Je connais de loin la saga des Sakura Wars depuis l’adolescence, à l’époque où la possibilité de voir arriver chez nous la licence, nommée Sakura Taisen au Japon, était proche du néant. Ces RPG au concept particulier (en gros, un mélange entre tactical et simulateur de drague) m’attiraient énormément, mais au final je n’y ai jamais joué, et je crois bien que ça ne m’aurait de toute façon pas plu. Et si après plusieurs épisodes et des développements crossmédia, la série a débarqué en France, je ne m’y suis pas davantage intéressé, surement trop vieux pour ces choses là. Mais la série se rappelle à mon bon souvenir aujourd’hui, avec l’arrivée de l’adaptation en manga chez Mana Books, qui m’a envoyé ce premier tome afin de voir ce que j’en pense, qu’ils en soient remerciés.
Avant de donner mon avis sur ce premier volume, resituons donc un peu les choses. Comme je l’ai précisé en introduction, la licence Sakura Wars (Sakura Taisen au Japon) est à l’origine un Tactical RPG mâtiné de simulation de drague sorti sur Sega Saturn en 1996, devenant par la suite une licence avec des extensions crossmédia classiques du type nouveaux jeux, animes, OAV, Bandes originales, et, ce qui nous intéresse ici, un manga qui semble adapter le premier jeu, se déroulant durant l’ère Taisho (dans les années 1920). Un concept typiquement japonais, qui explique le fait que la licence fut absente chez nous pendant longtemps, avant qu’un public otaku hardcore auquel le titre se destine ne devienne suffisant pour justifier une sortie occidentale, sous le titre Sakura Wars (sauf erreur de ma part, l’épisode de 2020 est le seul paru chez nous à l’heure actuelle).
Toujours est-il que le concept est bête comme chou et imparable, il concilie les deux choses que les garçons aiment le plus : la guerre et les femmes ! Du coup, on fait de grosses batailles dans des robots pilotés par des femmes, et entre deux escarmouches, on sort avec elles, on les drague et tout, histoire de les rendre plus performantes. Un trope ma foi assez classique pour le public japonais, nettement moins pour nous, expliquant une fois de plus le fait que la licence fut inédite chez nous pendant longtemps.
Or, de 2003 à 2009 est parue au Japon une adaptation en manga du premier jeu, terminée en 9 tomes, et c’est celle-ci qui nous arrive chez Mana Books, éditeur spécialisé en ouvrages en lien avec le monde du jeu vidéo, notamment des mangas adaptés de licences essentiellement japonaises (mais pas que), ou des titres qui traitent de la thématique du jeu vidéo (Bofuri notamment, mais surtout l’exceptionnellement exceptionnel Hi Score Girl). Ainsi, cette nouvelle sortie française me rappelle avec nostalgie l’époque où j’avais des étoiles dans les yeux en découvrant des RPG japonais dont on savait qu’on n’aurait jamais la possibilité de mettre la main dessus (car si les parisiens avaient des boutiques d’import, le pauvre petit meusien que j’étais pouvait bien se gratter ! Et de toute façon, aurait-il été pertinent de jouer à un RPG en japonais alors que je ne peux déchiffrer cette langue ?).
Je me retrouve donc face à ce premier tome dans un état d’esprit particulier, titillant ma fibre nostalgique d’une période particulière de la vie à laquelle je repense avec une certaine émotion, tout en conservant ma méfiance d’adulte à qui on ne la fait pas (d’aigri diraient certains, qui auraient tort, bien entendu, je suis un vrai rayon de lumière !) vis-à-vis d’un titre qui s’ancre quand même dans une logique de licensing dont sortent souvent des titres un peu faciles et manquant cruellement de personnalité, surfant sur une marque porteuse. Mais les procès d’intention, c’est pas mon genre (quoique…), et j’accueille donc ce premier tome avec la bienveillance qui me caractérise !
Dans le Japon du XXe siècle, le jeune lieutenant de la marine Ichiro Ogami est chargé de défendre Tokyo contre les forces des ténèbres. Il se retrouve à la tête d’une équipe de jeunes femmes travaillant sous couverture comme artistes au théâtre impérial.
Le résumé éditeur est particulièrement succinct, mais spoile quand même le premier tome le bougre ! En effet, passé une introduction martiale où le héros est en camp d’entrainement militaire (que vous pouvez lire en ligne via CE LIEN), il se retrouve à travailler dans un théâtre aux côtés de plein de femmes, conscient d’avoir été mis au placard car il n’est guère apprécié par certains gradés. Et personnellement, j’étais tombé dans le panneau, me disant que c’est bien bête pour lui, il se retrouve Gros-Jean comme devant, comment donc va-t-il finir par se retrouver sur le champ de bataille ?
Mais en fait, tout est prévu et calculé, on l’apprend (en partie) au fil du tome, qui s’achève quand même avec certaines questions en suspens. Quoi qu’il en soit, je ne le cache pas, j’ai eu quelques appréhensions au début. Je trouve que l’entrée en matière manque un peu de percutant, mais surtout, que tout est relativement polissé, un peu dans l’image que l’on peut se faire d’une exploitation de licence. Cependant, à l’image du personnage principal qui finit par prendre goût au travail dans le théâtre, je me suis finalement pris au jeu, notamment grâce aux petites interactions qu’il y a entre lui et le cast quasi-exclusivement féminin qui se déploie autour de lui, renvoyant au jeu vidéo d’origine et à sa partie simulateur de drague (même si ici, rien de romantique pour le moment).
On se retrouve même dans quelque chose de très quotidien, mettant surtout l’accent sur la vie du théâtre, comment le personnage apprend les rudiments de son métier et noue quelques liens avec les personnages féminins, jusqu’à son dernier chapitre où le récit reprend ses droits, avec l’arrivée du conflit et des éléments fantastiques qui lanceront les péripéties à venir.
Ainsi, ce premier tome est vraiment une pure introduction, dans le sens où il prend le temps de poser son cadre, et un ton qui ne sera peut-être pas exactement celui qu’on trouvera tout du long du récit. Difficile de ce fait de vraiment savoir sur quel pied on va danser, mais en l’état, la lecture est vraiment efficace, malgré le début qui m’a donné quelques craintes. La série va devoir cependant tenir son concept, entre déroulement de récit épique et relationnel entre le héros et les jeunes femmes, pour réussir à faire mouche. Si le premier tome s’en sort très bien sur ce point, il faudra voir sur la durée ce qu’il en est. En l’état, on passe un bon moment, et le titre ne me semble pas avoir davantage d’ambition que ça.
Fisrt !
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Bon j’ai réussi à faire une faute sur un seul mot, mais l’idée est là.
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A une lettre près, ça aurait été tendancieux.
Loser !
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Et le mec se permet ensuite de corriger les autres…
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Clairement, honte à lui !
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Je ne connaissais que de nom, j’ai donc été contente de pouvoir découvrir la francise via le manga.
Mais clairement l’introduction reste trop floue pour moi et malgré un côté rétro sympa, il manque quelque chose. Comme tu le dis, c’est un peu trop lisse ^^!
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Oui, je pense que c’est classique dans le cas de ce type d’adaptation. Cependant ici j’ai trouvé ça bien plus soigné que dans bien des adaptations de jeux video en manga. Sûrement aussi le récit qui s’y prête mieux.
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Je prends ton avis de lecteurs ayant eu d’autres titres du genre entre les mains. Etant novice, ça m’a un peu surprise et ça m’a un peu coupé l’envie de poursuivre ^^!
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Ce que je comprends sans souci. Je pense de toute façon que le titre n’a pas vocation non plus à proposer quelque chose qui sorte du lot.
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[…] pas à lire aussi l’avis de : L’Eclaireur Fnac (sur l’ensemble de la franchise), L’Apprenti Otaku, Vous […]
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