Mon avis sur… Colocataires à leur manière T.1 de Minatsuki et As Futatsuya

La collection Genki de nobi nobi ! s’étoffe avec une nouvelle série qui colle particulièrement bien à l’identité de l’éditeur, puisque Colocataires à leur manière s’inscrit dans la grande tradition des récits mettant en avant les animaux, à la différence près que le ton ici est plus adulte, représentant bien la volonté de toucher un public plus âgé avec cette collection. Un choix éditorial qui fait donc sens selon moi, en plus d’être l’occasion de découvrir une très belle série.

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Un grand merci à nobi nobi ! pour l’envoi de ce tome. Vous pouvez comme d’habitude lire le premier chapitre sur le site de l’éditeur via CE LIEN.

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Colocataires à leur manière est un manga prépublié en ligne sur le site Comic Polaris de l’éditeur Flex Comics, rappelant que ce mode de lecture est très en vogue au Japon. On le doit au duo Tsunami Minatsuki au scénario, et As Futatsuya au dessin. La série est en cours depuis 2015 et compte déjà 8 tomes. Enfin, la traduction française est de Claire Olivier.

Le concept du manga est on ne peut plus simple, nous suivons Subaru Mikazuki, romancier très peu à l’aise avec ses congénères humains, vivant seul depuis la mort de ses parents, qui fait la rencontre d’un chat errant qui va s’installer chez lui. Chaque chapitre est raconté d’abord du point de vue de Mikazuki, et l’événement est ensuite vu selon celui de Haru, le chat. Une idée narrative qui rappelle par exemple Just Not Married, et qui fonctionne fort bien, apportant dans un premier temps une dimension comique, pour pour rapidement vers quelque chose de plus émotionnel et spirituel (mais je ne vais pas trop en dire).

C’est d’ailleurs une des grosses forces de ce premier tome, qui commence de façon charmante pour aller vers des émotions plus fortes en fin de volume, abordant plus frontalement la question du deuil tout en étoffant la relation entre l’humain et son chat. Ainsi, les amoureux et amoureuses des animaux devraient facilement être touché.es par des gestes et des scènes d’une grande authenticité. De plus, le caractère particulier de Mikazuki, traité essentiellement sur le mode comique, renforce l’impact de cette relation entre l’homme et le chat.

Car le côté asocial voire misanthrope du personnage pourrait poser problème, ce type de personnalité étant souvent traité de façon caricaturale en fiction. Ici, les mangakas font le choix de mettre en avant un côté légèrement ridicule du personnage pour faire passer un peu mieux cet aspect. Mais il est aussi questionné par le fait que Mikazuki a perdu ses parents, et est donc seul, bien qu’encore très jeune (moins de 30 ans). Sur ce point, s’il semble être casanier depuis toujours, les quelques bribes de souvenirs aperçus laissent à penser qu’il pourrait malgré tout y avoir un impact de ce deuil sur son caractère (chose somme toutes assez logique).

Quoi qu’il en soit, la grande force du titre à mes yeux et de réussir à mêler certains éléments qu’on a déjà vu 100 fois dans des récits centrés sur les chats et quelque chose de plus profond et émotionnel, avec le deuil du personnage principal. Avec en prime le fait que les deux éléments se mêlent harmonieusement, puisque le chat Haru apporte déjà quelque chose au jeune homme, autant qu’au lectorat en terme d’émotions. Ainsi, on rejoint des préoccupations en lien avec l’aspect thérapeutique des animaux et leur soutien aux humains au quotidien, quelque chose qui me touche tout particulièrement.

Et, comme je l’ai déjà souligné, le concept narratif du titre, où l’on partage le point de vue de l’un et de l’autre à chaque chapitre, fonctionne à la fois très bien d’un point de vue comique, mais aussi et surtout émotionnel et thématique. En résulte une lecture étonnante, qui a su me toucher d’emblée, et qui devrait sans problème parler aux personnes qui ont la chance d’avoir des animaux à leurs côtés.