Mon avis sur… By The Grace of the Gods T.1&2 de Ranran et Roy

By the Grace of the Gods 1 et 2

Première nouveauté de 2023 de nobi nobi !, By The Grace of the Gods est un isekai adapté à un très large public répondant à des codes classiques du genre, avec un univers de fantasy très codifié, qui propose un début d’aventure extrêmement doux et calme, à même de parler aux enfants qui sont une partie du public visé par le titre. L’occasion de voir de quoi il en retourne avec cette entrée en matière, mais aussi de se questionner sur mon rapport à un genre qui fonctionne très bien avec moi, mais pour lequel j’ai tendance à vite lâcher les séries, malgré leurs qualités.


Un grand merci à nobi nobi ! pour l’envoi de ces deux volumes. Vous trouverez un extrait d’une soixantaine de pages sur le site de l’éditeur via CE LIEN.


L’isekai est en effet un genre particulier, dont je ne suis pas un énorme connaisseur, mais pour lequel j’ai un certain goût, lié à ce que j’ai identifié comme des codes récurrents, quand bien même j’ai le sentiment qu’un peu tout type de récit peut être développé dans le genre isekai quand je vois certains exemples que montrent des spécialistes du genre sur les réseaux. Me concernant, j’ai surement une vision plus restreinte du genre, mais j’ai tendance à l’identifier comme un pourvoyeur de mondes de fantasy codifiés, dans lequel est projeté un personnage qui meurt dans le monde réel, de façon plus ou moins ridicule (on parle du sempiternel « truck-kun » qui percute le héros, et ici, on a mieux, à savoir un personnage qui se tue accidentellement en se fracassant le crâne dans son sommeil après avoir éternué), et à qui on propose une nouvelle vie plus épanouissante, avec une construction fortement influencée par les codes du RPG, avec montée en expérience, acquisition de capacités, etc…

C’est surement de là que vient le goût que j’ai pour les débuts d’aventure isekai, car il faut savoir que je suis non seulement amateur de RPG, mais encore plus amateur de début de RPG. Si j’ai fait pas mal de RPG, surtout japonais, dans ma vie de gamer, je dois avouer que j’ai encore plus fait de début de RPG, que j’ai ensuite lâchement abandonné, quand la lassitude s’est installée. Cela vient d’un plaisir énorme à la découverte à la fois des univers dépeints, mais aussi (et peut-être surtout), des mécaniques de jeu qui accompagnent tout ça. Découvrir la façon dont les développeurs agencent l’inventaire, voir se remplir petit à petit ma liste d’objets et d’équipement, débloquer des capacités, monter en niveau… Tout ceci se fait en général très vite au début des jeux, avant de ralentir. Et c’est le moment où les choses se ralentissent qui, parfois, font que je décroche, s’il n’y a pas le plaisir du récit ou des mécaniques de jeu qui me maintiennent captif.

Or, ces éléments se retrouvent en général dans les isekai que j’ai l’occasion de lire, de la même façon qu’une certaine répétitivité, qui fait que j’ai tendance à lâcher les titres passé le plaisir de la découverte. Tout ça nous amène donc à By The Grace of the Gods aujourd’hui, nouveau représentant du genre qui joue moins la carte de l’action que celles des petites quêtes anodines pour le moment. On suit en effet le jeune Ryoma, ancien salaryman légèrement geek, qui s’est réincarné en enfant plutôt enjoué de vivre sa nouvelle vie dans cet univers de fantasy. Les Dieux lui ont filé des pouvoirs cheatés pour un gosse de son âge, donc il est content et va faire sa petite vie seule dans sa forêt, où il va élever des slimes, jusqu’à enfin rencontrer des gens qui vont lui permettre de renouer contact avec la civilisation.

Cette histoire, partant d’un postulat assez classique, nous vient d’un light novel de Roy (pseudo générique au possible), comme souvent il semblerait avec ce genre de titre. Le manga est quant à lui dessiné par Ranran (pseudo moins générique, mais quand même un peu), prépublié sur le site Gangan Online de Square Enix depuis fin 2017, et comptant déjà 9 tomes parus au Japon. Le titre se paye en plus le luxe d’avoir une adaptation animée depuis 2020, avec une nouvelle saison prévue pour cette année. Cela permet de découvrir l’histoire sous le format que l’on veut, sachant que le manga a toujours ma préférence dans ce genre de cas.

Tout ceci étant dit, qu’est-ce qui permet au titre d’accrocher ? D’une part, son côté très doux et « chill » comme on dit me plait bien. Le titre n’est pas orienté vers l’action (tout du moins pour l’instant), mais plus vers le fait d’accomplir des petites actions quotidiennes, notre héros se chargeant surtout de tâches ménagères une fois rejoint une guilde en ville. Le titre semblant ainsi se démarquer par deux aspects. D’une part le fait d’avoir un adulte réincarné en enfant (ce qui, j’imagine, ne doit pas être si original), qui est vraiment traité dans l’écriture, où le personnage a des réflexions et des aptitudes très adultes pour son âge, donnant aux adultes qu’il rencontre le sentiment qu’il a vécu des choses très dures le forçant à grandir plus vite. Si cela crée un décalage comique la plupart du temps, cela permet aussi de questionner la question de l’évolution psychologique des enfants en filigrane, bien que ça reste plutôt de l’ordre du détail pour le moment.

Et l’autre élément intéressant, qui semble bien plus central dès le second tome, vient de l’emphase mise sur le contexte urbain, et sur le parallèle avec notre monde. On met notamment en avant le fait que les municipalités ne prennent plus en charge elles-même certaines tâches, délégant à des prestataires extérieures lesdites tâches (genre l’entretien des latrines (Ringer)), quelque chose que l’on constate dans la fonction publique dans la vraie vie (notre vraie vie à nous, pas la vraie vie du monde réel du héros, qui est aussi un monde fictionnel, même si réel pour lui, mais pas pour nous de par le fait, vous comprenez ?). Cela met finalement des éléments très terre à terre au centre du récit, et lui donnent pour le moment tout son sel. D’autant plus que le second tome s’achève sur un cliffhanger, également très terre à terre, mais qui crée un nœud de tension dramatique bienvenu (comprenez par là que ça ne vient pas d’une guerre, d’une grosse bête qui détruit tout ou autre élément du genre, mais quelque chose de malgré tout potentiellement dramatique).

Ainsi, le classicisme du titre passe plutôt bien, du fait de petites idées sympathiques qui permettent d’accrocher davantage le lectorat, et par une ambiance reposante et des codes simples exploités avec talent. De ce fait, je suis très facilement rentré dans ces deux premiers tomes, mais le challenge va maintenant être de me faire rester dans l’histoire. Ce sera à voir sur la durée ma foi !

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8 commentaires

  1. Je suis encore bloquée à la façon dont meurt le héros 😆😅 c’est pas glorieux tout ça ! Enfin l’isekai ça ne m’attire pas du tout donc je ne l’aurais pas lu malgré ses qualités, c’était juste pour le plaisir d’écrire quelque chose 🤷

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    • Je pense que c’est une façon de nous rappeler qu’on est bien fragiles en tant qu’être humains, et qu’on peut par exemple crever d’une rupture d’anévrisme à n’importe quel moment ! C’est fou quand on y pense !

      Plus sérieusement, l’isekai c’est vraiment un genre chelou, perso, non seulement j’accroche aussi rapidement que je me lasse en général, comme je l’ai dit. Mais en plus, j’ai vraiment du mal avec le concept de réincarnation dans un autre monde, je trouve que ça donne le sentiment que ce monde fictionnel est moins « important » que si c’était d’emblée le seul et unique monde diégétique. Je sais pas si c’est clair.

      Aimé par 1 personne

      • C’est vrai aussi 🤷

        Et si si c’est très clair ! Je partage ce sentiment. Et ta lassitude rapide les quelques fois que je m’y suis essayée, même quand c’était vachement bien au départ. Y’a des genres qui ne sont juste pas faits pour nous 🤷 ou alors en anime ça passerait peut être mieux, faut voir.

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      • En général quand j’accroche pas en manga, c’est encore pire en anime.
        Les animes en général, je crois que c’est pas trop ma came, même s’il y en a que j’aime beaucoup.
        Je crois que ça tient au rythme qui me semble toujours lent par rapport aux mangas.

        Aimé par 1 personne

  2. Je pense que ça doit exister un classement des morts les plus nul dans les récits Isekai. Outre le passage de truck-kun, on vois de plus en plus des complétements débile juste la pour que le personnage meurt.
    Pour répondre à ta question sur la popularité du genre, ça viens en partie du fait que le personnage quitte un monde ou souvent il ne se sens pas à sa place pour arriver dans une monde plus libre ou il peu faire ce qui lui plait (souvent dans une monde médiévale avec de la magie). Après beaucoup aime aussi le fait d’avoir un personnage réincarner surpuissant. Même si je ne comprend pas cette attrait qu’on peu avoir pour quelqu’un qui réussi tout sans difficulté. À la limite juste pour voir la tête des personnages qui découvre sa puissance hors-norme (ref « it’s over 9000 »)
    Sinon l’œuvre en elle même, ça ma tout l’air d’être encore un isekai qui ne sortira pas du lot longtemps et qui va prendre des années à réellement se finir.
    Sinon pour le nom de l’auteur, malgré qu’il sois générique, on apprécie à la référence à Roy de la sage des street fighter

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    • Je ne savais même pas qu’il y avait un Roy dans Street Fighter, j’ai même l’impression que c’est une blague que je n’ai pas compris 🤔

      Moi j’ai pensé à Roy de Fire Emblem ou Roy Mustang dans le fameux manga pas ouf.

      Sinon, je pense en effet que cet isekai est très classique, à la limite le côté Chill lui donne un peu d’originalité, même si j’imagine que ça doit se trouver aussi de temps en temps des isekai du genre.

      Le classement des morts débiles, ce serait vraiment une bonne idée !

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