Cet article a été écrit dans le cadre d’un échange avec le site askear.com, pour lequel j’ai de mon côté écrit un petit texte concernant The Heroic Legend of Arslan. J’en profites d’ailleurs pour les remercier.
De ce fait, l’article ci-dessous n’est pas écrit de ma main, mais de celle d’Esteban d’askear. Une petite collaboration ponctuelle, car je n’ai pas prévu d’ouvrir mon blog à d’autres contributeurs, je tiens au contraire à ce qu’il reste mon espace personnel (je le précise car on m’a posé la question une fois).
Après 200 ans de combats ininterrompus, la 3e guerre mondiale a vu s’éteindre l’espèce humaine. La Terre est à présent peuplée par des robots de tous genres, appelés Gears, ultime héritage de l’humanité. Vivant selon les programmations qu’ils ont reçu des éons et le libre arbitre que leur confère leurs différentes intelligences artificielles, ces milliards de robots sont aussi différents de corps que d’esprit.
Quand Tonton Zett, Gear de recherche et d’expérimentation, trouve un beau jour une capsule de survie contenant une petite humaine, il est ravi : la petite Roue, qui pourrait bien être la dernière représentante de sa race, se révèle un sujet de choix! Quelques années plus tard, alors que Roue est devenue une fillette pleine de vie et d’entrain, elle découvre un légendaire Gear de 5e génération.
Ce robot expérimental, nommé Chrome, bridé par l’absence de programme principal, attend de recevoir un but dans la vie pour s’activer totalement. Et quand Tonton Zett est tragiquement détruit par un Insane, une machine détraquée errante, Chrome se dévoile être un formidable combattant et reçoit pour mission de protéger Roue envers et contre tout. S’ensuit une odyssée sur la Terre des robots, où Roue et Chrome vont devoir affronter 1000 périls pour trouver un corps capable d’accueillir l’unité centrale de Tonton Zett et ainsi le faire revivre.
Touchante à bien des égards, cette aventure met en scène l’une des dernières survivantes de la race humaine, une jeune fille prénommée Roue par l’androïde, ou Gear, qui l’a recueillie et élevée : Tonton Zett.
D’entrée de jeu, l’innocence de la jeune fille, seule humaine à des kilomètres à la ronde, nous serre le cœur et ce sentiment se trouve renforcé au fil du temps par le lien filial qu’elle entretient avec le robot d’expérimentations et de recherche qui lui sert de père. La découverte de Chrome, Gear mythique de 5e génération mais aussi frais qu’un nouveau-né, élève encore ce sentiment alors que prend forme une véritable famille.
Mais la vie sait aussi être cruelle et l’héritage des humains prend bien des formes, y compris les plus viles et mauvaises. Les Insane, Gears détraqués par l’usure de leurs composants ou par les événements, monomaniaques ou libérés de toute intelligence artificielle, en sont l’incarnation même. Quand l’un d’entre eux détruit le corps de Tonton Zett, le monde bascule dans ses travers de violence bien connus, comme un miroir dévoilé sur la folie des hommes.
Cependant, d’autres miroirs laissent apparaître de meilleures figures, comme celui de Chrome, que cette expérience délivre de son cocon. Choisissant de devenir le protecteur de Roue, il adopte un rôle chevaleresque et gardien, malgré son manque de maturité, défendant ainsi la bonté que peuvent également produire les humains.
La quête qui s’en suivra, afin de redonner un corps à l’unité centrale de Tonton Zett, prendra des airs d’Odyssée, dans un monde où chaque robot, qu’il soit simple ou complexe, humanoïde ou franchement mécha, fait resurgir la diversité des hommes, bien qu’ils aient disparus.
Vous l’aurez compris, Heart Gear agit comme un véritable prisme, au travers duquel l’humanité est jugée, les robots servant de révélateur pour que nous puissions faire face à tous nos penchants, bons comme mauvais.
L’aspect des machines a, en soi, un rôle particulièrement important, présentant plusieurs stades d’évolution ou d’humanisation, sans pour autant être synonyme d’intelligence ou d’empathie. Ce décalage transcrit la différence entre la civilisation et l’humanité, visible dans notre société actuelle, où les plus riches et les plus technologiquement avancés ne sont pas forcément ceux qui vivent le plus en accord avec leur monde ou leurs voisins.
Bref, une œuvre qui, au-delà de l’aventure et des émotions qu’elle suscite, fait cogiter un maximum.
Le livre en lui-même est franchement agréable, de sa couverture mate et accrocheuse à ses graphismes si recherchés et inhabituels. Dans un mélange de dessin assisté par ordinateur et de traits à la main plus old school, Tsuyoshi TAKAKI nous propose un style crayonné, ayant parfois des airs de dessin préparatoires, mais qui en réalité démontre une maîtrise graphique éprouvée.
Roue est aussi « kawaï » que nécessaire pour faire vivre le côté touchant et innocent de l’enfance, tandis que les Gears proposent une palette de styles très étendue. Certains Insane incarnent de véritables avatars de la peur, de la cruauté ou de la guerre, tandis que d’autres Gears sont habités par des rôles plus positifs : Zett, le père rondouillard et didactique, Marie la soubrette protectrice, ou encore Chrome, le grand frère bagarreur.
La seule (petite) ombre au tableau serait (à mon goût très personnel) les remplissages de gris à coup de petits points faits à l’ordinateur, que je trouve trop grossiers par rapport à la finesse du dessin.
Mais le character design, inspiré et franchement stylé, ainsi que l’action, explosive et prenante, viennent balayer tout cela et c’est avec un appétit non rassasié que j’ai dévoré le premier tome!
Pour conclure, je dirais qu’Heart Gear a tous les atouts pour faire un grand manga, capable de toucher un public élargi grâce aux nombreux aspects qu’il propose. Vivement la suite!
ESTEBAN
Le tome 3 va devoir me convaincre.
J’ai adoré le 1 et le 2 m’a perturbé puisque concentré principalement sur la mise en place du fil rouge.
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’ai lu que le premier chapitre, donc je ne peux pas trop dire me concernant.
Mais j’espère pouvoir lire un de ces quatre !
J’aimeJ’aime
Il est sur ma (trop longue) liste de manga à tester 😁
J’aimeAimé par 1 personne
Il minteresse bien aussi !
J’avais juste été refroidi par le fait que je n’ai vraiment pas accroché à Black Torch.
J’aimeAimé par 1 personne
Ah oui, c’est le même mangaka c’est vrai ! J’ai pas fini Black Torch d’ailleurs…
J’aimeAimé par 1 personne
Moi je me suis arrêté à 2 tomes, je m’accrochais pas du tout à l’univers.
J’aimeAimé par 1 personne