Depuis ses débuts, Iruma à l’école des Démons est une série que j’affectionne tout particulièrement. Si son postulat à la Harry Potter n’y est pas pour rien, c’est aussi et surtout pour ses qualités propres que le titre a su me charmer d’emblée, pour ne jamais me décevoir sur les 12 tomes déjà parus. Une quantité déjà bien suffisante pour se faire une bonne idée des principales qualités de la série, et donc une nouvelle occasion pour moi de vous crier mon amour pour elle.
Un grand merci à nobi nobi ! pour l’envoi de ces volumes.
Petit rappel des faits
Commençons par rappeler rapidement de quoi il est question, même si j’ai déjà détaillé tout cela dans mon article sur le premier tome. De plus, le titre de la série est on ne peut plus explicite, puisqu’on suit le jeune Iruma Suzuki, vendu par ses parents à un vieux démon qui va l’inscrire dans son école de démons, où les humains sont vus comme des monstres à abattre. De ce fait, le pauvre garçon qui n’a jamais su dire non va devoir s’intégrer sans faire de vagues, en gardant pour lui le secret de son humanité. Chose compliquée lorsque l’on est un pauvre garçon dépourvu de pouvoirs magiques.
Un pitch qui a un fort côté Harry Potter, puisque l’on quitte assez peu l’école Babyls, et où les péripéties, la camaraderie et l’humour seront de mise. Comme dans les aventures du jeune sorcier, la série joue sur un équilibre entre la vie scolaire quotidienne, qui parlera facilement aux plus jeunes, développant les rapports entre les personnages et cet univers singulier, et les intrigues plus suivies au enjeux plus importants. Une structure narrative éprouvée et efficace, autant héritée de Harry Potter que du shonen aventureux finalement, qui met souvent en avant des groupes d’ados dans un cadre où l’apprentissage est central.
Mais du coup, pourquoi c’est si bien ?
J’ai finalement expliqué rapidement pourquoi c’est si réussi, mais il convient d’élaborer un peu. D’une part, en bon récit initiatique, nous restons collés au personnage d’Iruma, jeune garçon incapable de dire non, qui va au fil des volumes apprendre à s’affirmer et à chercher ce à quoi il aspire dans la vie. Non seulement ce point est fondamental car le jeune héros est évidemment le moteur du récit, mais en plus, il est porteur de thématiques fortes, simples mais néanmoins importantes pour les plus jeunes, qui sont le lectorat cible de la série (si la jaquette recommande le titre à partir de 11 ans, j’ai pu tester auprès d’enfants à partir de 6 ans, et la série fait toujours mouche).
Ainsi, le personnage offre un très beau modèle de comportement et d’identification pour les enfants, et c’est un point qui me tient vraiment à cœur (d’où le fait que j’ai une rubrique dédiée aux mangas adressés à la jeunesse). Et sur cet aspect, je trouve que la mangaka arrive très bien à mettre cet aspect en valeur, ayant à mon avis totalement conscience de la responsabilité qui pèse sur les épaules des auteurs sur ce point.
Elle travaille l’évolution d’Iruma au contact des autres personnages et au fil des péripéties vécues. Et évidemment, cette évolution ne concerne pas que le jeune héros, mais également ses camarades, qui dans la grande tradition des récits du genre, sont nombreux et ont tous des caractérisations marquées, afin d’épouser différents tempéraments, d’être porteurs de thématiques spécifiques, et plus prosaïquement, pour que chaque lecteur ou lectrice trouve son ou sa favori(te) dans le lot.
Sur ce point, je trouve personnellement que la relation de Iruma et Amélie Azazel est clairement l’aspect le plus réussi, à moins que ça ne soit simplement mon cœur d’artichaut qui parle. En effet, j’aime beaucoup la romance en général, et je trouve particulièrement mignon, lorsque c’est réussi, les histoires d’amour un peu gênées dans les fictions adolescentes. Ici, c’est particulièrement réussi, et c’est surtout dans les derniers tomes qu’il y a une évolution substantielle dans leur relation.
Chacun s’ouvre à l’autre, et j’aime beaucoup cette relation très pudique (normal compte tenu de leur âge) et surtout très positive, où chacun apporte à l’autre et l’aide à vraiment s’affirmer et se révéler. Il y a certes un côté un peu cliché, mais qui passe comme une lettre à la poste grâce à la sincérité et la bienveillance de l’ensemble. Et surtout, cela parle assez bien de l’adolescence et de comment des personnes peuvent nous aider à nous affirmer.
Mais ça, ce n’est qu’une partie de l’histoire. Le récit est avant tout centré sur la scolarité d’Iruma, le fait qu’il ne doive pas révéler son humanité, et la quête d’un éventuel nouveau roi Démon, en plus de mystères au sein de l’école et d’un vent de danger qui règne. Comme je l’ai déjà dit, la structure de récit est assez simple et codifiée, mais se mêle fort bien à l’aspect scolaire, alternant les moments de vie quotidienne aux cours plus ou moins barrés, en passant par de vraies péripéties à enjeux. De quoi développer un univers singulier, attachant et amusant, propice à l’aventure.
En cela, le titre a fort bien su tirer les leçons de ses prédécesseurs dans le genre, que ce soit Harry Potter ou des shonen d’action/aventure qui exploitent cet aspect scolaire. Le titre se démarquant par son style bon enfant et son univers un peu barré. Mais il conserve cette qualité importante pour moi de réussir à renvoyer à un pan fondamental de notre enfance (en principe on est tous allé à l’école), en arrivant à donner à cette période de la vie un côté magique qui contribue à donner un regard plus joyeux sur ce cadre scolaire pas toujours facile.
En conclusion
Ainsi, Iruma à l’école des Démons est une série « doudou », que j’aime particulièrement retrouver à chaque nouveau tome. Et si ce terme peut avoir un côté péjoratif, sous-entendant une volonté de rester bloqué dans l’enfance et la nostalgie, j’y vois plutôt ici l’idée d’un titre qui arrive à convoquer des choses positives qui font simplement du bien.
Le titre n’est sans doute pas le plus original qui soit, mais en reprenant un concept et une structure codifiés, la mangaka arrive à y insuffler suffisamment de personnalité pour que son univers ait une véritable singularité et s’impose de lui-même à mes yeux. Et il y a aussi et surtout ce plaisir de suivre ce jeune garçon qui grandit au fil des volumes et des événements vécus, nous renvoyant à notre enfance si on est adulte, ou proposant au lectorat adolescent (qui est la cible) un très beau modèle à suivre.
Il y a une photo de Iruma à côté du mot Perfection dans le dictionnaire
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Irumace la grimace !
Tellement agréable ce manga, j’y reviens toujours avec le même plaisir.
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Pour en revenir à la question de la nostalgie, je dirais ça : Il y a le bon et le mauvais nostalgique. Le bon nostalgique, c’est celui qui cherche toujours de quoi renouveler ses souvenirs. Le mauvais nostalgique, c’est celui qui veut absolument rester dans le passé.
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Ça m’intrigue à chaque fois que tu en parles 😅 faudra vraiment que j’essaie à l’occasion.
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Mais oui ! C’est tellement trop bien, en plus il y a une histoire d’amour toute mignonne comme tu aimes !
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🤣🤣🤣 tu sais vraiment comment me parler 👌
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[…] L’apprenti Otaku (2) […]
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