
Toujours en quête de séries jeunesses mignonnes et de qualité, le nouveau titre de l’auteur de Quand Takagi me taquine, toujours chez nobi nobi ! (que je remercie pour l’envoi) me faisait clairement de l’œil. J’espérais retrouver le charme de la première, avec cette façon toute simple et douce d’aborder les premiers émois amoureux. Et on est clairement dans la même veine ici, avec ce premier tome de À quoi tu joues, Ayumu ?!, dont le charme opère d’emblée.
Resituons la série et son auteur
Comme je l’ai dit en introduction, Soichiro Yamamoto n’est pas un inconnu chez nous puisque sa série Quand Takagi me taquine est éditée chez nobi nobi ! avec un certain succès. Ce titre humoristique centré sur les premiers émois amoureux d’un jeune collégien avec une camarade qui se plaît à l’embêter (à la limite du harcèlement parfois) ne manque pas de charme et a un ton qui peut parler à un large public (pour avoir la série au travail les enfants dès 7 ans se l’arrachent). En parallèle, l’auteur a donc débuté en 2019 À quoi tu joues, Ayumu ?!, prépublié dans le Weekly Shonen Magazine de Kodansha.
Une nouvelle série qui est dans la droite lignée de la précédente, se centrant sur deux personnages collégiens, un garçon et une fille, qui semblent avoir des sentiments réciproques l’un pour l’autre, mais qui n’osent pas se l’avouer, à cet âge où il est compliqué d’exprimer ce que l’on ressent. Et de la même façon que dans Quand Takagi me taquine, tout est raconté dans des chapitres courts (environ 10 pages), toujours autoconclusifs, permettant de faire avancer par toutes petites touches les relations entre les personnages. Une structure répétitive comme dans beaucoup de séries jeunesse à succès, rendue digeste par le charme global qui s’en dégage et la qualité dans l’écriture de la relation entre les deux protagonistes.
Mais du coup, qu’est-ce que cette nouvelle série apporte ?
Si on reste globalement dans une formule similaire, À quoi tu joues, Ayumu ?! se distingue de l’autre série phare de Yamamoto par quelques aspects. En premier lieu, il n’y a pas cet aspect qui s’apparente à une forme de harcèlement, puisque les rapports entre les deux personnages sont surtout drivés par le fait que Ayumu est amoureux de sa camarade Urushi Yaotome, seule membre du club de Shogi du collège, et que le jeune garçon a décidé de faire sa déclaration uniquement s’il arrive à la battre dans cette discipline.

Ce qui ne l’empêche pas d’être très gentil avec elle, lui faisant notamment des compliments très régulièrement avec un air détaché qui tranche avec la force de ses sentiments. De là découle l’humour de la série, basé en partie sur le fait que Urushi ne sait pas si elle surinterprète ou non les actions de son camarade. Ainsi, le ton général est à la fois amusant et charmant, du fait de l’incompréhension de la jeune fille, et de la façon dont ils se prennent la tête d’un point de vue sentimental. De ce fait, si les situations ne prêtent pas à l’hilarité à mes yeux, elles ont toujours ce petit quelque chose qui les rend toujours très agréables à suivre, avec la perspective d’une évolution dans la relation entre les deux (tout en restant prude, on parle quand même de jeunes collégiens).
Enfin, le shogi peut potentiellement apporter un petit quelque chose en plus à la série, même si actuellement, c’est plus un élément de fond qu’un réel enjeu narratif. À voir comment cela évoluera par la suite, mais si cet élément prend de l’importance, cela pourrait nourrir le récit. Par exemple, Urushi souhaite recruter des membres pour former un vrai club, offrant un développement et un nœud de tension potentiel (Ayumu ne tenant pas à ce que d’autres personnes jouent avec eux au Shogi). Ce sera à voir au fil des tomes, mais il est certain qu’étoffer le récit dans sa globalité ne sera pas un mal pour éviter une certaine répétitivité, même si en l’état, ce premier tome ne souffre d’aucun souci de ce genre.
En conclusion
À quoi tu joues, Ayumu ?! se présente donc avec ce premier tome comme une série school life humoristique orientée jeunesse mais pouvant tout à fait parler à un public plus large, qui apporte une certaine fraîcheur de par son traitement mignon et bienveillant des personnages principaux. Lisant assez régulièrement des titres de ce genre, j’y trouve des tropes que j’apprécie, tout en trouvant une identité propre au titre, qui lui vient clairement de son auteur, qui a sa patte bien à lui.
Aux côtés d’autres titres disponibles chez nobi nobi ! mais aussi chez Pika, la série s’insère dans un sillon qui me parle, et vient enrichir une thématique globale que j’aime voir s’étoffer au fil des séries. En proposant un nouveau titre à l’ambiance « school life » en phase avec des préoccupations adolescentes, traitées avec justesse et tendresse, la maison étoffe un segment éditorial qui mérite d’être mis en avant, car en lien avec les problématiques des enfants. En ce qui concerne À quoi tu joues, Ayumu ?!, ce premier tome me fait dire qu’on est face à une série plus que recommandable, de 7 ans à la fin de l’adolescence en particulier, mais rien n’empêche à un lectorat adulte d’en profiter, en espérant que des parents aient envie de partager ce moment de lecture avec leurs enfants.

Super article.
Je ne sais pas pourquoi mais depuis l’annonce le titre me fait envie alors que je ne connais rien à la série et encore moins au Shōgi.
Donc si tu valide le titre je peu y aller les yeux fermés (bon je vais quand même les rouvrir pour lire, c’est mieux). Le seul point ou j’ai quelques crainte c’est que le titre sois trop concentré sur le Shōgi, ou alors pas du tout et que ça devienne juste une romance classique. Après seul le temps nous le dira, et il existe déjà pas mal d’œuvre qui arrive à trouver un bon équilibre entre les deux.
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Sur ce premier tome en tout cas, le shogi en lui-même sert plutôt au cadre global, dans le sens où à part deux ou trois termes, tu peux remplacer par n’importe quelle pratique en duo, ce serait pareil. Mais quelques petits éléments laissent à penser que ça pourrait être plus développé par la suite (notamment le fait que la jeune fille veuille recruter d’autres membres).
À voir par la suite sur ce point, car je ne peux pas m’avancer là-dessus.
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