
Petite curiosité que ce Omega 6, premier manga en un seul volume d’un ancien character designer de chez Nintendo, publié en exclusivité par Omake Manga et bénéficiant à la fois d’une édition standard et d’un collector en couleurs luxueux. Un titre qu’on n’attendait pas et qui dénote un peu, pour le meilleur, par son côté pulp et foutraque, sans fioriture et généreux.
Avant d’aborder le manga en lui-même, revenons donc sur ce qui en fait la singularité. Bien ancré dans l’identité éditoriale de Omake, maison d’édition qui publie avant tout des ouvrages sur le jeu vidéo et la culture japonaise, Omega 6 est comme je l’ai dit le premier titre d’un character designer. Takaya Imamura a en effet travaillé pendant des années chez Nintendo, au character design de personnages de séries telles que F-Zero et Star Fox, dont on sent clairement la parenté avec Omega 6, mais aussi Zelda Majora’s Mask, un épisode artistiquement très original et abouti… mais surtout, cela permet d’apprendre après vérification que Imamura est le créateur de Tingle, fameux personnage de Zelda qui dénote furieusement, étant malaisant à souhait jusque dans sa caractérisation d’origine (un homme de 40 ans qui aime jouer avec les enfants…). Un personnage haut en couleurs qui semble finalement préfigurer un peu du ton du manga de Imamura.
Quoi qu’il en soit, l’auteur a expliqué qu’il etait en contact avec Florent Gorges depuis es années Nintendo (Florent Gorges étant le créateur de Omake, et un des spécialistes français de la firme nipponne), et qu’au cours d’échanges sur ses envies suite à son départ la question d’un manga est arrivée sur le tapis. C’est ainsi que Omake s’est d’emblée positionné pour publier le titre (voir interview de l’auteur sur Manga-News pour plus de details). L’éditeur a d’ailleurs fait les choses bien puisqu’en plus de l’édition au format manga poche classique de belle facture, il a concocté un collector en couleurs et grand format dans un coffret proposant divers bonus (voir sur le site de l’éditeur). Un parcours qui fait le lien entre le monde du jeu vidéo et celui du manga, pour nous proposer un récit finalement ancré dans le style de son auteur, avec des character designs très reconnaissables et une volonté de ne pas s’embarrasser d’un récit complexe, mettant plutôt l’accent sur l’action et le rythme.
Pour ce qui est de l’intrigue, elle est donc on ne peut plus simple, quand bien même elle ménage quelques surprises bienvenues :
Après des mois de cryogénisation dans leur vaisseau spatial, Thunder et Kyla sont enfin réveillés. Ils sont chasseurs de primes et la cible après laquelle ils couraient vient enfin d’être localisée sur une planète lambda. Mais alors qu’ils pensaient ne faire qu’une bouchée de lui, leur adversaire Petrogaze s’avère bien plus coriace que prévu…
L’auteur nous lance d’emblée dans le cœur de l’action, pour ne jamais laisser l’intensité retomber, chaque péripétie en amenant une autre, avec quelques rares moments d’exposition pour qu’on ne soit pas totalement perdus. Il n’y a au final pas grand chose à dire sur l’intrigue, qui se résume presque à une chasse à la prime, avec plusieurs personnages qui s’ajoutent à la fête. Tout semble prétexte à enchaîner les moments d’action avec ce seul liant ténu. Et ça fonctionne ma foi fort bien ainsi. Certains tropes assez classiques sont réutilisés de façon décalée, rendant le récit très drôle et quasi parodique. Au même titre que ses dialogues parfois un peu grossiers et toujours enlevés, qui accentuent le ton léger de l’ensemble, pour le meilleur. Par ailleurs, la traduction de Florent Gorges est d’excellente qualité, comme toujours avec ce traducteur, qui connaît très bien Nintendo et peut retranscrire parfaitement les références dans les dialogues.

Mais c’est surtout un titre visuel, logique me direz-vous de la part d’un character designer. Et sur ce point, c’est un régal ! L’auteur choisit un style résolument kitsch, qui à mes yeux confère une vraie patte et un vrai ton à l’ensemble. L’ambiance, à mi-chemin entre le récit pulp et les travaux de Imamura chez Nintendo (on pense énormément à F-Zero et à Star Fox) fonctionne du tonnerre et appuie vraiment l’ambiance légère du titre.
En résulte donc une lecture qui n’a d’autre prétention que de nous faire vivre une belle aventure qui va à 100 à l’heure, et qui remplit parfaitement cet objectif. On en ressort même avec l’envie de suivre un peu plus longtemps cette équipe de héros haute en couleurs, et ça tombe plutôt bien, car il semblerait qu’une suite soit dans les projets du mangaka. On suivra ça avec très grand plaisir.
Omake, toujours le chic pour nous surprendre avec leur manga qui sortent de l’ordinaire qui s’avère être une bonne surprise.
Par contre, moi qui fait un récap des sorties collectors chaque mois sur un serveur discord, je suis totalement passé à côté de cette édition xD
Le manga à un style graphique très comics par contre, même dans le placement des cases.
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Ouais, je trouve aussi pour le côté Comics, ça saute pas mal aux yeux. Mais quand on connaît Starfox et F-Zero, on sent aussi la parenté.
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J’ai les jeux sur 3DS justement (Starfox et F-Zero) mais pas encore commencer à y jouer (je crois que c’était les tient en plus).
Pour le discord je m’en doute (je savais même pas que tu avais un compte)
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Ah ouais, le Starfox etait à moi ! Prends en grand soin mon brave !
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Et j’ai pas ton discord gros !
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