Mon avis sur… Mieruko-Chan – Slice of Horror T.3 de Tomoki Izumi

Mieruko-Chan-3

Depuis mon article sur le précédent tome de Mieruko-Chan, il a été annoncé que la série allait connaitre le privilège d’une adaptation animée, chose qui me met en joie car cela permettra de mettre en avant ce titre qui ne manque pas de charme et d’intérêt. Si dès le premier tome, j’avais bien accroché à la portée métaphorique du récit, ce troisième volume continue dans cette lignée en étoffant encore les pistes de réflexion, afin de proposer encore une fois un moment de lecture particulièrement intéressant.

Un grand merci à Ototo pour l’envoi de ce tome.


Mon avis sur les tomes précédents : Tome 1Tome 2


Miko continue sa vie de lycéenne en employant toutes ses forces à ignorer les êtres que les gens normaux ne peuvent pas voir. Un professeur remplaçant est temporairement affecté à sa classe : il s’agit de Zen Tôno, un jeune homme entouré d’étranges créatures. Est-ce que ce dernier ne va pas créer encore plus de chaos dans la vie de celle qui peut les « voir »… ?

Le résumé met l’accent sur le nouveau professeur de Miko, rapidement introduit dans le précédent volume, et qui va se révéler central dans celui-ci. C’est un personnage très intéressant qui permet, comme je l’ai souligné dans l’introduction, d’étoffer la portée symbolique et métaphorique dont le titre se pare depuis le début.

Car si j’avais constaté que les esprits que Miko voit semblaient représenter une forme de peur du harcèlement, comme s’il s’agissait d’un stress post-traumatique latent, lié à une peur bien réelle au Japon et dans le reste du monde pour les femmes, j’ai le sentiment avec ce troisième volume que l’auteur cherche à leur donner encore davantage de corps et de présence.

Mieruko Chan

Miko se questionne sur les raisons de la présence des esprits, tout comme nous, lecteurs et lectrices, et le fait qu’ils semblent assaillir ce nouveau professeur le rend particulièrement trouble. Elle va donc tenter de voir de quoi il en retourne, et ce faisant, on va comprendre que la présence des esprits est au moins en partie liée aux blessures que portent les gens en eux. 

On constate qu’une personne a eu un impact particulièrement négatif sur la vie du professeur, et reste accroché à lui sous sa forme d’esprit, continuant de lui faire du mal. De ce fait, l’interprétation que l’on peut faire du titre se densifie. Si le premier tome m’évoquait de façon évidente le traumatisme lié à une situation de harcèlement pour la jeune fille, il semblerait finalement que les esprits qui hantent les personnages représentent toutes les formes de maltraitances et de choses traumatisantes qu’on peut faire subir aux autres.

Que ce soit du harcèlement, un parent abusif qui brise psychologiquement son enfant, etc… Ainsi, la série devient encore plus intéressante dans son propos, utilisant ces esprits monstrueux comme des représentations métaphoriques des différentes blessures psychologiques dont on peut souffrir. Cet aspect m’évoque beaucoup le travail de Rensuke Oshikiri dans ses différents titres horrifiques comme Le Perce Neige ou Sayuri, et ce pour mon plus grand plaisir car je suis particulièrement fan de cet auteur.

De ce fait, j’ai le sentiment qu’il y a un aspect tout japonais à ce rapport à l’horreur, utilisant le genre et certains de ses tropes pour questionner certaines notions psychologiques et le poids que peuvent porter les individus. Et ce faisant, Mieruko-Chan se densifie encore, proposant un discours encore un peu plus pertinent sur ces questions, me faisant ressortir de ce troisième volume une fois de plus conquis par cette lecture qui a vraiment un petit quelque chose qui la rend marquante.

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