Les reco’ manga du papa : Snack World

Snack World

Je remercie Nobi Nobi et Pika pour l’envoi des deux tomes de Snack World, l’occasion pour moi de découvrir cet univers très séduisant.
Vous pouvez d’ailleurs lire un extrait du manga sur le site de l’éditeur en suivant ce lien.


Nouvelle chronique que je tenterai de faire le plus souvent possible, Les reco’ manga du papa est un nom qui me semble assez explicite. Je pense que j’en parle assez souvent, je suis l’heureux papa d’une petite fille depuis maintenant plus de 6 mois, et parmi les nombreuses choses que j’attends, il y a clairement le fait de partager avec elle mes passions. Je pense que tous les parents cherchent à avoir un maximum de complicité avec leurs enfants, et les loisirs sont un excellent moyen pour ça. De plus, chaque individu a besoin de s’amuser et d’avoir des activités qui lui permettent de s’évader, et les enfants ne font pas exception, bien au contraire.

De ce fait, j’avais envie de mêler ma passion du manga à la question de la parentalité, qui est devenue fondamentale dans ma vie. Et c’est ainsi que m’est tout naturellement venue l’idée de parler de mangas destinés à la jeunesse, afin de faire des recommandations de titres qui me semblent intéressants. Ainsi, dans ces chroniques j’essaierai de donner une orientation spécifique à mes textes afin de me focaliser sur l’intérêt des œuvres pour des enfants. Car un enfant et un adulte ne s’intéressent pas nécessairement aux mêmes choses, même si parfois il y a des titres qui arrivent à contenter les deux. Et pour le coup, je range Snack World dans cette catégorie. Mais avant de voir en quoi cette série en deux tomes peut être une proposition de qualité pour les enfants (mais aussi leurs parents), voyons ce que c’est Snack World.

Bienvenue dans le monde délirant de Snack World, où l’on trouve aussi bien des dragons ancestraux que des aventuriers munis de smartphones ! L’un d’eux est un jeune garçon nommé Chup, et il est bien décidé à prendre sa prendre sa revanche sur le Sultan Vinaigre, l’homme d’affaires sans scrupules responsable de la mort de sa mère ! Mais en attendant, il se lance un autre défi : conquérir le cœur de la belle et capricieuse princesse Melonia. Pour y parvenir, il n’hésitera pas à entraîner ses compagnons dans des aventures aussi périlleuses que rocambolesques et à affronter des créatures directement sorties de la mythologie !
On va croquer du méchant !

Un univers transmédia à la Level 5

Snack World est un projet dans la pure tradition de ce que fait Level 5, éditeur de jeux vidéo bien connu notamment pour les licences Yokai Watch et Inazuma Eleven (et surtout Professeur Layton, à jamais dans mon cœur !). En effet, le studio s’est fait une spécialité de développer des franchises essentiellement à destination des enfants, centrées sur un jeu vidéo mais avec des extensions sur différents médias plébiscités par lesdits enfants : séries et films d’animation, mangas, peluches, etc…

L’idée de ces développements multimédia est toute bête et existe depuis fort longtemps dans le domaine des produits destinés aux enfants : il s’agit d’inonder le marché avec une licence afin de la rendre omniprésente, pour que chaque élément de l’univers fasse un effet de levier sur les autres et rende la globalité d’autant plus attractive pour les enfants. Cela peut donner une impression de battage publicitaire un peu dérangeante, mais force est de constater que des univers très qualitatifs ont vu le jour ainsi, Yu Gi Oh et Pokémon étant parmi les plus emblématiques. Level 5 se base donc sur cette idée afin de faire un effet de levier sur ses jeux vidéo, les différentes extensions multimédia donnant plus de visibilité au jeu. Inazuma Eleven est un très bon exemple dans le domaine chez nous, par exemple dès lors que l’anime a été diffusé sur Gulli, tous les autres fragments de l’univers de la licence ont connu un boost énorme (Grégoire Hellot de chez Kurokawa avait expliqué dans l’émission Gaijin Dash que les ventes du manga ont explosé grâce à l’anime).

Snack World est donc un univers qui est totalement pensé dans cette optique, avec un jeu vidéo comme oeuvre principale, dont l’esthétique et l’univers a été pensé pour ces développements transmédia.

L’univers multimedia Snack World

Snack WorldLe cœur de l’univers Snack World est donc le jeu vidéo, sorti initialement sur 3DS avant de connaitre une version améliorée sur Switch (chez nous, seule la version Switch est sortie le 14 février 2020). Il s’agit d’un action RPG de fantasy dans un univers coloré enfantin qui a un vrai cachet, et qui est pensé pour être facilement décliné, quand bien même les règles en vigueur dans cet univers témoignent de son origine vidéoludique.

Ainsi, un anime est décliné de ce jeu vidéo, reprenant l’esthétique spécifique du titre avec un fort côté pâte à modeler dans le visuel, qui me plait particulièrement. L’anime a été diffusé sur Canal J en 2019, et sa première saison compte 48 épisodes (aucune information concernant une éventuelle seconde saison).

Snack World Anime
Notre team de héros : Grobelin, Chup, Bearnais et Mayonna.

Et nous avons donc le manga en deux tomes disponible chez Nobi Nobi, qui respecte l’esthétique globale du titre mais en apportant sa petite touche bien à lui qui m’a particulièrement séduit, comme nous allons le voir.

Le manga Snack World, bien plus qu’un simple produit dérivé

Je vais être honnête, la curiosité me pousse souvent à aller vers des mangas adaptés des licences à succès du jeu vidéo et en général c’est la déception à l’arrivée. Les mangas Zelda sont trop enfantins et condensent trop les univers, Mario est très éloigné de l’ambiance de la saga et trop focalisé sur les gags, bref, ça me séduit rarement.

Et dans ce domaine, Snack World avait déjà un atout de taille pour se démarquer : Sho.t, l’auteur a fait un excellent travail pour ce qui est de l’esthétique. Personnellement, j’adore la façon dont il a retranscrit le style visuel du jeu vidéo en manga, et au-delà de ça, son trait est beau, tout simplement. Les visages sont ultra expressifs et leur côté super deformed colle vraiment bien, le découpage est net, bref, je suis d’emblée conquis par le visuel. Et c’est d’autant plus remarquable que je vois trop souvent des mangas jeunesse assez pauvres de ce point de vue.

Tome 1Mais qu’un manga soit beau c’est une chose, il faut aussi qu’il soit intéressant. Et cet aspect ne démérite pas non plus. Personnellement, s’il y a bien une chose que je déteste dans les œuvres pour enfants, c’est quand elles les prennent pour des demeurés, que ce soit dans l’humour, dans l’histoire ultra simpliste et/ou incohérente. Bref, les exemples ne manquent pas de travaux faits par dessus la jambe sous prétexte que c’est pour les enfants. Je pense au contraire que les enfants ont aussi droit à des ouvrages qui ont une certaine exigence, et on peut s’adapter à ce type de public tout en le traitant avec respect.

D’ailleurs, le manga précise sur la jaquette 8+, et ça me semble en effet un bon âge pour le lire, même si on peut éventuellement s’y mettre plus jeune si l’on maîtrise bien la lecture (le manga est assez bavard et l’humour passe aussi par les dialogues). Et surtout, gros point fort : on peut aussi y prendre un réel plaisir plus âgé, moi-même en tant qu’adulte de 32 ans, j’ai passé un très bon moment avec ce titre et j’aurai même apprécié avoir plus de tomes afin de développer une intrigue plus suivie.

Car les deux tomes, qui représentent un total de 10 chapitres d’environ 32 pages, s’articulent autour de petites intrigues développées sur 2 chapitres à chaque fois (sauf pour les 4 derniers chapitres qui se suivent complètement). Chacune de ces petites histoires permet de développer l’univers tout en apportant une dynamique très sympathique à l’intrigue, centrée sur un petit groupe de personnages hauts en couleur dont Chup, le jeune héros qui souhaite venger sa mère morte à cause du Sultan Vinaigre et de sa mentalité capitaliste (hé oui, on parle de thèmes sérieux l’air de rien ! Encore un gros point fort du titre). Mais si ce dernier a un objectif on ne peut plus sérieux, il est aussi en pâmoison devant la princesse Melonia et accepte toutes les tâches les plus extravagantes et périlleuses pour la contenter, ce qui est un ressort scénaristique et comique très réussi dans le cadre du récit.

Princesse Melonia

Ainsi, à chaque fois, Chup va faire des pieds et des mains pour contenter la princesse, ce qui les amènera lui et sa bande à braver tous les dangers pour récupérer toutes sortes d’artefacts. Et en seulement deux tomes, on a le temps de voir un peu du pays et un bestiaire très sympa, mais c’est malheureusement là que le côté transmédia du projet ressort, en ce sens où on arrive très vite à la conclusion qui n’en est pas vraiment une, mais qui semble plutôt une invitation à jouer au jeu ou regarder l’anime pour connaitre la suite de l’histoire.

C’est vraiment pour moi le point noir du manga, d’autant plus que comme je l’ai dit, l’esthétique et l’écriture sont vraiment de qualité et de ce fait, j’en aurai bien repris pour encore quelques tomes afin d’avoir l’intégralité de l’histoire. De ce fait, le manga se pose plutôt en complément dans cet univers multimédia, mais un complément soigné, très rapide et très plaisant à lire. Ainsi, les deux objectifs du manga me semblent parfaitement remplis : on a une histoire et un univers très bien faits pour les enfants (et aussi leurs parents), qui ne les prend pas pour des idiots. Et le manga donne en plus très envie de découvrir davantage la licence. Je pense d’ailleurs surveiller les bonnes occasions concernant le jeu afin de me l’acheter sur Switch ! Le pari est donc parfaitement rempli pour le manga Snack World me concernant.

 

 

25 commentaires

  1. Je trouve quand même un peu frustrant de devoir compléter les mangas par d’autres supports, mais je râle un peu pour rien étant donné que tu m’as bien donné envie de découvrir la version manga (peut-être en emprunt dans un premier temps) et de tenter le jeu sur Switch (enfin quand j’aurai déjà plus avancé dans ceux en cours).

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  2. Ah les mangas pour jeunes, quelle vaste histoire.
    Je m’y suis tenté pendant le confinement avec les trois premiers tomes de Beyblade Burst et de Yo-kai Watch et on est pas à l’abri d’une bonne surprise. Même si souvent, les formes répétitives priment pour accrocher les jeunes.

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    • Oui, en effet. Et Snack World est un peu dans ce cas de figure comme je l’ai dit, mais avec quand même une continuité dans l’histoire et les enjeux.

      Pour le coup, Yo-kai Watch qui est dans le même esprit et du studio Level 5 également m’a nettement moins convaincu.

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      • D’ailleurs, il me semble que j’avais testé la démo de Snack World quand elle était passé 🤔

        Le manga doit être pas mal s’il t’a nettement plus convaincu que Yo-kai Watch qui m’avait déjà plus convaincu que Beyblade.

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      • Je n’ai pas lu Beyblade, mais Yo-kai Watch j’ai trouvé que c’était vraiment pas mal mais pour la jeunesse uniquement, là où Snack World est vraiment très bon pour la jeunesse mais aussi pour un adulte.
        Le genre qu’un parent peut lire avec plaisir avec son enfant quoi.

        Il faudrait que je vois si la demo du jeu est toujours dispo parce que maintenant j’ai super envie d’y jouer !

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  3. J’aime bien ta nouvelle rubrique c’est intéressant même si je ne suis pas concernée au premier plan :p l’idée reste bonne. Et comme toi je regrette un peu que l’histoire ne soit pas complète sur un support. Normalement le concept transmedia est de proposer plusieurs types de support dans un même univers mais avec des histoires closes sur le support à chaque fois ! Suffit de voir ce qu’a fait Star Wars par exemple. Bref c’est un peu dommage d’être finalement face à une pub détournée. 😅

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    • Oui, c’est ça. Devoir aller vers le jeu ou l’anime pour continuer l’histoire est le gros point noir pour moi.
      Après, peut-être qu’il était preuve raconter toute l’histoire en manga aussi, mais il me semble que le jeu et l’univers n’ont pas très bien marché au Japon, donc il est possible que ça ait rapidement été abandonné.

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      • Dans tous les cas, ça m’a quand même donné bien envie de jouer au jeu, même si j’aurai préféré continuer l’histoire en manga.

        Mais j’ai toujours ce soucis avec les univers transmedia, où les fragments pris separent manquent souvent de consistance je trouve.
        Tu as parlé de Star Wars, typiquement j’ai lu plusieurs BD je n’ai jamais trouvé ça bien passionnant. Les jeux vidéo ça peut aller mieux notamment parce que c’est fun de jouer avec un sabrelaser, mais pareil, c’est rarement des intrigues de fou… quand ce n’est pas carrément incohérent.

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      • J’ai pris l’exemple de SW parce que c’est le plus connu mais clairement je suis davantage attirée par Star Trek donc je ne sais pas précisément ce que ça vaut ^^’ J’ai étudié le concept transmédia à l’unif et c’était souvent repris comme exemple, le prof insistait bien sur l’aspect clôt de chaque histoire. Une histoire par média dans le même univers, pour pousser toujours plus loin en variant les supports. Après en terme de transmedia on peut évoquer Naheulbeuk aussi qui se décline sur plusieurs supports et qui propose des histoires différentes en fonction. Dans la BD par exemple il y a des histoires que tu ne retrouves pas dans les romans et dans la saga audio tu as des bonus que tu n’as pas ailleurs !

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      • Moi j’ai beaucoup étudié ça à la fac, tout comme la notion de World Building en général. J’ai travaillé personnellement sur l’univers Matrix, en faisant mon mémoire de M2 dessus.
        C’est un exemple important de transmédia car les Wachowski ont vraiment pensé leur univers par rapport à ça, mais on a toujours ce soucis de fragments à la qualité et à l’importance très variable. Je pense aux jeux vidéo qui auraient pu donner quelque chose de fou mais qui sont de véritables purges dans les faits…
        Et pour le coup, le jeu Enter the Matrix n’a vraiment aucun degré d’autonomie par rapport aux films puisqu’il raconte le parcours de deux personnages secondaires en parallèle à Matrix Reloaded, donc c’est incompréhensible si on a pas vu le film (mais en même temps, ce serait vraiment bizarre qu’on fasse le jeu sans avoir vu le film…).

        Tout ça pour dire que le transmédia, à mes yeux c’est beaucoup de potentiel mais jamais vraiment exploité comme il se doit.

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  4. Pareil que toi, je trouve que le petit point noir de l’histoire, c’est qu’il est seulement en deux tomes, alors que j’aurais bien aimé en avoir un peu plus. Par compte, il est vrai que ça m’a également envie de jouer au jeu que je pense m’acheter dès que je pourrais 😉

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