Mon avis sur… Origin T.7 de Boichi

Origin

Le tome précédent avait permit de conclure l’arc intéressant mais un poil longuet consacré au combat contre les Gon, relançant par la même occasion le récit qui était depuis quelques volumes un peu trop porté sur l’action à mon goût. Ici, au contraire, on n’aura droit à aucun affrontement, mais uniquement des développements de personnages et d’intrigue bien sentis, avec un certain nombre de surprises, qui viennent rendre ce volume encore plus passionnant. Soyons clair, on tient là un tome brillant sur tous les points !

L’affaire de l’attaque du Centre de recherche à Kyôto par des robots a été enterrée par la puissante influence politique de l’AEE. Cette dernière ouvre une enquête interne en créant une équipe de chercheurs dédiée à l’analyse des carcasses des robots trouvées sur les lieux. En parallèle, Origin se rend compte que Mai Hirose est tombée amoureuse de lui et adopte alors une stratégie pour l’éloigner de lui. Mais la jeune fille est plus forte qu’il ne le pense…

Si vous avez lu ne serait-ce que les premiers tomes de Sun-Ken Rock, vous risquez de trouver une certaine similarité dans le ton avec ce volume. Cela est certainement dû au fait d’une parenté entre les deux œuvres, comme je l’évoquais dans mon article sur le premier tome , mais également au fait qu’en tant qu’auteur à part entière, Boichi doit avoir certaines thématiques en particulier qui lui tiennent à cœur. Ici, on retrouve la question du mode de vie capitaliste qui fait qu’à peine le salaire tombé, les personnages sont déjà à sec. Et si ce passage est traité en partie sur le mode comique, j’ai trouvé très intéressant la façon dont l’auteur aborde la question. Il a déjà parlé dans les postfaces de ses œuvres de ses débuts de mangaka et du fait qu’il n’arrivait pas à joindre les deux bouts, et nul doute que cela l’a marqué au point où cet élément est ici fondamental dans le récit. Car Origin a besoin de fonds pour assurer sa maintenance (sans parler des upgrades) et ses réparations après son combat titanesque.

Ainsi, au fil d’une conversation avec ses collègues sans le sou également, l’un d’eux lui explique qu’il est possible de faire du manga érotique en ligne et de gagner sa vie avec cela. Plus précisément, il explique qu’il est possible de faire des esquisses basiques de planches et de poser quelques idées de scénario, et de laisser une intelligence artificielle faire le reste. Ce point, en plus d’être amusant, est vraiment passionnant car il est traité très consciencieusement par Boichi, qui s’interroge sur l’avenir du manga. Et cette idée est d’autant plus pertinente qu’elle ne semble pas totalement déconnante à l’heure actuelle où on nous annonce qu’une intelligence artificielle va écrire un manga à la manière de Tezuka.

Mais passées ces deux thématiques entremêlées, Boichi ne s’arrête pas en si bon chemin et continue d’étoffer son récit, en développant en particulier Mai Hirose, qui prend conscience du fait qu’elle est tombée amoureuse d’Origin, croyant qu’il s’agit simplement d’un collègue masculin. Or, ce dernier doit jouer serré pour ne pas se rapprocher trop d’elle, au risque de se faire démasquer. J’ai particulièrement aimé cet aspect, d’autant plus que la relation entre ces deux personnages est une des grandes forces du récit selon moi, et qu’elle permet de développer et d’enrichir notre héros.

La deuxième moitié du tome se focalise davantage sur les conséquences de l’attaque de Gon, qui révèle à l’AEE que des robots ultra perfectionnés et capables de se fondre parmi les hommes existent. Origin se retrouve dans l’équipe formée pour travailler sur les carcasses récupérées, et va ainsi apprendre des choses cruciales que je ne vous révélerai pas, évidemment. Sachez simplement qu’une révélation en particulier va remettre en question certaines choses, et que le récit s’en trouve une fois de plus bien densifié. À tel point que je me demande bien comment Boichi va s’en sortir pour clôturer son récit comme il se doit avec le peu de temps qu’il lui reste. Quoi qu’il en soit, je n’ai qu’une hâte, avoir la suite entre les mains afin de voir comment notre héros si passionnant va encore évoluer.

En résumé, ce septième tome d’Origin fait sans soucis parti des plus denses et des plus réussis selon moi. Boichi jongle avec brio entre les ambiances, apportant des touches comiques bienvenues à des séquences pourtant riches en réflexions passionnantes. Le fait que l’on ait totalement laissé de côté l’action n’est vraiment pas un mal, et permet de relancer avantageusement le récit après plusieurs volumes explosifs. Je l’ai déjà dit et je le répète, mais je pense qu’il serait vraiment dommage de passer à côté de ce manga qui a vraiment beaucoup à offrir.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.