Mon avis sur… adabana T.2&3 de Non

Le premier tome d’adabana avait été une excellente surprise, présentant un thriller à l’ambiance et l’esthétique travaillée, dont le cœur narratif est porteur de vraies réflexions thématiques. Certes, le titre n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains, la violence physique et psychologique étant vraiment élevée. Mais c’est aussi pour ça que le titre est remarquable. Si j’avais certaines réserves et que je préférais rester prudent tant que je n’avais pas le fin mot de l’histoire, c’est désormais acté pour moi : adabana est une très bonne série courte, qui invite à la réflexion et qui est maitrisée du début à la fin. Sans devenir un incontournable à mes yeux, j’ai vraiment apprécié ma lecture.

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Mon avis sur le tome précédent.

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Retour six mois avant les disparitions tragiques de Mako Igarashi et de son oncle, et les aveux de Mizuki Aikawa qui s’en sont ensuivis. Mako fait la rencontre de Yûki Akatsuki, dont elle tombe rapidement amoureuse. En parallèle, elle renoue des liens d’amitié forts avec Mizuki, son amie d’enfance. Comment expliquer le décès de Mako, alors qu’elle semblait enfin épanouie ? Le voile se lève peu à peu sur la vérité, avec le récit des événements du point de vue de Mako, la victime.

Les tomes 2 et 3 donnent un éclairage sur les événements et le meurtre de Mako, via le récit à la première personne des événements du point de vue de Mizuki. Nous allons donc apprendre la vérité crue sur la vie de Mako, sur sa mort ainsi que la nature de la relation qu’elle a avec Mizuki, sa meilleure amie, mais aussi Akatsuki, son petit ami particulièrement inquiétant.

C’est de ce dernier personnage que je parlais quand je disais que son écriture était carricaturale et m’inquiétait quant à la suite du récit. Fort heureusement, dans la suite de l’histoire, cet aspect est largement atténué, présentant surtout le personnage comme une figure de pervers narcissique vraiment glaçant, contribuant à la réflexion thématique de l’œuvre. Car il est clair que le but de la série est de questionner les violences faites aux jeunes filles, et l’exploitation de leurs corps via la pornographie notamment (oui, je l’avais précisé, c’est une thématique extrêmement lourde).

Et je salue le fait d’aborder de front ce genre de sujet très important, d’autant plus qu’ici, l’autrice me semble avoir fait les choses avec sérieux, ne sombrant pas dans le racolage ni dans le discours trop facile. Si on sent malgré tout une certaine retenue, surement du fait de la lourdeur du sujet, j’ai trouvé qu’elle évitait les pièges que ce genre de récit et de thématique aurait pu poser. Elle met en exergue les carences de la justice et la façon dont la jeunesse n’est pas assez protégée, et c’est déjà un très bon point.

Et, également, elle arrive à rendre son récit toujours oppressant et percutant, ménageant très bien ses effets de mise en scène. Ainsi, en allant droit au but et en ne perdant jamais son cap narratif, Non arrive à conserver l’intérêt jusqu’au bout, dans une construction simple mais efficace qui évite de tourner en rond ou d’offrir une résolution décevante comme c’est trop souvent le cas avec le genre.

En résulte donc une lecture à la fois efficace en tant que pur thriller, mais aussi et surtout réhaussée par les thématiques qu’elle aborde et le sérieux avec lequel elles sont abordées. On pourra toujours se dire qu’il aurait été possible de proposer davantage, quelque chose d’encore plus profond, décryptant davantage les systèmes qui permettent ce genre de drame, mais en l’état, l’amorce de réflexion proposée est déjà vraiment intéressante. Sur un sujet difficile et casse gueule, Non a réussi à s’en sortir avec les honneurs.