Edens Zero T.14 & 15 – Du grand Mashima ?

Edens Zero 14-15

Les tomes d’Edens Zero se suivent et se ressemblent, et le discours critique en fait de même. Comme pour la plupart des mangas du genre finalement, mais avec ce petit parfum particulier quand on parle d’un titre de Mashima, mangaka de grand talent qui divise toujours. De mon côté, vous aurez compris que je suis plutôt un amoureux du travail du bonhomme, si bien que j’accueille chaque nouveau volume comme un cadeau de Noël, qui me met toujours en joie. C’en est à un point tel où je pense déjà entamer une relecture de la série, afin de l’aborder arc par arc. Car s’il y a un plaisir presque aussi grand que celui de la lecture de titres de Mashima pour moi, c’est bien celui d’en parler. C’est donc avec grand plaisir que nous allons revenir, sans le moindre spoil, sur les tomes 14 et 15, en posant la question qui donne son titre à l’article : ne serait-on pas face à du grand Mashima ? Je pense que oui.


Un grand merci à Pika pour l’envoi du tome 15


Mon avis sur les tomes précédents : Tome 1Tome 2Tome 3Tome 4Tome 5Tomes 6 à 13


Encore ce matin, quelqu’un m’a demandé sur twitter si je trollais concernant les mangas de Mashima. Il semble pour certains impossible d’envisager qu’on puisse être sincèrement enthousiasmé par cet auteur, au point de considérer ses titres parmi ses préférés. Un état de fait qui m’attriste un peu tant je suis en phase avec sa façon de voir le shonen nekketsu. J’aimerai même à vrai dire le voir aborder d’autres genres, je me plais à l’imaginer sur une comédie romantique par exemple, dans lequel je n’ai aucun doute qu’il excellerait. Mais plus encore, j’aimerai le voir aller vers des genres plus sombres, par exemple du polar bien noir.

Ch 120

Et s’il y a peu de chances que je sois exaucé, je suis cependant ravi de le retrouver régulièrement avec Edens Zero, tout comme j’ai plaisir à continuer Fairy Tail 100 Years Quest, qu’il supervise (et que j’apprécie beaucoup, voir mon avis ICI). Un élément que j’apprécie tout particulièrement dans Edens Zero vient notamment des changements de ton du récit assez fréquents, et particulièrement maîtrisés. Les tomes 14 et 15 sont d’ailleurs à cette image. Alors qu’on est finalement dans des volumes riches en action, il arrive quand même à y insuffler des ambiances assez différentes, au détour du développement d’un antagoniste particulièrement sadique, ou via le traumatisme d’un personnage secondaire. Une attention aux personnages typique de l’auteur, qui tient à ne laisser personne sur la touche, quitte à mettre en scène beaucoup de péripéties à la fois.

C’est le cas ici aussi, mais cela fonctionne toujours très bien, Mashima étant passé maître en la matière déjà dans Fairy Tail. Mais surtout, au-delà de la simple esthétique qui est monté d’un cran entre Fairy Tail et Edens Zero, on sent dans cette nouvelle série une approche plus jusqu’au-boutiste de certains aspects. J’entends par là qu’il n’hésite pas à verser dans des choses plus violentes et sombres, et cela lui réussit fort bien. Mais il y a aussi une écriture plus franche concernant la construction de son récit. Il l’avait expliqué dans la postface du premier tome, alors que Rave était planifiée de A à Z depuis le début et que Fairy Tail était vraiment fait au fur et à mesure sans plan précis, Edens Zero est entre les deux, et je trouve que cela se ressent beaucoup.

Il y a en effet beaucoup d’ingéniosité dans la façon d’agencer son récit, et en particulier concernant la dimension temporelle qui semble de plus en plus centrale. On sent qu’au fil des tomes, Mashima disperse quelques indices, met en place certains éléments, qui parfois semblent anecdotiques jusqu’à ce qu’ils reviennent et prennent sens. En ça, je trouve que l’auteur maîtrise tout particulièrement son récit.

Mais on y trouve également un je ne sais quoi que j’aurai du mal à définir, qui donne le sentiment que tout est possible dans cet univers, et que l’auteur peut nous surprendre à tout instant. Durant l’arc de Belial Gore, c’était particulièrement le cas. Ici encore, on a quelques éléments auxquels je ne m’attendais pas, qui apportent une vraie fraîcheur au titre, l’évitant d’être trop enfermé dans les carcans du genre. Et il y a surtout cette générosité propre à l’auteur que l’on retrouve toujours, et cet amour évident pour son univers et ses personnages.

C’est pour moi un aspect fondamental chez Mashima, cet amour sincère et communicatif envers ses œuvres, qui créent une véritable connexion avec les fans dont je fais clairement partie. Si j’entends qu’on peut rester extérieur au délire du fait de certains tics caractéristiques qui ne nous parlent pas, on ne peut nier que l’auteur se donne toujours à fond dans ce qu’il fait, et ça fait du bien. Et dans le cas d’Edens Zero, cette rigueur couplé à une virtuosité esthétique de chaque instant, et d’un univers aux milles possibles font que j’ai le sentiment qu’on a le potentiel pour une fresque marquante.

Si j’ai trouvé quelques toussotements dans les premiers arcs (je pense notamment au tome 5 qui à mon avis ne passera pas mieux en relecture), depuis quelques temps, la série ne semble que monter en puissance, au point où je trouve qu’on est déjà face à du grand Mashima. Mais qui en plus a le potentiel d’aller encore plus loin. Ce sera à juger au fil des volumes, évidemment, mais pour l’heure, Edens Zero est clairement un des nekketsu qui m’enthousiasme le plus. Ainsi, si on a souvent l’image d’un mangaka « popcorn » dont les œuvres sont juste des moments de détente plus ou moins appréciables selon les sensibilités de chacun, je prends pour ma part très au sérieux le travail de l’auteur, qui arrive toujours à me toucher. Vous l’aurez compris, tout comme Fairy Tail, Edens Zero est devenu un manga très spécial pour moi, et j’espère vraiment qu’il touchera de la même façon d’autres personnes.

8 commentaires

    • J’espère oui, j’essaie vraiment de me renouveler dans ce que je dis, tout en restant accessible aux non lecteurs de la série, et en essayant si possible d’être intéressant et passionné.
      Mashima c’est vraiment une révélation, et pour le coup quand j’ai des manques d’envie et d’inspiration pour écrire, je décide de parler d’une de ses oeuvres et ça repart.

      Je sais très bien qu’il a la réputation de faire du manga popcorn qui vole pas haut, mais moi il me touche dans ses œuvres

      Aimé par 1 personne

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