Premier contact avec… Ikigami de Motoro Maze

Ikigami

Parmi les titres que Kazé offre dans cette troisième vague de volumes gratuits, les trois premiers tomes d’Ikigami, Préavis de mort sont sans doute ceux qui ont le plus attiré mon attention. Vous avez d’ailleurs encore quelques jours pour profiter de cette nouvelle offre car elle est valable jusqu’au 11 mai. Sachant qu’il y a d’autres titres de qualité dans ceux proposés.

Mais parlons plutôt d’Ikigami, seinen de Motoro Maze prépublié à partir de 2005 au Japon, terminé en 10 tomes et bénéficiant d’une édition en volumes doubles à 10 € par tome, soit un total de 50 € que l’on doit à Kazé. Je précise le tarif car l’achat de la série complète sera pour moi indispensable une fois les librairies rouvertes, et je m’en vais de ce pas vous expliquer pourquoi j’ai été conquis. Sachant qu’en plus, en trois tomes on a quasiment le tiers de l’intrigue globale, il y a peu de chances qu’une mauvaise surprise pointe le bout de son nez.

De nos jours, une loi stipule que pour le maintien de la prospérité du pays, tous les enfants qui entrent à l’école primaire doivent être vaccinés. Ce vaccin inocule une substance capable d’entraîner la mort à une date et heure précises programmée en amont. Un jeune sur mille entre 18 et 24 ans est concerné. Fujimoto, fonctionnaire est chargé de délivrer ce préavis de décès aux familles, appelé “Ikigami”…

Ikigami est donc un titre d’anticipation en quelques sortes, c’est en tout cas le genre auquel il me semble le plus appartenir. Et comme souvent dans ce sous-genre de la science-fiction, on part d’un postulat qui semble peu crédible dans notre monde mais auquel on accepte d’adhérer dans le cadre de la fiction, car il permet de poser des questions passionnantes (et également car le postulat est posé de façon suffisamment crédible pour qu’on accepte d’y croire au moins le temps de la lecture).

Vaccin

Comme le résumé l’indique très bien, nous suivons donc Fujimoto, chargé de délivrer l’Ikigami aux gens lorsque les dernières 24 heures de leur vie arrivent. Chaque tome est structuré de la même façon, en deux parties qui racontent chacune comment un personnage vit ses dernières 24 heures. Fujimoto fait le lien entre toutes ces intrigues déconnectées, et en véhicule du lecteur.trice, se questionne sur la légitimité et surtout l’efficacité de l’Ikigami.

Et le fait de voir deux destins différents à chaque tome est excellente. Cela crée une structure répétitive : présentation d’un personnage, remise de l’Ikigami, comment le personnage encaisse la nouvelle, et ce qu’il va faire ensuite. Mais tout l’intérêt réside dans la diversité des personnes victimes de ce préavis de mort, et de cette diversité découlent des réactions différentes qui viennent enrichir le récit et surtout, le questionnement qu’il pose.

Car l’idée est que le fait d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête ferait prendre conscience aux gens de la valeur de la vie, et les maintiendraient dans le droit chemin. Et les différents exemples que l’on voit permettent de constater que ce n’est pas si simple, et que l’idée même est sujette à controverse.

Ainsi, ces niveaux de récits qui s’entremêlent (Fujimoto qui fait son travaille et se questionne à ce sujet, et les récits de vie de chaque personnage condamné) apportent une vraie teneur émotionnelle à l’histoire, tout en enrichissant la réflexion que le manga sous-tend et qui est selon moi : que faire pour que le temps que l’on a sur cette terre compte réellement ? Car c’est la question que se posent les personnages confrontés à l’Ikigami, et leurs réactions sont très diverses mais toujours en fonction de leur vécu et de leurs blessures. Car certains choisissent la violence, d’autre la bonté, et dans tous les cas, il y a des émotions très fortes puisque la mort est toujours là au bout du parcours, avec son lot de regrets et de souffrances.

Et en cela, ces trois premiers tomes sont pour moi une pure réussite, arrivant à amener une réflexion quasi-philosophique en même temps qu’une forte assise émotionnelle au récit. De ce fait, la lecture du reste de la série est une priorité pour moi, d’autant plus que comme je l’ai dit en introduction, cela ne va pas être trop ruineux puisque pour 50 € on peut avoir la totalité des volumes doubles. Une découverte magnifique pour ma part.

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23 commentaires

  1. Les souvenirs qui remontent. Au lycée, quand j’allais à la bibliothèque. J’ai découvert pas mal de mangas comme ça dont Ikigami et c’était passionnant. Toutes ces façons d’appréhender la mort ou le chemin parcouru, c’est fascinant.

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  2. Et vu qu’au Japon le numéro 4 a une réputation de porte-malheur *, ce n’est pas si étonnant que l’on suive les dernières 24 heures des concernés.

    * Comme les numéros 7 et 9.

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  3. Je l’ai lu il y a longtemps mais j’en garde un très bon souvenir. C’est une oeuvre puissante qui ne laisse pas indifférente. Le film live est tout aussi fort. A voir.
    Ikigami fait parti pour moi des manga que l’on doit absolument lire.

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