Après deux premiers tomes au charme indéniable, j’avais hâte de lire le troisième volume de Komi cherche ses mots, afin de voir s’il confirmait cette excellente lancée. C’est désormais chose faite, et il est clair que je vais avoir plaisir à continuer cette très belle série, portée par des personnages hauts en couleurs à l’humour qui fait souvent mouche, et rehaussée d’un petit quelque chose qui sait me toucher.
Un grand merci à Pika pour l’envoi de ce volume.
Mon avis sur les deux premiers tomes
Petit rappel des faits : nous suivons dans cette série le duo Komi/Tadano, la première étant une élève ultra populaire notamment du fait de son charme indéniable, mais souffrant d’anxiété sociale, alors que le second, très ouvert et bienveillant, lui a proposé son aide pour se faire cent amis, sachant qu’il est le premier d’entre eux. Au-delà de cette quête qui fait office de fil rouge, on suit surtout les deux personnages ainsi que tout une petite bande de camarades qui se forme autour d’eux dans leur quotidien.
La série ne manque pas d’humour, qui passe à la fois par les situations que vit Komi du fait de son anxiété qui crée quelques quiproquos, mais aussi et surtout par un côté volontairement archétypal dans la caractérisation des différents personnages, les jeux de mots dans les noms traduits par Kevin Stocker donnant clairement le ton concernant chacun d’entre eux.
Ainsi, le récit est toujours structuré en chapitres courts, excédant rarement la dizaine de pages, propices à la mise en scène de petites scénettes tantôt humoristiques, tantôt mignonnes, tantôt émotionnelles, voire un mélange des trois. On y retrouve des passages obligés des récits school life, avec la volonté affichée de s’approprier certains clichés du genre. Sur ce point, le personnage de Najimi est clairement celui qui s’amuse à forcer les choses pour mettre en place ces situation. De cet aspect découle pour moi tout ce qui fait le sel de la série pour le moment, l’auteur cherchant explicitement à renvoyer à une image stéréotypée du genre school life, mais qui est précisément la raison pour laquelle on va vers le genre en question.
On y trouve ici quelques passages obligés, comme une séquence à la piscine où les garçons en profitent pour se rincer l’œil, ou encore les fameuses festivités nocturnes avec kimono de rigueur pour jouer et manger aux différents stands. Des éléments vus et revus, mais qui fonctionnent toujours parfaitement, d’autant plus qu’ici, l’auteur a confiance en l’identité forte que Komi confère à son récit.
Car la question de l’anxiété sociale, bien qu’un peu en sourdine, est toujours là et nous est rappelée par petites touches. De plus, le mangaka s’autorise ça et là quelques scènes très bien senties en lien avec cette thématique. Je pense notamment à un moment très touchant entre Komi et son père, jouant sur les non-dits et qui fonctionne très bien… À plus forte raison quand la personne qui lit le manga est elle-même parent, évidemment (on ne se refait pas, que voulez-vous ?).
Ainsi, c’est encore une fois un petit moment de douceur que l’on vit en compagnie de Komi, que ce soit via des gags très bien senti qui arrivent toujours à faire sourire, ou de par la bonne ambiance générale qui règne. On ressent toute la bienveillance qui est au cœur du titre, avec en prime quelques touches plus émotionnelles ça et là qui terminent de rendre la lecture tout à fait attachante. Une des très belles séries de 2022, sans le moindre doute.