L’édito de la semaine #9

Chaque jour sur twitter offre son lot de remarques et autres sorties qui me donnent matière à réflexion. Je me demande même comment je pourrai garnir mes éditos sans ça ! (en vrai, j’ai quelques sujets d’avance que je note).

Du coup, il y a quelques jours, j’ai vu poindre quelque chose d’assez fréquent, qui touche à une de mes passions (les mangas de Mashima), mais qui est finalement le symptôme de quelque chose de plus général, qui dépasse même le cadre du manga pour finalement toucher tout ce qui a trait aux « arts » et autres pourvoyeurs de fictions : la question du jugement de goût.

Il faut savoir que durant longtemps, j’ai fait partie de cette catégorie insupportable de messieurs (ou mesdames !) jesaistout, persuadés qu’il y a un vrai bon goût ultime, et que les manants ne sont pas capables d’appréhender ça du fait de leur inculture crasse, mais que moi, érudit parmi les érudits, je sais ! J’ai la vista vous comprenez, je connais tout et je sais ce qui est bien et ce qui n’est pas bien !

Hé oui, j’ai malheureusement fait partie de ces énergumènes durant mes jeunes années. Mais fort heureusement, la vieillesse apporte la sagesse, et ce faisant, j’ai fini par me calmer (être moins con si vous préférez), et me rendre compte que ma position était tout simplement intenable. L’idée qu’il existe un bon goût absolu, et une valeur objective aux œuvres ne me semble tout simplement pas défendable.

Et pourquoi j’ai eu envie de parler de ça. Parce qu’à intervalles réguliers, nous avons droit sur les réseaux à des gens qui nous expliquent par A + B que telle oeuvre est formidable, extraordinaire, la meilleure en son genre dans toute l’histoire que tu as jamais fait mieux même que j’ai tout vu tout lu donc je sais de quoi je parle. Et qu’à contrario, il y a des immondices ultimes, des saloperies telles, qu’on ne peut que détester, ou alors c’est qu’on est vraiment un drôle de spécimen d’abruti. Et donc, vous avez bien compris, vous me voyez venir avec mes énormes sabots de Mashimaddict ! Les mangas de cet auteur, surtout Fairy Tail et Edens Zero, entrent dans la catérogie des mangas qu’il ne faut pas aimer, sous peine de passer pour un demeuré.

Le souci étant que bien souvent, c’est une telle évidence que ces mangas sont nuls qu’on en oublie de préciser pourquoi ils le sont. Il faut donc le deviner, ou se rappeler ce qui revient le plus souvent comme critiques : pouvoir de l’amitié, fanservice, pas de scénario, que de la bagarre, deus ex machina, etc… Mais à la limite, savoir pourquoi les mangas de Mashima seraient nuls, ce n’est pas ça qui compte. C’est plutôt l’idée que ce serait tellement de notoriété publique, qu’il faut ne pas aimer, un point c’est tout. C’est quelque chose que l’on retrouve partout, comme je l’ai dit.

À partir du moment où se forme une communauté d’adeptes d’un médium en particulier, il y a des choses qui finissent par aller de soi en terme de qualité. On peut citer des exemples à l’infini. Au cinéma, il ne faut surtout pas aimer Michael Bay, en littérature, Musso ou Marc Levy sont à bannir, etc… Et dans le manga, on a donc Mashima, qu’il vaut mieux éviter d’apprécier si on veut rester crédible. Et dans le sens inverse, il y a des œuvres qu’il faut porter aux nues à tout prix (pas besoin de les avoir lues/vues, rassurez-vous, il suffit de dire que c’est génial). Ce sont des choses qui se font assez naturellement je pense, et au fur et à mesure que nos connaissances du médium, ou en tout cas des communautés, augmentent, on sait qu’il vaut mieux dire qu’on aime certaines choses, et qu’on en méprise d’autres.

Mais pourquoi ce besoin ? Je pense qu’il vient d’une volonté de se montrer légitime dans sa passion, montrer que nous on sait, et surtout, qu’on a bon goût. De ce fait, on en vient à taper sur ce qui n’est pas considéré comme réellement bon, même si on peut apprécier honteusement (la fameuse notion de plaisir coupable… pourquoi faudrait-il culpabiliser d’aimer quelque chose ?), simplement pour avoir ce sentiment d’appartenance, d’être aussi un vrai qui connait les bails !

De la même façon qu’il y a des oeuvres qui sont caca pas bien du tout et qu’on peut éventuellement les consommer tant qu’on sait que c’est pourri, il y en a qu’il faut forcément aimer, au risque de passer pour un vil béotien. Pas plus tard qu’il y a quelques jours, j’ai eu une petite conversation avec quelques camarades, qui avaient du mal avec l’injonction à obligatoirement adorer le mangaka Jiro Taniguchi. Me concernant, j’adore ce qu’ils proposent, mais ces camarades trouvent ses titres simplement chiants. Et je ne peux pas leur reprocher, étant donné que l’auteur est en effet très versé dans le genre contemplatif et parfois très peu narratif. Tout le monde ne peut pas adhérer à ça.

Et ils se plaignaient du fait qu’il fallait obligatoirement aimer Taniguchi si on aime les mangas. Et cet aspect se retrouve chez de nombreux mangakas/mangas je pense. Il y a, comme dans tous les médias, des intouchables, qu’on n’aurait pas le droit de ne pas aimer, au risque d’être une personne inculte, qui a de mauvais goûts, etc…

Mon souci est que nos goûts, on ne les choisit pas en principe. En fonction de ce qu’on est, ce qui nous parle, nos centres d’intérêts et obsessions dans la vie, il y a des choses qui nous toucheront et d’autres non. Et ça, en principe, on ne le choisit pas. Je dis en principe car quand on est passionné et très investi dans un mode d’expression quel qu’il soit, il y a de bonnes chances qu’un jour ou l’autre, on passe par la fameuse phase où on fait style d’aimer des oeuvres juste pour faire bien, alors que dans les faits on ne les aime pas plus que ça… voire qu’on ne les connait pas.

Je pense qu’on a tous déjà pris en flagrant délit des camarades en train de dire « oui, tel truc c’est vraiment trop bien » et se rendre compte qu’il/elle ne connait que de nom et de réputation. Ce n’est pas pour blâmer les gens qui font ça, de toute façon je l’ai déjà fait moi-même dans mes jeunes années (les cercles d’étudiants en cinéma, c’est quelque chose). Je trouve même au contraire triste de ressentir une pression telle qu’on s’oblige à mentir pour faire partie du groupe.

Me concernant, je pense être au fil des ans passé par un peu toutes les phases négatives concernant le rapport aux diverses passions et arts, et j’arrive maintenant à avoir un rapport plus sain à tout ça. J’arrive à accepter sans souci d’aimer des choses considérées comme un peu nulles ou débiles, tout comme j’accepte le fait de ne pas rejoindre l’enthousiasme général sur certaines œuvres, notamment des titres majeurs. Car on peut tout à fait ne pas accrocher outre mesure à un titre, sans pour autant nier son importance et son impact… D’autant plus que je ne crois pas qu’il soit possible d’ « annuler » la réputation et l’aura d’une œuvre juste parce qu’on a pas aimé. Personnellement, j’ai bien aimé Akira d’Otomo, mais vraiment sans plus. Est-ce grave ? Je pense que non, mais je sais que pour certains, ça mériterait d’être mis au pilori.

Or, on a tendance à oublier qu’on parle avant tout de loisirs. Mais quand cela devient une passion, les comportements abusifs vont souvent bien vite, je pense qu’on a tous et toutes déjà constaté ça. On a pu être responsables de ces comportements, ou au contraire victimes selon les cas. Je pense que dans les faits, à réagir comme ça, personne n’y gagne. Personnellement, si on me dit « oh mais t’y connais rien, t’as pas lu ça ou ça », je me dirai surtout que la personne en face est chiante et je n’irai pas plus loin. Je pense qu’il y a des façons saines d’inviter les autres à s’intéresser à ce qu’on juge intéressant.

Et surtout, il n’y a aucune obligation à quoi que ce soit. C’est normal d’être énormément investi dans une passion, mais il ne faut pas oublier que chacun et chacune la vit à sa façon, et n’a pas à aimer ou s’intéresser aux mêmes choses que nous. Pour moi, je valorise davantage l’investissement et l’affection sincère pour une œuvre quelle qu’elle soit, plutôt qu’une « posture » pour se sentir valorisé.

Pour finir, je pense souvent à un cas tout bête pour rappeler à quel point tout ça est relatif et qu’il est absolument aberrant de venir dire à quelqu’un qu’il a tort d’aimer ou d’être touché par telle ou telle chose. Je sais très bien ce qu’on pense en général des films Marvel. D’un côté ils ont fédéré une quantité de fans dingues, de l’autre beaucoup de gens les détestent car ils ne sont pas conformes à une certaine vision du cinéma. Personnellement je suis dans un entre deux. J’exècre en effet la vision du cinéma qu’ils représentent, tout en admettant de nombreuses réussites sur de nombreux points.

Mais surtout, je pense souvent à lorsque j’ai vu Avengers Endgame au cinéma. Il y a une scène où Tony Stark voyage dans le temps et rencontre son père (qui ne sait pas qu’il a affaire à son fils), alors que sa femme est enceinte de celui-ci… J’espère que je suis clair. Et ils parlent beaucoup de parentalité tous les deux, Tony ayant eu une fille dans l’intervalle. Et Howard Stark (le père donc), dit une phrase du style « je ne connais pas encore cet enfant, et je sens que je serai déjà prêt à tout pour lui ». Et bien personnellement, en tant que futur papa au moment de la projection, j’ai chialé tout ce que j’avais tant je me suis senti connecté à l’émotion de l’instant. C’est surement du prêt à penser et des poncifs énormes pour la majorité des gens, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être profondément touché. Et je pense que c’est un peu compliqué de venir avec ses gros sabots pour me dire que je suis trop con d’avoir été ému à cet instant précis.

Tout ça pour dire que je ne vais pas culpabiliser d’être présentement extrêmement ému et investi dans ce qui se passe dans Edens Zero. Et qu’il serait bon parfois, de simplement laisser les gens aimer ce qu’ils aiment, et éviter le mépris (ça, c’est quelque chose qui peut être bon en toute circonstance !).

30 commentaires

  1. Autant vouloir donner aux autres de lire ce qu’on aime, je comprends. Autant les dénigrer parce qu’on juge leurs lectures nulles, j’apprécie moins.
    Une oeuvre peut être objectivement moyenne dans sa construction et pourtant on peut adorer tout en étant conscient de ça parce que ça résonne en nous pour x ou y raison comme tu l’as si bien expliqué !

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    • Je t’avoue que même la question de l’objectivité je n’y crois plus du tout. Tous les critères d’évaluation de qualité sont finalement des choses qui sont devenues des normes fixées avec le temps, mais dans les faits qu’est-ce qui légitime tel critère plutôt que tel autre.

      Pour toutes ces questions en général, j’ai malheureusment longtemps été dans un délire élitiste aussi comme je l’ai dit, mais j’en suis revenu. Mais ces façons de mépriser le goût de l’autre pour se légitimer soi, on le voit dans tous les domaines.

      Un prof en cinéma avait sorti cette formule que j’ai beaucoup aimé : »la critique cinema, c’est le dégoût du goût de l’autre »

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      • C’est un joli citation.
        J’avoue que j’ai encore du chemin à faire car je crois encore à ces fameux critères personnellement ^^!
        Mais je ne juge pas ceux qui n’ont pas les mêmes goûts que moi, il en faut pour tous ^^

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      • Après, je pense qu’en se posant on peut en effet dénombrer des critères (le prof en question l’a fait en analysant les critiques pro et amateurs en ligne, notant des invariants), mais même en se mettant d’accord sur les critères et la façon des les évaluer, il y aura forcément des choses qui feront qu’on ne sera pas d’accord.

        Un truc bête : le chef Otaku (pour citer les intellectuels !) avait fait une vidéo sur des mangas moches mais bien quand même. Il y aurait beaucoup à dire sur sa sélection, mais quasiment à chaque fois il disait « le dessin est degueulasse, mais il arrive à faire passer beaucoup de choses ». Du coup moi j’ai envie de demander, est-ce que du coup c’est moche si le/la mangaka arrive à transmettre l’émotion voulue par le biais du dessin ? C’est une vraie question pour le coup, certains diront sûrement que oui, mais moi du coup je serai tenté de dire non

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      • Très bonne remarque pour les dessins parce qu’effectivement c’est très subjectif. Personnellement quand il fait vibrer quelque chose en moi j’ai envie de dire qu’il est réussi même si les proportions sont complètement foirées ou le trait tremblotant. Du coup, tu commences à me convaincre ^^

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  2. C’est un truc qui me gonfle de plus en plus sur les RS et qui fait que j’y traine de moins en moins. Mais où est passé la foutue bienveillance ? Je ne vois que des clans pour / contre, du dédain pour celleux dont on ne partage pas l’opinion… Encore récemment, quelqu’un posait une question sur le classement d’un roman, bah ça a été le débarquement des « c’est de la merde » ou « c’est chiant » mais BORDEL C’EST PAS LA QUESTION POSÉE EN PLUS !
    Chacun/e aime ce qu’iel veut et je suis prête à entendre qu’on déteste ce que moi j’aime, c’est comme ça. Et dans ma tête je vais peut-être penser « ok t’as pas de goût » parce qu’on a touste cet aspect un peu mesquin, c’est humain. C’est pas pour ça que je vais dénigrer la personne ou me battre avec ._. C’est tellement du temps perdu…
    Bref voilà un bon sujet 😀

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    • Tu as ma foi bien raison.
      En fait je ne suis jamais dans ce genre de guéguerre, mais je les voit passer par ricochet. Comme j’ai dit, il y a les mangas de Mashima (forcément, il y en a un peu qui aiment ça dans ma timeline 😄) qui s’en prennent tout le temps plein la tronche. Et même des gens qui font mine d’être mesurés e se rendent pas compte qu’en fait non, genre « je comprends qu’on peut apprécier, mais faut reconnaître que ça vole pas haut », est-ce nécessaire d’empêcher les gens d’aimer un manga parce que pour eux ça ne vole pas haut ?

      Et du coup, comme en plus il y a quelques jours on a eu avec quelques camarades de bonne compagnie cette conversation sur Taniguchu, que j’aime beaucoup mais qui n’est pas du goût de tout le monde, ça m’a donné envie de mêler les deux aspects, qui me semblent liés.

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  3. Vaste sujet, j’avais déjà abordé un peu ce sujet sur un autre blog, comme quoi la comédie serait un sous-genre, ou de l’intérêt de considérer ses notes sur MyAnimeList ou similaire comme purement subjectives. Je ne peux évidemment qu’être d’accord avec toi. Si moi aussi j’ai eu l’occasion de passer par des étapes similaires à toi (héhé le cinéma tmtc), j’ai aussi beaucoup de chances d’être introduits à certains « classiques » par quelqu’un de passionné, un ami, qui m’a guidé dans mon apprentissage et qui a su me transmettre sa passion sur certains points. C’est, je pense, un pari moins risqué pour transmettre sa passion. Un bon visionnage ensemble a beaucoup de valeur et m’a permis d’adhérer à des choses que j’aurais peut-être pas autant retenues seul.

    D’où l’intérêt de la bienveillance et de la transmission. Plutôt que d’être péremptoire, de dénigrer, de classer les fans (alors que d’un côté tu vas pas avoir de goût parce que tu aimes tel truc, mais comme tu aimes tel autre truc, bah finalement t’as bon goût, ça n’a aucun sens), il vaut mieux partager, sur Twitter, sur des blogs, donner envie, et partager les titres qu’on aime et pourquoi on les aime. Y aura toujours des barrières infranchissables pour certains (j’aime beaucoup le dessin de Mashima, mais j’en peux vraiment plus, Fairy Tail m’a saoulé, alors que j’aimais beaucoup au début), mais c’est pas pour autant qu’on peut trouver des ponts, d’autres façons de discuter, et trouver d’autres titres auxquels se rattacher.

    Et pour ce genre d’énergumène « Personnellement, si on me dit « oh mais t’y connais rien, t’as pas lu ça ou ça » », la discussion est rarement utile quand le ton est condescendant, mais un petit rappel de collection et de variété des lectures peut aider à doucher les ardeurs de la personne pour, justement, trouver des ponts et discuter quand même.
    Après tout, on n’a tous qu’une seule vie et pas assez de temps pour lire, voir ou jouer à tout ce qui passe. Et ce bien que mangas et JV soient assez récentes comme industries. Donc si on veut s’intéresser à « l’histoire » du médium tout en suivant l’actualité, c’est chaud. Donc juste enjoy en fait.

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    • J’ai envie de te dire « amen ».
      De toute façon, je reste intimement convaincu que le discours et l’envie de faire découvrir ne peut passer que si on est à l’écoute et ouvert de notre côté.

      Et je suis aussi d’accord sur le fait qu’on n’ait pas le temps de tout découvrir, ce qui est bien frustrant d’ailleurs 😆

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  4. Il faut avant tout savoir ce qui nous fait plaisir. Si en lisant, regardant, écoutant ou je ne sais quoi d’autre, je suis heureuse et bien c’est l’essentiel.
    J’ai toujours fonctionné comme cela. J’ai toujours eu des goûts que j’assumais totalement même quand c’était pas forcément bien vu. Le manga en faisait partie d’ailleurs ! mais je m’en foutais complètement parce que les pseudos arguments étaient vides. Comme tu le dis c’est juste dire que c’est nul, point.
    Par contre quand je n’aime pas quelque chose je l’étudie parce que je veux savoir rien que pour moi ce qui me rebute. Du coup, parfois j’en sais plus que les personnes qui aiment ! C’est un comble, non ?
    Et puis il y a des choses que je n’aime pas au premier abord, juste comme ça. C’est du jugement simple et con. Mais je crois que c’est totalement humain. Je critique donc sans savoir et puis en grattant et bien parfois le rire narquois change. En disant cela, je pense à ma raillerie devant une oeuvre de Miro. Il faut dire que l’art abstrait et moi ce n’est pas l’amour fou. Je riais donc devant une de ses oeuvres. je lis le titre, je ris encore plus. ET puis je réfléchis à ce titre, à ce que je vois. En une fraction de seconde, l’oeuvre ne me faisait plus du tout rire. Je la trouvais totalement pertinente ! Une révélation.
    Enfin en vieillissant on change et nos goûts avec. Ne pas le reconnaître, c’est se nier.
    Juste pour finir, je me méfie toujours des oeuvres ou artistes encensés. Je n’ai jamais aimé l’idée que l’on pouvait me forcer à aimer sans que j’y appose mon choix.

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    • Franchement, je suis presque admiratif.

      Moi je suis passé par pas mal de phases négatives dans ma perception et mon appréhension de tout ça. Je pense même en garder quelques mauvais réflexes parfois, même si globalement j’ai lee sentiment d’être devenu bien plus ouvert et moins dogmatique avec les années.

      On va dire que certains ont besoin de temps pour évoluer positivement, j’en fais partie.

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      • CE qui compte c’est d’évoluer. Garder la même vision toute une vision est pour moi une aberration parce que notre regard change avec les années. Admettre d’avoir fait des erreurs est quelque chose de très courageux et, je peux le dire aujourd’hui, de salvateur. C’est se rendre service parce qu’accepter ses errements c’est s’accepter, c’est savoir s’écouter.

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  5. bonjour, comment vas tu? tout ça n’est qu’une question de culture et d’appartenance sociale. selon ton boulot, tes amis, etc… il sera bien vu/mal vu d’aimer telle ou telle oeuvre. il y a bien sur es exceptions. mais un enfant d’ouvrier/chomeur aimant le golf ou l’opéra, c’est plutot rare du fait de son milieu. par exemple. c’est juste dommage que les gens (et surtout els jeunes, mais il n’y a pas qu’eux) aient besoin de faire semblant d’aimer quelque chose pour être intégré ou au contraire cacher une passion pour ne pas etre rejeté. passe un bon mardi et à bientôt!

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    • Oui, tu as tout à fait raison. Les codes dépendent du milieu dans lequel on est, et les références culturelles seront différentes de ce fait.

      Comme tu dis, c’est dommage de devoir faire semblant mais je pense que ça vient d’une forme de pression qui s’exerce sur les gens, consciemment ou non.

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  6. Encore un édito passionnant à lire, et je suis d’accord avec toi.
    En vieillissant l’on devient moins con et je me retrouve pas mal dans tes propos car j’ai souvent eu tendance à me moquer des goûts de mon mari… aujourd’hui je le comprend.
    D’ailleurs moi même je me suis bridé, alors que merde, j’aime aussi les choses légère et conne…

    Il faut savoir se détacher de l’opinion des autres, d’autant que le paraître n’apporte rien du tout.

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    • Je viens de me rendre compte que j’avais mis des vents à plusieurs commentaires, dont le tien ! Tu m’en vois vraiment navré. Je pense que je devais avoir la tête ailleurs et que j’ai zappé la notif…

      En tout cas, on se comprend !
      C’est tout un cheminement dans la tête de devenir un peu plus tranquille et posé (et moins con dans mon cas), ça m’aura pris des années. Heureusement que certains ne passent pas par ces stades relous 😅

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  7. J’ai été une vieille conne il y a dix ans mais c’était en matière de musique. En fait, la musique à l’époque ne me faisait pas rêver… (et ça sera l’objet d’un futur article d’ailleurs… ça la deuxième fois que je le dis en 10 min environ mdr). Je rejetais absolument tout ce qui sortait à l’époque et en particulier Lady Gaga que je jugeais usurpatrice… même si je lui admettais un certain talent ^^’. J’étais un peu moins objective et surtout moins sage que maintenant.

    Honnêtement, j’aime bien dire « oooh quelqu’un qui a du goût » pas seulement parce que je le pense bien évidemment mais parce que ça fait plaisir de voir quelqu’un qui aime la même chose que moi surtout.
    Certains élitistes me donnent pas envie de découvrir quand ils en font des caisses des fois…

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  8. J’ai eu une petite période comme ça mais ça n’a pas duré longtemps. Même si j’ai forcément été touchée par les déclarations élitistes de certain.e.s sur la littérature, je faisais déjà exception en lisant des mangas (et pas toujours les bons, ahem). Et quelques années plus tard, j’ai détesté lire « Guerre et Paix » de Tolstoï, un intouchable parmi les classiques.

    Et comment j’en suis venue à lire cet intouchable, à me forcer à le lire jusqu’au bout ? Je comprenais pas pourquoi j’aimais pas et je voulais comprendre, voir si ça allait s’arranger par la suite (j’en avais déjà lu 600 oages sur 1200). Je me disais que c’était pas possible que je l’aime pas du tout, alors que tout le monde l’adorait et le conseiller. Mais finalement, j’en ai chié à la lecture. Est-ce que ça valait le coup ? Non. Aurait-il mieux fallu que je finisse par lire autre chose. Oui. (au moins, on peut pas m’accuser de ne pas savoir de quoi je parle)

    Pour Taniguchi, je confirme tes propos. C’est du contemplatif, on ne peut pas tous aimer, cette sacralisation est vraiment absurde. Je tiens quand même à dire que je suis déçue pour « Akira », snif snif, mais je ne t’en veux pas car en fait… bah, je comprends. Les autres sont juste fermés d’esprit. On ne peut pas tout aimer de la même manière. J’avais beaucoup aimé un roman mais sans que ce soit le coup de coeur qu’on m’avait annoncé… L’impression de devoir assumer une déception alors que non, aha. Bref, je vous le dis à tou.te.s : va falloir se détendre un peu, et je dis ça pour votre bien, car les autres, osef. Vos lectures seront bien plus apaisées après ça.

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    • Tu en avais parlé dans ton article de Guerre et Paix, donc je ne suis pas étonné.

      Pour ce qui est de Akira, peut-être qu’après une relecture j’apprécierai davantage. Je dis avouer que le film m’a plus marqué que le manga pour le coup. Il n’empêche que j’ai apprécié, mais comme c’est une série tellement majeure, je me suis dit « bon ben cetait sympa mais je pige pas où est LE truc », je suppose que c’est aussi contextuel.
      Le manga a frappé très fort au Japon à l’époque, et en France aussi ça devait être un truc de dingue vu que le médium était quasi inconnu.
      Maintenant le contexte est different quand on découvre le titre.
      J’en soupçonne de le citer dans leurs mangas préférés parce que ça fait bien d’ailleurs.

      Moi j’ai fini après des années d’errance par passer outre ça, et accepter mes goûts, les goûts des autres, et finalement c’est bien mieux comme ça.

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      • Franchement, c’est possible. Je le mets dans mes mangas préférés parce que c’est vraiment le cas mais je me suis déjà posé la question pour d’autres… Quant au fait que tu as aimé sans plus, le fait qu’on t’en ai dit trop de bien t’a sûrement influencé… Perso, j’étais passée à travers les gouttes.

        Tout à fait ! Qu’est-ce qu’on se sent mieux comme ça, et plus libre et serein sur ses goûts !

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  9. Me concernant, je fais partie des fans du MCU *. Mais je tiens à rappeler que le sous-genre du film d’action qu’est le film de super-héros et l’idée de faire des films se passant dans un univers commun sont bien antérieurs à l’avènement de ce dernier.

    * Cela ne concerne que les films faisant partie de cet univers, pas les séries.

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