Mon avis sur… Le Renard et le petit Tanuki T.1 de Mi Tagawa

Le Renard et le petit Tanuki

Voilà un titre que j’attendais avec une réelle impatience ! Le Renard et le petit Tanuki est la nouvelle série de Mi Tagawa, l’autrice du magnifique Père & Fils (vous trouverez mon avis ici), et en plus, elle parle ici d’animaux (vous n’êtes pas sans savoir que c’est ma grande passion dans la vie). Et cette série est toujours chez Ki-oon, dans une édition magnifique qui rappelle clairement sa précédente série, ce qui n’est pas pour me déplaire. Voyons donc de quoi il en retourne !

Il était une fois Senzo, un renard surpuissant craint de tous les animaux, qui semait la terreur sur son passage… à tel point que les dieux, pris d’une vive colère, le plongèrent dans un profond sommeil… 300 ans plus tard, à notre époque, ils décident de l’en sortir… à une condition ! Privé de sa force destructrice, le voilà chargé d’une mission spéciale : élever le petit tanuki Manpachi pour faire de lui un digne serviteur de la déesse du Soleil.
Manpachi a été rejeté par sa famille car il possède des pouvoirs immenses, qu’il a encore du mal à contrôler. Allergique à toute autorité, Senzo refuse de s’embarrasser d’un disciple, aussi mignon soit-il… Sauf qu’au moindre signe de rébellion, il est parcouru d’une douleur insoutenable ! Le voilà bien obligé d’accepter le marché…

Vous l’aurez compris au résumé, le titre mêle trois éléments qui me parlent bien : divinités issues du folklore japonais, animaux et le lien familial. Le tout emballé dans une esthétique magnifique, empreinte d’une grande douceur. De ce fait, dès le premier contact, j’ai été directement happé par la beauté qui se dégage du titre ainsi que par l’ambiance que Mi Tagawa arrive à donner à son récit.

De ce fait, impossible de ne pas commencer en abordant le visuel. Si vous avez lu sa précédente série, vous ne serez pas dépaysé, son coup de crayon reste le même, plein de rondeurs, avec un beau travail sur les contrastes et une mise en scène claire mais néanmoins dynamique. Et si dans Père & fils, elle dessinait surtout des êtres humains, ici au contraire, on en verra assez peu, malgré la présence d’un enfant qui rappelle Shiro, le fils en question de sa première série. Mais comme dans Père & fils, un soin tout particulier est donné aux décors, quasiment intégralement sauvages, ainsi qu’aux différents animaux. Si Senzo et Manpachi sont de toute beautés, les autres qu’on sera amené à rencontrer ne sont pas en reste, que ce soit des loups, un coq ou un blaireau, le titre développe déjà un très beau bestiaire qui ne pourra que faire son petit effet auprès des lecteurs et lectrices… et ce quel que soit leur âge ! Car le trait de la mangaka rend ces animaux très expressifs, et c’est donc un vrai plaisir de voir l’évolution de leurs humeurs et leurs relations. Me concernant, c’est quelque chose que j’aime beaucoup voir dans ce genre d’oeuvre qui met en avant des animaux qui parlent.

Senzo et Manpachi

Car le titre est un Josei, et se destine donc à un public adulte, mais franchement, je trouve qu’il y a tout pour plaire aux plus jeunes également, et ça pourrait les initier agréablement au folklore japonais. Car le récit en lui-même est clair, simple et limpide. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir une richesse thématique à développer. On pourrait dire simplement que Senzo, renard surpuissant déchu, se retrouve contraint de veiller sur Manpachi, un petit tanuki abandonné par sa famille, qui semble avoir des pouvoirs particuliers. Les deux sont par ailleurs des métamorphes, c’est-à-dire des esprits capables de se transformer en d’autres animaux ou même en humains. Quoi qu’il en soit, le rapport aux esprits et aux Dieux est un élément qui semble central dans la série.

L’autre élément au cœur du récit, vous l’aurez sans doute deviné, est l’évolution de la relation entre Senzo et Manpachi. Alors que le renard est solitaire et colérique, le petit tanuki est très enjoué, doux et ouvert aux autres. Et on s’en doute bien, une relation va se nouer entre les deux, d’abord forcée, mais il semble évident que les choses vont évoluer et qu’un lien fort va se créer. La question de l’abandon de Manpachi par sa famille est déjà évoquée et permet de mettre en avant la thématique du lien familial… qui rappelle évidemment Père & fils, créant une continuité bienvenue dans l’oeuvre de l’autrice.

Ainsi, si ce tome introductif se concentre surtout sur la présentation de l’univers, des personnages et des premiers enjeux, il ne manque pas de relief et de qualités. D’autant plus que j’ai passé un certain nombre de péripéties sous silence, mais qui amènent déjà une dynamique très intéressante au récit. Sachant que la série compte déjà 3 tomes au Japon (avec un rythme de parution assez lent d’un tome tous les six mois), nul doute que l’autrice a encore de belles choses à nous proposer.

En résumé, ce premier tome de Le Renard et le petit Tanuki ne m’a pas spécialement surpris et m’a proposé exactement ce que j’imaginais de la part de Mi Tagawa. En nous proposant une intrigue et un univers de prime abord bien différents de sa première série, elle est finalement dans la continuité esthétique et thématique de celle-ci, pour mon plus grand plaisir. Ainsi, ce récit qui semble totalement taillé pour moi m’a déjà comblé dans son premier tome, et même sans avoir le même goût que moi pour ce genre de thématiques et d’histoire, l’oeuvre est en elle-même parfaitement réussie à ce stade, et le coup de cœur me semble donc garanti pour un très large public !

25 commentaires

  1. Pareil que toi, j’avais adoré son titre précédent et j’ai trouvé ici tout ce que j’avais aimé avec en prime des animaux et du folklore. Je trouve aussi son trait plus cartoonesque et c’est mignon tout plein.
    Je suis déjà fan ! Mais je risque de râler à cause du rythme de parution ><

    Aimé par 1 personne

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