Kaguya-Sama est une série dont le charme fonctionne à fond sur moi depuis le début. S’il s’agit d’une comédie romantique, un genre que j’aime tout particulièrement, elle se démarque de la plupart des titres du genre par un pitch assez original, un parti pris narratif assumé qui fonctionne parfaitement, et surtout, une écriture particulièrement maîtrisée de la part de son auteur. Un joli coup de cœur que j’attends toujours avec impatience, et dont la qualité ne fait que monter avec ces tomes 4 et 5.
Un grand merci à Pika pour l’envoi de ces volumes.
Mon avis sur les tomes précédents : Tomes 1&2 – Tome 3 –
Petit rappel de la série : nous suivons Miyuki Shirogane, président du BDE de l’académie Shûchiin, et Kaguya Shinomiya, la vice présidente, deux élèves d’exception dont l’orgueil les empêche de se déclarer leur flamme, partant du principe que la personne qui se dévoile la première perd la guerre de l’amour. Ainsi, chacun des deux essaie de forcer l’autre à se déclarer, quand bien même les deux s’aiment de façon évidente. Tout le sel de la série vient donc des situations mises en scène, toujours l’occasion d’un duel psychologique entre les deux.
Et si les trois premiers tomes nous avaient habitué à une structure narrative organisée autour de petites péripéties autoconclusives sur un chapitre, tout en développant les relations entre les personnages et l’univers global de la série, nous commençons ici à avoir des intrigues plus suivies, s’étalant sur plusieurs chapitres. Dans un cas comme dans l’autre, la maîtrise du mangaka est remarquable car je ne ressens jamais la moindre lassitude, qui était pourtant à craindre compte tenu de la répétitivité de la structure.
Cela est du selon moi à la fois à la façon dont l’auteur arrive à se renouveler dans les situations mises en scène, souvent inattendues, mais aussi dans la façon de les exploiter au maximum, avec une grande intelligence dans l’écriture en même temps qu’une forme d’excès qui fonctionne particulièrement bien, notamment en terme d’humour.
Mais en plus, on retrouve aussi des codes classiques de la romance, avec quelques séquences assez attendues du genre, qui tranche avec l’originalité et l’humour global de la série tout en s’intégrant finalement très harmonieusement dans cet ensemble. Ainsi, on a droit à quelques séquences finalement touchantes concernant le personnage de Kaguya, et également des rapprochements qu’on apprécie toujours bien en tant qu’amateurs de romance.
Enfin, je ne peux pas résister à l’envie de parler d’un chapitre en particulier, qui m’a vraiment marqué par son humour et son intelligence, et qui est finalement pas mal représentatif de la qualité d’écriture de la série. En effet, un des chapitres est focalisé sur Chika Fujiwara, la secrétaire du BDE. Ou plutôt, il est focalisé sur un homme d’un certain âge, grand gourmet amateur de ramen, qui va s’en envoyer un peu dans un lieu réputé pour ce plat. Tout le chapitre est raconté de son point de vue, alors qu’il voit Chika entrer et commander également des ramen.
Il la prend de haut au début, considérant qu’elle ne peut pas avoir la science du ramen qui lui permet de profiter pleinement de ce plat délicieux. Or, au fil de la dégustation, il voit qu’elle mange d’une façon particulière, mais finalement bien plus intéressante que la sienne, et finit par se rendre à l’évidence que la jeune fille profite encore plus pleinement du plat. Ceci l’invite à se remettre en question sur sa vision des choses, et sur le fait qu’il a vieilli et perdu la fougue de cette jeune fille (on parle toujours de la façon de manger des ramen, oui, oui).
Et, alors qu’elle quitte le restaurant, il lui fait un signe de la main, comme pour lui montrer qu’elle a obtenu toute sa considération, l’ayant fait se remettre en cause pour le meilleur. Ainsi, nous avons au final un discours plutôt intéressant sur le regard que l’on peut porter sur les autres, notamment lorsque l’on se considère comme quelqu’un de plus expérimenté et légitime. Le fait que le cadre de la séquence soit une dégustation de ramen donne un côté humoristique bienvenu, tout comme l’excès avec lequel tout ceci est traité, mais cela fait d’autant mieux passer le message finalement bien senti de l’auteur.
Et la série dans sa globalité est pour le moment dans cette idée en terme de qualité, alliant une vraie intelligence dans l’écriture et dans certaines idées développées à un humour qui fait toujours mouche, et un ton plein d’excès qui me parle tout particulièrement. Ainsi, Aka Akasaka ne commet pas la même erreur que le gourmet, ne prenant jamais de haut son lectorat ou le genre qu’il investit, et continue au contraire de proposer une romance originale, exigeante dans son écriture mais néanmoins particulièrement accessible, pour un plaisir constamment renouvelé vers lequel on a envie de revenir, comme un bon ramen !
Ah le chapitre sur la dégustation des ramens, un grand moment.
Comme tu la bien remarquer, le récit ce développant de plus en plus et va nous proposer encore beaucoup d’arc narratif qui vont souvent avoir des petits liens avec ce qui c’est déjà dérouler
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Si c’est toujours aussi maîtrisé, ça va être un régal !
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