Mon avis sur… March comes in like a Lion, T.1 de Chica Umino

March

J’espère que tout comme moi, vous avez bien profité des 48 heures de la BD. Pour ma part, j’ai pris le tome 1 de March comes in like a Lion en deux exemplaires, un pour moi, et un pour la médiathèque. J’en avais déjà entendu beaucoup de bien, et le synopsis ainsi que les couvertures magnifiques me donnaient très envie. Cette offre tombait donc à pic ! March comes in like a Lion est donc un seinen de Chica Umino, encore en cours actuellement avec 14 tomes parus au Japon alors que le 12e vient de sortir chez Kana. Mais de quoi ce manga parle-t-il ?

Rei, 17 ans, est un joueur professionnel de Shogi (jeu d’échec version japonaise). Mais Rei est aussi un adolescent meurtri par la mort de ses parents et de sa petite soeur. Alors qu’il vit une vie de solitaire, il fait la rencontre de trois soeurs qui vont lui redonner le goût à la vie. À leur contact il va petit à petit ouvrir les yeux sur lui-même et sur les personnes qu’il rencontre sur son chemin. Il s’ouvre au monde mais découvre aussi la difficulté du chemin qu’il a choisi de suivre.

Nous sommes donc face à un manga tranche de vie, un genre que je lis assez peu alors que j’adore ça. Je trouve dans ce style une forme de douceur, d’apaisement qui fait toujours du bien. De plus, même si je pense que dans tous les genres on peut trouver des formes de leçons de vie intéressantes, ce genre là propose des thématiques et des situations plus proches de notre réalité, qui rendent ces leçons plus directement impactantes à mes yeux. Un autre élément plaisant dans ce genre, lorsque la série se passe au Japon, vient du fait que l’on nous immerge dans la culture du pays, ce qui est vraiment très agréable pour quelqu’un de totalement extérieur comme moi.

Et en l’occurrence, ce premier tome conjugue ces deux aspects avec bonheur. On suit Rei, adolescent qui a perdu sa famille dans un accident, très solitaire. Heureusement pour lui, il fait la rencontre des sœurs Kawamoto qui deviennent très proche de lui et l’accueillent régulièrement. Elles sont également endeuillées, mais gardent malgré tout le sourire et donnent une légèreté bienvenue au récit. On passe en effet beaucoup de temps en leur compagnie dans ce premier tome, l’occasion de mettre en avant un élément qui a beaucoup d’importance dans ce volume, et qui le restera je l’espère : la cuisine. Il faut savoir que je suis  assez passionné de cuisine, même si je n’ai malheureusement pas le temps de cuisiner autant que je le souhaiterai. Et de ce fait, j’adore voir dans la fiction des scènes où les personnages cuisinent, mangent des choses particulières et autres. Et dans ce premier tome, on a beaucoup de moments de ce genre, qui ont l’avantage de rapprocher les personnages, de transmettre une ambiance chaleureuse, et même de mettre en scène quelques gags (la famille Kawamoto a des chats particulièrement gloutons qui regardent souvent les plats avec les yeux qui brillent et la bave aux lèvres). On a d’ailleurs droit à la fin de ce premier tome à quelques recettes des différents plats préparés, une super idée qui me donne très envie de les tester !

Au-delà de la cuisine, les relations entre Rei et les sœurs Kawamoto commencent déjà à être développées, et si chaque personnage est bien caractérisé et est rendu attachant par l’auteure, j’avoue avoir déjà une préférence pour Akari, la sœur aînée. Je pense que cela vient de son côté maternel envers tout le monde (aussi bien humains qu’animaux), d’ailleurs ses petites sœurs plaisantent sur sa tendance à recueillir tout le monde chez elles et à les engraisser en les nourrissant tout le temps, en particulier les chats qui deviennent très gras (les chats étant un élément comique, notamment via leurs pensées  toujours très amusantes que l’auteure nous fait partager).

Mais l’autre élément au cœur du récit est le shoji, discipline qui ressemble à un équivalent japonais des échecs, auquel je ne connais absolument rien personnellement. On a déjà droit à quelques affrontements avec d’autres personnages, en particulier Harunobu Nikaido, qui se voit à la fois comme le meilleur ami et le rival de Rei. Il s’agit également d’un personnage qui a à la fois un côté comique mais également touchant de par sa santé fragile. Je trouve sur ce point qu’il représente bien l’esprit de ce premier tome. Concernant le shoji en lui-même, un joueur professionnel a travaillé avec la mangaka pour développer cet aspect, s’inspirant même de véritables confrontations pour certains passages. Tout ceci est expliqué entre les chapitres, et c’est très intéressant même si la discipline reste assez nébuleuse pour moi. Fort heureusement, ce n’est pas nécessaire de comprendre précisément le fonctionnement de ce jeu pour apprécier le manga, le principal étant de saisir les enjeux liés à la compétition pour les personnages, et de ce point de vue, c’est parfaitement réussi. On comprend le rapport qu’entretient Rei à cette discipline, qui n’est pas simplement de l’ordre du loisir qui est finalement devenu un métier. Au contraire, le shoji a une place complexe dans sa vie, et c’est très intéressant de le constater dès ce premier tome. Ainsi, il semble pour le moment que le shoji est surtout là pour mettre en avant les liens entre certains personnages, mais j’imagine que ce jeu gagnerai en importance par moments.

Pour fini, un petit mot sur l’esthétique du manga qui est très important pour l’ambiance générale du titre. Personnellement, je trouve que l’auteure a un magnifique coup de crayon. Son trait est doux, mettant parfaitement en valeur l’ambiance générale du titre et créant immédiatement un effet de proximité avec les personnages et leur univers. De plus, le character design tape juste et les rend tous très attachant selon moi, en particulier Akari comme je l’ai déjà dit précédemment. Autre point qui compte pour moi, les chats sont très bien dessinés et sont très expressifs (comme les autres personnages par ailleurs, le travail sur les expressions des visages étant de qualité, ce qui permet de bien saisir l’état émotionnel de chacun). Je ne pourrai par contre pas évaluer la qualité de l’édition puisqu’il s’agit d’un tirage spécifique pour les 48h de la BD, sans jaquette (je ne sais pas si c’est le cas pour les tomes de l’édition standard). Mais pour 2 euros, on a affaire à une édition plus que correcte.

En résumé, j’espère que comme moi vous avez profité de cette occasion pour vous lancer dans cette série pour un prix dérisoire car vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ! Que ce soit les personnages, l’ambiance, la douceur qui se dégage de l’ensemble et la mise en avant de la cuisine, tout est vraiment très chaleureux et apaisant. De ce fait, Kana a eu une bonne idée de mettre en avant ce titre puisque après avoir payé ce premier tome 2 euros, je n’imagine pas qu’on puisse ne pas avoir envie de continuer, même si les suivants sont au tarif de base.

March comes in

15 commentaires

  1. Sérieusement, sans jaquette !? Depuis quand ils font une édition sans jaquette aux 48h de la BD ? C’est dommage je trouve …
    En tout cas je suis ravi de voir que tu as apprécié. Tu verras, les premiers tomes ne sont que l’entrée en matière.

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  2. Je viens voir ce que tu as pensé sur ce titre vu que je l’ai lu mais que je n’ai rien à dire dessus 😅 (pas d’article donc). Je savais que ce n’était pas mon style mais j’ai décidé de tenter lors des 48h bd aussi 👀
    À contrario de toi, je lis peu de tranche-de-vie car étant justement très proche de notre réalité, ça m’ennuie plus qu’autre chose mais j’entends bien que d’autres comme toi apprécient justement pour les leçons de vie disséminées parfois et l’aspect apaisant. Comme toi, j’ai bien apprécié Akari qui aime engraisser les gens et les chats. Mais la partie que j’ai préféré est quand Rei affronte son père au shogi. L’atmosphère était très bonne quand elle a fait le parallèle entre leur deux pertes.

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