Cette rubrique de recommandations de lectures jeunesse est décidément sponsorisée par Nobi Nobi, puisque sur les 5 séries abordées, 4 sont sorties chez eux. Il faut dire que l’éditeur sait trouver de très belles choses, et que son positionnement éditorial concernant le manga « jeunesse » me parle bien. Ainsi, je suis rarement déçu des titres qu’ils proposent, même si nous allons le voir, le cas de Fukuneko est un peu différent.
Avant de commencer, je remercie Nobi Nobi pour l’envoi du second volume, et vous invite à cliquer ICI si vous souhaitez lire un extrait du manga.
Personnellement, quand j’aborde dans cette rubrique des mangas à destination des enfants, j’essaie d’adapter mon écriture, pour aborder les points qui me semblent intéressants vis-à-vis de ce public très spécifique. Cependant, je n’arrive pas totalement à adapter mon point de vue, si bien que globalement, on reste quand même dans un avis lecture classique. Or, Fukuneko me demande ici une petite gymnastique intellectuelle spécifique. Car si habituellement je parle de titres que j’ai aimé ET qui en plus ont des qualités pour un jeune public, dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, je dois avouer qu’en tant qu’adulte, c’est insuffisant pour moi, mais que j’y vois des points vraiment intéressants pour les enfants.
Car il est évident que les préoccupations et l’intérêt pour certains sujets n’est pas le même en fonction de l’âge, et si on a des cas « idéaux » tels que les films Pixar, qui savent parler aux deux publics de façon différentes en une seule œuvre (par ailleurs, la quasi totalité des films Pixar sont selon moi des films pour adultes qui sont également adaptés aux enfants, et non l’inverse), il y a aussi des œuvres qui n’arriveront à parler de façon optimale qu’à un des deux.
C’est donc le cas pour Fukuneko, et je vais donc vous expliquer en quoi si, en tant qu’adulte, je n’ai pas été conquis, c’est malgré tout typiquement le genre de titre que je ferai lire à un enfant.
Dans la ville de Fukuneko, les chats sont loin d’être des félins ordinaires. En effet, si vous êtes chanceux, l’un d’eux vous choisira peut-être pour vous rendre heureux ! Dénommés les “fukuneko”, ces serviteurs du dieu des chats ont le pouvoir d’apporter le bonheur à l’humain de leur choix.
C’est ainsi que la jeune Ako, fraîchement débarquée à la campagne, se voit adoptée par Fuku, la chatte de sa défunte arrière-grand-mère. À ses yeux seulement, l’animal a l’apparence d’une fillette aux oreilles de félin…
Laissez-vous envoûter par les chats du bonheur et leur magie !
Le résumé l’indique déjà de façon claire, nous sommes face à un imaginaire assez enfantin, avec ces créatures que l’on voit sur la couverture qui ont une apparence très Kawaï. Kawaï étant par ailleurs le nom de la collection chez l’éditeur dans laquelle le titre est rangé. Une collection qui vise en particulier le plus jeune public, et dont les titres ont, selon moi, moins de chance de réussir à parler aux parents. Ce qui n’est pas grave en soi, les enfants ont aussi le droit d’avoir leur lectures rien qu’à eux.
Et dans cette collection, on trouve surtout deux types de mangas, ceux qui mettent en scène des animaux comme personnages principaux, et ceux dans lesquels on suit un enfant accompagné d’un animal ou autre créature particulière. Fukuneko fait finalement la synthèse des deux, puisque l’on suit un enfant accompagné d’une sorte de chat fantastique.
Mais surtout, le manga traite finalement de la question de la différence entre l’enfance et l’âge adulte, puisque les adultes semblent incapables de voir les fukuneko tels qu’ils sont, et ne les voient que comme de simples chats. Ainsi, le ton global de la série épouse davantage le point de vue enfantin, ce qui explique selon moi qu’un adulte peut rester en partie sur la touche (en partie seulement, car j’ai quand même pris plaisir à la lecture), là où un enfant peut s’y investir totalement.
Mes réserves d’adultes venant notamment d’un univers étrange qui n’est pas du tout questionné. Comment fonctionnent les fukuneko ? D’où viennent-ils ? Et d’autres questions se sont bousculées pendant la lecture, qui n’auront surement pas de réponse d’ici la fin de la série (qui comptera 4 tomes), tout simplement car un enfant ne va pas questionner ces aspects, et est davantage capable d’accepter le postulat de base de l’histoire.
De même, un enfant ne verrait peut-être pas explicitement certaines thématiques sous-jacentes, en particulier le passage à l’âge adulte que j’ai déjà évoqué, mais aussi la question du deuil. Je me questionne d’ailleurs beaucoup sur ces points dans les fictions à destination des enfants. Ne les voient-ils vraiment pas ? Est-ce que je ne sous-estime pas la perception des enfants ? Sur cet aspect, je pense que le mieux est d’échanger avec eux au sujet de leurs lectures, ça ne peut qu’être bénéfique car valorisant pour les enfants, et accessoirement, c’est sympa en tant que parent de s’intéresser à eux, leurs loisirs, et ce qui se passe dans leur tête.
Pour en revenir au titre, il est clairement dans une esthétique et une écriture Kawaï, avec des créatures mignonnes qui font des choses mignonnes et exemplifient la question du caring, de la bienveillance et de l’attachement à l’autre. En ça, on rejoint encore des thématiques très enfantines mais néanmoins pertinentes. Les fukuneko ressemblant à des figures d’enfants, créant un lien à double niveau avec les véritables enfants du récit. Car si ces créatures s’occupent d’eux pour les rendre heureux, on a aussi souvent le sentiment que les enfants s’occupent en retour des fukuneko, rappelant le mimétisme des comportements adultes que l’on voit dans la réalité, comme avec les poupons par exemple.
En résulte, vous l’aurez compris, un titre peut-être un peu trop enfantin pour un public adulte, mais particulièrement juste et pertinent pour les plus jeunes, avec des thématiques intéressantes qui pourraient leur parler. Le contenu étant tout ce qu’il y a de plus safe, on peut sans souci le conseiller à des enfants à partir du moment où ils savent lire. Et si les parents s’y intéressent, ils passeront un moment de lecture agréable également, bien que très oubliable du fait de la simplicité globale du titre.
bonjour, comment vas tu? nobi nobi édite aussi de magnifiques albums jeunesse. on en a quelques uns au boulot et c’est un régal. passe un bon vendredi et à bientôt!
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En effet, j’en avais déjà parlé avec quelqu’un d’autre, ils ont commencé avec les albums jeunesse. On en a aussi de très beaux de chez eux au travail. Ils ont gardé une vraie qualité dans le choix des titres destinés à la jeunesse d’ailleurs en manga.
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Cette série est dans ma wishlist ^^
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J’espère que ça te plaira. Il faut vraiment aimer les histoires kawai avec des bestioles qui ressemblent à des peluches. C’est vraiment pas mal mais un peu trop orienté jeunesse pour moi je crois.
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Je pense que je devrais aimer, mais effectivement c’est une lecture 100% jeunesse qui ne peut pas satisfaire tout le monde. 🙂
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C’est ça. Le principal c’est que ce soit bien fait pour les enfants, et je trouve que c’est le cas ici.
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Grande enfant dans l’âme, cette série est dans ma wish list. Je comprends tes réserves, mais en général, j’aborde les livres jeunesse différemment des livres adultes, ce qui me permet finalement de passer outre certains points sans problème…
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Je fais ça aussi, mais parfois j’ai le plus de mal et là pour le coup, c’est le cas.
J’ai quand même apprécié la lecture mais il n’y a pas ce petit truc qui me fait aussi aimer en tant qu’adulte. Dans le genre et chez Nobi Nobi, Mochi et compagnie m’a davantage plu (même si bien moins soigne esthétiquement).
Mais ça reste un bon titre très adapté aux enfants.
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Puisque tu évoques Pixar dans cet article, iI ne faut d’ailleurs pas oublier que si ces derniers ont trouvé comment faire des films d’animation ayant plusieurs niveaux de lecture, c’est en grande partie grâce à Disney.
Car même dans ses productions animées les plus anciennes, Disney n’hésitait pas à glisser des messages forts quoique plus faciles à percevoir pour des adultes que pour des enfants.
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Moi qui suis toujours à la recherche de séries pour les bout’chou, celle-là me plaît bien ! Merci 🙂
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De rien, c’est le but de ce genre d’articles ! En plus en 4 tomes, ça prend pas trop de place et c’est pas la ruine.
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Tout à fait, on voit bien que tu comprends le problème des étagères et budgets non-extensibles des biblis municipales ;D
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Ah, ça ! Le drame de ma vie. Et en plus c’est mes rayons BD et DVD qui sont le plus pleins à craquer, je m’en sors plus !
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Chez moi c’est le polars, il faut que je pilone 😥
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J’aime beaucoup cette rubrique! Je note ces titres pour plus tard pour minipousse! Celui ci me tente beaucoup en tout cas, merci à toi pour cet article
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De rien très cher ! J’aimerais bien quand même trouver des titres jeunesse chez d’autres éditeurs que Nobi Nobi pour varier. Je vais voir à l’occasion ce que je trouve en médiathèque.
Il y a bien toute la panoplie de mangas adaptés des licences Nintendo chez Soleil, ou Pokemon chez Kurokawa, mais pour en avoir lu un peu, ça me fait pas trop rêver 🤔
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Tu as au moins Chi chez Glénat dans leur collection Glénat Kids (je l’ai emprunté début de semaine d’ailleurs on va tester ça avec ce week-end !) je ne sais pas s’ils ont sorti d’autres titres dans cette collection…
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Je ne saurai pas trop dire.
La mangaka qui a fait Chi en tout cas est spécialisée en mangas de chatons, mais je crois que ses autres titres sont chez d’autres éditeurs.
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À mon avis ce n’est pas pour moi mais j’aime bien cette petite rubrique ! 😁
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Je crois que c’est le contraire qui m’aurait étonné 😆
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Sait on jamais ! 🤣
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