Mon avis sur… Beast Complex T.2 de Paru Itagaki

Je ne suis pas sur qu’on mesure encore bien la chance qu’on a d’avoir une autrice de la trempe de Paru Itagaki. Sur ce point, on peut féliciter et remercier Ki-oon pour avoir osé le pari de Beastars, véritable chef d’œuvre qui nous a permit de découvrir un si grand talent. En attendant que Ki-oon publie les autres titres de la mangaka (on l’espère en tout cas), nous pouvons continuer à avoir notre dose avec Beast Complex, une série d’histoires courtes qui étoffe l’œuvre principale.

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Un grand merci à Ki-oon pour l’envoi de ce volume.

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Mon avis sur le premier tome.

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Petit rappel, avant Beastars, Paru Itagaki avait écrit quelques histoires courtes mettant en place les bases de son univers, dans lequel la société composée d’animaux anthropomorphes est divisée en carnis et herbis. Des histoires sous formes de fables qui permettent de développer un monde ainsi que tout un tas de thématiques. Ce second volume, tout comme le premier, nous propose donc six histoires, essentiellement basées sur la rencontre et la friction entre deux individus, bien souvent d’espèces différentes.

Sans rentrer dans le détail de chaque histoire, on y retrouve le talent de l’autrice pour croquer des personnages et questionner dans le même temps notre société. Mais surtout, on y retrouve sa virtuosité esthétique qui est ici à son meilleur, notamment dans l’histoire du paon et du porc, d’une beauté absolument saisissante. Car si les premières histoires courtes ont été publiées avant Beastars et témoignent d’un style visuel balbutiant, on arrive dans ce second recueil à des histoires publiées durant voire après la parution de la série principale.

J’en veux pour preuve la dernière histoire du recueil, centrée sur Legoshi et Haru, nous proposant de retrouver le couple principal de Beastars quelques temps après la fin de la série, pour une scène très forte à la fois narrativement et symboliquement, qui permet d’apprécier pleinement le chemin parcouru par les deux depuis le début de la série (à plus forte raison que leur première rencontre mouvementée est au cœur de cette histoire). Un élément qui devrait satisfaire les gens qui ont été frustrés par la fin de la série principale, parfois jugée trop abrupte.

Mais au-delà de ces retrouvailles qui font forcément plaisir du fait de l’affect que l’on a pour les personnages, et qui justifie également le délai entre la parution du premier et de ce second volume de Beast Complex (cela aurait été un gros spoil de le publier avant la fin de Beastars), on retrouve dans chaque histoire ce mélange de profondeur émotionnelle et de richesse thématique qui fait, selon moi, toute l’identité de la mangaka.

Par le jeu d’opposition ou de complémentarité entre les personnages dépeints, ou par le travail sur un individu en particulier (je pense par exemple au shiba mannequin), Paru Itagaki offre de nouveaux supports de projection et de réflexion au lectorat, confirmant que l’univers qu’elle a créé recèle au final un potentiel narratif aussi infini que celui de notre monde réel, dans lequel il y a toujours des choses à discuter ou questionner.

Ainsi, on comprend aisément que Paru Itagaki ait envie de revenir de temps en temps vers cet univers, d’autant plus qu’il rencontre un certain succès (il a été annoncé que les 22 volumes de Beastars ont dépassé les 10 millions de copies imprimées, sans parler de tous les prix glanés). Si le troisième tome, annoncé comme le dernier, est à paraitre en novembre, il me semble qu’elle continue de publier au gré de ses envie des histoires dans cet univers, ce qui laisse à penser qu’on ne serait pas à l’abri d’un quatrième volume. 

Quoi qu’il en soit et compte tenu de l’importance de cette jeune autrice dans le paysage du manga actuel, il est évident pour moi que Beast Complex est un indispensable, au même titre que Beastars, pour en prolonger la réflexion et donner encore plus de profondeur à cet univers. Et si j’attends avec impatience le troisième et dernier volume, je suis encore plus impatient d’avoir des nouvelles des publications de Ki-oon pour 2023, en espérant y retrouver du Paru Itagaki, car je ne peux pas envisager que l’éditeur laisser filer un tel talent.

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