Mon avis sur…Les Carnets de l’Apothicaire T.1 de Itsuki Nanao et Nekokurage

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L’année 2021 commence fort, les éditeurs ayant pour la plupart décidé de sortir de belles cartouches dès ce mois de janvier, pour notre plus grand plaisir. Chez Ki-oon, deux nouveautés viennent s’offrir à nous : le one shot My Broken Mariko et la série Les Carnets de l’Apothicaire, qui nous intéresse ici. L’éditeur a d’ailleurs eu la gentillesse de m’envoyer ce premier tome ainsi que l’élégant dossier de presse qui va avec, et je l’en remercie. Cela me permet de lire ce premier volume, dont la sortie est prévue au 21 janvier .

À 17 ans, Mao Mao a une vie compliquée. Formée dès son jeune âge par un apothicaire du quartier des plaisirs, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial ! Entouré de hauts murs, il est coupé du monde extérieur. Afin de survivre dans cette prison de luxe grouillant de complots et de basses manœuvres, la jeune fille tente de cacher ses connaissances pour se fondre dans la masse.

Mais, quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, sa passion pour les poisons prend le dessus. Elle observe, enquête… et trouve la solution ! En voulant bien faire, la voilà repérée… Jinshi, haut fonctionnaire aussi beau que calculateur, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle d’une des favorites de l’empereur. Au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas peut lui être fatal !

Avant de vous proposer mon avis sur ce premier tome, resituons un peu la série. Ce manga est en réalité l’adaptation d’une série de romans qui rencontrent un gros succès au Japon (plus de 5 millions de ventes). Le manga connait également une grande popularité puisqu’avec 7 tomes déjà parus, il a dépassé les 6 millions de ventes totales, et une adaptation animée est d’ores et déjà annoncée. Précisons qu’il est prépublié dans le Big Gangan de Square Enix, le magazine qui a notamment prépublié Goblin Slayer, Hi Score Girl ou encore Ubel Blatt.

Une popularité au Japon qui, comme souvent dans ce cas, crée une certaine curiosité chez nous, lecteurs francophones. De plus, le manga semble vraiment entrer dans une certaine tonalité éditoriale propre à Ki-oon, par son intrigue d’époque, très ancrée dans un univers japonais, mettant en scène un personnage féminin fort. Le titre est disponible dans leur collection Seinen, mais je pense qu’il n’aurait pas non plus dépareillé dans la collection Kizuna.

Quoi qu’il en soit, nous sommes face à un récit en costumes, propulsés avec la jeune Mao Mao au sein d’intrigues de palais, entre jeux de pouvoirs et complots. Et autant le dire tout de suite, le premier chapitre passe un peu trop vite. Je ne sais pas si c’est à cause de mon manque de connaissances historiques ou du fait de la rapidité du premier chapitre, mais j’ai ressenti une certaine confusion à sa lecture. J’aurai eu besoin qu’on se pose un peu plus, qu’on me prenne davantage par la main. Il est possible que cet aspect soit volontaire pour qu’on partage la confusion de Mao Mao qui se retrouve propulsée sans coup férir au milieu de ce monde très particulier, et sur ce point on peut dire que c’est réussi. Me concernant, j’ai eu du mal à rentrer dedans à cause de cet élément.

Cependant, passé un premier chapitre abrupt, on prend vite nos marques, tout comme Mao Mao, et  on découvre plusieurs éléments qui seront au cœur du récit. La jeune fille, apothicaire en herbe, passionnée par la préparation de remèdes et les poisons, va vite se faire remarquer de par ses connaissances en la matière, puisque le palais est le théâtre de morts suspectes. De là découle le premier élément vraiment intéressant du titre : le côté enquête qui se mêle à un aspect « technique » sur la préparation de remèdes.

Mao Mao et JinshiMao Mao ayant des connaissances pointues dans le domaine, elle arrive à glaner les indices qui lui permettent de comprendre l’origine de morts suspectes de nourrissons, préparer un aphrodisiaque à la demande de Jinshi, haut fonctionnaire dont le rôle dans l’intrigue sera central à n’en point douter, ou encore voir quelle est l’origine de ce qui semble être un esprit qui rôde dans le palais.

Tout ceci concours à rendre le récit très ludique, sans pour autant négliger le développement de cet univers particulier du palais, qui fonctionne en vase clos. Au-delà du fait que l’unité de lieu fonctionne très bien avec le côté enquête, nous sommes surtout face à un modèle de fonctionnement social qui crée une forte tension entre les hommes et les femmes. On nous parle des courtisanes au cœur du récit, ainsi que de l’Empereur et sa mainmise sur les femmes. De plus, le simple fait que Mao Mao soit une jeune fille qui a été enlevée et propulsée au palais à son corps défendant n’est pas anodin en terme de thématique. Et la tension qu’il y a entre elle et Jinshi promettent d’être fertiles.

Et si cet aspect est filé tout au long du tome, avec notamment en point d’orgue la préparation d’un aphrodisiaque, mêlant l’aspect « apothicaire » et le côté jeux de dominations, c’est vraiment dans le dernier chapitre qu’on prend pleinement conscience de tout ce qui se joue sur la question de la domination des femmes dans le palais. Un dernier chapitre à l’aspect quasi-onirique, particulièrement bien mis en valeur par l’esthétique globale du titre, qui retransmet très bien le faste du palais. Je n’en dirai pas plus, vous laissant la surprise de la découverte…

Ce qui est certain, c’est que ce premier tome, s’il nous lance de façon abrupte dans le récit, fait tout de même le nécessaire pour que l’on prenne nos marques et que l’on se prenne déjà au jeu, tout comme Mao Mao, qui n’arrive pas à se retenir d’expérimenter. L’aspect enquête fonctionne parfaitement, du fait de l’originalité de la profession du personnage principal, et il est rehaussé par des intrigues de palais qui mettent en avant la question des rapports hommes/femmes dans un contexte spécifique. Ainsi, cette entrée en matière est particulièrement efficace et suffit à nous donner envie de poursuivre l’aventure aux côtés de Mao Mao.

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24 commentaires

    • Tout va bien de mon côté, j’espère qu’il en va de même pour toi.
      Je n’avais pas prévu de l’acheter, même si c’est un titre qui m’intéressais. Mais au final Ki-oon me l’a envoyé donc j’ai pu le lire, et j’en suis plutôt ravi !
      Excellente journée à toi aussi.

      Aimé par 2 personnes

  1. Ce manga me fait de l’œil depuis un moment, j’avais hâte qu’il sorte. Je pense que je vais me l’offrir la semaine prochaine. En général, je suis rarement déçue des titres choisis par les éditions Ki-oon 🙂 (Ah ! Ah ! oui je n’avais pas disparue. J’ai eu une semaine compliquée qui m’a tenue éloignée des blogs même du mien ^^)

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    • Oui, j’ai vu ça sur les réseaux. J’espère que ça va mieux, ou au moins qu’il y a un début d’amélioration pour toi.
      On est tous dans cette situation et tu as encore plus de raison que les autres d’avoir des moments difficiles je pense.

      Pour en revenir au manga, en effet Ki-oon est un éditeur dont le catalogue est vraiment intéressant et je n’ai quasiment jamais de déception avec eux !

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  2. Ayant enfin lu le mien, je peux venir te lire ^^
    Je partage totalement ton avis sur la lecture prometteuse de ce premier tome. Je n’ai pas eu le sentiment d’un démarrage abrupte pour ma part. Au contraire, j’ai retrouvé un univers et une ambiance connue et lue à mes débuts dans les mangas aussi bien dans Fushigi Yugi que chez les Clamp par exemple ou encore plus récemment dans Saiunkoku Monogatari. Donc ça a de suite fonctionné pour moi.
    J’ai aussi beaucoup aimé le ton féminin, la relation piquante entre Jishin et Mao Mao, ce premier est vraiment intriguant et l’ajout de connaissance sur la médecine et les moeurs de l’époque est enrichissant.
    Encore une belle pioche chez Ki-Oon 😀

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