Mon avis sur… PPPPPP T.1 de Mapollo 3

9782373498493-001-T

Il y a quelques mois, nobi nobi ! annonçait en grande pompe avoir acquis les droits de PPPPPP, première série du célèbre magazine Weekly Shonen Jump à rejoindre leur catalogue. Un petit événement pour l’éditeur, qui s’assurait un nouveau titre au fort potentiel. La série s’étant achevée au Japon il y a quelques semaines, nous permettant de savoir qu’on en aura pour huit volumes au total. Tout ceci étant dit, voyons de quoi il en retourne concernant cette nouvelleserie musicale qui se démarque déjà par son esthétique marquée.


Un grand merci à nobi nobi ! pour l’envoi de ce volume. Vous trouverez un extrait via CE LIEN.


Petit retour très rapide sur le titre avant de commencer. PPPPPP est la première série de Mapollo 3, prépubliée dans le Weekly Shonen Jump depuis 2021, et donc lisible gratuitement et légalement en anglais depuis le début de sa publication. Une précision qui a son importance, car cela explique la petite renommée que s’est créée la série chez nous (même si on doute que son lectorat passe uniquement par la voie légale…). C’est toujours bizarre d’ailleurs de se lancer dans une série lors de sa première publication papier, quand une partie du lectorat la connaît déjà très bien par le biais de la prépublication en ligne. Me concernant, je ne supporte pas la lecture au chapitre en hebdomadaire, cela gâche presque autant mon plaisir que de devoir faire une gymnastique intellectuelle pour lire en anglais. De ce fait, l’arrivée de la série chez nobi nobi !, traduite par Anne-Sophie Thevenon est enfin l’occasion pour moi de me lancer !

Car PPPPPP a sur le papier plusieurs atouts pour me séduire. Avec son intrigue au carrefour de la thématique familiale et de celle de l’art, où le personnage principal, Lucky, est un septuplé rejeté par son père car il n’a pas le génie de ses frères et sœurs au piano, le titre cumule deux choses qui me parlent particulièrement. De plus, on constate très rapidement que l’auteur met en place une métaphore de l’immersion cinématographique au sein de son histoire, avec la figure du professeur qui dit explicitement avoir vécu une expérience de cet ordre en écoutant Lucky jouer.

Expérience cinématographique

Famille, musique, cinéma et immersion… ça fait un menu relativement idéal pour moi, d’autant plus que le titre met d’emblée en avant un aspect théorique qui me parle bien souvent. Si on ajoute à cela un style esthétique très marqué, qui flatte pas mal la rétine par ailleurs, l’enthousiasme fut rapidement de mise me concernant. En tout cas sur le papier. Car si l’auteur montre d’emblée les muscles, en mettant en avant plusieurs idées et aspects, notamment par rapport à son histoire d’immersion cinématographique et de la façon dont le morceau Ah ! vous dirais-je maman de Mozart que joue Lucky transporte son futur professeur, il faut ensuite réussir à soi-même faire ressentir ça à son lecteur ou sa lectrice de façon émotionnelle.

On retrouve là quelque chose que j’aime beaucoup dans la fiction en général, qui est le fait de retrouver explicité et mis en scène le questionnement d’un auteur sur la façon d’accompagner les émotions de son public, afin de l’amener dans la zone qui nous intéresse. C’est par ailleurs un élément au cœur de la série Blizzard Axel de Nakaba Suzuki, également éditée par nobi nobi ! Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à cette série lors de ma lecture du premier tome de PPPPPP tant ces problématiques et questionnements étaient similaires, avec en plus un traitement finalement assez proche. Et c’est d’ailleurs un des points sur lesquels la série de Suzuki brille totalement, dans la façon d’arriver à mettre en tension son aspect théorique de son récit tout en l’accompagnant émotionnellement.

Pour le dire plus simplement, dans Blizzard Axel, les personnages passent leur temps à se demander comment susciter les émotions via leurs performances de patinage artistique, questionnement que se pose également Suzuki concernant la façon de mettre en scène ces performances pour susciter les mêmes émotions chez le lectorat. Et ce faisant, il arrive à jouer à la fois sur le niveau théorique et sur le niveau purement émotionnel pour faire ressentir des choses à la lecture, et ainsi mettre en exergue les potentialités de son médium, à savoir le manga.

Une véritable prouesse, qui n’est évidemment pas à la portée de tout le monde, et que Mapollo 3 cherche ici à atteindre, mais avec encore trop d’hésitations dans cette introduction. Si d’un point de vue purement théorique, ce premier tome de PPPPPP est déjà bien chargé et très intéressant, il n’est pas encore véritablement habité émotionnellement comme il souhaiterait l’être, si bien que ce premier acte de l’aventure de Lucky nous est raconté avec une certaine distance, là où il voudrait au contraire nous immerger émotionnellement et sensitivement. En résulte donc une lecture intéressante, carrée et rythmée, mais à laquelle il manque encore l’étincelle. Affaire à suivre me concernant.

Publicité

18 commentaires

  1. J’ai vue passé plusieurs fois la couverture du tome 1 de PPPPPP sur les réseaux, et elle m’avais toujours intrigué.
    J’avais hâte de sa sortie en France et au vue de ta critique et des points commun avec l’excellent Blizzard axel je me dit qu’il y a vraiment de potentiel. Dommage que la série sois finalement annulé, ça me refroidi quand même un peu pour la commencer

    Aimé par 1 personne

      • Ouais c’est des choses qui arrive et qu’il est difficile d’anticipé. Après ça fait quand même plaisir de pouvoir retrouvé ce titre en Français, mais comme tu dit, reste à voir si la fin ne sera pas trop rusher

        Aimé par 1 personne

  2. J’ai cru que le titre était une blague 😅 dans le genre rien à foutre ça se pose la quand même… En plus l’esthétique de l’extrait que tu montres ne m’attire pas du tout. Je passe mais comme chaque fois ça m’intéresse de lire des retours sur des titres différents de mes habitudes.

    Aimé par 1 personne

    • Ils expliquent quand même que le PPPPPP est pour « pianissimo » mais genre au carré, je me demande s’ils écrivent pas « pianississimo » dans le dossier de presse, un truc comme ça. Et après la police de caractère, j’ai aussi l’impression que ça reproduit un peu les touches noires d’un clavier. Bref, c’est un nom chelou et c’est chiant de vérifier qu’on a bien tapé 6P, mais ça semble avoir un sens même si il faut le décodeur 😅

      J’espère surtout que ça te donne envie de lire Blizzard Axel, qui pour le coup ne souffre d’aucune réserve pour ma part !

      Aimé par 1 personne

  3. Je pense qu’il serait aussi bon de préciser que la série à été annulé par WSJ et non pas terminé son la volonté de l’auteur ce qui peut laisser présager d’un fin bâclé ou tout du moins accéléré.

    J’ai l’ai lu via Manga+ et si j’avais accroché au début j’ai finis par laisser tomber après 30 ou 40 chapitres car ça devenait fouillie (certains personnages se ressemblent trop, l’intrigue peu clair) et tout simplement inintéressant à mon goût

    J’aime

    • Quand j’ai lu ce premier tome, je savais que la série avait été conclue mais j’arrivais pas à savoir si elle avait été stoppée en route ou pas. Les gens sur Twitter ayant le don de nous embrouiller plus qu’autre chose, je n’ai pas réussi à savoir réellement. Mais je prévois de le signaler pour le prochain tome.

      J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.