
J’imagine que je ne suis pas le seul qui, à un âge encore immature, imaginais quelle pourrait être la fiction ultime, celle qui conjugue tout ce que j’aime dans la vie. En grandissant, on comprend que ça ne fonctionne pas comme ça, mais quand on est encore jeune, on se dit que si on met plein de trucs cool ensemble, la coolitude se multiplie et on obtient un truc formidablement formidable. C’est par ailleurs ce que certains auteurs semblent penser, et généralement c’est un peu de la daube ce qu’ils font. Et pourtant, alors que la maturité est arrivée à moi, faisant que mes préoccupations sont devenues pointues et sérieuses, Under Ninja débarque, et se propose de mettre dans un seul récit plusieurs des choses particulièrement adultes, matures et intelligentes qui obsèdent mon esprit, me proposant ainsi un moment de lecture en or massif, que je vous propose ici de décrypter dans une forme de mise à nu de ma psyché complexe.
Un grand merci à Pika pour l’envoi de ce premier tome. Vous trouverez un extrait PAR ICI.
Passons les présentations de rigueur, car aujourd’hui je suis trop pressé d’entrer dans le vif du sujet. Je vous renvoie au lien juste au-dessus si vous voulez en savoir plus sur la publication du titre. Ce qui m’intéresse présentement, c’est de vous proposer une expérience à la lecture de cet article, car le manga dont il est question est une expérience en soi ! Précisons que c’est vraiment les privilèges de blogueur star (hé oui, il faut dire les choses !) qui me permettent de vivre parfois ce genre d’expérience, car j’avoue que d’après le pitch, la couverture, et le fait que Deuffman en dise énormément de bien (ce qui n’est jamais bon signe…), tout semblait me dire que ce n’était pas fait pour moi. Mais, ayant la possibilité grâce à l’éditeur de tenter des choses qui sortent des sentiers battus, je me suis aventuré dans Under Ninja, et grand bien m’en a fait.
Pour commencer, je vous invite à lancer Spotify, Deezer ou même YouTube à côté pendant la lecture de cet article, et vous mettre la chanson Under Pressure de Queen et David Bowie, pour vraiment vivre l’expérience en Pierrickolarama. Car il faut savoir que j’ai un souci neurologique qui fait que quand je vois ou entend le mot « Under », j’ai cette chanson en tête. Ceci étant fait, nous allons enfin pouvoir parler de ce manga !
Under Ninja ça nous raconte quoi au final ? On y suit un jeune oisif japonais dont j’ai oublié le nom (si je le cherche et que je vous le donne, vous l’oublierez aussi !), dans un Japon contemporain, qui est un ninja de rang inférieur, car paraît-il qu’il y aurait 200 000 ninjas en activité au Japon. Il se voit confier une mission dont on ne sait pas exactement la nature, et ça l’arrange car il s’ennuie ferme dans le clapier qui lui sert d’appartement. Il a tellement de temps à tuer qu’il se fait un marathon du Seigneur des Anneaux en version longue le bougre ! Précision bienvenue qui suscite l’identification, car j’ai moi-même été un jeune oisif, surtout quand j’étais étudiant, et les marathons du Seigneur des Anneaux étaient un de mes péchés mignons. D’ailleurs ma femme m’avait lâchement abandonné durant les vacances de Noël il y a quelques années pour aller voir sa cousine en Australie, et j’en ai donc profité pour m’enfiler une buche Picard seul devant Le Seigneur de Anneaux. C’était un des plus beaux Noël de ma vie !

Quoi qu’il en soit, ce jeune homme se voit confier une mission dont on ignore encore l’exacte nature, son commanditaire semblant ne pas en savoir beaucoup plus. On en profite surtout pour voir un peu sa vie quotidienne avec ses voisins qui vivent aussi dans des logements très exigus. Dans le même temps, on fait la connaissance d’un étranger qui souhaite devenir ninja, mais il semblerait qu’il s’agisse d’une tentative d’infiltration… et alors qu’il voit un panneau où il est écrit en japonais que si on continue de faire pipi à l’endroit en question, le résident viendra couper le zizi du ou des contrevenants, une erreur de traduction laisse à penser au wanabee ninja qu’il doit couper des genitoires afin d’être accepté. Chose que le bougre va s’empresser de faire !
Le Seigneur des Anneaux, et des zizis tranchés (on ne voit pas l’acte, c’est bien dommage !), soit deux de mes passions dans la vie. C’est un excellent début, mais on peut faire mieux ! Ajoutons-y un vieux ninja qui a davantage l’air d’un SDF, tirant son lait qu’il n’a pas dans un parc, avant de harceler les enfants qui finalement le passent à tabac, et on a la petite cerise sur un gâteau déjà bien crémeux !
Je sais ce que vous allez me dire : « franchement Pierrick tu vends du rêve, c’est tout ce qu’on a toujours voulu voir dans un manga ! Mais ça parle de quoi en dehors de ça ? » Et je vous répondrai en toute sincérité que pour le moment je ne suis pas sur à 100% de ce dont il est question, mais il semblerait qu’une vraie intrigue se mette en place. Vraie intrigue dont la nature est pour le moment nébuleuse, mais qui semble avoir un vrai fond sérieux.
Et d’ailleurs, en dépit du ton que j’adopte dans cet article, tous ces éléments me semblent avoir aussi un vrai fond sérieux, déjà parce que malgré le délire global, c’est écrit avec sérieux dans le sens où le mangaka fait vraiment les choses bien et ne se dit pas « ouais je vais parler de zizi, de tirage de lait et de version longue du Seigneur des Anneaux comme ça les débiles seront content ! ». Non, tout ceci me semble surtout au service du portrait d’une partie de la population japonaise contemporaine. Personnellement, cet excès dans l’écriture et cette volonté de croquer des éléments typiquement japonais m’a un peu fait penser à GTO sur certains aspects, il y a pire comme comparaison.
Ainsi, cela permet à l’auteur d’imposer d’emblée une vraie identité et un style percutant, avec cet humour qui, personnellement m’a énormément parlé (il faut dire que je milite pour l’allaitement, donc voir un homme tellement investi dans ce domaine qu’il tente de déclencher une lactation chez lui, ça m’a ému, que voulez-vous ?), et qui ne fonctionne pas en trompe l’œil vis-à-vis d’une intrigue qui se met en place et promet de se densifier par la suite. De ce fait, on peut déjà dire pour l’heure que Under Ninja, c’est vraiment très très rigolo et original, et qu’en plus, ça pourrait nous surprendre par son intrigue, quand on en saura plus sur la question. Quoi qu’il en soit, malgré les inconnues qui demeurent, ce premier tome est une vraie expérience de lecture, et ça, ça me semble un élément à valoriser et saluer. Donc achetez-le et écoutez Bowie (Queen je goûte moins, même si j’aime bien).
Commencer la journée avec cet article, c’était une bonne idée 👌😂
Évidement comme je suis quelqu’un de pas fun avec un humour noir de prédilection je ne vais pas tenter l’expérience de ce manga comme tu t’en doutes mais je me devais de souligner la qualité de cet article !
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Si j’ai au moins pu te faire rire, j’en suis heureux, c’était le but premier !
J’aimerais aussi que des gens se disent à la lecture de l’article « tiens, je vais me refaire Le Seigneur des Anneaux » !
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Ah mais je me fais encore régulièrement l’intégrale version longue, au moins une fois par an ! On ne se refait pas 🤷😇
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C’est super ça !
J’espère que tu fais pareil avec Le Hobbit !
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…. 😜😂
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Je savais que j’aurai pas du demander…
Vivement dans quelques années, que la trilogie du Hobbit soit réévaluée à sa juste valeur, à savoir la plus grande œuvre de la création depuis les peintures rupestres !
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Ce qui est bien c’est que t’es pas du tout dans l’exagération quand tu défends une œuvre !
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Non en effet, je tiens toujours à rester le plus honnête et mesuré possible !
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Ça à l’air nul, complétement débile et dans son propre délire….
je signe ou pour le lire ?
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Ah putain mais c’est le même auteur de I am a Hero, déjà un signe de qualité
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J’ai pas lu wesh mais j’ai cru comprendre que c’était très bien !
Du coup là, c’est banger masterclassiquement goatesque ! Fonce gros !
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Si tu penses amener les gens à réévaluer « Le Hobbit » et « Le Seigneur des anneaux », tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Car vouloir pousser le public à réévaluer quelque chose qui lui a déplu revient davantage à se battre contre des moulins à vent.
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Là c’était plutôt de l’humour en soi, mais dans les faits, cela arrive de façon constante pour tout un tas d’œuvres qui ne trouvent pas leur public, avant de finalement passer à la postérité.
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Je l’admets, mais ce n’est pas non plus systématique.
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Je suis tellement content de voir Kengo Hanazawa revenir en français! Et comme toi j’ai adoré ce premier tome que j’ai trouvé très drôle et impressionnant dans sa manière de délier sa narration.
Tu as lu « I am a Hero »?
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Non, je n’ai pas lu I am Hero, j’étais intéressé mais face aux difficultés à trouver les tomes, j’ai préféré éviter de me lancer 😆
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Concernant « Under Ninja », je suis surpris que l’auteur ait pu citer « Le Seigneur des anneaux » sans avoir de problèmes. Alors qu’il aurait pourtant été plus simple de citer une fiction spécifique à l’univers mis en place.
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Je pense que simplement citer le titre n’est pas un souci, ça se fait quand même très souvent, y compris dans le manga.
Je pense notamment à GTO où les sorties de jeux video sont aussi un marqueur temporel du moment de la publication de la série.
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