Mon avis sur… Joker of Destiny T.1 de Mizu Sahara et Michiharu Kusunoki

Joker of Destiny

Nouveauté que j’attendais vivement, après la belle surprise qu’était The Voices of a Distant Star de la même dessinatrice, mais aussi et surtout pour son pitch intrigant et sa couverture, absolument somptueuse, Joker of Destiny, série en trois tomes dessinée par Mizu Sahara et écrite par Michiharu Kusunoki me semblait taillée sur mesure pour me plaire. Partant d’un concept proche du fantastique, elle se veut un questionnement sur des notions telles que le destin et la chance. Un programme séduisant !


Merci à Pika pour l’envoi de ce premier tome. Un extrait est disponible sur le site de l’éditeur via CE LIEN.


Joker of Destiny est un seinen prépublié dans le Evening de Kodansha de 2015 à 2016, terminé au Japon en 3 tomes, écrit par Michiharu Kusunoki et dessiné par Mizu Sahara, mangaka à l’esthétique marquée et somptueuse. La série nous arrive chez Pika, avec une traduction de Nathalie Lejeune.

Page couleur jokerNous suivons Kiwa Ogata, un étudiant quelque peu taciturne alors qu’il a une petite amie vraiment cool, travaillant au service marketing d’un éditeur, alors que lui n’arrive pas à décrocher un boulot à temps plein. Il passe des entretiens et n’est jamais pris, alors qu’il pourrait user de ce qui semble être un pouvoir : s’il souhaite très fort quelque chose, il peut l’obtenir, mais devra en payer le prix. Il en a fait l’expérience plusieurs fois dans sa jeunesse, et ne souhaite plus utiliser ce passe droit depuis. Mais, sous la pression de sa compagne Mahiro, il va décidé de prier pour être embauché dans la société de cette-dernière, et sera exaucé. Et, quelque chose de négatif lui arrivera en retour.

Un pitch simple mais extrêmement efficace, partant d’une idée vraiment sympa, et traitée sur le mode réaliste, avec une forte dose d’ambiguïté qui pose une question nous tenant en haleine. En effet, impossible pour le moment de vraiment trancher sur la réalité de l’aptitude de Kiwa, ou s’il est simplement question d’un hasard pur. Je trouve le fait de rester dans le flou sur ce point une très bonne idée, car comme je l’ai dit, cela tient en haleine, dans le sens où on a vraiment envie de savoir ce qu’il en est réellement. De même, le fait qu’on ait la promesse d’un retour de bâton (que cela soit lié à l’intervention d’un Dieu malin, ou simplement du hasard) donne un côté « suspense ludique » à la chose, puisqu’on se demande ce qui va se passer pour notre jeune héros suite à un souhait. Sur ce point d’ailleurs, le premier tome s’achève sur un gros cliffhanger, histoire de s’assurer pour de bon qu’on lira le suivant (pas d’inquiétude sur ce point, on en a très envie une fois le premier volume refermé).

Ainsi, tout cela permet au récit d’être très efficace, ce qui reste le premier impératif pour qu’on aille au bout de la lecture. Mais il est aussi très intéressant en terme de thématique. L’essentiel tournant autour du développement psychologique des deux personnages principaux, Kiwa et sa compagne Mahiro, qui se questionnent notamment sur ces questions de destin, de chance, et de possibilité d’avoir ce que l’on veut en payant une forme de rétribution en contrepartie. Une fois ceci acté, et Kiwa embauché, Mahiro souhaite utiliser cette aptitude de son conjoint pour punir un collègue malveillant, posant la question d’une forme de justice poétique.

On imagine donc facilement que le récit tournera autour de choix du personnage et des conséquences de celles-ci, puisqu’il pourrait vraisemblablement payer tout cela assez cher, mais aussi autour de la légitimité de cette aptitude et de son utilisation. Ce sera évidemment à voir dans les deux autres tomes, mais en l’état, cette entrée en matière invite à l’enthousiasme, d’autant plus que, Mizu Sahara oblige, la mise en image est à l’avenant, proposant une esthétique propre à la mangaka qui appuie l’ambiance relativement sombre du récit. Me concernant, c’est une lecture largement à la hauteur, qui me rend enthousiaste pour la suite de l’histoire.

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10 commentaires

  1. Vue comment tu décrit l’histoire, ça me fait beaucoup pensé à « instant d’après » de Daisuke Imai. Dans ce one-shot il y a justement une histoire ou chaque personne sur terre à un compteur de points de chance qu’il peut utilisé quand il veux et la quantité qu’ils veux afin d’être plus ou moins chanceux. On est un peu dans le même esprit ou des personnages essaye d’user de croyance pour avoir plus de chance.

    Et bon…. vue que j’avais bien aimer l’histoire de cette dernière tu t’en doute peut-être mais tu va encore me faire passer à la caisse 😦

    Aimé par 1 personne

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