Je lis « Shino ne sait pas dire son nom » de Shuzo Oshimi pour faire comme Dam mon modèle !

Damxès

Remettons-nous en contexte : il y a quelques temps, LittleBigDam (qu’on appellera Dam pour plus de facilité), membre émérite de La Clique, expliquait sur Twitter qu’il découvrait le mangaka Shuzo Oshimi, alors qu’il avait déjà acheté l’intégralité de ses mangas mais ne les avait jamais lus (cherchez-pas, il est chelou et Suisse, donc blindé). Face à son enthousiasme qui rejoint une liesse générale concernant un auteur dont les titres sont toujours géniaux et badant à souhait, je me suis dit que j’allais le suivre. Las, les mangas c’est cher, et je ne suis qu’un pauvre français payé un salaire français (donc moins de 12 millions d’euros mensuel), de ce fait, je me suis contenté du seul one shot de l’auteur, intitulé Shino ne sait pas dire son nom, un titre qui a l’air bien moins malaisant que ce qu’il écrit habituellement, mais qui est quand même apparemment très bien. Notons d’ailleurs qu’un autre membre de La Clique, Majolou, en avait déjà parlé il y a 2 ans et demie, le qualifiant de coup de cœur, et j’avais dit que j’allais le lire. C’est donc chose faite, avec un petit délai de rigueur, parce qu’on est pas pressé après tout ! Voyons donc si ces oiseaux de mauvaise augure ont eu raison ou si, une fois de plus La Clique n’est composée que de gens douteux !

Avant de commencer, bien que ça n’ait aucun rapport, mais comme je parle de Dam, j’avais envie de citer son Tweet qui mérite d’être encadré je trouve tant il est drôle et brillant, sur une conversation qui, encore une fois, n’a rien à voir avec le manga en question. Vous me le pardonnerez j’espère, et si vous ne me le pardonnez pas, sachez que vous n’aurez pas non plus le mien de pardon (Raymond) !

Notez quand même qu’on peut trouver un léger rapport, puisque j’ai précisé commander un manga de Fujita suite à son insistance, manga qui n’est autre que Springald, également chez Ki-oon, également un one shot, et que j’ai par ailleurs adoré. Mais les bougres n’ont pas réimprimé les deux tomes de Ghost and Lady dans le même univers, il serait temps de rattraper ça car je ronge mon frein comme un beau diable là !

Enfin, cet article est un peu le Iron Man 2 de mes articles de recommandations de La Clique, à savoir qu’après avoir mis un pieds dans l’univers étendu de la rigolade avec les copains, c’est celui-ci qui confirme la réalité de cet univers où je découvre des titres en fonction des recommandations de ces derniers. Ainsi, on aura droit à un article spécial recommandation de chacun des membres (même si dans les faits, j’ai déjà suivi plus d’une fois celles de Vagabond, un mec quand même plutôt fiable). Gageons que ça va être copieux quand il s’agira de lire un manga recommandé par Sharkhayn… Et de ce fait, la forme sera toujours similaire, une planche de manga (sens de lecture japonais !!!) pour introduire l’affaire, faisant le lien avec le précédent article, et une planche pour clôturer tout cela. Créant ainsi une intrigue sur le long cours que j’espère de qualité. De ce fait, je vous invite à vous rafraichir la mémoire en faisant un tour PAR ICI (dans les prochains, je mettrai un sommaire avec les liens, pour qu’on s’y retrouve, promis).

Pierrick écoute les conseilles de Dam

BREF ! Il est temps de parler enfin de Shino ne sait pas dire son nom !

Shino ne sait pas dire son nom est donc un one shot de Shuzo Oshimi, édité chez nous par Ki-oon comme la plupart de ses séries désormais, et traduit par Sébastien Ludmann. Au Japon, le titre a été publié sur le site Poco Poco de l’éditeur Ohta Shuppan en 2011. Des noms qui ne me disaient rien, et pourtant, on leur doit déjà Bip-Bip Boy, du formidablement talentueux Rensuke Oshikiri ! N’hésitez pas à vous intéresser à cet auteur que j’aime d’amour par ailleurs.

Et si l’auteur est connu pour des récits éprouvants et durs, on est ici face à un versant bien plus lumineux, qui fait que ce premier contact n’est peut-être pas le plus représentatif de l’œuvre globale du monsieur pour moi. Mais ce n’est pas bien grave ma foi, le principal est surtout ici d’avoir un condensé du talent d’un auteur très apprécié et respecté. Également, le titre a l’intérêt de se baser sur l’expérience personnelle de l’auteur, comme il l’explique dans la postface, puisque ce dernier a également été atteint de troubles de la parole, comme la jeune fille qu’il met en scène ici.

Aujourd’hui est un grand jour pour Shino : elle entre au lycée ! Timide et renfermée, c’est l’occasion rêvée de prendre un nouveau départ et de se faire enfin des amis. Mais ce qu’elle redoutait arrive… Au moment de se présenter, elle bute sur son propre nom. Incapable de le prononcer, elle devient la risée de la classe !
Shino est atteinte d’un trouble de la parole. Complexée depuis l’enfance par ce handicap, elle préfère se tenir à l’écart plutôt que d’affronter le jugement des autres. Pourtant, le vent tourne quand elle rencontre Kayo. Avec courage et maladresse, les deux adolescentes vont se lancer dans un projet artistique aussi original que libérateur !

Le résumé est simple, et met bien en avant le cœur du récit, court et qui se lit très vite. C’est d’ailleurs le vrai souci de ce one shot pour moi (commençons avec le négatif, comme ça on pourra ensuite se focaliser sur tout le positif) : les choses vont un peu vite, et rendent l’évolution de Shino un peu trop facile. Si le début du titre arrive à bien mettre en exergue son mal-être, la façon dont elle va réussir avec l’aide de Kayo à évoluer et vivre avec son trouble de la parole et s’ouvrir aux autres, est un peu trop rapide et abrupte. Cela permet au moins au titre d’avoir un côté vraiment solaire et de ne pas être plombant, mais sa force émotionnelle s’en trouve aussi diminuée selon moi.

Mais au moins, le titre est d’une fluidité à toute épreuve, et chaque étape dans le cheminement de Shino est clair, allant droit au but à chaque fois. Certains éléments qu’on s’imaginait au début du titre – des problématiques de harcèlement du fait de la différence par exemple – se retrouvent désamorcées pour éviter certains poncifs narratifs, tout en proposant une certaine profondeur dans les relations mises en scène, sur des points très spécifiques seulement.

Shino planches

Le cœur du récit me semble ainsi être le lien tissé entre Shino et son amie Kayo, et comment chacune va aider l’autre à aller de l’avant. Le trouble du langage de Shino étant surtout là comme élément déclencheur d’une forme d’isolement social, et le rompre en arrivant à faire fi du regard des autres sera l’enjeu principal du récit, mis en exergue par l’objectif des deux jeunes filles, à savoir composer une chanson qu’elles chanteront en public. Une idée simple, un enjeu simple, pour un récit qui va droit au but comme je l’ai déjà dit, sans s’appesantir sur des choses lourdes donc.

Ce qui en fait au final une jolie lecture, bien qu’elle ne se révèle pas marquante pour moi. Mais surtout, une porte d’entrée en trompe l’œil dans l’œuvre d’Oshimi j’ai l’impression, compte tenu de la réputation de l’auteur, qui a pour habitude d’instiller le malaise dans tous ses mangas. Rien du genre ici, bien au contraire, jusque dans une conclusion très jolie, bien vue et très évocatrice, qui fait forcément penser à sa dernière série en date, Les Liens du sang, même sans l’avoir lue.

Est-ce que cette entrée en matière est une réussite de ce fait ? Hé bien répondons-y en manga !

oshiclique

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