Mon avis sur… Frieren T.5 de Kanehito Yamada et Tsukasa Abe

Alors que le cinquième volume de Frieren est le premier à avoir droit à une édition collector, signe d’une série en laquelle Ki-oon croit (autre signe, la parution le mois prochain d’un coffret des trois premiers tomes, qui devrait se retrouver sous plusieurs sapins), force est de constater que c’est ici que le premier signe de faiblesse de la série se présente pour moi. Non pas que ce nouveau volume soit un plantage, mais il se trouve que les péripéties mises en scène m’ont moins intéressé qu’à l’accoutumée, et on sent un côté « rythme de croisière tranquille », y compris dans les thématiques abordées, qui font que j’étais moins dedans. En l’état, je ne suis pas inquiet, mais il faudra voir si le prochain tome, prévu pour janvier 2023 arrive à relancer la machine.

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Un grand merci à Ki-oon pour l’envoi de ce volume.

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Avec un concept de fantasy se déroulant après la défaite du grand méchant, et donc un titre ouvertement tourné vers le quotidien plutôt qu’une grande quête, il y a forcément le risque de tomber dans une certaine monotonie si les auteurs ne parviennent pas à poser des enjeux intéressants. Pas forcément quelque chose de gros et imposant, mais simplement des petites choses qui attirent l’attention et donnent envie d’en voir plus. Si jusqu’à présent, le duo de mangaka s’en était fort bien sorti, renouvelant toujours l’attrait de la série, qui ne faisait que monter en qualité pour moi, le fait est que j’ai eu plus de mal avec ce cinquième tome.

Premier volume de la série que je trouve un peu faible, notamment car il investit un trope assez classique du manga d’aventure, l’examen avec des épreuves. Ici, on suit la première d’entre elles, où nos héros sont répartis dans différents groupes, devant trouver un oiseau magique particulier pour se qualifier. Les coups bas sont évidemment de mise, ainsi que les stratégies ou au contraire les affrontements directs pour se qualifier.

Tout l’intérêt de l’épreuve réside au final dans la présentation de nouveaux personnages (qu’on imagine suivre uniquement le temps de ce fameux examen, dont l’enjeu est l’acquisition d’un sort puissant, donc une forme de quête de connaissance), notamment un vieux mage très bien croqué et porteur de thématiques fortes, en lien avec la question du rapport au temps qui est au cœur de la série depuis le début. D’autres personnages posent la question de la quête de puissance et des moyens à mettre en œuvre pour y arriver, ou quelques autres éléments assez subtils.

Ainsi, ce volume est encore chargé en terme narratif, apportant des réflexions intéressantes en lien avec ce que la série aborde depuis le début, ce qui est clairement un point très positif. De même, l’ambiance est toujours très bien travaillée, que ce soit dans l’alternance entre action et moments posés, où dans les pointes d’humour toujours bien dosées. De même, c’est toujours dans les petits gestes quotidiens et le regard de Frieren dessus qu’on peut le mieux se projeter émotionnellement. L’elfe s’imposant encore et toujours comme la très grosse qualité du titre, son statut d’être extrêmement vieux mais toujours en apprentissage de la vie et du monde qui l’entoure étant parfaitement traité.

De ce fait, qu’est-ce qui pêche dans ce tome ? Je pense que c’est l’épreuve en elle-même qui ne m’a pas passionné, et comme elle occupe la quasi-totalité du volume, cela rend la lecture moins fluide et agréable que sur les précédents tomes. Cela ne veut pas pour autant dire qu’elle est mauvaise en soi, mais simplement que ce passage de l’histoire m’a moins parlé. La fin du tome ouvrant vers la seconde épreuve, j’espère qu’elle arrivera à se montrer plus passionnante à mes yeux, car en l’état, je reste convaincu par la série et son concept, toujours très bien tenu, et le MacGuffin de cet examen m’intrigue suffisamment pour me rendre impatient d’en lire davantage. Affaire à suivre donc.

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