Mon avis sur… La Danse du Soleil et de la Lune T.3 de Daruma Matsuura

La Danse du soleil et de la Lune

J’ai découvert Daruma Matsuura avec La Danse du Soleil et de la Lune, n’ayant pas lu Kasane – la voleuse de visages auparavant. Cela a contribué à rendre l’impact de cette découverte encore plus fort, notamment du fait d’une esthétique inédite pour moi, particulièrement virtuose, au service d’un récit et d’un développement de personnages d’une grande qualité. Après 3 tomes, il est d’ores et déjà évident pour moi que la série a ce quelque chose en plus, qui la rend remarquable et potentiellement marquante. Si il est difficile de savoir à partir de quel moment on peut dire qu’on est face à un chef d’œuvre, le fait est que par trois fois, la série s’est déjà affirmée comme un des plus beaux moments de lecture de l’année pour moi. Tentons donc, une fois de plus, de vous faire comprendre en quoi cette série est si magnifique à mes yeux.


Un grand merci à Ki-oon pour l’envoi de ce volume.


Mon avis sur les tomes précédents : Tome 1Tome 2


Je l’ai dit en introduction et dans mes précédents articles, dès le premier contact avec La Danse du Soleil et de la Lune, j’ai été happé par cette histoire. Cela est passé d’une part par l’esthétique somptueuse de Daruma Matsuura, mais aussi par l’écriture globale du titre, qui rend plusieurs points particulièrement saillants. Déjà, le personnage principal de Konosuke touche d’emblée par son histoire tragique, lui qui souhaitait devenir samouraï mais n’a jamais pu réaliser ce rêve du fait d’une capacité étonnante (il repousse les métaux, et ne peut de ce fait pas toucher de lame). On le rencontre alors qu’il a renoncé à la vie, et reprendra goût à celle-ci suite à la rencontre avec celle qui deviendra sa femme, Tsuki, personnage énigmatique mais également de toute beauté.

En peu de pages, Daruma Matsuura arrive à donner énormément de corps à la relation des deux personnages, et met parfaitement en exergue comment cet amour transforme Konosuke, dans une véritable leçon de storytelling. Et, dès la fin du premier volume, l’aspect fantastique et folklorique prend le dessus, donnant un tout autre souffle au manga.

Le second volume, quant à lui, introduit Aki, la prêtresse itinérante aveugle qui a la capacité de voir le futur, notamment celui de Konosuke, qui semble tragique. Une mise en perspective du ton potentiel du récit qui met une épée de Damoclès au-dessus de la tête du héros, tout en créant pour le lectorat une attente, un mystère, qui tient encore plus en haleine (bien que ce n’était pas vraiment utile, tant le récit est parfaitement écrit).

Ce qui nous amène au troisième tome dont il est question ici. Un volume moins chargé narrativement, mais pas moins maitrisé pour autant. Il se focalise sur un affrontement avec une femme détenant également un pouvoir fantastique, contrôlant les insectes. Si on a déjà eu l’occasion de voir brièvement ce que donne la mangaka dans le registre de l’action, ce volume met bien plus l’emphase sur cet aspect, permettant de constater un talent en découpage insolent, au service d’une approche sensible de l’action. Que ce soit dans un long flashback dédié à l’antagoniste, ou dans le travail sur le point de vue de Konosuke ou Aki durant la confrontation, Daruma Matsuura met particulièrement bien en avant ce qui se joue au niveau émotionnel dans cette joute.

Le tout avec une clôture de tome qui pose énormément de questions, à la fois en terme d’évolution scénaristique possible de l’histoire, que de point de vue et de traitement de l’autrice concernant l’aspect méta discursif potentiel. Difficile d’en dire plus sans dévoiler de quoi il en retourne, mais on peut préciser que la dernière double page met vraiment en appétit concernant le prochain volume, tant elle est riche en potentiels narratifs.

En résulte donc un volume certes moins chargé d’un point de vue narratif, mais qui profite de cet aspect pour déployer toujours plus sa virtuosité esthétique, au service d’une construction de personnage exemplaire et d’une ambiance sensible. Il est parfois difficile de mettre des mots pour retranscrire l’impact d’une lecture, quand elle est d’une grande qualité, et c’est le cas ici pour moi. J’aurais bien du mal à rendre justice à la force de ces trois premiers tomes, si ce n’est en rappelant une fois de plus qu’ils figurent parmi mes lectures les plus marquantes de l’année, voire plus encore.

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5 commentaires

  1. La saga fait aussi partie de mes coups de cœur de l’année. A chaque tome, j’ai l’impression que l’autrice nous sert un superbe portrait d’un ou une pauvre bougre issu du folklore passé japonais et ça fait mouche. L’ambiance tragédie à l’ancienne + Japon d’autrefois, fonctionne à fond sur moi ❤️

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