Berserk : Avant, pendant et après l’Éclipse

Griffith

Il y a des mangas comme Berserk qui ont une aura particulière, qu’on connait déjà en partie avant même de mettre le nez dedans. Concernant l’oeuvre de Kentaro Miura, j’ai le sentiment qu’on la connait en partie pour l’Éclipse (ou l’Occultation dans la VF du manga), qui vient clôturer l’arc de l’Âge d’or. Car ce moment déterminant dans le manga est souvent cité comme un des plus marquants dans le média, tout comme l’arc qu’il vient conclure est régulièrement dans les tops des meilleurs arcs, tous mangas confondus. C’est à un point tel où, bien souvent, on voit des gens expliquer que ce moment de grâce est finalement le climax de Berserk, qui ne retrouve à aucun moment une telle intensité par la suite. C’est tout du moins ce que j’ai très souvent lu.

Et cela m’a un peu posé problème lorsque je me suis lancé dans ce manga, je dois l’avouer. Car je trouvais un peu triste de me dire que j’aurai affaire au meilleur moment de la série lors de son treizième tome, alors qu’elle en compte déjà 40 et qu’elle n’est pas encore fini. Comme si après cela, on allait courir sans cesse vers un retour à ce niveau, qui n’arriverait finalement jamais. Et de ce fait, alors que je cherchais un angle pour aborder ce manga de légende, l’idée de prendre l’Éclipse comme élément central, pour détricoter les événements qui le précèdent et le suivent pour en proposer un commentaire, me semblait pertinente. Je vais donc traiter de cette série dans l’ordre dans lequel les événements sont racontés, en prenant ce tournant majeur comme point pivot dans ma réflexion. Évidemment, le spoil sera de rigueur au fil des parties, je compte donc sur vous pour prendre vos responsabilités si vous n’avez pas lu le manga, et vous arrêter quand vous sentez que je pourrai vous gâcher la découverte.

Avant l’Âge d’or, un premier arc d’introduction efficace (spoil T.1 à 3)

tel est niquéSi l’arc de l’Âge d’or est le premier chronologiquement, il est précédé par une introduction en trois tomes de l’univers. Le fait de débuter alors que l’Éclipse a déjà eu lieu permet de développer les éléments fantastiques du manga, tout en présentant un Guts enragé par les événements qui seront narrés par la suite. Ainsi, on a dès les premières pages les ingrédients qui deviendront une des marques de fabrique du manga : du sexe, de la violence, des monstres dégueulasses, et un langage ordurier qui dénote parfois (avec le mythique « tel est niqué qui croyait niquer »).

Durant ces trois tomes, Miura prendra soin de nous montrer que son univers est glauque, sombre, et qu’il n’épargnera personne. Et Guts de s’apparenter à un anti-héros qui ne s’intéresse à personne (mais on découvrira au fil du récit qu’il a bien plus de relief que ça). Ce début est à mes yeux assez tonitruant, notamment grâce à la bonne quantité d’Apôtres et autres créatures dégueulasses présentées. Car il y a dans Berserk deux choses que j’aime plus que toutes les autres : Guts tout d’abord, personnage magnifique ; et ensuite, l’univers et l’ambiance globale du titre, pour laquelle les créatures et Apôtres font beaucoup. Je me permets de le préciser car cela fait partie des raison qui font que, selon moi, c’est réellement après l’Éclipse que les choses sérieuses commencent dans le manga.

God Hand

Enfin, précisons que cet arc d’introduction met en avant un élément fondamental de l’univers, même s’il reste à ce stade drapé de mystère : les God Hand et en particulier Griffith. Car ce premier arc s’achève avec une confrontation entre Guts et les God Hand, et si on comprend que notre héros a une grosse dent contre le fameux Griffith, on ignore pour le moment de qui il s’agit. Mais la partie de l’Âge d’or va répondre à ces questions, et de quelle façon !

L’Âge d’or : des intrigues politiques et un trio légendaire (spoil T.3 à 13)

Une fois l’arc d’introduction terminé, on rentre dans le vif du sujet en suivant Guts de sa naissance (éjecté du ventre d’une mère morte pendue, ça annonce déjà la couleur…) jusqu’au fameux moment de bascule de l’Éclipse. Nous découvrons donc l’enfance difficile de notre héros, faite d’une vie d’enfant mercenaire qui sera victime d’un viol par un adulte (un traumatisme important pour le développement du personnage), qui finira par intégrer la troupe du Faucon, menée par un certain Griffith.

Guts VS ZoddJe ne vais pas revenir en détails sur les événements de cet arc très riche car ce serait fastidieux, et je pars du principe que si vous me lisez, vous le connaissez déjà. Mais pour moi, plusieurs éléments sont remarquables dans cet arc. Tout d’abord, le fait que l’on se retrouve dans une ambiance médiévale beaucoup plus réaliste, qui met de côté les éléments fantastiques pendant la majeure partie de son développement (en dehors de Zodd et de la béhérit, il faut quasiment attendre que l’Éclipse ait lieu pour que le fantastique reprenne ses droits). Cette ambiance réaliste permet de mettre les intrigues de cour au cœur du récit, d’autant plus qu’elles auront une importance capitale dans le développement de Griffith.

Car cet arc est clairement celui où Miura construit son trio principal, à savoir Guts, Casca et Griffith. On l’a vu dans le premier arc, l’Âge d’or doit nous expliquer qui est Griffith et pourquoi Guts lui voue une telle haine. Ce long arc se focalise donc bien logiquement sur nos trois personnages et l’évolution de leurs rapports, et sur ce point, même si Guts est clairement le personnage le plus marquant de Berserk à mes yeux, Griffith est sans doute, au moins dans cet arc, celui écrit avec le plus de complexité. Il suffit de voir comment le personnage, encore aujourd’hui, est l’objet de nombreux débats sur la nature de sa psyché et sur le fait qu’il soit une ordure absolue ou non (même si tout le monde est au moins d’accord sur le fait qu’il soit une ordure). Je pense que Miura laisse un certain nombre d’ambiguïtés, ce qui fait que jusqu’à un certain point, le personnage peut être discuté. Mon point de vue, qui est tout à fait personnel, est qu’il a finalement toujours été une enflure au fond de lui, et que ce qu’il finit par faire n’est que la conclusion logique d’un parcours de mégalomane.

Guts et Griffith

Toujours est-il que le personnage est fascinant et séduisant, et qu’il le reste encore après l’Éclipse selon moi. De ce fait, il contribue pour beaucoup à la qualité de cet arc. Mais d’autres éléments sont également parfaitement développés, à commencer par l’évolution de Guts et Casca, ainsi que de leur relation. Une relation qui par ailleurs, reste marquée par la présence et l’impact de Griffith, comme c’est le cas d’absolument tous les éléments qui sont mis en avant dans cet arc je pense.

Berserk SexEt pour ce qui est de la relation entre Guts et Casca, elle trouve son point culminant dans une séquence d’amour que je ne pouvais pas ne pas évoquer. Tout d’abord car c’est le premier moment où le sexe est représenté de façon vraiment explicite dans la série, et surtout parce que j’ai trouvé la séquence de toute beauté. Miura est un esthète vraiment brillant, et il montre ici par son coup de crayon (les corps des deux personnages sont magnifiés par le travail sur les postures) et sa mise en scène qu’il est capable de transmettre énormément d’émotions dans son travail. Évidemment, comme tout son manga, cette séquence a un traitement résolument adulte, et il n’hésite pas à nous montrer les choses. Mais alors que par la suite j’aurai quelques reproches à lui faire sur la représentation du sexe, on est ici face à un travail d’orfèvre et un traitement de la chose totalement en phase avec les sentiments des personnages. Pour cela, lorsque je pense aux passages les plus marquants de Berserk, cette scène d’amour entre Guts et Casca me vient directement à l’esprit (vous pouvez d’ailleurs trouver un très bon article de Nostroblog sur la représentation du sexe dans ce manga).

Guts Casca

Enfin, on en arrive après moult développements au point culminant de cet arc, à savoir L’Éclipse. Alors que, suite à plusieurs péripéties, Griffith est totalement meurtri au point de ne même plus pouvoir tenir debout, il se retrouve à invoquer les God Hand et sacrifier toute la troupe du Faucon, Guts et Casca compris, afin d’obtenir le pouvoir qu’il désire tant et renaître en tant que Femto. Partant du principe que vous avez lu le manga au moins jusqu’au tome 13, je ne vous apprends rien en vous disant que l’Éclipse est un moment d’anthologie de par sa violence et son esthétisme dingue, où les pires visions d’horreur se matérialisent, ne laissant aucune échappatoire possible pour qui que ce soit.

Et tout ceci atteint son apogée avec la séquence devenue légendaire et encore discutée aujourd’hui du viol de Casca par Griffith/Femto, sous les yeux de Guts, après que ce dernier ait lui-même coupé sa propre main dans le but de venir en aide à la femme qu’il aime. Les deux personnages (Guts et Casca) se retrouvent donc à être victime des pires tortures et seront marqués pour de bon par ces événements avant d’être sauvés. Casca va perdre la raison et ne sera même plus capable de parler, tandis que Guts va nourrir une haine parfois incontrôlable.

Soyons clairs, l’Éclipse est un moment d’anthologie, aussi bien dans le cadre de Berserk que dans l’histoire du manga, et je ne pense pas pouvoir trouver les mots pour décrire ce moment tant il est d’une force et d’une virtuosité dingue. En cela, il est effectivement le climax qu’on décrit dans la série. Cependant, ce qui suit redistribue totalement les cartes puisque suite à l’Éclipse, le monde de Berserk est totalement changé, tout comme le sont Guts et Casca. Et c’est finalement à partir de là que, à mon humble avis, les choses sérieuses commencent. Car le style de Miura semble se libérer et s’exprimer pleinement par la suite, multipliant les séquences choc et les ambiances folles, sans jamais perdre de vue le développement de ses personnages, parmi lesquels de nombreux nouveaux venus…

Après l’Éclipse : Guts et sa nouvelle troupe (spoil T.13 à 25)

Une fois l’Éclipse passée, tout l’univers de Berserk s’en trouve bouleversé. Car si l’on reprend dans la continuité des événements précédents, l’aspect fantastique du récit devient bien plus prégnant, les créatures et la magie se multipliant au fil du récit. De même, là où la troupe du Faucon était assez rapidement esquissée en dehors de ses trois principaux membres, un véritable groupe où chacun est caractérisé avec densité se forme autour de Guts et va contribuer à relancer le récit d’une façon passionnante.

Car deux enjeux majeurs se dessinent à long terme : soigner Casca du mal qui la frappe, et se venger de Griffith. Mais à tout ceci il faut rajouter les petites intrigues qui se tissent au fil des arcs, ainsi que les personnages qui viennent enrichir aussi bien l’univers que le nouveau groupe de Guts, ce dernier restant le centre de tout. Et dans le même temps, Griffith se rappelle à notre bon souvenir et monte de son côté une nouvelle troupe, bien aidé par les Apôtres, et semble reprendre ses projets là où il s’était arrêté auparavant. Ceci permet à Miura de créer un jeu de miroir entre les deux personnages principaux de son récit, mettant toujours plus en avant Guts comme une figure héroïque fascinante.

Farnese
Farnese, peut-être mon personnage préféré après Guts.

Mais loin de se contenter de ces trois personnages, Miura introduit dans son récit tout un groupe qui se forme autour de Guts et qui enrichit considérablement le récit, créant une dynamique proche de ce que l’on trouve dans certains classiques de la fantasy (au hasard, la Communauté de l’Anneau…). Car Guts et Casca se trouvent vite rejoints par Isidro, Farnese, Serpico et Schierke, en plus des deux elfes Puck et Evarella. Chacun des membres du groupe a une histoire et une caractérisation qui lui est propre, les rendant tous passionnants à la fois en eux-mêmes et par rapport à ce qu’ils apportent à Guts et au groupe. Je retiens en particulier Farnese dont l’évolution est passionnante et parfaitement gérée selon moi.

SchierkeDe plus, ces nouveaux personnages permettent d’apporter au récit et à l’univers des éléments intéressants. Farnese permet par exemple d’évoquer la question du fanatisme religieux, mais c’est surtout la présence de Schierke qui nous permet de mettre un pied dans le monde de la magie, venant nous faire comprendre un peu mieux comment les éléments fantastiques pénètrent dans ce monde médiéval à l’origine réaliste. Et ceci, en plus des Apôtres plus présents et des nombreuses autres créatures qui ne manquent pas de s’en prendre à notre groupe contribuent à changer radicalement l’ambiance, passant du médiéval réaliste avec un soupçon de fantastique de l’Âge d’or, à un récit de pur fantasy.

Ainsi, des sabbats orgiaques aux affrontements contre les Apôtres, les moments de grâce ne manquent pas après l’Âge d’or, contribuant à me faire préférer cette période post-Éclipse dans le manga (quand bien même les 13 premiers tomes sont également du grand art). Tout ceci sans parler du Chevalier Squelette, de Flora et de nombreux autres éléments qui apportent une dose supplémentaire de mystère et de densité à l’oeuvre.

Et si tout cela contribue à enrichir le récit, les interactions avec les différents personnages mettent encore un peu plus en valeur Guts, qui s’impose de plus en plus au fil des tomes comme un personnage magnifique selon moi. Que ce soit par ses excès de violence, son comportement vis-à-vis de Casca ou de ses compagnons, le développement de notre héros est toujours mené de main de maître. Et si on considère l’Éclipse comme un moment paroxystique, il y en a selon moi un autre qui s’impose grâce à notre héros : celui où il revêt pour la première fois l’armure du Berserk.

Quand Guts revet l’Armure du Berserk (spoil T.26 et suivants)

Car oui, pendant longtemps je pensais naïvement que le manga tirait son nom de la rage de son héros, qui évoquait les Berserkers chers à la mythologie nordique, mais en réalité, vers le tome 26 si ma mémoire est bonne, Flora et le Chevalier Squelette donnent à Guts la fameuse Armure du Berserk afin d’affronter les Apôtres de Griffith. Et à partir de là, non seulement les séquences d’action vont encore monter en gamme, avec un héros encore plus puissant qu’avant, mais en plus, cette armure permet de mettre en exergue la rage qui anime Guts.

Se faisant, la complexité psychologique de notre héros s’en trouve encore une fois renforcée, puisque l’armure semble réveiller en lui une figure représentant toute la haine et la rage qu’il a bien du mal à canaliser, et qui pourrait le faire vriller. Déjà avant, cet élément était mis en avant, mais ici c’est encore plus explicite. Et j’aime tout particulièrement cet aspect de Guts, qui vient aussi nourrir ses rapports aux autres, notamment dans le fait qu’il essaie de s’éloigner de Casca, de peur de lui faire du mal, la confiant ainsi aux bons soins de Farnese.

Et pour ne rien arranger, l’utilisation de l’Armure du Berserk n’est pas sans conséquences sur le physique de Guts. Au-delà de la mèche blanche qui apparaît suite à sa première utilisation, le corps de notre héros va être constamment mis à rude épreuve par l’armure qui va le laisser marqué pour de bon. C’est aussi un aspect particulièrement réussi et qui contribue selon moi grandement à l’empathie que l’on a pour Guts, le mettant toujours plus en avant comme un personnage dont la souffrance est constante, mais qui arrive à l’endurer jusqu’au bout. Et puisque l’on parle de personnage qui souffre, Casca est bien placée aussi, ayant un peu perdu la boule suite à ce que Griffith lui a fait subir. Et c’est dans les derniers tomes sortis que l’on a droit à une évolution de taille à ce sujet, alors que Schierke et Farnese pénètrent son esprit afin d’en reconstituer les fragments.

À l’intérieur de l’esprit de Casca (spoil T.38 et suivants)

Dans les derniers tomes parus de Berserk, nos héros enfin arrivés à Elf Heim ont l’occasion de faire les rituels qui permettront à Casca de redevenir ce qu’elle était. Et pour cela, Schierke et Farnese entrent dans son esprit, l’occasion de voir les images traumatiques qui hantent la compagne de Guts. Ainsi, on a un nouvel aperçu de l’enfer, quoique moins hardcore que durant l’Éclipse, mais avec une forte dose d’images chargées en symboles. Au-delà des monstres ultra phalliques, j’ai surtout était marqué par cette image d’un chien à trois pattes qui tirait un cercueil contenant une poupée détruite représentant Casca. Le chien, évoquant évidemment Guts, subit les attaques des monstres peuplant ces lieux, mais continue à tirer le cercueil malgré tout.

C’est là que Schierke et Farnese lui viennent en aide, afin d’avancer sans que les monstres ne puissent continuer à l’attaquer. La symbolique est évidente mais n’en reste pas moins de toute beauté, montrant à quel point la croix que Guts porte est lourde et emplie de souffrance, mais que par chance, il a rencontré des personnes sur qui il peut compter pour l’aider dans sa tâche. Ainsi, la guérison de Casca, un des enjeux principaux de l’intrigue post-éclipse a lieu d’une façon véritablement marquante selon moi, et permet de relancer le récit dans une nouvelle direction. Le tome 40 s’achevant après le retour à la normale de cette dernière (mais un événement laisse à penser que sa relation à Guts va rester compliquée), tout en continuant le développement de l’intrigue de Griffith en parallèle. À ce stade du récit, j’ai le sentiment que l’épopée présentée par Miura a encore énormément de choses à nous raconter avant d’arriver à son terme…

En conclusion : Berserk, une oeuvre qui ne cesse de s’etoffer

Pour conclure cet article, qui a peut-être eu un peu trop tendance à paraphraser l’oeuvre plutôt que proposer un regard analytique (sur ce point, je m’en excuse), je dirai que mon objectif était de montrer que l’Éclipse est certes un moment de grâce incroyable dans la série, venant conclure un arc narratif devenu mythique, mais qu’il n’est pas le seul moment vraiment majeur du manga, et qu’il ne signifie pas nécessairement que Berserk perd en intérêt ou en qualité par la suite.

Comme je l’ai dit en introduction, cet article est né en partie de la volonté de parler de ce manga qui fait désormais partie de mes préférés (je ne sais pas si je le mettrai dans le top 10, mais ce n’est pas impossible), et également en partie du fait que j’ai le sentiment que l’on parle surtout de l’âge d’or et de l’Éclipse quand il s’agit du manga. Certes, je pense que les fans aiment Berserk dans sa globalité, et pour de nombreuses raisons, mais il me semble que cet arc et sa conclusion sont quand même assez majoritairement cités comme le point culminant de l’oeuvre. Et comme me concernant, je trouvais qu’il s’agissait surtout d’un moment de bascule permettant à l’univers de Miura d’être totalement bouleversé, j’ai tenté à travers cet article d’expliquer en quoi ce moment charnière est, à mes yeux, un grand moment qui amène la série vers un autre niveau.

Car si j’ai été traumatisé comme beaucoup par l’Éclipse, c’est clairement après que le manga m’aura offert les plus grandes émotions, de par son changement de tonalité le faisant passer d’une œuvre médiéval épique à de la fantasy pure. Que ce soit dans la création d’un groupe de personnages divers et tous parfaitement écrits autour de Guts et Casca, de l’évolution incroyablement menée de notre héros (j’insiste là-dessus, mais Guts est vraiment devenu un personnage ultra marquant pour moi) ou le travail de world building, appuyé par une ambiance et une esthétique en constante amélioration (on part de quelque chose de très beau pour finalement atteindre des sommets en terme visuel), toute l’évolution de l’histoire que nous conte Miura participe à rendre la période post-Éclipse formidable à mes yeux. Ainsi, me concernant, je trouve que Berserk n’a cessé de se bonifier au fil du temps, dévoilant toujours de nouvelles facettes de son univers et de ses personnages pour toujours un peu plus s’ancrer comme une oeuvre majeure de la fantasy tous médias confondus.

20 commentaires

  1. Quelle réflexion. Autant sur le fond que sur la forme.
    Je n’ai qu’une chose à rajouter : il fait que je découvre Berserk !
    Mais il y a tellement d’oeuvres de qualité aussi.

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    • Oui, Berserk fait sûrement partie des plus grosses baffes que je me suis pris en manga.
      Je les ai empruntées en mediatheque du coup j’ai pu les lire rapidement, maintenant il va falloir que je me les achète au fur et à mesure pour les avoir chez moi.

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  2. Merci beaucoup pour ce guide de lecture qui tombe à point nommé! Je viens de tester le premier tome… qui je dois l’avouer ne m’a pas franchement emballé: un dessin très daté, une intrigue pas extraordinaire et un esprit très bourrin où je n’ai pas bien vu sur quoi porte l’originalité. Ton billet me permet de voir l’intérêt de poursuivre au moins jusqu’au tome 3. En espérant que le dessin s’améliore…

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    • Le dessin va faire bien plus que s’améliorer. Il devient au fil du temps complètement dingue.

      Pour ce qui est du côté très bourrin du début, il va être contrebalancé au fil du récit et Guts en particulier, qui fait très archétype d »anti héros devient de plus en plus passionnant.

      Et comme j’ai essayé de l’expliquer, l’univers va se densifier pour devenir de plus en plus complexe et séduisant.
      Bon par contre je me demande dans combien d’années on en verra le bout.

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  3. Très bel article, bien complet (pour les parties que j’ai lues afin de ne pas me spoiler…) et avec un angle de réflexion qui me plaît.
    Je partage ton avis, l’Eclipse représente un climax de la série mais certainement pas sa fin. La suite est tout aussi excellente et peut-être même plus dans un sens tant elle se révèle riche dans la construction des nouveaux personnages qui entourent Guts, ce qui n’était pas le cas avant. Lui-même se révèle de plus en plus complexe et le moment où il enfile son armure est pour moi un nouveau climax.
    Je trouve vraiment cette oeuvre géniale. Au début, je pensais juste lire de la fantasy sombre et bourrine mais au final je me retrouve avec une oeuvre bien plus complexe qui me remue à chaque fois !
    Et c’est en partie grâce à toi si j’ai persévéré alors que je n’avais pas accroché aux premiers tomes, alors merci 😀

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    • De rien, ça me fait très plaisir que tu aimes autant si c’est parce que je t’ai poussé que tu as continué (j’ai toujours la crainte qu’on soit déçu alors que je conseille une œuvre).

      Pour moi aussi, l’œuvre et l’univers n’ont fait que s’étoffer pour m’emporter toujours plus. Tu en es où la dans l’histoire ?

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      • J’ai terminé le tome 32 la semaine passée, les héros ont embarqué, et je tente d’aller le plus lentement possible dans ma lecture des tomes suivants tant que je n’aurai pas reçu les 3 derniers qui me manquent ><
        Mais c'est de plus en plus captivant, notamment la relation Guts-Schierke, les manoeuvres politiques de Griffith et la plongée de Farnèse dans la magie. J'adore !

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      • Ah oui, et tu verras, ça n’a pas fini d’être grandiose. C’est vrai que Schierke est un super personnage qui apporte beaucoup à l’univers et aussi à Guts. J’ai hâte de savoir ce que tu pense des tomes 39 et 40 que j’ai vraiment adoré !

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