Le premier tome de La Danse du Soleil et de la Lune avait été un très très gros coup de cœur pour moi, me donnant d’emblée la conviction qu’il s’agirait d’une des plus belles sorties de 2022 à mes yeux. Chose qui se confirme avec le temps, puisqu’elle est encore dans le trio de tête des nouveautés, et que son second volume vient totalement me conforter dans cette idée, tant tous les points qui m’avaient bouleversé sont encore présents ici. Pour le dire simplement, cette lecture représente une forme d’idéal en terme de manga, profondément virtuose dans son esthétique et son écriture, dense et accessible, intelligent et émouvant. En bref, une œuvre riche en promesses, pour laquelle je vais essayer de trouver les bons mots.
Un grand merci à Ki-oon pour l’envoi de ce volume.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je précise que si vous n’avez pas encore débuté la série (et j’espère que vous allez le faire, please), ne vous inquiétez pas, il n’y aura aucune révélation dans cet article, si ce n’est quelques éléments de base qui se déroulent dans le premier tome, afin de pouvoir resituer un peu les choses. Le but étant de donner envie de se lancer dans cette série qui me touche déjà tout particulièrement, je souhaite surtout retranscrire les sensations et émotions que j’ai ressenti à la lecture, plus que décrire ou analyser ce qui se passe dans l’histoire.
Pour rappel, nous suivons Konosuke, homme malheureux qui souhaiterait vivre dans l’honneur des samouraïs, mais qui a la particularité de repousser les métaux, l’empêchant notamment de manier le sabre. Il finit par souhaiter mourir par le sabre, et sera jeté à la mer par des hommes qu’il a provoqué. Mais il est sauvé par une jeune femme mystérieuse, qui le demande en mariage, pour une raison qu’il ignore.
Le premier volume nous dépeint l’évolution de cette relation et comment Konosuke évolue et reprend goût à la vie au contact de sa femme, Tsuki. Mais des éléments perturbateurs fantastiques arrivent en fin de tome, ouvrant le récit vers quelque chose de plus enlevé. Me concernant, j’avais déjà été conquis par les différentes couches du récit dans le premier tome, en particulier par cette magnifique histoire d’amour entre ces deux personnages parfaitement écrits, propices à la projection et à l’empathie.
Et ce second volume confirme les qualités de la série. En introduisant le personnage de Aki, jeune fille aveugle capable de voir l’avenir des gens qu’elle touche, Daruma Matsuura renforce tous les aspects du récit. D’une part, cette jeune fille contribue à renforcer l’empathie générale que l’on peut ressentir pour les personnages, en particulier Konosuke, puisque le fait qu’elle puisse voir le destin, et donc la façon dont chacun va mourir, est très connecté à la question de l’empathie et du souci de l’autre. Mais cela renvoie aussi et surtout aux éléments fantastiques, qui étaient relativement en sourdine dans le premier tome (sauf en fin de volume), et qui ici prennent déjà beaucoup d’ampleur.
Sur ce point, je ne peux que vous inviter à lire les articles de ma camarade So-chan (Tome 1 – Tome 2), qui propose une analyse des éléments de folklore présents dans ces deux premiers tomes. C’est très intéressant, car elle met en perspective certains éléments afin de voir comment on peut émettre des hypothèses, qui peuvent soit se vérifier, soit au contraire nous prendre à contrepied.
Ce qui est certain, c’est que cet aspect folklorique et fantastique enrichit l’ambiance et le récit, avec la perspective de quelque chose de plus épique par la suite, ainsi que la promesses d’évolutions importantes pour le personnage de Konosuke, qui reste définitivement la plus belle qualité du titre à mes yeux pour le moment.
Car la mangaka arrive à donner énormément de corps au personnage. D’une part parce qu’il est porteur d’une grande tristesse, mais qu’il avance malgré tout, et évolue déjà beaucoup au cours de ces deux premiers tomes. Mais aussi parce qu’il est promis à davantage, notamment par le biais de la vision de Aki dans ce second tome. Enfin, son rapport aux autres personnages, en particulier féminins, en font un personnage particulièrement touchant et profond. On avait déjà assisté dans le premier volume au retour de son goût pour la vie après sa rencontre avec sa femme. Et dans ce deuxième tome, c’est le personnage de Aki qui va lui donner une nouvelle impulsion pour aller plus loin.
Ainsi, en seulement deux tomes, La Danse du Soleil et de la Lune propose un récit étonnamment dense, mais surtout vraiment habité émotionnellement. Chacun de ses aspects se marie parfaitement avec les autres pour donner au titre une identité forte, et surtout une grande profondeur. Daruma Matsuura arrive à taper juste sur tous les points, autant dans l’écriture que dans l’esthétique, d’une virtuosité folle. Pour le dire simplement, c’est le genre de lecture qui me rappelle pourquoi j’aime le manga, et ça fait énormément de bien !
bonjour, comment vas tu? cette série me fait rudement envie depuis sa sortie. j’avais déjà beaucoup apprécié kasane, au point de la faire acheter à mon ancienne collègue en bib. il faudrait que je pense à acheter ces tomes lors de mon prochain passage en librairie. passe un bon lundi et à bientôt!
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Tout va bien de mon côté, j’espère que pour toi aussi !
Perso, je n’ai pas lu Kasane mais ça me fait bien envie maintenant que je découvre la mangaka, j’espère que les tomes manquants seront de nouveau dispo un jour.
Et j’espère que tu auras l’occasion de découvrir cette nouvelle série, c’est un gros coup de cœur pour moi !
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Après Kasane, je le lis, sûr !
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Je suis fier de toi !
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La série est mon coup de cœur de l’année. Comme tu l’as dit en deux tomes, on a déjà tant que ce soit dans la construction de l’univers ou les personnages. L’arrivée d’Aki est en plus bien mené. Sa séance de divination et ce qui s’ensuit auprès de sa cliente est très émouvant et touchant. L’autrice sait vraiment manier les thèmes durs comme le deuil (je me relis Kasane et c’était déjà frappant dans sa première œuvre). Je spoilerais pas mais la vision d’Aki au sujet de Konosuke, je l’ai relu par deux fois tant ça m’a surpris. Ce genre de scène génère toujours son petit effet (et ça soulève beaucoup de questions). Attendre le prochain tome va être long (parce qu’elle coupe au parfait moment en plus !)
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Ouais, c’est très bien vu le personnage de Aki et ce qu’elle apporte à la fois à Konosuke et en terme de récit. Elle permet de distiller des informations tout tout apportant vraiment en terme d’émotions.
Vraiment une magnifique surprise cette série !
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Merci pour cet article qui me donne envie de découvrir ce manga et peut être cette mangaka ! 🙂
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Je t’y encourage vivement !
Je ne peux rien dire sur l’autre série de la mangaka, ne l’ayant pas lue. Mais celui-ci, quelle révélation !
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