Mon avis sur… MMA – Mixed Martial Artists T.2 de Hiroki Endo

MMA Endo tome 2

Hiroki Endo a réussi avec la seule série Eden à s’imposer comme un auteur qui compte à mes yeux, un artiste d’une grande acuité sur le monde qui l’entoure, qui a beaucoup de choses à dire et qui propose des récits riches en pistes interprétatives, à même de dépasser le cadre de la seule lecture pour nous accompagner et nous marquer durablement. Et alors que la réédition de Eden s’est achevée chez Panini, en même temps que celle des histoires courtes de l’auteur, je n’avais qu’une envie, poursuivre la découverte de l’œuvre de cet artiste singulier. Si la lecture de Soft Metal Vampire, édité par Casterman, est prévue, la parution de MMA – Mixes Martial Artists chez Pika permet d’explorer un peu plus sa bibliographie, et d’y retrouver certaines récurrences qui font plaisir à voir.


Un grand merci à Pika pour l’envoi de ce tome.


Mon avis sur le Tome 1


Alors que le premier tome mettait en place une opposition entre Meguru, le personnage principal de l’histoire, jovial et profitant de sa vie de lycéen, et Takashi, un ancien ami qu’il n’avait pas vu depuis des années, au cadre de vie bien plus sombre et chaotique. Le parcours des deux en parallèle dans le monde du MMA me semblait une piste narrative très intéressante, mais il était difficile de se projeter sur la base du seul premier tome. Ce second volume arrive donc à point nommé pour apporter un éclairage sur le projet narratif de l’auteur.

MariaEn effet, Endo introduit deux personnages féminins dans l’entourage de Meguru. D’un côté, Maria est chargée d’entraîner tout ce petit monde, et de l’autre, Maki Kamiya, lycéenne comme Meguru, intègre le club en tant que kickboxer. L’introduction de ces deux nouveaux personnages est déjà un élément fondamental du récit puisqu’elles apportent énormément de fraîcheur en terme d’ambiance. Leur présence permet de créer des situations très amusantes et légères, qui contribuent encore plus au contraste entre le cadre de vie de Meguru et Takashi, quasiment absent de ce volume.

Et c’est de là que vient pour moi la principale similitude entre cette série et Eden. Les deux se déroulent dans un cadre très différent, mais partagent cette volonté de l’auteur de proposer de vrais moments de vie pour donner du corps au récit et aux personnages, ce qui est pour moi une des grandes forces de Endo. Il gérait déjà dans Eden à merveille le réseau relationnel des personnages, en particulier dans les histoires d’amour de Elijah, le personnage principal de l’histoire. Ici, s’il est encore trop tôt pour anticiper une éventuelle romance, le fait est que la présence de Maki apporte déjà beaucoup à Meguru et surtout à nous, lecteurs et lectrices, qui pouvons profiter de situations savoureuses, mises en scène avec efficacité sans trop appuyer le trait.

Cela contribue à brosser des portraits réalistes de personnages, dans lesquels on se projette très facilement. Ainsi, le cadre de vie global des différents protagonistes a autant d’importance que la pratique sportive, les deux éléments étant intrinsèquement liés. Si j’insiste sur cet aspect, c’est parce que c’est un élément qui contribue à donner énormément de vie au récit et aux personnages, les rendant vraiment crédibles, les faisant dépasser le cadre des seuls enjeux de l’intrigue.

Maria et Maki

Et c’est vraiment grâce à cela que Endo arrive à me cueillir et m’investir totalement dans ce qu’il raconte, plus encore que par sa mise en scène du sport, quand bien même je la trouve très réussie. L’auteur ne fait aucun effet de manche, en témoigne son découpage ultra sobre, sans fioriture dans la disposition des cases. Il recherche l’efficacité dans la décomposition des mouvements, et ça me convient tout à fait. Ne connaissant rien au MMA ni aux autres disciplines évoquées, j’aime autant que les choses soient montrées de la façon la plus efficace possible. En résulte des affrontements qui n’ont clairement pas l’impact de ce qu’on trouve dans certaines séries, mais qui gagnent en lisibilité et en efficacité narrative. J’attends quand même de voir Endo aller plus loin dans la mise en scène, car je carresse le rêve qu’il me retourne de la même façon qu’il l’a fait dans certaines séquences de violence de Eden.

Quoi qu’il en soit, c’est avant tout l’approche sensible, authentique et réaliste des personnages et de leurs interactions qui prime pour moi, et qui me réjouissent le plus dans ce second tome. De ce fait, je suis d’ores et déjà conquis par ma lecture et espère que la suite de la série (qui fera quand même 19 tomes) continuera dans cette direction, pour proposer des parcours de personnages édifiants. C’est, au fond, ce qui m’intéresse le plus dans le manga sportif, et dans les mangas de Endo.

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