Semaine du Shojo 2021 : Quel(s) shôjo te donne(nt) le plus envie de voyager ou t’invite(nt) le plus à l’évasion ?

Semaine du Shojo

Aujourd’hui, article un peu particulier car après avoir participé avec grand plaisir à la Semaine du Shojo 2020 l’année dernière, sur la thématique « Quel shojo conseiller à un(e) débutant(e) ? », Nico du site Club Shojo a eu la gentillesse de me proposer de participer à nouveau cette année.

Le principe est simple, plusieurs blogueurs et blogueuses sont invité(e)s à proposer un article sur un thème donné, et nous mettons chacun en avant les articles des camarades au fur et à mesure de leur publication, afin de créer une proposition plus large (vous pouvez trouver les liens vers les articles des autres blogueurs et blogueuses à la fin de celui-ci). Ainsi, cela permet de mettre en avant à la fois le shojo, ce qui reste le but premier, mais aussi des blogs et autres pourvoyeurs de contenu.

Et cette année, le sujet est, comme le titre de l’article l’indique : Quel(s) shôjo te donne(nt) le plus envie de voyager ou t’invite(nt) le plus à l’évasion ?

Avant de se lancer à corps perdu, je tiens à préciser comme l’année dernière que, malgré une augmentation de ma consommation de Shojo, elle reste largement insuffisante du fait du cercle vicieux : « on en lit pas, donc on en parle pas, et comme on en parle pas, on n’en lit pas ». Un jour je détaillerai peut-être cette question de « cercle vicieux du succès ».

Toujours est-il que si je lis malheureusement trop peu de shojo, la question est pertinente et j’ai quand même quelques bribes d’idées à proposer à ce sujet, et du coup quelques titres.

YonaPersonnellement, quand on me parle d’évasion dans la fiction, j’ai le réflexe de directement penser à la science fiction et la fantasy, ou éventuellement le genre fantastique. Oui, les récits de voyage terre à terre ne m’évoquent pas la notion d’évasion (encore que), et de ce fait, c’est vraiment voir des mondes imaginaires qui me permet le plus de voyager.

Et sur ce point, mes connaissances sont encore très lacunaires, je me dis par exemple que Yona – Princesse de l’aube, rien qu’avec ses jaquettes, est déjà une pure invitation au voyage. Mais je ne me suis pas encore lancé dans cette série (qui me fait pourtant furieusement envie, mais avec plus de 30 tomes au compteur, c’est compliqué en terme de budget)

Par contre, je découvre avec plaisir depuis quelques temps un genre très important du shojo qui a un potentiel d’invitation au voyage non négligeable, qui est le magical girl. En l’occurrence, je pense à deux séries en particulier, toutes les deux rééditées chez Pika, qui sont Magic Knight Rayearth et Sailor Moon.

Les deux partagent un aspect esthétique des plus travaillés qui permet de faire justement voyager, Magic Knight Rayearth proposant un univers très orienté fantasy à l’ancienne, alors que Sailor Moon est plus original selon moi, et permet de voyager un peu dans l’espace (je n’en dirai pas plus pour ne rien révéler). Dans les deux cas, le trait des mangakas permet une immersion très forte dans leur univers, proposant régulièrement des doubles pages du plus bel effet. Sur ce point d’ailleurs, il faut saluer le travail éditorial de Pika sur Sailor Moon, qui pour 15 euros propose des volumes en grand format, papier glacé avec pages couleurs, soit un excellent moyen de profiter au mieux des visuels enchanteurs de Naoko Takeuchi.

Magic Knights

Mais en plus de ces esthétiques très marquées en phase avec les genres investis, ces deux titres nous propose un deuxième type de voyage… Un voyage dans le temps, puisque les deux séries sont très marquées par leur époque. Elles sont ancrées dans les années 1990, puisque Magic Knight Rayearth a été publiée en 1993-1994 et Sailor Moon de 1991 à 1997, de ce fait, lire ces deux séries qui ont presque 30 ans nous fait aussi voyager, lecteurs et lectrices, dans l’histoire du manga, nous permettant de découvrir deux titres forts de leur époque, avec tout ce qu’ils comptent d’aspects un peu désuets pour nos regards d’aujourd’hui.

Mais loin d’être un défaut, j’estime que cet aspect contribue justement à la qualité des titres en question, et cet aspect « voyage dans le temps » me semble de ce fait plutôt en phase avec la thématique de la semaine du shojo (en tout cas j’ai envie de l’interpréter de la sorte). De plus, cela permet d’aborder une autre question qui m’intéresse beaucoup liée à la notion de voyage dans le temps et dans l’histoire du manga, elle aussi connectée au domaine du shojo, qui est la mise à disposition et la préservation du patrimoine du shojo chez nous.

En effet, alors que de nombreux éditeurs mettent en avant le manga patrimonial, je m’étonnes de voir le shojo et le manga au féminin en général si peu considéré. Un des cas les plus évidents est Moto Hagio, souvent mise en avant comme une des mangakas les plus majeures de l’histoire, qui ne bénéficie d’aucune mise en avant chez nous (et de presque aucune publication d’ailleurs). Le cœur de Thomas a été édité chez Kazé mais est depuis longtemps disponible uniquement en numérique (ce qui est déjà mieux que rien), et on a droit quand même à une très belle anthologie chez Glénat, contenant d’ailleurs toute une partie orientée SF, on rejoint la question du voyage et de l’évasion via ce genre spécifique.

Mais dans les faits, c’est bien peu. Il y a tout de même un espoir cette année avec notamment Akata qui a teasé certaines nouveautés de 2021 via un nuage de mots dans lequel « Moto » apparaît. Et connaissant l’éditeur, ça m’étonnerait qu’il nous fasse une fausse joie en sortant un titre sur les deux roues à moteur ! D’ailleurs, et pour bien boucler la boucle, Akata est un éditeur très engagé pour la représentation du shojo et de sa diversité chez nous, et a notamment proposé une approche intéressante en mettant en avant trois séries shojo dans des genres différents fin 2020 : fantasy avec Les Chroniques d’Azfaréo, SF avec Nos Temps contraires (pépite !) et historique avec À nos fleurs éternelles.

Et, bien qu’il ne s’agisse pas de shojo, je tenais aussi à citer deux autres incursions d’Akata dans la science-fiction écrite par des mangakas femmes avec Le Siège des Exilés de Akane Torikai et Wombs de Yumiko Shirai. Des titres qui sont certainement moins propices à l’évasion de par leur nature de dystopie bien plus sombres, mais qui permettent malgré tout d’avoir double dose de science-fiction « au féminin » si l’on peut dire.

Quoi qu’il en soit, j’espère qu’en partant de Magic Knight Rayearth et Sailor Moon, et au fil de mes circonvolutions et Réflexions que j’ai tenté de connecter au sujet, ces quelques très minces pistes vous auront donné quelques idées de lecture.


Encore un grand merci à Club Shojo pour m’avoir proposé de participer à cette semaine du Shojo, vous trouverez ci-dessous les liens vers les articles des différents participants (mis-à-jour au fur et à mesure de la semaine) :

Le Chapelier Fou
Violette Scribbles
Songe d’une nuit d’été
Chroniques d’un Vagabond
Les Blablas de Tachan
L’antre de la louve
Yaoi Cast
Euphoxine
Bright Open World

 

 

44 commentaires

  1. Coucou,
    Très contente de voir Yona que j’espère que tu pourras le lire un jour et appréciera
    Le pire c’est que j’aimais plus Yona à la base que Tachan, mais elle est à jour alors que moi j’ai un énorme retard XD
    Oui cool ces rééditions

    Akata ❤

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    • Tachan m’a déjà fait le coup de se lancer dans une série après moi et arriver plus rapidement au bout je crois 😅 (et ce n’est pas la seule dailleurs).
      Un jour je m’y mettrai mais comme il y a vraiment beaucoup de tomes je préfère attendre d’être à jour sur certaines séries avant de me lancer.

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  2. La démarche et la thématique de cette semaine du shoho sont intéressantes.
    Je lis également peu de shojo, même si j’en ai quelques-uns qui m’attendent dans la PAL, mais j’apprécie de voir que des éditeurs comme Akata proposent des shojo qui sortent un peu de la traditionnelle romance ado/ scolaire dans laquelle je ne me retrouve pas toujours beaucoup… À cet égard, Nos Temps Contraires m’intéresse pas mal.
    Et au passage, j’aime bien ta manière d’avoir abordé le thème de l’évasion, avec cette idée de voyage dans le temps très bien vue 🙂

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    • Merci beaucoup à toi, ça me fait plaisir car je n’étais pas sur de mon coup, et surtout c’est une idée qui m’est vraiment venue au fil de l’écriture de l’article, et elle me plaisait bien au final.

      Nos temps contraires, j’ai un tome de retard mais vraiment j’adore ! Et ça se terminera en 8 volumes donc on sait qu’on ne se lance pas dans quelque chose d’énorme. Akata fait vraiment beaucoup pour le shojo chez nous, je trouve vraiment ça super même si je suis loin de lire tout ce qu’ils proposent.

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    • Je n’en lis pas beaucoup non plus. J’essaie de rattraper ça mais il s’avère qu’il y en a beaucoup moins que des shonen ou des seinen en médiathèque, donc ça limite. Meme s’il y a quand même beaucoup de classiques que je peux facilement emprunter.

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  3. Un très chouette article qui aborde le shôjo sous un angle intéressant. Voyager à travers la lecture que ce soit les romans ou bien les mangas, dans mon cas, il faut que cela m’évade soit dans d’autres mondes soit dans une autre époque. Tu as eu de très bons choix de titres en tout cas 🙂

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      • En effet, j’aime beaucoup l’idée qu’on peut vraiment avoir des lectures dans tous les genres et de toutes sortes, c’est vraiment super de se dire que les horizons sont infinis, c’est pour ça que, même si je lis quand même souvent le même genre de titre, je ne peux pas me contenter de toujours la même chose tant il y a à découvrir !

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      • Tu as l’esprit ouvert et la curiosité de sortir des sentiers battus, c’est génial ! Mon mari m’a tuée ce weekend lorsqu’il ma avoué avoir aimé Creamy, la Magical Girl alors que c’est pas du tout son truc. Il ne lit jamais de shôjo, mais genre, vraiment jamais.

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  4. Coucou ^^ Merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation !

    C’est un très bel article et une super invitation à se plonger dans des titres fantastiques et de SF. Des titres comme Yona réussissent parfaitement à me faire m’évader du quotidien tant l’univers décrit par l’autrice est riche. Hasard des choses (ou contexte un peu difficile) ou non mais ce sont des séries qui m’attirent beaucoup ces temps-ci. J’ai par contre un retard immense sur Yona, que j’espère combler un jour… surtout que j’aimerais faire la série en version physique (pour l’instant je l’ai en numérique pour des raisons de budget et de place haha).

    Totalement d’accord avec toi sur cette absence de manga féminin patrimonial. Les choses bougent un petit peu mais ça reste encore très timide. Et c’est dommage !

    Ce qui est bien avec ce thème (non ce n’est pas de l’auto-flatterie), c’est qu’on peut vraiment lui faire prendre des sens tout à fait différents : voyage temporel, voyage géographique vers un lieu qui fait rêver mais aussi évasion à travers des titres qui nous permettent de laisser vagabonder notre imagination. ^^ Et à chaque fois, la réponse sera très personnelle car ce qui nous fait nous évader ne sera pas forcément identique à quelqu’un d’autre. En plus, on peut aussi le tordre comme on veut, c’est pratique 😀

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    • Merci à toi de m’avoir proposé dans un premier temps.
      Ça m’avait fait très plaisir d’être invité à participer l’année dernière, et c’est encore le cas cette année.
      Surtout que voir les articles des autres permet d’élargir les horizons sur un secteur du manga que je connais encore assez peu au final.

      Et c’est vrai que le thème permet d’être interprété comme on le souhaite. Au début j’étais parti pour faire quelque chose de classique et au fil de ma réflexion l’idée a évolué, et comme ça m’a plu je suis resté dessus.

      Merci encore à toi pour m’avoir permis d’écrire un peu sur le shojo, ça fait toujours du bien !

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      • C’est tout à fait ça pour le thème ! ^^ Si ça peut te rassurer, ça m’arrive tellement souvent de commencer un article avec une idée en tête et après de changer totalement de direction – d’où peut-être ma non-productivité de ces derniers temps XD

        Contente que tu apprécies écrire sur du shôjo !

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  5. Je pensais avoir vu large dans mon interprétation du thème mais je vous qu’il y a pire que moi xD
    J’aime beaucoup tes choix surtout pour la Fantasy à laquelle j’adhère totalement. Je rajouterai d’ailleurs quelques titres dans mon article à venir 😁

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  6. La couverture de Yona donne envie, elle est magnifique ! je n’ai lu que très peu de shojo et franchement, je pense que je vais un peu piocher dans ta liste (je connais que Sailor Moon par animé et encore, je n’ai que des fragments de souvenirs d’enfance mais bon dieu, elles sont trop magnifiques les nouvelles couvertures !)

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  7. C’est vrai que je ne lis quasiment plus de shojo même si le hasard a voulu que j’achète justement hier le premier tome de card captor sakura XD pile pendant la semaine du shojo ! J’étais ultra fan mais je n’avais vu que l’animé quand j’étais enfant et je sais pas j’ai eu envie de me replonger dans du magical girl..

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      • Je verrais ! Je le commence en sachant très bien que ce sera girly jeunesse donc ça joue aussi sur les attentes. Et clairement Chobits ❤️ j’ai hâte de lire les deux derniers tomes ! Je suis très contente d’avoir lu le manga papier et de ne pas m’être arrêtée à mon souvenir de l’animé qui remonte à plus de dix ans.

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  8. Très bon article, ça change d’en lire sur les shojos de temps en temps !
    Moi aussi, je ne lis pas de shojos parce que j’ai tellement de priorités en seinens que je n’ai pas encore lus faute d’un budget illimité (comme Vinland Saga, L’Habitant de l’Infini, Vagabond, Blame! Akira, Kingdom et j’en passe)… Mais je pense, comme tu l’as souligné, que c’est aussi parce que le shojo n’a pas la même mise en avant / visibilité que les autres que cela soit au niveau éditorial ou des influenceurs qui sont majoritairement fans de shonens/seinens. Enfin, pour ma part, j’ai un peu cet apriori que tous les shojos sont niais, trop larmoyants, clichés et je pense ne pas être le seul dans ce cas. Il y a cette image finalement assez négative que les shojos dégagent et qui rend davantage compliqué leur accessibilité, car il est assez difficile de passer outre ses propres préjugés. Néanmoins, ça m’a pas empêché de faire une (longue) wishlist de shojo / josei au cas où : Chihayafuru, Banana Fish (que j’acheterai bientôt je pense), X de Clamp, Yona Princesse de l’aube, Nana, Orange, Onmyoji – Celui qui parle aux demons, Tomie (je l’achète day one celui-là) et Paradise Kiss. En tout cas merci pour l’article qui m’a appris des choses !

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    • Pour le coup, je valide toute ta liste de shojo et josei. J’en lis certains dedans, et les autres sont aussi sur ma wishlist 😅
      Dans le domaine shojo et josei, Akiko Higashimura est une mangaka incontournable aussi à mes yeux.

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  9. A l’évocation du sujet moi j’étais plutôt partie en direction du voyage terre à terre. Mais finalement, n’ayant trouvé qu’un seul titre qui ne soit pas un seinen dans ma bibliothèque, j’ai fini par aussi faire un vouage temporel.
    Pour ma part je n’ai encore jamais lu de magical girl, en revanche j’ai l’antologie de Moto Hagio dans ma PAL, faudrait vraiment que je trouve le temps de la lire. J’ai bien aimé le coeur de Thomas.
    Je ne connais pas les autres titres cité (ou seulement de nom)

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    • Le coeur de Thomas, j’espère une réédition au format papier quand même, sinon je finirai par céder à l’édition numérique. Encore que je crois qu’elle n’est pas sur Izneo, ça va être embêtant je crois.

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