela me fait un peu bizarre de voir dans des romances des adolescentes qui ont la moitié de mon âge plus ou moins à poil (on est bien d’accord, ce cas de figure se trouve essentiellement voire uniquement dans le shonen). Elles ont beau avoir souvent l’air de femmes de 20 ans, on sait que ce sont en réalité des jeunes filles mineures. De ce fait, je préfère voir des personnages plus proches de moi en âge rien que pour cet aspect. Mais surtout, dans la romance pour adulte, le traitement même de l’amour et de toutes les problématiques liées est bien plus en phase avec ma vision des choses. Car comme pour tout le reste dans la vie, le rapport à l’amour évolue et mature avec le temps.

Ce qui fait que les questionnements on ne peut plus pudibonds et immatures – qu’on trouve dans un Video Girl Aï par exemple – me demandent quand même un certain effort pour être totalement pris au sérieux. Ce n’est pas une critique vis-à-vis de ce manga en particulier, qui me semble assez bien capter les tourments sentimentaux de l’adolescence par ailleurs. Mais ayant dépassé cette étape depuis déjà pas mal d’années, je vois ça avec un regard plus distant.

Love FragranceAu contraire des romances adultes, dans lesquelles j’arrive à m’investir bien plus fort. Cela passe par des questionnements et des sujets qui me parlent et me touchent directement, et parmi ceux-ci, on a bien évidemment le sexe et sa représentation. J’en parle souvent, car il s’agit de quelque chose de central dans une relation et dans son évolution. Bien entendu, une romance peut tout à fait être adulte sans que le sexe soit mis en avant. Je pense par exemple aux titres de la collection Life de Kana, qui visent tous un public adulte, qui ont pour la plupart une composante de romance (plusieurs étant même des romances à 100%), mais au final, seul Love Fragrance représente le sexe de façon relativement explicite dans le lot.

Le caractère adulte de la romance ne passe donc pas que par cet aspect, mais aussi par une façon globale d’aborder la question de l’amour. Le simple fait que les personnages mis en scène soient des adultes et non des adolescents change déjà considérablement la donne, puisque de là découlent fort logiquement des problématiques qui parlent tout particulièrement aux adultes. Je pense aux autres romances de la collection Life, comme Just not Married, qui traite clairement de l’évolution d’une relation après plusieurs années, et ce dans tous ses aspects, aussi bien du point de vue de l’homme que de la femme. Mais aussi Corps Solitaires, qui est centrée sur l’absence de relation sexuelles dans un couple et les conséquences de ceci.

Des thématiques vraiment adultes, traitées avec sérieux et qui peuvent facilement parler à un lectorat plus avancé dans la vie. De ce fait, ce rapport à la romance qui dépasse le cadre de « comment déclarer ma flamme ? » mais qui au contraire est bien plus concret et va au fond des choses me parle bien davantage. De même que la façon de représenter l’amour.

C’est pour cela que je trouve si important que la sexualité soit représentée, et mise en perspective. Corps Solitaires traite de la question, puisque l’absence de sexe implique forcément de traiter le sujet d’une façon ou d’une autre. Mais je pense surtout à Love Fragrance et Switch Me On (chez Akata cette fois), qui traitent toutes deux d’un amour naissant et de l’évolution du couple. J’ai tendance à rapprocher ces deux séries, qui sont clairement mes romances coup de cœur du moment, car elles ont quelques points communs.

Dans les deux cas, le couple se crée dès le premier chapitre, permettant de passer la phase souvent trop longue de séduction qui est le cœur de beaucoup de romances, pour finalement se focaliser sur le couple déjà formé, et l’évolution de leur relation. Et dans les deux cas, le fait qu’il s’agisse de jeune couple implique des relations sexuelles fréquentes, chose normale lorsqu’une relation est récente. Et c’est justement cette normalité qui m’intéresse tout particulièrement. J’ai du mal à me projeter dans des romances qui proposent des visions pudibondes qui me semblent éloignées de la réalité. Ainsi, voir les personnages faire l’amour dans ces deux séries contribue à me faire croire à la relation, à me reconnaitre dedans et aussi à ressentir les sentiments des personnages.

Et parler de ces deux séries conjointement est aussi intéressant en terme de différences. Car Love Fragrance est un seinen, là où Switch Me On est un josei. Encore une fois, cet élément doit être souligné car la socialisation que nous avons fait que les points de vue masculins et féminins sont parfois très différents, et c’est fort possible que cet aspect soit encore plus important au Japon du fait des spécificités de leur culture.
Je précise cependant que j’ai modifié cette partie car j’étais convaincu que Kintetsu Yamada était un homme, or, il s’agit bien d’une femme (d’après le tome 3 où elle est évoquée au féminin dans la postface). Ceci n’invalide cependant pas totalement mon analyse, car je constate que des mangakas femmes, quand elles sont publiées dans des magazines seinen, adoptent un point de vue plus masculin. Love Fragrance en est un exemple, mais on peut aussi citer Kowloon Generic Romance dans ce cas de figure.

Et dans le cas de ces deux titres, on voit clairement une différence de traitement, rien que dans la caractérisation du personnage féminin. Dans Love Fragrance, la femme est vierge à plus de 25 ans, alors que dans Switch Me On, à un âge similaire, elle a une sexualité normale et n’est pas dans le cadre d’une première relation. Elle est aussi bien plus sure d’elle. Cela dénote un rapport au couple et une vision différente dans un manga qui se destine aux hommes, qui voit la femme comme plus idéalisée et plus « fragile » d’une certaine façon, là où Kujira traite les deux personnages sur un même plan. De même dans la représentation du sexe, où dans Switch Me On, certains détails comme un cunnilingus montrent une représentation du plaisir féminin plus explicite, réaliste et plus intéressante selon moi.

Tout ceci, en plus d’être agréable à la lecture, contribue à donner une vision vraiment authentique de l’amour et de la vie de couple. On n’est pas obligé de montrer les choses comme dans le cas de ces deux séries, mais l’évoquer et ne pas le mettre sous le tapis me semble important. Je sais qu’il existe d’autres romances abordant frontalement la question, en particulier chez Akata avec le one shot Back to You, et Game – Entre nos corps. Mais n’ayant pas encore lu les deux titres, je ne peux pas en parler plus.

En conclusion

Quoi qu’il en soit, à force de lire des romances, dans des genres souvent très codifiés comme je l’ai décrit en début d’article, j’ai fini par me rendre compte que j’aimais beaucoup le genre, notamment parce qu’il développe des histoires et des personnages qui me semblent souvent proche de moi, et de préoccupations que j’ai pu avoir ou que j’ai encore.

Cigarette-and-Cherry-tome-4Si ce n’est pas nécessairement une considération universelle (beaucoup de gens ne s’intéresse pas à la question des sentiments et du couple et vivent bien seul), je pense qu’il y a quand même quelque chose qui parle à beaucoup de monde dans les enjeux de la romance. J’ai essayé de le montrer avec cet article, en partant de certaines idées générales pour arriver à mon cas particulier. En tentant de détricoter un peu mon rapport à la romance, j’ai voulu mettre en avant ce qui me plaisait dans le genre (vous l’aurez compris, la dose de sexy/coquinouterie en fait partie), mais aussi des éléments mettant en avant la richesse du genre.

Le but premier étant de rappeler que la romance n’est pas uniquement destinée à un lectorat féminin, et que les problématiques sentimentales concernent tout autant les hommes. À force de me balader dans la richesse de la romance, j’ai pu découvrir un certain nombre de titres et de façon de traiter la question, des plus classiques à des choses plus originales, et parfois plus en phase avec ma vision. Car je pense qu’il est important de trouver les romances qui savent nous parler, qui sont en accord avec ce que l’on recherche dans ce genre qui, comme tous les genres, est très riche et diversifié.

Et ce faisant, j’espère vous avoir un minimum intéressé à la question de la romance, avec surtout l’envie de partager mes réflexions sur un genre que j’aime énormément, et qui peut se retrouver souvent décrié.

47 commentaires

  1. Ta parenthèse au début de ta conclusion m’a fait sourire, je m’en sens un peu responsable :p on a déjà pu en discuter donc je ne reviens pas dessus.
    J’ai été contente de lire ton article, c’est intéressant de voir le point de vue d’un homme sur la question d’autant que je pense que c’est la première fois que j’en lis un. Même si le genre ne m’intéresse pas généralement (il y a toujours une ou deux exceptions) j’ai été contente de découvrir ton article qui est bien articlé et clair ☺️

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    • La parenthèse est surtout là parce que j’ai conscience quand même qu’on a pas tous les mêmes goûts et préoccupations, je voudrais pas dire « vous croyez que vous aimez pas la romance, mais en fait vous avez juste pas trouvé celle qui vous correspond ! » parce qu’il y a forcément des gens qui n’aimeront pas quoi qu’il arrive.

      Je t’avoue que j’ai un peu structuré ça comme ça me venait, et c’est vraiment des réflexions personnelles par rapport aux romances que j’ai eu l’occasion de lire. Je ne me prétend pas spécialiste de la question, j’ai encore beaucoup à découvrir.

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  2. La romance dans les manga m’a toujours intriguée surtout dans les shonen puis après, j’ai longtemps « rejeté » l’image fleur bleue qu’elle pouvait évoquer. Maintenant, je veux m’ouvrir plus en plus au genre.
    La sexualité dans les shonen ne me dérange pas même si j’aimerais qu’elle soit moins… mal mise en avant…? Mais il n’y a pas des exceptions d’ailleurs ? Concernant le côté pudibond des shojo, ça va honnêtement avec du recul, je me dis que les asexuels vivent surement une relation assez similaires aux personnages (si on pense qu’ils n’ont aucune relations sexuelles bien évidemment).

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    • Pour la question sur les shonen et la sexualisation, je pense qu’on peut en effet en trouver sans. Dans ceux que j’ai déjà lu, il y a déjà des nuances.
      Je trouve The Quintessential Quintuplets assez soft par exemple. J’essaie de réfléchir à des exemples de shonen sans petites culottes et décolletés de partout, il faudrait que je regarde ça.
      Si on élargit à des séries où la romance n’est pas explicite ou pas totalement le coeur du sujet, on peut déjà citer Quand Takagi me taquine ou Hi Score Girl (encore que Hi Score Girl, pour moi c’est autant une romance qu’un manga sportif qu’un tranche de vie, mais du coup, il n’y a vraiment aucune sexualisation).

      Donc je pense que ça peut se trouver en effet.

      Pour le shojo, j’avoue que j’ai un peu du mal avec ce côté « oh, je ne sais pas si ce que je ressens est de l’amour », et quand la fille en prend conscience il y a l’étape du « oh, mais ressent-il pareil » etc…

      Bon, c’est certes un schéma cliché qu’on ne retrouve pas toujours, mais qui reste quand même assez fréquent je trouve.
      Et j’aime bien quand ça va plus vite. D’où attrait pour la romance adulte, où on arrive plus vite à ce qui m’intéresse dans le genre.

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      • En fait, il faut bien fouiller pour trouver les shonen sans petite culottes et décolleté. Ca me rappelle Negi Ma que j’ai arrêté car je m’étais complètement lassée de la vue des culottes mais en plus de l’attirance malsaine à mon goût envers le petit Negi qui, je rappelle, à 10 ou 11 ans. Pourtant j’ai kiffé Love Hina du même auteur.
        Je prends note des titre que tu as cité, merci !

        C’est en effet à cause de ça que ça m’a pas mal rebuté. Pour une personne qui est loin d’être fleure bleue que moi, c’est à la limite du dégoût aha !

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      • Alors Love Hina c’est pareil que ta femme, j’ai uniquement regardé l’animé étant ado. j’en garde quand même de bons souvenirs mais si je revois aujourd’hui, je pense que je risquerais de tiquer de ouf ! XD
        Negi Ma a quand même une histoire plutôt pas mal mais le côté harem gâche

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  3. Bel article bien complet où tu développes à merveille ton point de vue et donnes de belles pistes de réflexions.
    Tu le sais, je te rejoins sur cette manie de la société de dénigrer la romance sous prétexte que c’est connoté « féminin ». Il suffit de voir dans certaines librairies où sous prétexte qu’il y a le mot « Love » dans le titre, ça se retrouve rangé au milieu des shojo même si c’en n’est pas un…
    En dehors de ça, oui les romances pour lectorat masculin et féminin diffèrent. Si j’ai aimé le premier au début de mon parcours de lectrice, je me retrouve plus dans la finesse du second et j’ai beaucoup de mal maintenant avec le « male gaze » du premier… Il y a cependant, heureusement, certains titres qui transcendent cette séparation/différence, je trouve et ça fait du bien !
    Après, même si j’aime toujours les romances lycéennes, j’avoue que je vibre plus aussi avec les romances adultes car comme toi, les thématiques qu’elles développent en plus sur la vie de couple, le travail, la famille, les enfants, etc me parlent plus.
    Vraiment merci de promouvoir la romance dans toute sa diversité avec ton article, ça fait vraiment plaisir 😀

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    • Merci à toi pour ton commentaire, ça me fait très plaisir car j’ai fait de mon mieux pour esquisser quelques pistes de réflexion, sans être totalement satisfait. Je pense que tout ça s’affiinera au fur et à mesure de mes découvertes, et ce sera l’occasion de revenir sur le sujet. Car en effet, la romance est très riche et variée, et trop souvent mal perçue.

      Et surtout, ben j’adore ça, tout simplement.

      (Et tu l’auras compris, le mâle gaze ça me plaît bien, même si je fais la part des choses et que j’ai conscience des cotés problématiques liés à ça)

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      • S’il me met mal à l’aise parfois, je conçois parfaitement que le male gaze plaise à ceux à qui il est destiné et même je trouve parfois dans certaines séries qu’il peut mettre joliment le corps féminin d’un point de vue purement esthétique. Donc je ne suis pas totalement fermée à la chose 😉

        Hâte de voir qu’elles seront tes prochaines lectures dans le genre ^^

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      • Je ne sais pas encore moi-même. Les deux titres chez Akata que j’ai cité m’intéressent beaucoup. En plus Back to You est un One shot donc je devrais le lire prochainement.
        Miss Fantasme qui arrive en septembre chez Pika, je pense me jeter dessus, le concept est tellement cool.

        Faudrait que je regarde du côté des médiathèques si elles ont des classiques du genre. J’ai vu Love Hina dans une.

        D’ailleurs les titres de AI Yazawa, tu les rangerai en romances ? Si oui, lesquelles en priorité ? Ce serait l’occasion de découvrir.

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      • De belles choses en perspective. J’avais bien aimé Back to you de mémoire même si c’était peut-être un peu incomplet sur certains aspects.
        Miss Fantasme ne m’attire par contre de ce que j’en ai vu ^^!
        J’avais bien ri au début de Love Hina mais le côté harem m’avait fait décrocher. Sur le même credo, je préférais les titres de Katsura.

        Oui, pour moi, les titres d’Ai Yazawa sont définitivement des romances, tous. J’ai une préférence pour la positivité et les relations familiale de Je ne suis pas un ange, mais malgré ses défauts je trouve Nana vraiment entêtant ><
        Après ils sont tous bons, les seuls que je trouve un peu en retrait, c'est son oneshot et Last Quater.

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      • OK, j’aurais de quoi me faire plaisir du coup. Je verrai en fonction de ce qui est dispo en médiathèque, je pense commencer par ce qui est court mais Nana est évidemment sur ma liste de lectures.

        Là j’ai emprunté tout l’âge d’or de Berserk, quand j’aurai tout relu, peut-être que je me mettrai enfin dans Ai Yazawa.

        Le harem pour le coup je crois que c’est ce qui me plaît le moins en romance, car le côté « le jeune otaku qui a toutes les filles qui tombent sous son charme sans qu’on sache pourquoi », c’est un peu compliqué. Je pense que pour le coup on sent vraiment le côté ado du truc.
        Mais en shonen de romance, même hors harem on sent un peu cette influence. Genre dans les mangas de Kouji Seo, le perso principal à aussi un succès insolent inexplicable. Et meme dans Rent A Girlfriend, le mec est puceau à 20 ans mais on sent qu’il va avoir plusieurs nanas autour de lui le bougre.

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      • Ça fait un peu le cliché du héros geek/naze/banal (au choix) auquel le lecteur ado japonais pourrait s’identifier et donc on veut lui donner un succès inexplicable. J’ai du mal aussi lol

        Sinon en romance plus adulte, j’y pense, celle que je compte lire dès que j’aurai tous les tomes, c’est Maison Ikkoku !

        Oui t’auras le choix en fonction des médias et ça fera du bien à ton petit coeur après cet arc de Berserk ^^!

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  4. Article intéressant, surtout un point de vue masculin c’est rarissime 😉

    je fais partie de celles qui boudent la romance dite traditionnelle mais c’est parce que c’est difficile de trouver quelque chose qui corresponde à mes critères.
    La plupart du temps, on trouve surtout de la niaiserie dégoulinante ou des formats de relations où du toxique passe pour de la romance et ça ça passe pas, je me suis tournée vers les yaoi pour moins me sentir impactée par les éventuels viol/violence turn to love sans me sentir atteinte dans mon vécu.

    Et puis il y a un problème, selon moi, c’est que la romance est souvent utilisée comme auto-centrée, pourquoi une romance ne pourrait pas traiter d’autre chose ? la plupart du temps il n’y a pas de contexte, pas de thèmes périphériques, des profils de petites femmes fragiles totalement dépendantes de leur relation… en tant que femme de caractère ça m’exaspère…
    A contrario, la vision des femmes dans les shonen m’exaspère mais je préfère m’identifier aux persos masculins surtout moi qui adore les arts martiaux…
    il y a, pour moi, une séparation trop nette entre romance et les autres thématiques/contextes du coup je trouve ça hype fade et ennuyeux, à quelques exceptions prêt…

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    • Je vois tout à fait ce que tu veux dire. En manga je n’ai pas encore trop vu ce cas, mais par exemple au cinéma, j’ai tendance à trouver que les meilleures histoires d’amour sont dans des films dont ce n’est pas le sujet principal (je pense toujours à Abyss quand je dis ça, ce point m’a marqué dans ce film en particulier, mais je peux en citer plein d’autres).

      Pour ce qui est du traitement, du côté toxique ou autre, je pense qu’on peut trouver de tout en romance en manga. Je ne vais pas vers les titres trop niais car ça peut vite me gonfler, et les trucs malsains aussi, ce n’est pas trop pour moi. Encore qu’on a tous sûrement des façons propres d’interpréter les choses , qui font qu’on ne voit pas tout de la même façon.

      Par exemple quand j’ai dit beaucoup de bien de Love Fragrance, qui part quand même d’un concept chelou, je me suis bien fait incendier par certaines personnes (dont une demande quand même les tomes à l’éditeur, bien qu’elle déteste la série, mais bon, quand on peut avoir des mangas gratuits hein 😑, mais ce n’est pas le sujet !). Comme on est à la limite du harcèlement au début, ça peut ne pas du tout passer. Et je pense qu’on peut trouver plein d’exemple comme ça. Le curseur est compliqué à trouver, surtout dans un pays où le rapport aux femmes est encore archaïque sur de nombreux points.

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  5. Dans la représentation de la romance on accorde trop de place aux stéréotypes, s’en est d’ailleurs le principal problème. Une romance pour garçons est plus orientée sur le physique tandis qu’une romance pour filles, ce sont les sentiments. Problème : ce n’est pas aussi simple. D’ailleurs c’est marrant parce que récemment j’ai appris que pour les femmes le sens que l’on va décrire comme le plus érotique est la vue. En gros les filles sont plus visuelles que les garçons… très différent de ce que l’on nous vend.
    Cela commence à changer mais c’est comme pour tout, il faut du temps.
    Et puis les mangas sont des histoires où l’on va souvent à l’essentiel, on fait facilement des raccourcis.
    Reste que ton sujet me rappelle la chanson de Marvin Gaye « I heard it through the grapevine ». Cette très belle chanson fit scandale à l’époque (1968) parce que pour la première fois un homme exposait ses sentiments suite à une relation douloureuse. Et cela ne se faisait absolument pas !!! comme si les hommes ne devaient pas avoir de sentiments. Ridicule. mais aujourd’hui encore cette façon de voir la masculinité perdure… dommage.

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  6. Très bel article ^^ En tant que fleur bleue autoproclamée, malgré mes 32 printemps (oui oui je parle encore en printemps :P), la question de la romance me passionne.

    C’est vrai que ce genre est assez mal considéré, car associé à la sphère féminine là où la baston est censée plaire aux hommes. Bon. Finalement comme tu le dis, ça touche à des constructions sociales beaucoup plus larges surtout dans nos société où la passivité est très mal perçue. Enfin, je m’égare un petit peu.

    Pour en revenir au sujet, l’importance de la cible est primordiale pour moi. Comme tu l’as dit le regard masculin de l’auteur (ou l’autrice) sur ses personnages et ce qu’il(elle) veut montrer aux lecteurs et lectrices est différent du regard féminin. Je suis quand même assez persuadée que l’on a quand même un peu de male gaze dans les productions shôjo.

    Si au départ le male gaze ne me posait pas trop de souci (c’était assez inconscient et je n’arrivais pas à mettre le doigt là où j’étais mal à l’aise), maintenant, je suis hélas plus gênée. C’est la raison pour laquelle dans les shônen et seinen, j’ai tendance à m’orienter vers des séries qui n’ont pas spécialement de romance au cœur de leur récit (il y en a toujours mais c’est en second plan) comme des thrillers, des mangas historiques, etc. Je pense qu’il y a matière pour trouver des titres qui m’intéressent et je compte bien commencer cette exploration petit à petit.

    Côté shôjo/josei, j’ai écumé les types de romances pour maintenant avoir un avis précis sur ce qui me plaît. Ce qui est toxique, je suis un peu plus critique maintenant. Même pour des œuvres que j’apprécie bien.

    Mon côté fleur bleue fait que j’apprécie quand même encore ce qui est mignon dans la romance lycéenne : j’adore cette période des premiers émois pour le personnage principal. Ça amène à pas mal de questions et de mon côté, j’ai un peu l’impression de me retrouver à l’âge de l’héroïne. C’est tout le cheminement et le développement du personnage qui m’intéresse. Mais à côté de ça, j’aime quand il y a un peu plus de piment et d’enjeux comme on peut le trouver dans les titres plus adultes. Du coup, maintenant j’ai un type de romance selon mes humeurs : le truc feel good pour me sentir bien et le truc plus pimenté/adulte pour correspondre à ma situation actuelle. (Et je ne parle pas des romances qui tirent sur le drame… XD)

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    • La question du male gaze est vraiment très intéressante je trouve. Je ne suis pas forcément critique sur ce point, car comme je l’ai dit j’y trouve un certain plaisir, je dois l’avouer. Après il y a l’art et la manière de le faire.

      Et le male gaze dans les mangas écrits par des femmes m’intéresse aussi beaucoup. On en a pas mal parlé récemment avec Kowloon Generic Romance où certains ont même plus que le manga été écrit par un homme. En particulier à cause d’une séquence très erotisante et assez gratuite. Me concernant j’arrive à prendre du recul sur tout ça, et simplement apprécier quelques planches un peu polissones.
      Mais ça, c’est ma façon toute personnelle d’appréhender la chose, et si je sais prendre du recul, j’ai conscience que c’est quand même souvent problématique.

      Je ne suis pas contre des histoires très fleur bleue, mais je crois quand même que la romance adulte proche de moi me parle davantage.
      L’important c’est de trouver ce qui nous parle dans la grande richesse du genre de toute façon !

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      • Oui, je la trouve également intéressante car en parler permet vraiment de mettre la lumière dessus. ^^ Surtout que beaucoup d’entre nous avaient intériorisé ce regard masculin.

        Je comprends tout à fait que tu puisses apprécier. ^^ Et comme tu le dis il y a la façon de le faire et la prise de conscience qui est importante.

        Le cas de Kowloon generic romance est parfait. Je n’ai pas encore lu le premier tome et j’avoue qu’au départ il m’intéressait (pour le côté esthétique du style de l’autrice) et ne m’intéressait pas. Et effectivement, j’ai beaucoup lu l’évocation de cette fameuse scène et ça m’a directement refroidie. xD Mais pour m’en faire un avis sans avoir d’aprioris, j’ai bien envie de le lire maintenant. Ça va sûrement être difficile, donc la lecture n’est pas prévue pour tout de suite histoire de partir sur une toile vierge.

        Qui dirait non à quelques planches polissonnes ? Pas moi en tout cas ! Ça titille et ça émoustille 🤭

        Notre vécu, nos expériences nous façonnent et il y a forcément des choses pour lesquelles nous sommes plus sensibles et qui vont nous faire tiquer. Le tout, comme tu le dis très bien, c’est de chercher parmi la grande variété de titres romantiques, celles qui nous plaisent le plus.

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  7. Super article ! Tu as raison sur la socialisation genrée, ça joue un rôle dans la représentation de la romance selon le public. D’ailleurs, en tant que fille, je n’ai jamais accroché à certains shonens qui ont rencontré du succès mais qui représentait un harem. « Negima » par exemple, la représentation des filles dans « Suzuka » m’avait aussi saoulée. Je n’accroche pas forcément aux shojos non plus mais il y en a quand même un qui remporte mes faveurs : « Parmi eux » (Hanazakari no Kimitachi). Il y a des choses qui me feraient grave tiquer aujourd’hui mais il m’a provoqué des crises de fou rire à l’époque. Malgré le fait que j’y trouverais probablement des défauts aujourd’hui, il m’a énormément marqué.

    De manière plus globale (on peut parler de romance pour certaines de leurs oeuvres, mais pas que), je trouve que les CLAMP ont un traitement intéressant des émotions (enfin, ce qu’elles dessinaient avant 2010).

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  8. La romance est un style que j’apprécie beaucoup en roman, je dévore régulièrement des Harlequins et autres romans sentimentaux, mais je suis beaucoup plus difficile quand il s’agit de manga, vas savoir pourquoi ! J’ai récemment débuté deux séries (The Earl and the fairy et This is not love, thank you) dans ce genre là et je pense les arrêter toutes les deux, étant donné qu’elles ne m’ont pas du tout convaincu :/

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