Les tomes 13 et 14 de Kaguya-Sama représentent un moment de bascule dans une série qui aime jouer avec nos attentes et les codes qu’elle a elle-même mis en place. En mettant en scène le classique festival du lycée que l’on retrouve dans toutes les bonnes séries school life, Aka Akasaka en profite pour mettre un gros coup d’accélérateur dans son récit, montrant une fois de plus toute l’étendue de son talent de scénariste. En mettant de côté pendant un temps la structure gagesque de la série, l’auteur va proposer un moment de bravoure enlevé qui marque un des climax de la série. Une occasion parfaite pour se poser un peu, et rappeler à toute fin utile que Kaguya-Sama est une merveille, quand bien même je connais une personne qui n’a pas tenu plus loin que le tome 1 (j’espère qu’elle passera par ici, qu’elle sache que je pardonne mais que je n’oublie pas !).
Un grand merci à Pika pour l’envoi de ces volumes.
Mon article sur les deux premiers tomes – Mon article à l’occasion du passage au dixième tome –
Petit rappel des faits, alors que Kaguya-Sama a trouvé son public en manga, bien aidé par un anime qui en est actuellement à sa troisième saison, la série voit son 14e volume paraitre chez nous, à peu près en même temps qu’un film d’animation sort en salles. Je dois avouer pour ma part ne pas du tout goûter aux films dérivés de mangas/animes, voire même trouver le passage du format série en streaming à celui de la salle de cinéma contre nature, dans le sens où l’on demande un bagage au public trop conséquent pour une expérience de cinéma qui, à mes yeux, devrait se suffire à elle-même. Mais j’ai aussi conscience que c’est quelque chose de classique dans le Media Mix japonais, et que le fait que la chose rencontre de plus en plus de succès en France est très positif pour le public concerné. Et, surtout, qu’il faut vivre avec son temps quand bien même je dois désormais cocher la case « 35-44 ans » dans les enquêtes de satisfaction.
Tout ça pour dire que je ne me sens pas le moins du monde concerné par la sortie du film Kaguya-Sama, mais que la chose m’intéresse, notamment en voyant que cela a pu pousser des personnes à binger l’anime comme des sagouins histoire d’aller voir le film avec des amis déjà acquis à la cause Kaguyaesque. Un bon moyen à la fois de relancer l’intérêt pour une propriété intellectuelle que je consomme personnellement uniquement sous sa forme d’origine (le manga), mais aussi pour rappeler l’intérêt social de la salle de cinéma, à une époque où beaucoup semblent pester contre le fait que les films mettent trop de temps à sortir sur les plateformes après la sortie salle – petit aparté, je reste convaincu que mettre à mal l’écosystème centré sur la salle de cinéma ne peut à terme que faire énormément de mal aux films au sens large, nivelant vers le bas le travail esthétique et « cinématographique ».
La synchronicité est ici d’autant plus fertile que le film est sorti mi-février, afin de profiter fort habilement de la Saint-Valentin, et que dans le même temps, le tome paru en mars est le numéro 14… comme 14 février ! Et qu’il est un volume charnière, où la relation entre les deux personnages principaux va évoluer de façon considérable. Quel petit filou ce Akasaka, avec son écriture d’une précision chirurgicale, qui pense à ce genre de détail. Ainsi, dès sa couverture rose avec un fond plein de petits cœurs, et le fait que les deux personnages portent aussi un cœur, on sait qu’on est dans un tome spécial… D’autant plus qu’en toute logique, on a lu le tome 13 également, qui mettait en place tous les éléments pour arriver à la scène clé qui nous intéresse.
Car ici, il s’agit de profiter du festival du lycée, élément ô combien classique dans le genre school life, pour enfin se mettre au clair sur ses sentiments. Que ce soit Kaguya ou Shirogane, l’un comme l’autre veulent enfin passer à la vitesse supérieure, songeant à un moyen de se déclarer. Mais voyons… la guerre des sentiments se terminerait à la moitié de la série ? Pas si sur. Si effectivement, chacun prendra conscience des sentiments réciproques qu’ils éprouvent dans le tome 14, amenant à un vrai aboutissement narratif et émotionnel mené avec une virtuosité insolente, Akasaka aime nous amener là où on ne l’attend pas forcément. Comme précisé, le festival s’étend sur une partie des tomes 13 et 14, créant une structure suivie même si un peu éclatée, afin d’amener de façon ludique vers la conclusion attendue. Cela permet de jouer un peu avec les nerfs du lectorat, pour ménager une forme de suspense et surtout une progression dans l’intensité, afin que la résolution ait un impact maximal.
C’est véritablement de l’orfèvrerie sur ce point selon moi, et cela nous renvoie surtout à l’essence de la série, qui est quand même une romance, quand bien même l’auteur nous a habitué à des tons très différents au gré des chapitres. Si on avait déjà eu de vrais moments enlevés où les sentiments des personnages nous étaient transmis de façon forte, c’est vraiment ici que la nature de romance du manga est le plus évidente.
Et après un passage obligé du genre traité avec l’originalité qui caractérise la série depuis le début, Akasaka va reprendre avec la structure narrative à laquelle on était habitué pour le reste du tome. Cela permet déjà de faire redescendre la pression en ramenant l’humour typique de la série en force (et le fameux « comme c’est mignon », que j’aime retrouver régulièrement. Et c’est selon moi avec cette alternance savamment dosée des ambiances que l’auteur arrive à rendre plus impactante l’évolution des relations entre les personnages. Relations qui ont donc pris plusieurs tournants importants ici, et qui ne concernent d’ailleurs pas que le duo principal, et qui semblent encore nous ménager de nombreuses surprises, à en juger par les deux cliffhangers mis en scène en fin de volume. De quoi donner envie de lire le tome suivant au plus vite, comme d’habitude avec cette série.
Ainsi, arrivé à la moitié de la série, Akasaka arrive à encore muscler son jeu, alors même que sa série était déjà largement au-dessus du lot. D’où mon envie d’aborder un peu plus en détail ces deux tomes et ce moment charnière, sans trop en dévoiler non plus. Car si la série est déjà bien entamée, je pense qu’elle mérite qu’on rappelle régulièrement ses grandes qualités, afin je l’espère qu’elle continue d’élargir son lectorat, quand bien même le manga a cette spécificité de demander des dépenses régulières afin de ne pas être noyé sous le flot de sorties, et surtout, pour se mettre à jour dans des séries longues déjà bien entamées. De mon côté, il me semble évident que Kaguya-Sama compte parmi les merveilles en cours actuellement.
*ricanements diaboliques*
😁🤭
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J’espérais que tu passe par là !
Quelle honte…
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Je passerais toujours sur tes articles sur ce manga ! Pour le plaisir de te rappeler ton échec *MOUAHAHA*
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Je me dis qu’à force tu finiras par lui donner une seconde chance, accrocher, aller jusqu’au tome 5 et te prendre une claque avec un chapitre en particulier qui te fera comprendre la magnificence de la série…
Or not…
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Si ça te fait du bien tu peux continuer à vivre avec cet espoir 🤭
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Dire qu’on est seulement à la moitié de la série.
Agréablement surpris par cette arc, la relation avance à pas de géant et j’ai bien aimer le pic de Hayasaka en disant qu’ils ne sont pas dans une comédie romantique à rallonge xD.
Je me demande comment ça va évoluer par la suite, mais au vue des dernier événement du tome 14 ça risque d’être intéressant
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C’est toujours intéressant !
Vraiment quelle merveille mes ailleux
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