Vegeta – L’éternel numéro 2

Vegeta

Fan de Dragon Ball depuis l’enfance, c’est au fil des ans et en grandissant que je me suis un peu plus interrogé sur mon rapport à ce manga et à ses personnages. Si, globalement, mes préférences en terme de personnages n’a pas énormément changé au fil du temps, ce que je pense de certains a évolué et s’est affiné, à mesure que des questionnements que je ne me posait absolument pas enfant son apparus. Et parmi ceux-ci, il y en a un très important pour moi qui concerne Vegeta, et qui finalement peut-être étendu aux personnages de fiction en règle générale, qui est celle du pardon vis-à-vis des actions (parfois hardcore), de certains.

Une question que je me pose souvent, puisque les personnages de fiction nous présentent des modèles comportementaux porteurs de questionnements éthiques et moraux. Et cet aspect me passionne vraiment, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’aime proposer des portraits de personnages. Et sur ce point Vegeta est vraiment un cas d’école.

Peut-être vous souvenez-vous ce moment magnifique où, alors que les héros attendent l’arrivée des cyborgs que Trunks du futur leur a annoncé, Ten Shin Han demande à Yamcha comment il peut squatter avec Vegeta alors qu’il les a tous tué. Question que je trouve très pertinente pour ma part. Je trouve en effet étrange qu’on fasse si facilement copain copain avec un mec qui génocide tranquillement des planètes et qui a, accessoirement, buté quasiment toute la bande de héros (et qu’on ne vienne pas me dire que « ça compte pas, c’était Nappa » (et un saïbaman pour Yamcha, on oublie pas l’humiliation)).

Ainsi, le personnage est un support à réflexion intéressant sur la question du rapport moral que l’on peut entretenir vis-à-vis de certains modèles de fiction, mais aussi concernant l’évolution d’un héros de shonen, où les retours du public ont une importance parfois capitale.

Un méchant très très méchant construit en opposition avec Goku

Même si tout le monde ou presque sait de quoi on parle, ça ne fait pas de mal de resituer un peu Vegeta, notamment car ce sera important dans l’analyse qui suivra. Le personnage est introduit dans l’arc des Saiyen, alors qu’il arrive sur Terre après la défaite de Radditz, pour rappeler un peu à ces gredins d’humains qui est le patron. Il est caractérisé visuellement en opposition avec Nappa, l’immense montagne de muscle, puisqu’il est plutôt petit et n’a pas l’air spécialement puissant, contrairement à son mignon. Toriyama joue justement de ce décalage pour créer une forme de tension vis-à-vis du personnage.

L’idée est que, alors que Nappa atomise déjà sans souci les héros, on se dise qu’en plus Vegeta est infiniment plus fort que lui. Fort heureusement pour la bande (enfin, pour Gohan et Krilin, les deux seuls survivants), Goku arrive à temps pour dégommer Nappa en un seul coup, mais, magnanime, il laisse à Vegeta la possibilité de fuir avec son laquais. Sauf que ce dernier ne l’entend pas de cette oreille, et défragmente Nappa histoire de montrer que son pote, en fait il s’en fout vu que c’est trop un faible.

D’emblée, l’opposition entre le sadisme de Vegeta et la bonté de Goku est donc évidente, permettant de créer un adversaire qui fonctionne en miroir opposé du héros (ils sont de la même race extra-terrestre, se ressemblent un peu physiquement, mais ont une vision des choses opposée). Je ne sais pas si tout cela est avéré, mais je trouve qu’avec la révélation des saiyen et du passé de Goku, on sent une très forte influence de Superman chez Toriyama, qu’on retrouve également dans l’opposition avec Vegeta qui évoque le Général Zod. Et dans les deux cas, cela permet de mettre en exergue la thématique de la distinction entre nature et culture, puisque les saiyen sont une race agressive et faite pour la guerre et la conquête, chose que Goku ne partage pas du fait de son éducation terrienne.

Vegeta

Ainsi, en tant qu’opposé de Goku, Vegeta est un personnage très intéressant d’emblée. Et son statut de prince des Saiyen lui donne encore plus d’aspérités. De base, il est un génie du combat et aime montrer sa domination (ce qui lui jouera des tours, car Vegeta est surtout le spécialiste pour se faire démonter alors qu’il se croit imbattable), et est d’ailleurs bien plus fort que Goku lors de leur premier affrontement. Mais ce dernier, du fait d’efforts exceptionnels et de ténacité, arrivera toujours à dépasser Vegeta, qui est finalement celui qui court derrière le héros dans l’espoir de le rattraper. Une relation d’antagoniste qui se muera en rivalité au fil de la série, mais on n’y est pas encore.

L’évolution de Vegeta durant l’arc Namek

Mon idée ici sera simple : selon moi, Vegeta suit durant cet arc un parcours complet de personnage, qui s’achève par sa mort pathétique lourde de sens. Or, il finira comme tout le monde par revenir à la vie grâce aux Dragon Ball afin de rester un des personnages principaux de l’histoire, à mon avis du fait de son grand succès auprès du lectorat. Voyons donc ici en quoi son évolution est intéressante.

L’enjeu principal de l’arc Namek pour les héros est de retrouver les Dragon Ball de cette planète afin de ressusciter leurs amis. Problème, Freezer et toute son armée sont déjà sur la planète, dont ils n’hésitent pas à tuer les habitants, et Krilin et Gohan sont bien trop faibles pour leur faire face (et Goku va les rejoindre avec un peu de retard sinon c’est pas drôle). Vegeta, de son côté, sera un électron libre, qui affrontera les sbires de Freezer, gagnant constamment en puissance, et nouera une alliance provisoire avec les héros, du fait de sa faiblesse par rapport au grand méchant de l’arc.

C’est intéressant car il passe d’antagoniste à allié par la force des choses, mais il n’empêche que tout du long il restera une véritable enflure, prenant plaisir à malmener Gohan physiquement, ne faisant montre d’aucune empathie pour qui que ce soit, et n’oubliant surtout jamais son véritable objectif, l’immortalité et la puissance pour dominer les autres.

Jusqu’au moment où Goku arrive enfin sur Namek alors que Vegeta, Krilin et Gohan sont en train de se faire atomiser par le commando Ginue (signifiant donc que Vegeta est une petite merde face à n’importe lequel d’entre eux), comme d’habitude. Goku l’entend pas de cette oreille et va défragmenter tout le monde en trois coups de cuillère à port (comme d’habitude) après avoir levelé comme un gros sauvage pendant son voyage spatial (normal). Sauf que quelques péripéties permettront de le faire se faire atomiser malgré sa puissance démesurée par rapport aux autres, car il faut bien que le héros soit un peu écarté pour faire briller les autres (comprendre les forcer à se battre et se faire démonter, comme d’habitude).

À ce stade, Vegeta, qui pensait être ce qu’on appelle communément « un crack » se rend compte qu’il est un gros pignouf, et que Goku le domine comme jamais. Dur retour à la réalité que le mec vivra non stop, mais comme il n’apprend jamais de ses erreurs, il n’arrêtera pas de se la péter non plus.

Larmes de VegetaCar oui, après quelques péripéties, nos héros se retrouvent face à Freezer alors que Goku est encore en train de guérir, ça ne rigole plus ! Mais Vegeta reste confiant, il a pas arrêté de se battre, a frôlé la mort plein de fois (ce qui fait leveler les saiyen), du coup pour lui, c’est sur, la prochaine sera la bonne et fera de lui le « super saiyen », le guerrier de légende le plus fort parmi les plus forts. Après une petite entourloupe, Vegeta frôle une nouvelle fois la mort (volontairement), et c’est désormais armé de sa nouvelle puissance qu’il défie Freezer.

Dommage, finalement c’était pas du tout un super saiyen, et il se fait donc atomiser par le vilain ultime. Le pauvre aura pêché par orgueil, trop persuadé d’être exceptionnel alors qu’en fait non. Toriyama appuie alors sur le fait que pour la première fois de sa vie, Vegeta pleure. C’est alors que Goku, enfin guéri, arrive pour sauver la mise. Vegeta fait alors pour une fois montre d’une certaine modestie et même de clairvoyance, indiquant à Freezer que c’est bien fait pour lui, en fait c’est Goku le saiyen ultime de ouf, fini de faire le malin ! Ce qui chauffe un peu le méchant, du coup il bute Vegeta pour de bon. Le pauvre sera donc mort comme une merde parce qu’il s’y est trop cru. Il peut au moins s’estimer heureux que Goku lui offre une sépulture descente et lui dise que t’inquiète gros, ce sera bien un saiyen qui lui fera passer le goût du pain au bougre !

Mort de Vegeta

Et là, pour moi, cela vient conclure un développement de personnage de façon intéressante et cohérente. Vegeta fonctionne ici toujours en miroir par rapport à Goku, tout en ayant sa propre identité. Il meurt parce qu’il est tellement sur d’être le meilleur qu’il n’arrive pas à voir la réalité en face. Goku, au contraire, fait toujours preuve d’une grande humilité face à ses adversaires, et se bat pour protéger les autres. Et de ce fait, Vegeta est un méchant qui meurt comme un méchant parce qu’il a eu une mentalité de méchant. C’est assez simple d’un point de vue moral, mais ça fonctionne très bien en terme de dramaturgie, et cela nourrit la caractérisation de Goku qui a découvert sur le tard sa nature de saiyen.

Sauf que raconter des histoires, construire des personnages, c’est bien mignon, mais le but c’est aussi de vendre des tomes en masse ! Et Vegeta, tout le monde l’aime ce connard, il fait vendre ! Donc puisque la série ne se termine pas même si Toriyama est pas sur d’avoir envie de continuer, hé ben Vegeta il va revenir, comme tout le monde !

Il est donc ressuscité en même temps que tous les gens que Freezer et son armée ont tué, ça arrange bien tout le monde, notamment les responsables éditoriaux de Toriyama. Et donc, le pauvre Vegeta n’en a pas fini d’être humilié et ne pourra pas profiter de sa mort. Il va donc vivre sur Terre auprès des héros en faisant la gueule, parce que de toute façon, s’il fait le malin Goku peut le défoncer sans souci, et va finir par faire un gosse à Bulma, parce qu’après tout, c’est pas parce qu’il a génocidé des planètes et buté tous tes potes que son sex appeal disparait.

Vegeta le papa

L’arc des Cyborgs et l’arc de Cell (qui forment une unité narrative selon moi) sera l’occasion de considérablement améliorer l’image de Vegeta, le faisant notamment évoluer grâce à sa relation à son fils du futur.

Si Vegeta reste vraiment un énorme connard parfaitement abruti, se faisant à chaque fois défoncer alors qu’il pense être au top (notamment en début d’arc, où C-18 le remet à sa place en deux secondes), responsable de la transformation de Cell en « Perfect Cell » puisque, alors qu’il l’atomisait easy après son level up dans la salle de l’esprit et du temps, il s’est dit que c’était vraiment pas drôle, et l’a donc aidé à absorber C-18 pour se transformer (oui, ça va plus loin que simplement laisser faire à mes yeux). Le mec n’aura donc rien appris, et laisse à son adversaire la possibilité de devenir une brutasse invincible. L’arroseur arrosé.

Et j’aimerai dire que toutes ces expériences déplaisantes le font évoluer et contribuent à ce qu’il gagne un peu d’humilité, mais je n’en suis pas tout à fait convaincu. Il fait quand même montre de vrais regrets en fin d’arc, s’excusant auprès de Gohan d’être responsable de sa blessure face à Cell, mais quand même, il restera bien débile par la suite.

Ce qui le fait par contre évoluer vers une figure plus positive est sa relation à son fils, Trunks du futur. Si pendant une grosse partie de l’arc, il donne le sentiment de ne pas lui témoigner d’intérêt, et le traite même avec une forme de mépris, voire même de violence, on sent quand même un adoucissement progressif, jusqu’à la conclusion de l’arc où Toriyama rend les choses plus explicites.

En effet, lorsque Cell revient à la vie, il tue aveuglément quelqu’un, qui se révèle être Trunks. Le mangaka insiste sur l’émotion de Vegeta, qui va entrer dans une colère incontrôlable et attaquer Cell, sans effet. Et alors que ce dernier tente de le tuer, Gohan s’interpose et se fait blesser le bras. Suite à cela, tout semble perdu puisqu’il n’est plus en état de se battre, mais son père au paradis lui dira que t’en fais pas fils, ça va aller, et Gohan pulvérise Cell pour de bon.

La mort de Trunks

Suite à cela, tout le monde est content, on ressuscite les morts sauf Goku, et tout le monde se fait ses adieux, notamment Trunks qui retourne à son époque. Des adieux en deux temps, où dans un premier temps Piccolo et Vegeta ont un échange qui semble anodin mais que je trouve intéressant, qui semble montrer que le namek a bien compris que le saiyen a changé. Et les adieux à Trunks sont l’occasion d’un geste simple mais qui permet de ressentir le lien créé entre les deux personnages.

Un moyen simple et compréhensible par tous pour humaniser Vegeta et en faire un personnage bien plus positif. Même s’il reste au fond porteur d’une grande colère et d’un esprit toujours revanchard vis-à-vis de Goku, qui sera central dans le dernier arc.

La paix avec Goku

L’arc final est selon moi en grande partie centré sur la rivalité entre Goku et Vegeta, un élément qui était déjà très important auparavant, mais qui ici prend davantage d’importance. D’une part car les deux vont de nouveau s’affronter, mais aussi parce qu’ils finiront par faire la paix, avec notamment la fusion qui revêt un aspect symbolique important. Et surtout avec la conclusion du parcours de personnage de Vegeta, qui acceptera enfin d’être un second couteau derrière Goku, le véritable héros de la saga.

VegetaUn élément important du le parcours de Vegeta dans ce dernier arc est le moment où il devient « Majin Vegeta » sous l’influence de Babidi. Toute sa rage et sa frustration ressortent dans cette partie où sa seule obsession est de se battre contre Goku (il va buter quelques personnes qui n’ont rien demandé au passage histoire de convaincre son rival de l’affronter, mais c’est Vegeta, on lui en veut pas, on est pas à quelques victimes gratuites près).

Durant l’affrontement, Vegeta révèle qu’il s’est laissé manipuler volontairement, afin de voir sa puissance augmenter pour enfin arriver au niveau de Goku, ce dernier lui faisant quand même remarquer que c’est un peu la honte de faire ça, mais on n’est pas à une décision débile près pour Vegeta, qui apparait comme un triste sire bien pathétique de ce fait. Quoi qu’il en soit, Vegeta a fait un pacte faustien avec Babidi histoire de redevenir l’enflure qu’il était avant pour défoncer Goku comme il se doit. Sauf qu’entre temps, Boo se réveille par sa faute, et il va donc décider d’aller se le coltiner (tiens, on sent un schéma qui se répète).

Adieux de VegetaVous aurez deviné ce qui se passe ensuite, Vegeta, chaud comme la braise, va affronter Boo et se fait défragmenter comme à chaque fois. Là où c’est intéressant, c’est qu’il a une forme de rédemption en décidant de se sacrifier pour protéger les autres, et a un dernier mot pour Goku, montrant que son comportement est hérité de la bonté de Goku. Bon, Piccolo lui rappelle quand même juste avant qu’il a buté pas mal de monde et qu’il faut pas qu’il s’attende à aller au Paradis, faudrait quand même pas déconner. Quoi qu’il en soit, il donne sa vie pour les autres, même si ça n’aura servi à rien (deuxième mort, encore un échec !).

Numéro 1

Il reviendra finalement avec son droit d’une journée sur Terre, pour aider Goku à affronter Boo. Je trouve d’ailleurs l’idée de les faire fusionner intéressante, car ça symbolise une forme de réconciliation. Car la fin de l’arc marque vraiment l’évolution finale de Vegeta, qui accepte pour de bon son statut de numéro deux face à Goku, qui sera toujours devant lui. De ce fait, il sera celui à l’origine du plan pour vaincre Boo qui consiste à ce que chaque être vivant donne de sa force au héros pour qu’il puisse faire un Genkidama surpuissant à leur adversaire. Une belle idée autant pour le symbole concernant l’humanité qu’en tant que conclusion du parcours de Vegeta, qui finit par accepter de ne plus être mis en avant pour finalement se mettre au service de son ancien rival, offrant une fin saine à l’histoire conjointe des deux personnages, où Vegeta souhaite simplement battre Goku dans un esprit bon enfant de tournoi.

Fin

Vegeta, un personnage rigolo malgré lui ?

Vous aurez surement constaté que je me suis moqué à de nombreuses reprises de Vegeta, et ce n’est pas totalement innocent. Certes, il y a ce petit plaisir de se foutre de sa gueule parce que quand même, il tend vachement le bâton pour se faire battre. Mais surtout, le but était de poser une question : est-ce qu’une des raisons pour lesquelles on aime autant Vegeta ne serait pas parce qu’il est quand même vachement ridicule quand on y réfléchit ?

J’ai le sentiment qu’il est en effet apprécié parce qu’il est très arrogant et que ça le rend drôle. Mais l’aspect qui le rend drôle, c’est surtout qu’il prend toujours les mauvaises décisions, qu’il est toujours ramené à la réalité de façon brutale alors qu’il pensait être au top, et qu’au fond, il en devient un mec un peu pathétique puisqu’il fera toujours des efforts hallucinants pour rattraper un mec constamment meilleur que lui.

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai eu envie d’aborder le personnage. Sur ce point d’ailleurs, ma ligne directrice a considérablement dévié au fil de l’écriture, car au départ, je m’intéressais surtout à la question du pardon vis-à-vis d’un personnage qui fait quand même des choses horribles. J’ai finalement expédié la question à peu près aussi rapidement que Toriyama, car en retraçant le parcours et l’évolution du personnage, d’autres points d’accroche m’ont davantage intéressé.

Cependant, il est vrai qu’il y a dans la fiction ce rapport aux personnages qui fait qu’on peut facilement mettre de côté certains éléments moraux problématiques pour se focaliser sur des choses fertiles et intéressantes en terme de storytelling. C’est ce qui fait que Endeavor est mon personnage préféré de My Hero Academia, ou Reiner pour L’Attaque des Titans, malgré les choses qu’ils ont pu faire en tant que personnages. Car de la même façon que Vegeta, ils offrent des modèles comportementaux négatifs qui finissent par être atténués d’une façon ou d’une autre, faisant ressortir davantage d’aspérités chez eux.

Pour tout dire, Vegeta est un personnage avec qui j’ai toujours eu un peu de mal, mais en revenant sur son évolution, je me suis surpris à être ému à plusieurs reprises, notamment vis-à-vis de sa relation avec son fils, ou encore par rapport à sa façon de se positionner concernant Goku. Je me suis aussi rendu compte que son rapport à son statut de numéro 2 est encore mieux travaillé par Toriyama que dans mon souvenir (car comme je l’ai déjà dit, une des grandes forces de l’auteur reste la précision dans l’écriture de ses personnages).

Ainsi, Vegeta est porteur de quelque chose d’ambigu et de très intéressant je trouve. Son orgueil le condamne durant la majorité de la série à être une personne frustrée et en colère, et son parcours de personnage l’amène justement à dépasser cela pour être apaisé et finalement totalement intégré au groupe. Et si j’ai toujours du mal avec le revirement un peu trop drastique du personnage, qui passe de génocidaire à allié de fortune pour devenir finalement un héros (ambigu, mais héros quand même), il reste un personnage qui a énormément de relief, et qui me semble porteur de faiblesses très humaines qui le rendent à la fois plus dense et plus charismatique.

19 commentaires

  1. Quand j’étais gamine, je n’aimais pas Vegeta… parce qu’il était pas très très gentil bien sûr aha. Mais plus tard, ben j’ai fini par le kiffer à cause de son évolution passant d’un génocidaire à un saiyen qui a apprit à être plus humain. Je comprends tout à fait que ça en fasse tiquer plus d’un ce revirement (je ne pardonne pas facilement… et il m’arrive d’être très rancunière).

    Par contre, il ne me fait pas rire pour la raison que tu as citée mais seulement pour ses crises de nerfs. J’aime bien quand il s’énerve ^^.
    Après, n’est-ce pas un peu relou que Vegeta se fasse toujours avoir par son orgueil ? Bon l’orgueil est un des péchés capitaux les plus durs à canaliser j’ai l’impression (ça me rappelle l’épisode de Charmed tient) mais tout le temps, ça en devient lassant quand même. Certes, il reste le numéro 2 (ah bah oui, faut pas déconner, il faut laisser la première place au héros) mais de le voir se faire laminer à chaque fois, s’en est frustrant à force. Même Kaiba de Yu-Gi-Oh! gagne tout le temps ses duels sauf contre Yugi bien sûr. J’ai pas choisi Kaiba par hasard car je les ai souvent trouvé similaires (sauf que je préfère laaaaargement Vegeta à Kaiba qui, bien qu’il soit un très bon perso et assez profond, me gonfle PAS MAL) et ils partagent le même orgueil.

    En tout cas, tu nous dressé un très beau portrait de Vegeta !

    Aimé par 1 personne

    • Quelque part, je me dis que le fait que Vegeta perde tout lz temps ou presque colle à son personnage et contribue à montrer que l’orgueil mène à rien. Au final, avec toutes ses évolutions au fil de l’histoire, cela l’amène à renoncer à son orgueil et accepter que Sangoku soit le héros.

      J’aime bien l’idée car ça en fait un personnage moins idéalisé que le héros parfait (ou presque) qu’est Sangoku.

      Aimé par 2 personnes

  2. Pour « DBS », ça dépend selon que tu te tournes vers le manga ou l’anime. Car une suite de manga est une suite d’anime ne racontent pas l’histoire concernée de la même façon.

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  3. Vegeta est mon personnage préféré de ce manga, même si c’est un connard fini, et je te rejoins complètement dans ton analyse. Tu n’as pas été ému plus tôt par sa relation avec Trunks du futur, snif ? (là aussi, une tête à claques)

    Aimé par 2 personnes

    • J’ai le souvenir d’une relation assez peu étoffée au final entre Vegeta et Trunks du futur, sauf sur la fin de l’arc où tout devient limpide, mais peut être que ma mémoire me joue des tours.

      Par contre je t’avoue que je ne le trouve pas tête à claque Trunks du futur, c’est plutôt la version enfant qui m’insupporte au plus haut point 🤣

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  4. Végéta a toujours été mon personnage favori et même aujourd’hui je le préfère a Goku ! Il a toujours été plus classe, surtout en Majin Vegeta

    Petit je voulais lui ressembler, physiquement hein ! Pas mentalement ni dans son comportement, fort heureusement.

    Mais avec le recul, j’ai pris conscience qu’il sera toujours l’éternel second, ce qu’il reconnait enfin à la fin de DBZ et qui marque une réelle prise de conscience, lui qui incarne a la perfection l’orgueil ! Et il suit un schéma répétitif, même dans DBS: Power Up, je défonce un peu le méchant, puis je me fais éclater comme une merde parce que mon égo est démesuré ! Et au final, il restera toujours le personnage froid du début, même s’il montre une sorte d’affection pour son fils et sa femme. Il ne devient pas foncièrement gentil et son orgueil est toujours bien présent et rien ne pourra jamais effacer les crimes qu’il a commis, même pas son sacrifice face à Boo

    Aimé par 2 personnes

    • C’est vrai qu’il est toujours un peu à part. Le fait d’ailleurs que même à la toute fin de DB il reste un peu à l’écart du groupe le démontre. Il fait partie de la bande de fait mais est pas sur la même longueur d’onde.

      Mais il est marrant à sa façon au final.

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  5. Bordel cette article ! Chapeau ! J’adore te lire et lire ton point de vue concernant ces portrait. On voit toujours les choses différemment et avec du recul j’aime beaucoup.

    Vegeta à toujours été mon favori. J’aimais véritablement sa force de caractère et son côté vilain justement. J’ai toujours été aussi frustré que lui quant à sa place de numéro 2 mais de ce côté tu as tout dit. J’aime beaucoup soon évolution aussi même si y’a certaines choses qui sont peut etre parfois un peu flou. C’est vrai qu’il reste un personnage très froid, distant et pudique mine de rien et j’aime le fait que malgré une femme et des enfants il ne devient pas gentil pour etre gentil. Tu vois le genre ?

    Aimé par 2 personnes

    • Oui, je vois tout à fait. Le faire devenir vraiment gentil sans ambiguïté aurait été incohérent je trouve.
      La partie en mode Majin Vegeta est sur ce point très intéressante je trouve, vis à vis de la question de la frustration avec laquelle il doit composer. Et étant obsédé par les questions de parentalité dans la fiction, j’y vois aussi une façon de parler d’une forme de frustration à gérer quand on devient parent et qur notre vie est bouleversée, et qu’on devient quelque part une personne différente.
      Bon ici, c’est traité avec un prisme guerrier, mais quand même, j’y vois quelque chose de très intéressant.
      De toute façon pour moi la force de l’écriture de Dragon Ball réside essentiellement dans ses personnages.

      Aimé par 1 personne

  6. Oui y’a du Superman dans DB, difficile par exemple de ne pas faire le rapprochement entre l’arrivé sur terre de Goku et celle de Superman. Tous deux a bord d’une capsule et pour chacun la même raison (être sauvé de la destruction de leurs planètes)

    Après DB c’est tellement le bordel vu toutes les fois ou Toriyama a voulu finir sa série que les différentes phases de certains persos (dont Vegeta) ne m’étonnent pas plus que ça. Puis comme il finit par endosser le rôle de side kick qque part, c’est limite normal qu’il soit l’éternel N°2 car on a jamais vu un side kick devenir le perso principal et surtout pas dans un nekketsu…

    Aimé par 1 personne

    • Ouais, je pense aussi que les évolutions de certains persos ou leur mise de côté est liée aux directions imprévues dans lesquelles le récit est parti (tout le monde n’est pas Oda ou Isayama !). Ça et sûrement des choses faites un peu sous la pression des fans et éditeurs, comme le fait de faire revivre Vegeta à la fin de l’arc Namek, alors que d’une certaine façon, le perso était arrivé au bout de son parcours en mourant comme une merde.

      Un sidekick qui devient le perso principal, c’est très fréquent dans les comics de super héros par contre !

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