C’est le retour tant attendu de la série cyberpunk très ambitieuse de Boichi, que j’aime d’amour tant le travail sur l’univers et les thématiques est de qualité (sans parler de l’esthétique plutôt formidable, une habitude avec ce mangaka). Après un cinquième tomme toujours très bon, mais qui m’aura moins captivé car totalement tourné vers l’action, ce sixième voit l’affrontement avec les Gon s’achever, et amène à un autre niveau encore ce récit décidément passionnant ! Voyons tout de suite de quoi il en retourne.
En combattant les dix Gon humanoïdes, Origin voit son corps se détruire peu à peu. C’est alors qu’apparaît le vrai Gon sous une enveloppe corporelle gigantesque et doté d’une puissance de combat phénoménale. Au bord de l’autodestruction, Origin décide malgré tout de continuer à se battre pour protéger Mai Hirose et entrevoit même le point faible de son ennemi. De leur côté, les humains tentent de s’échapper du Centre par le tunnel central, mais le Gon n° 1 les rattrape…
Comme je l’ai expliqué en introduction, on arrive à la fin de l’affrontement entre Origin et l’armée de Gon. L’occasion encore une fois d’avoir droit à une mise en scène de l’action de haute volée. Si notre héros étonne toujours autant par ses capacités martiales, les humains ne sont pas non plus en reste puisque le personnage de Mademoiselle Michelle s’impose dans toute sa badassitude, un élément qui ne peut que faire plaisir. Ainsi, une grosse partie du volume est encore consacrée à l’action, mais le dénouement de ce passage va amener de gros bouleversements, on le sent.
Car les différents éléments de l’intrigue développés jusque là tendent à se rejoindre, et l’intelligence artificielle Y va avoir son rôle à jouer dans la suite de la série, on s’en doute. Car si le cas de Gon est réglé, Origin a encore d’autres chats à fouetter, et il doit également composer avec cette nouvelle donnée dans l’équation. Mais c’est surtout l’occasion pour l’auteur d’enrichir une fois de plus la thématique cyberpunk de son récit de façon très avantageuse. On constate encore une fois que Boichi maîtrise son sujet et jongle avec des notions complexes, au risque de laisser sur la touche une partie du lectorat. Me concernant, j’ai eu une petite période cyberpunk il y a quelques années, où je suis allé vers des auteurs tels que William Gibson, Bruce Sterling, mais également (et surtout) vers ce genre au cinéma. Je retrouve donc ce côté parfois un peu hermétique, qui demande vraiment un investissement de la part des lecteurs/lectrices. Mais au-delà des réflexions parfois absconses, il y a toujours ce travail émotionnel concernant Origin qui fait mouche, et qui permet de ne pas perdre le fil. Ainsi, sa nouvelle mission, qui consiste à protéger Mai Hirose, mêlée avec son objectif premier (mener une vie convenable) se rappellent à nous.
Au milieu de tout cela, on retrouve aussi avec un certain plaisir des touches d’humour bien distillées, qui ne font aucunement tâche dans tout ce développement, que ce soit dans l’action ou dans les moments de réflexion. Évidemment, quelques gags en dessous de la ceinture viennent s’inviter pour le plus grand plaisir des gens qui ont gardé leur humour pipi/caca (dont je fais partie). Mais je retiendrai surtout ce travail de filiation avec les grands récits cyberpunk, notamment japonais. Dans la préface du volume, Boichi cite Ghost in the Shell et explique qu’il introduit un personnage qui renvoie à cette oeuvre. Je ne vais pas vous en dévoiler davantage, mais il va effectivement marcher sur les plates bandes de l’oeuvre, en particulier du côté du film de Mamoru Oshii (qui je le rappelle, traitait beaucoup de thématiques similaires avec les robots et les IA).
Ainsi, ce tome renoue avec la complexité thématique des précédents, et de ce point de vue me fait on ne peut plus plaisir. La fin du récit approche à grands pas et j’espère donc que l’auteur arrivera à pousser sa réflexion jusqu’au bout, car je la trouve vraiment passionnante. D’autant plus que le genre cyberpunk n’a plus autant la cote, de ce fait, voir un auteur passionné tenter de renouer une filiation avec celui-ci me fait vraiment très plaisir, surtout compte tenu de la réussite que représente l’entreprise à ce stade. J’ai donc encore une fois très hâte de voir la suite des aventures de notre robot qui se révèle de plus en plus humain.
En résumé, ce sixième tome d’Origin se révèle toujours aussi passionnant. Loin de se contenter d’un bête récit d’action à base de robots (même si les séquences explosives ne manquent pas), Boichi fait preuve d’une grande érudition concernant le genre qu’il investit et entend bien le traiter avec le sérieux qu’il mérite. En résulte une oeuvre passionnante, riche, complexe mais également fun et émouvante. Plus on approche de la conclusion, plus je me dis qu’on a affaire ici à une série qui compte vraiment !
Faudra que je m’y mette. J’ai lâché dr stone car trop tourné jeunesse à mon gout. Je crois déceler néanmoins dans ta chronique une même construction type level/boss de niveau que dans sunken rock… tu confirme?
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Au moins en partie, car Boichi met effectivement en scène une bande de méchants robots, qui fait un peu boss.
Mais la construction est quand même fluide et il n’y a pas tellement ce côté Level/boss.
Mais en tout cas, c’est du 100% adulte, et la série n’est pas trop longue (on a 6 tomes sur 10 au final).
Moi, je la trouve passionnante pour le moment.
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Bon. C’est vrai que pour l’instant c’est Wallman qui m’a le plus convaincu niveau brièveté, percussion, cohérence.
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Je ne l’ai pas encore lu, mais il est sur ma liste.
Il me semble que ça se passe dans l’univers de Sun-Ken Rock non ?
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Oui. J’ai découvert en lisant la fin de Sunken rock que wallman apparaît. Je pense que c un spin of dont il a eu l’idée sur le dernier arc.
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Merci pour l’info.
D’ailleurs Boichi explique aussi qu’il y a une connexion entre Origin et Sun-Ken Rock, mais comme je n’ai pas tout lu de la première série (je les achète en édition deluxe au fil des sorties), je ne saurai dire de quoi il en retourne.
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La fin de SKR est un joyeux bordel incompréhensible du coup il peut potentiellement raccrocher à n’importe quoi même dr stone mais rien de logique ni d’évident.
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Ah, ça pique ma curiosité ça !
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TU me dira mais j’ai pas compris pourquoi on a je sais pas combien d’épisodes après la fin de l’intrigue. Il voulait pas terminer… 🙂
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Je te dirai ce que j’en pense avec plaisir, mais ce sera dans longtemps compte tenu du rythme de publication des éditions deluxe…
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