Ma Mangathèque Idéale #13 : Fairy Tail

Il y a dans toutes les communautés de fans quelles qu’elles soient des œuvres sur lesquelles il est de bon ton de taper, comme s’il y avait une sorte de consensus voulant qu’elles soient des exemples de ce qui n’est pas bon dans leur domaine. Fairy Tail semble souffrir de cet aspect dans le shonen nekketsu, et est souvent la cible de vives critiques. Mais dans le même temps, la série a fédéré au fil des ans énormément de lecteurs et lectrices, atteignant un très grand succès et une aura particulière. Me concernant, je me retrouve dans la catégorie des très très gros fans de la série, et ce faisant, je me suis beaucoup interrogé sur les raisons de la haine qu’on voue souvent à ce titre. Et si je trouve qu’elle n’est absolument pas méritée, je crois entrevoir certaines des raisons de cet état de fait.

Ainsi, dans cet article (qui va être un peu long), on va revenir en détails sur la série dans son ensemble, sur les raisons pour lesquelles selon moi elle est adulée autant que détestée, et sur ce qui fait que Fairy Tail a une place particulière dans mon cœur, et comment le titre de Mashima a réussi à devenir un de mes mangas préférés.

On va donc aborder tout un tas de notions, que ce soit l’injonction à aimer ou détester des titres pour se légitimer, le rapport à l’auteur et à son approche particulière du nekketsu, le fanservice, les personnages féminins (avec un focus particulier sur Erza, évidemment), la structure de son manga… Bref, plein de choses qui me semblent intéressantes, avec toujours comme ligne directrice l’idée de casser quelques idées reçues sur Fairy Tail. Car si on peut tout à fait ne pas apprécier la série, je pense qu’il convient quand même de lui reconnaitre un certain nombre de qualités et de réussites, qui en font un titre tout aussi méritant que d’autres dans le domaine.

C’est donc parti pour ce nouveau numéro de Ma Mangathèque Idéale, où je vous parle de mon rapport si particulier à ce manga, qui a réussi à se faire une place bien à lui dans mon cœur !

Resituons la série

Comme d’habitude, commençons tranquillement en resituant la série, quand bien même elle est suffisamment populaire pour qu’il ne soit pas nécessaire de s’y attarder trop longuement.

Fairy Tail est un manga de Hiro Mashima, débuté le 2 aoûts 2006 dans les pages du Weekly Shonen Magazine, et qui s’est achevé en juillet 2017, totalisant 63 volumes au format relié. La série est le second nekketsu fleuve de Mashima, après Rave, également publié dans le Weekly Shonen Magazine, totalisant 35 volumes.

Ceci explique certainement le succès immédiat qu’a connu cette série, comme l’explique Floriano dans son article qui récapitule la vie commerciale du titre. Car Fairy Tail est un très très gros succès, ayant dépassé les 70 millions de ventes mondiales, et dont l’intérêt ne semble pas faiblir, en témoignent les nombreux spin-off et autres produits dérivés. À l’instar de Dragon Ball ou Naruto, la série dispose également d’une suite canonique, écrite et storyboardée par Hiro Mashima, et dessinée par Atsuo Ueda. Précisons également que la France est un des pays qui a plébiscité la série, puisqu’elle est la plus vendu de Pika avec 10 millions de tomes écoulés depuis le début de sa parution.

Et comme toute bonne poule aux œufs d’or (Fairy Tail est un des cinq plus gros succès de l’histoire du Weekly Shonen Magazine), l’éditeur et l’auteur gèrent la licence de sorte à maintenir l’intérêt avec les habituelles adaptations animées, OAV, films, mais aussi des romans et autres jeux vidéo (dont le dernier est un JRPG sorti récemment sur PS4 et Switch). Mais ce qui est intéressant d’un point de vue strictement personnel, c’est que là où je n’ai pas franchement le goût de suivre tous les dérivés des shonen fleuve déjà très longs, j’ai au contraire envie de tout découvrir de Fairy Tail, tant j’ai développé au fil des volumes un attachement particulier envers ce manga. Ainsi, je comprends mieux l’envie que l’on peut avoir de prolonger à l’infini l’expérience de ses séries de cœur.

Ceci étant, de quoi parle Fairy Tail ? Je ne suis pas certain que ce soit utile de le rappeler, mais on va le faire quand même, au cas-où. Nous sommes dans un nekketsu de fantasy relativement classique, riche en personnages et en bagarre, se déroulant dans le royaume de Fiore où il existe des individus capable de manipuler la magie pour faire toutes sortes de choses. Dans ce royaume, on trouve de nombreuses guildes dans lesquels les mages se réunissent, afin de mener des missions, et le tout est dirigé par un conseil de la magie qui s’assure que tout se passe bien, chose indispensable compte tenu des pouvoirs des mages.

Et dans cette structure bien huilée, une guilde en particulier se fait remarquer, que ce soit par son efficacité, son esprit de famille particulièrement important, mais aussi sa tendance à faire du remue ménage partout où elle passe. Évidemment, cette guilde, c’est Fairy Tail, que l’on sera amené à découvrir à travers les yeux de Lucy Hearfilia, la narratrice de l’histoire et personnage principal aux côtés de Natsu Dragnir, chasseur de dragons et mage de feu extrêmement puissant et un brin crétin.

Persos principauxLe récit est par ailleurs structuré en arc plus ou moins longs, et plus ou moins déconnectés les uns des autres, permettant de développer l’univers et les personnages à l’envi. La guilde étant le cœur du récit, énormément de personnages interviennent au gré des arcs, même si on peut distinguer un noyau dur de personnages récurrents en plus de Natsu et Lucy : Grey Fullbuster, mage de glace, Happy le petit chat volant qui ne quitte jamais Natsu, et Erza Scarlett, une des membres les plus puissantes de la guilde (et par ailleurs meilleur personnage du manga élu à l’unanimité par moi). On pourra y ajouter quelques personnages omniprésents qui joindront ce petit groupe au fil du récit, et c’est selon moi une des premières grandes forces du titre.

Si Mashima prend plaisir à développer son univers et ses intrigues, parfois particulièrement bien écrites selon moi, son manga reste en grande partie centré sur ses personnages, qu’il prend le temps de développer, tout en essayant de donner son heure de gloire à beaucoup d’entre eux de façon régulière. Ainsi, alors que très souvent dans ce genre de manga je suis frustré par la mise de côté de la plupart des personnages au profit d’un petit groupe de héros, je trouve qu’il s’en sort bien mieux que ses camarades et arrive à mettre en scène de très nombreux personnages toujours très actifs dans ses différents arcs. S’il n’y a pas un équilibre parfait, se centrant quand même sur le même petit groupe la plupart du temps (qui doit quand même avoisiner la dizaine arrivé à un certain stade), les membres secondaires de Fairy Tail (et aussi d’autres guildes) ont quand même régulièrement droit à leur moment fort, et cet aspect dans l’écriture me semble important à mettre en avant de ce fait.

Par ailleurs, cette focale mise sur les personnages permet de mettre en avant un élément central du nekketsu à la Mashima, souvent moqué, mais qui me tient personnellement à cœur : l’aspect familial et le pouvoir de l’amitié.

La « formule Mashima »

Hiro Mashima fait partie de ces auteurs dont un reconnait la patte au premier coup d’œil. Si son esthétique a énormément évolué au cours de sa carrière, évolution qui peut particulièrement être appréciée dans Fairy Tail, son trait est devenu reconnaissable entre mille au fil des tomes, tout comme ses différents tics d’écriture ou de mise en scène.

C’est pour cela que je parle de « formule Mashima », puisque l’on peut noter un certain nombre de récurrences dans ses différents titres, des plus appréciables aux plus critiqués. Et avant d’aborder cela dans toutes ses nuances, je préfère être clair : j’aime absolument TOUT ce qui fait le style Mashima, y compris les aspects critiqués et moqués. Que ce soit le fanservice, l’importance accordée au pouvoir de l’amitié ou que sais-je, Mashima arrive à me parler et à me donner tout ce que je viens chercher dans ses mangas.

En ça, je le qualifierai de mangaka ultra généreux, dans le sens où il a toujours le souci d’apporter le plus régulièrement possible les ingrédients que les fans viennent chercher, et ce à tous les points de vue. Et si cette générosité n’est pas forcément du goût de tout le monde, le fait est que cela contribue à l’identité très forte des œuvres de Mashima.

Guilde

Ainsi, quels éléments font un nekketsu à la Mashima ? Pour moi, il y a d’abord un travail important sur l’intégration des personnages dans les intrigues, et le fait de leur accorder à tous une attention particulière, les rendant constamment proactifs. On trouve difficilement chez Mashima des personnages inutiles ou des suiveurs. Ils arrivent tous à s’imposer à un moment ou à un autre. De même, l’auteur met énormément l’accent sur la parité, mettant en scène autant de personnages féminins que masculin, et ces dernières ne sont pas reléguées au second plan. Que ce soit Lucy, Erza, Mirajane et les autres, les « Fairy Girls » sont omniprésentes et n’attendent pas que les mecs viennent à leur secours.

Et un autre élément caractéristique de Mashima découle de ceci, élément qui fait beaucoup parler et grincer des dents : un fanservice quasi-constant, mettant toujours très en avant les corps parfaits de ses personnages féminins. Les poitrines généreuses sont en effet légion, et l’auteur prend toujours un malin plaisir à choisir des cadrages avantageux, à déchirer les vêtements des filles (quand ceux des garçons sont toujours intacts), et à mettre en scène des transformations toutes plus sexy les unes que les autres. Sans oublier les classiques séquences de douche, de bains et de plage entre les arcs afin de permettre au lectorat cible (les adolescents mâles) de se faire plaisir.

Lucy Bain

Et tous ces éléments de « générosité » me semblent d’une importance fondamentale pour comprendre l’affect que l’on peut avoir pour Fairy Tail et les mangas de Mashima en général. L’auteur est on ne peut plus volubile, écrivant des postface dans chaque tome de ses mangas, et j’avais été frappé lorsqu’il a parlé de l’aspect « pop » de ses titres, voulant proposer des choses riches dans l’écriture, sans jamais oublier le plaisir de lecture et le rythme du récit. Et je pense vraiment que ce côté « pop », cette attention au fun constant et ce rapport à ses personnages font que ses titres sont vraiment touchants à leur façon.

D’ailleurs, l’emphase mise sur le pouvoir de l’amitié, si critiqué, est aussi une qualité à mes yeux mais surtout un élément constitutif de ses univers, Fairy Tail en étant la plus parfaite représentation. Car le fait de se centrer sur la guilde permet de faire de cette thématique un élément constitutif de son récit. Mashima mettant constamment en avant le fait que Fairy Tail est une grande famille (avec d’ailleurs plusieurs relations parent/enfant compliquées), et que ce sont tous les membres de cette famille qui donnent de la force à chacun. C’est sans doute un peu cucul, mais c’est un élément auquel je tiens tout particulièrement, d’autant plus que Mashima sait régulièrement faire mouche sur cet aspect.

Une structure narrative « libre »

Dans la postface d’un tome d’Edens Zero, Mashima explique que Rave était un titre très structuré, dans lequel il savait où il allait depuis le début, alors que Fairy Tail a été faite en freestyle. Il prévoyait d’ailleurs au départ une série de 10 à 20 tomes, et a au final dépassé les 60. En découle une structure narrative que je qualifie de « libre », dans le sens où il ne cherche pas forcément à mettre beaucoup de liant entre les arcs. IgnirSi on a quand même un sentiment de continuité, il déroule beaucoup d’intrigues auto-conclusives, dans lesquels il prend un malin plaisir à faire intervenir beaucoup de personnages, si bien qu’on oublie durant une grande partie du récit les histoires de Dragon par exemple.

On peut reprocher à la structure de la série une certaine répétitivité, mais je trouve pour ma part que ça fonctionne très bien, encore une fois avec ce côté « formule Mashima » ultra généreuse. On sait qu’arrivé à un stade, on aura toujours des ingrédients récurrents, mais avec quelques éléments spécifiques dans le développement.

Et surtout, je trouve que d’un arc à l’autre, Mashima se permet quelques petites audaces et idées bienvenues. Je pense par exemple à l’ellipse, élément récurrent du genre, géré ici d’une façon vraiment maline qui donne lieu à de très belles choses.

J’apprécie également grandement la tendance de Mashima a intégrer des moments de respiration et de battement entre les arcs (et parfois au sein de ceux-ci). Ces respirations s’articulent globalement autour de moments comiques et souvent assez coquinous, avec beaucoup de séquences de plage ou de bain permettant d’admirer encore une fois les courbes des personnages féminins.

Et si évidemment il y a l’aspect fanservice qui est prépondérant, je trouve aussi que ces moments de battement contribuent à créer de la connivence entre les lecteurs et lectrices et les personnages. Et c’est pour moi un élément vraiment très important dans Fairy Tail, qui me manquerait vraiment s’il n’était pas là. Cela donne de la vie et du corps à la guilde et à ses membres car on sent que leur lien dépasse le cadre des combats et des grands enjeux. Ainsi, loin d’être du remplissage, il s’agit pour moi de moments importants pour la tonalité globale de l’oeuvre.

Pour finir sur la structure narrative, ce côté libre permet aussi de développer le récit dans tous les sens que le souhaite Mashima, avec comme seule limite sa créativité, mais permet aussi de l’allonger à l’envie, notamment via des spin-off, histoires courtes et autres dérivés… Y compris une suite, centrée sur une quête dont on entend parler très tôt dans l’histoire, qui est proposée depuis 100 ans et que personne n’a jamais réussi à mener à bien ! Un très beau programme dont on reparlera tôt ou tard. Et encore une fois, tout ce développement de l’oeuvre dans des titres périphériques contribue une fois de plus à la connivence entre le titre est son public.

Une histoire de connivence

Qu’est-ce que j’entends par connivence ? Car si cet aspect est selon moi l’élément qui permet de comprendre l’affect tout particulier que j’ai pour Fairy Tail, il serait bon de l’expliciter un peu. J’entends par là que Mashima arrive à créer un lien fort avec son lectorat au sein de son oeuvre, grâce à un certain nombre de choses. Il y a évidemment une partie importante de goût personnel, qui fait qu’on adhère ou non à la proposition de l’auteur, mais pour peu que l’on accroche, le mangaka arrive à créer ce lien si particulier que l’on peut avoir avec son oeuvre, et qui, de mon point de vue strictement personnel, est assez unique en son genre.

Natsu et LucyJe veux dire que si je dois y réfléchir un peu, si je dois le mettre en comparaison avec ses concurrents du genre (une mauvaise façon d’aborder les choses, mais une tendance naturelle qu’on a un peu tous), force est de constater que Fairy Tail n’est pas aussi dense et aussi bien structuré qu’un Naruto, que malgré sa virtuosité visuelle, je trouve que Dragon Ball reste la référence en terme de combats, et que les personnages de Fairy Tail ne sont pas non plus les plus profonds. Oui, mais malgré tout ça, je préfère Fairy Tail à la plupart des mangas du même genre, et même par rapport à des titres qui sont meilleurs à mes yeux (genre Hunter x Hunter), hé bien Fairy Tail a ce quelque chose qui le rend hors catégorie.

Et ce quelque chose, c’est cette connivence dont j’ai parlé, qui fait que quand je lis ce manga, je suis transporté d’une façon toute particulière que seul Mashima arrive à faire. Je pense que c’est lié au contenu du titre, mais aussi à des éléments périphériques. Et pour le coup, il serait difficile de tout lister et tout décrire, car ça peut être tout et n’importe quoi. J’ai déjà abordé l’importance accordée aux personnages féminins, et il est évident que mon coup de foudre pour Erza joue pour beaucoup, tout comme le fanservice qui me parle et que je recherche dans les mangas de Mashima. Mais il y a aussi la tendance de l’auteur à proposer plein de visions de son propre univers, par des histoires courtes, des séries dérivées ou de simples dessins qui sont de véritables invitations à faire fonctionner l’imaginaire.

Je pense à toutes ces illustrations d’inter-chapitres ou les histoires courtes qui transposent les personnages du manga dans des univers différents, qui sont pour moi des éléments super importants. Je ne pense pas que Mashima soit le seul à faire ça, par exemple Toriyama proposait déjà dans Dragon Ball des illustrations d’inter-chapitre qui convoquent des imaginaires très différent de l’ambiance du manga (et dont certaines sont devenues iconiques au point d’être à l’origine de figurines). Mais Mashima le fait de façon encore plus évidente selon moi, et exploite ces éléments dans des histoires courtes ou autres spin-off.

Je pense évidemment au spin-off City Hero, qui transpose les personnages dans un univers policier urbain, mais aussi à des histoires courtes qui se déroulent dans l’univers étudiant, à la préhistoire, ou autre. Sans parler des illustrations d’inter-chapitre évoquant le récit d’aventure à la Indiana Jones, les histoires purement médiévales, etc… Si tous ces éléments sont périphériques à la série en elle-même et à son déroulement, ils contribuent à mon affect pour elle, faisant jouer mon imaginaire et me donnant envie de voir cet univers et ces personnages détournés de tout un tas de façons. D’autant plus que certaines histoires courtes ont à mes yeux un vrai potentiel pour des petites séries vraiment agréables qui ne feraient que renforcer le sentiment de connivence vis-à-vis du titre.

Et un des éléments très important concernant cet aspect, c’est bien évidemment l’esthétique parfaitement reconnaissable de Mashima. Sur ce point, Fairy Tail n’était pas encore totalement abouti au début de la série, et revoir les illustrations des premiers tomes fait un peu bizarre, je dois l’avouer. Les personnages ont parfois des gros fronts, et la forme des visages et des corps était encore à parfaire. J’ai réussi à trouver sur Pinterest une image qui synthétise pas mal l’évolution graphique, surtout au niveau des figures des personnages.

FT Evolution

Et si dès le début, l’esthétique de l’auteur est déjà plutôt réussie, elle n’aura de cesse de s’améliorer, atteignant un niveau déjà très élevé vers la vingtaine de tomes, pour devenir toujours plus virtuose (et il n’a pas cessé de s’améliorer depuis, puisque Edens Zero arrive encore à faire monter le level). Mashima est par ailleurs un auteur à la pointe des technologies numériques et ne cesse de travailler son style pour dessiner toujours mieux, et toujours plus vite.

Et ce talent est au service d’un découpage de l’action brillant, avec un travail sur les postures très caractéristique de l’auteur, des décors fouillés et détaillés qui contribuent à étoffer l’univers global, mais surtout, et c’est ici que la question de la connivence revient, un character design ultra marqué (et selon moi exceptionnel)… couplé à un fanservice constant concernant les personnages féminins.

Character design et fanservice

La question du character design chez Mashima, et dans le manga en général est très intéressante. Les mangakas importants ont en général un style très marqué, qui fait que, pour nombre d’entre eux, on constate des récurrences et ressemblances chez leurs personnages (et j’ai le sentiment que c’est d’autant plus vrai dans le shonen nekketsu). C’est vrai pour Toriyama, Boichi, Tite Kubo, Kohei Horikoshi, etc… et Mashima ne fait bien entendu pas exception.

Natsu Shiki et HaruIl est d’ailleurs l’objet de vives critiques quand à son recyclage en terme de character design, un point que personnellement je ne comprends pas car d’une part, il est loin d’être le seul à le faire, et d’autre part, cela me semble quelque chose de totalement volontaire et assumé. Au-delà de la ressemblance frappante entre Rebecca et Lucy, je note surtout le personnage de Erzy dans Edens Zero, dont le nom renvoie directement à Erza, comme l’aveu d’une volonté réelle du mangaka. De plus, il se moque gentiment de cet aspect dans Mashima Hero’s, crossover convoquant ses trois séries phares.

Et selon moi, ces ressemblances et récurrences, en plus d’être évidemment volontaires, sont aussi un élément qui participe à la connivence vis-à-vis de l’oeuvre de Mashima de façon générale, au-delà du seul cas de Fairy Tail. Car si on apprécie la patte d’un mangaka, on a selon moi plaisir à voir des récurrences stylistiques d’un titre à l’autre. Et à plus forte raison quand le mangaka en question a un coup de crayon et un sens de l’esthétique des personnages si impressionnant.

Car comme je l’ai déjà dit, Fairy Tail est un manga « character driven », c’est à dire qui se focalise énormément sur ses personnages, leur évolution et leurs relations, et qu’ils sont le moteur du récit, davantage que l’univers en lui-même et une intrigue à forts enjeux. On sent bien que Mashima écrit ses arcs en partie afin de faire intervenir tel ou tel personnage. Ainsi, l’impact de ses histoires passe beaucoup par les personnages et l’affect que l’on développe pour eux.

Et, le manga étant quand même un médium visuel avant tout, il est important de travailler le style des personnages afin de créer un affect vis-à-vis d’eux. Et sur ce point, je trouve que Mashima est très fort et avec tous les personnages. Peut-être presque trop, dans le sens où les antagonistes exercent souvent la même force de séduction que les héros.

Le charisme des personnages passe ainsi davantage dans leur aspect et leur caractère général que dans leur histoire personnelle chez Mashima (en tout cas selon moi), et cela fonctionne parfaitement, aussi bien pour les personnages masculins que féminins. Mais l’honnêteté me force à dire que son travail sur les « Fairy Girls » a quelque chose en plus, qu’on appelle le fanservice.

Car ce n’est un secret pour personne, un des pêchers mignons de Mashima est le dessin de personnages féminins assez peu vêtues, qu’il prend également plaisir à mettre dans des postures suggestives le plus souvent possible. Si le fanservice est extrêmement fréquent dans le manga, en particulier à destination d’un lectorat adolescent mâle, Mashima semble vraiment être de ceux qui font exploser les compteurs, au point où cet aspect influe sur l’écriture.

LucyOn ne compte plus le nombre de fois où un personnage utilise ses pouvoirs pour déchirer les fringues des filles, ou carrément les faire disparaître, ni les très nombreuses planches où l’une d’entre elles se retrouve ligotée dans une posture évoquant certains fantasmes de domination. Une partie du lectorat trouve d’ailleurs que cela vient désamorcer la tension de certaines séquences, voire que ça gâche certains personnages (beaucoup trouvent que Erza finit par devenir un simple véhicule au fanservice, ce avec quoi je ne suis pas d’accord, quand bien même elle est en effet de plus en plus souvent dévêtue au fil des arcs).

Personnellement, j’ai fini par me faire à l’idée que c’était un élément caractéristique du style de Mashima, et je me dis même que s’il n’y avait pas cela dans ses mangas, ça me manquerait. Je dois être au fond de moi un petit coquinou, mais j’aime voir ses personnages féminins toutes extrêmement sexy mises en valeur. Chose qu’une grosse partie de son lectorat doit partager, à en voir les très très nombreuses séquences de bain, de plage et autre.

Erza 5Ainsi, si j’arrive tout à fait à comprendre que la tendance de Mashima au fanservice ne soit pas du goût de tout le monde, je dois bien admettre que je lui trouve un talent vraiment fou dans le domaine, et que cet aspect contribue aussi à sa façon à mon affect pour la série. Encore une fois, tout est question de connivence. Si on est fan de Mashima, je pense qu’on doit un minimum apprécier cet aspect, qu’on arrive à l’admettre ou non, et de ce fait, cela contribue au plaisir de la lecture à plus ou moins grosse échelle. De même, il serait hypocrite de ma part de dire que la beauté de ses personnages féminins n’y est pour rien dans l’affect que j’ai pour elles.

Ainsi, tous ces éléments caractéristiques du style Mashima et de Fairy Tail contribuent à la qualité de l’oeuvre à mes yeux. Car si il y a un certain nombre d’aspects critiquables dans ce manga, je peux le reconnaître, ils sont cependant pour moi des éléments que j’ai au contraire plaisir à retrouver de tome en tome. L’aspect « pop » et ultra généreux de l’action me fait plaisir, tout comme le fait que Mashima tienne tant à faire intervenir un maximum de personnages dans chaque arc. Les intrigues simples et la caractérisation psychologique quelque peu monolithique des personnages me parle également, et permet d’entrer directement dans le vif du sujet en créant des intrigues sans temps mort. Et le character design somptueux couplé à un fanservice omniprésent contribuent grandement à mon affect pour ses personnages.

En conclusion : une série qui ne démérite pas

De ce fait, tous ces éléments peuvent être vus comme positifs ou négatifs selon le côté où l’on se place (vous aurez compris mon point de vue sur la question), et je dois avouer que l’injonction à rejeter ce que fait Mashima sans être un tant soit honnête vis-à-vis des nombreuses qualités de l’auteur me dérange considérablement.

J’en avais un peu parlé, mais au fil de mes pérégrinations, j’ai bien remarqué qu’il était de bon ton de taper sur Fairy Tail, comme s’il était de notoriété public qu’il s’agit d’un mauvais manga, qui ne mériterait pas son succès. Or, j’aime à penser que le succès ne vient jamais sans raison. J’ai tenté durant mon développement d’expliquer les raisons de mon affect personnel vis-à-vis de cette série, car je pense qu’il y a dans mon rapport si particulier et si intime à ce manga quelques clés pour expliquer son succès, et sa qualité.

Et si je peux tout à fait comprendre que ce que propose Mashima ne parle pas à tout le monde, je pense vraiment que taper sur ce mangaka en particulier est injuste. Car au-delà de certains éléments qui sont selon moi indiscutables, comme la virtuosité de son dessin (fanservice mis à part), il y a aussi de très nombreuses autres qualités qui expliquent pourquoi il a réussi à toucher au cœur d’autant de gens au fil des ans.

Je pense qu’on ne peut pas atteindre un tel succès et fédérer autant de fans sans qu’il y ait quelque chose derrière la surface. J’ai tenté, avec mes mots et d’après mon expérience personnelle du récit, de voir quel pouvait être ce quelque chose qui fait que Fairy Tail est, au moins à mes yeux, un manga à part. Peut-être pas le plus brillamment écrit dans le genre, peut-être pas le plus profond, mais surement celui qui me procure le plus de plaisir, et dans lequel je me sens le mieux.

Persos principaux (2)

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39 commentaires

  1. Super article très complet et détaillé ^^
    J’ai connu Fairy Tail par l’adaptation animée quand elle était diffusée à l’époque sur la 17, mais je m’étais arrêté et je n’ai jamais repris depuis (un nombre de tome trop important à acheter, et l’animé qui ne fessais pas partie de mes priorités). Mais ça fait déjà quelques mois que je me dis qu’il faut que je recommence depuis le début, pour voir si toutes les critiques qui sont faites dessus son justifiés ou non.
    En tout cas je reconnais que quoi qu’on l’en dise, Mashima reste un très grand auteur qui à su inspirer et faire apprécier la culture manga à un très grand nombre.

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    • Oui, quoi qu’on puisse en penser, Mashima n’est pas n’importe qui et fait vraiment un travail de titan et soigne ses titres.
      Je peux tout à fait comprendre qu’on n’apprécie pas son style, mais il faut quand même reconnaître ses nombreuses qualités.
      J’espère que tu aura l’occasion de lire la série. De mon côté j’ai eu de la chance de la trouver en médiathèque.

      J’aime

  2. Un super article!
    J’adore FT de mon côté et j’ai dû mal à comprendre comme toi ce rejet de Mashima sans autre forme de procès.
    Il me semble être un mangaka intelligent, qui sait faire plaisir à son public et qui sait se faire plaisir, en tout cas c’est ce que je ressens à la lecture. Il joue avec les codes, avec les fans et maitrise son sujet. Ce qui est mis en avant comme défauts me semblent être des constantes du Nekketsu, par exemple le pouvoir de l’amitié soyons sérieux 2 minutes, Mashima n’a rien inventé… La gestion des arcs me fait clairement penser à la gestion d’Oda pour OP on change d’île et on recommence, ici on prend une nouvelle mission et on recommence.
    Bref une série que j’affectionne particulièrement et j’en reviens d’ailleurs à un thème qui t’es cher la co-construction et c’est un titre que ma femme m’a offert et qui m’a accompagné pendant l’attente de notre première enfant puis de ses réveils quand il mangeait la nuit, et clairement ce manga restera je pense associé à tous ces merveilleux moments.

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    • C’est vraiment super ça quand on a des œuvres comme ça qu’on associe à des moments importants de notre vie. Ca me procure une émotion ce que tu dis sur ton expérience de Fairy Tail.

      Ca me fait penser à quand j’ai vu Avengers Endgame et que ma femme était enceinte. Tony Stark rencontre son père pendant son voyage dans le temps, et le daron, en parlant de son enfant à naître dit : « je ne le connais pas encore et je serai déjà prêt à tout pour lui », tu imagines bien que j’ai chialé tout ce que j’avais à ce moment là.

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      • Ah mais je te comprends totalement!! J’aurais fait la même je pense ^^’.
        Pour FT je ne sais pas si je lirai tout les spin off, d’une part parce qu’il y en a beaucoup et que ça fait mal au portefeuille et deuxièmement j’ai peur que ça affecte mon expérience première de FT… Mais malgré tout j’envisage d’en lire certains 100 years quest en prio!

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      • 100 Years Quest sera aussi une priorité pour moi.
        Pour le reste, je privilégie ceux dessinés par Mashima car malgré tout on y perd beaucoup quand c’est quelqu’un d’autre.
        Genre je suis deg que ce soit pas lui sur Fairy Girls ! C’est un concept qui a clairement tout pour me plaire, mais j’ai feuilleté en rayon, et j’arrive même pas à reconnaître les personnages tellement le style a rien à voir !
        Grosse tristesse.

        Mais ces histoires courtes dans Fairy Tail S, c’est formidable. Dixit Mashima lui-même, le mec s’est lâché sur les meufs à poil parce que dans le manga il doit rester soft (la jauge de softitude étant différente d’une personne à l’autre visiblement 🤣).

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      • Oui clairement dommage sur Fairy Girls….
        Il est drôle en plus Mashima ^^ De mon côté j’ai le Fairy Tail Zero qui me tente pas mal aussi!

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  3. J’aime beaucoup ton article qui est super complet !
    Tout comme j’aime FT malgré certains éléments qui me dérangent un peu. Dont le personnage d’Ishiya qui me degoute tellement que j’ai arrêté l’animé plus d’une fois. Il est juste insupportable. Toutefois j’aimerais aller au bout car je me rends compte que je ne connais pas la fin 😅 il y avait eu une longue pause après l’arc du monde des esprits et bon bref.
    Je ne comprends pas trop qu’on s’acharne sur l’auteur comme ça, je pense qu’il y a une partie de jalousie mais aussi de fausse pudibonderie. Je suis moins gênée par le fanservice de Mashima que par le sexisme ordinaire qu’on retrouve dans plein de mangas.. Au moins Mashima a le mérite de présenter des personnages féminins complexes et forts pour la plupart, qui n’attendent pas après un gars pour être sauvées, au contraire. Deux des meilleures mages de la guilde sur 3 sont d’ailleurs des femmes ! Alors oui elles ont un corps parfait et ça véhicule peut être certains complexes chez les jeunes filles mais je choisis de voir au delà, de ne pas les réduire à un physique en fait.
    Je m’emballe un peu je me rends compte. Bon travail en tout cas !!

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    • Tu as raison de t’emballer et ça me fait très plaisir ce que tu dis, surtout que j’ai le sentiment que le regard féminin sur les Fairy girls est bien plus nuancé que ce qu’on pense au premier abord car les fans du manga que je connais sont essentiellement des filles/femmes, qui n’ont aucun soucis avec cet aspect.
      J’ai même une collègue qui m’a dit qu’elle n’avait pas remarqué les gros seins partout avant que je lui en parle 😅

      Par contre je suis en désaccord total concernant Ichiya. J’ai honte de ne pas avoir glissé un mot sur lui, mais moi je l’adore. Rien que voir sa tronche me fait rire (je lui trouve des airs de Robert Redford qui aurait fait de la chirurgie) 🤣

      Je pense que Fairy Tail est une série sur laquelle on aime bien taper parce que Mashima ne cherche pas à s’insérer totalement dans certains canons de fausse complexité du genre, et assume totalement son côté fun (il dit « pop » mais ça revient au même pour moi) du coup on va vite penser que c’est creux et bête alors que non.

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      • Disons que s’il transformait ses personnages féminins en objet ça me gonflerait et je n’aurais d’ailleurs pas été plus loin dans le manga mais j’ai toujours ressenti une vraie bienveillance de sa part et un souci de représentation positive des femmes. C’est mon sentiment bien entendu, on peut ne pas le partager.
        Et je ne vais pas épiloguer sur Ishiya xD chacun ses goûts on va dire.

        L’aspect fun est un plus pour moi, je trouve que c’est souvent bien dosé justement et qu’un peu d’absurde de temps en temps ne fait de mal à personne. Dans la vie personne n’est jamais full sérieux à 100% et y’a aussi des couacs drôles quand il ne faudrait pas alors pourquoi pas là ?

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      • Oui, je pense qu’il tient à mettre en valeur et rendre actifs tous ses personnages, et qu’il tient aussi à ce que les femmes soient aussi bien servies que les hommes. On le retrouve d’ailleurs très bien dans Edens Zero qui retrouve une composition similaire dans le groupe qui fonctionne vraiment bien.
        Il manque juste un clone d’Ichiya pour que ce soit parfait 🤣

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  4. Bravo pour ce super article. j’adore Fairy Tail, je n’irai pas, comme tu le fais, à le faire passer devant Hunter x Hunter parce que ce dernier a, pour moi, une valeur particulière et il ne peut pas être détrôné mais c’est un excellent manga et anime. J’aime particulièrement le fait qu’il soit tout à fait intergénérationnel, l’année dernière je me souviens que je discutais de ce manga avec les filles d’une amie qui le découvraient, une vraie grosse discussion de fan, autant autour de l’amitié que des pouvoirs ou de nos persos préférés ^^

    Il a vraiment la qualité d’être divertissant autant que profond et ça c’est pas donné à tous… J’adore aussi la pléthore de personnages qui ont tous une identité unique, comparé à un Naruto, je ne peux pas dire que je me sois attachée à autant de personnages… Alors que Fairy Tail je n’ai pas envie d’en laisser un seul de côté tellement ça forme un tout parfait…

    Comme OmbreBones, le fan service passe crème parce que les filles sont des femmes fortes avec du caractère et qu’elle ne s’en laisse pas compter. Bon, des fois je soupire quand une Lucy ou une Erza se retrouve encore à poil mais je l’accepte bien mieux que pour un abominable Sun ken Rock par exemple parce que Mashima ne fait pas de ses personnages féminins des poupées gonflables…

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    • Je suis justement en train d’enchaîner sur la fin de Sun-Ken Rock et des fois les bras m’en tombent avec ce que fait Boichi (genre le combat entre deux meufs qui se rendent compte qu’elles sont pareil parce qu’elles sont toujours à poil pour plaire à leur boss… my god !).

      J’ai du mal m’exprimer par contre, Fairy Tail a une place particulière pour moi, tout comme Hunter X Hunter, mais ça reste Hunter que je préfère entre les deux. Jz le mets d’ailleurs totalement à part par rapport aux shonen de bagarre « classiques », tout comme L’Attaque des Titans.

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      • ouais Boichi… bref tu sais ce que j’en pense…
        je ne dois avoir la capacité neuronale de comprendre le pourquoi du comment de tant de contradiction et d’hypocrisie…

        ah pardon, c’est moi qui ait du mal lire, alors oui, on est d’accord Hunter x Hunter c’est vraiment un manga/anime à part…

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      • J’espère d’ailleurs qu’on a fini avec les chapitres HS sur Yumin en infiltration, parce que je suis mal à l’aise pour lui quand je les lis tellement c’est affligeant…
        Le dernier que j’ai lu c’était à l’armée et mon Dieu, j’ai l’impression qu’à chaque chapitre comme ça il fait encore pire… (quoique la partie « La Pioche Origins » est quand même hallucinante aussi dans son genre).

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      • tu es à quel tome ?
        tu sais en terme d’affliction, moi je n’en pouvais plus de chez plus, pourtant en général pour peu qu’il y ait de la bonne baston je suis bonne cliente mais là… Comme je le disais dans ma chronique, le problème c’est pas l’érotisation gratuite c’est que l’arbre qui cache la forêt selon moi… pour moi le problème fondamental c’est tout le traitement de la femme qui est problématique : viol et absence de trauma, absence de possession, absence de pouvoir décisionnel, absence de pouvoir ressentir sans le chaperonnage d’un homme… et quand on connait la fin tout ça paraît pire…
        J’ai vraiment développé une aversion épidermique pour ce manga et pire… pour Boichi, je ne connais pas ses autres oeuvres mais il est hors de question que je les lises…
        c’est une horreur pour moi de constater que justement la seule chose qui choque les lecteurs c’est l’érotisation des personnages féminins, je le vis très mal parce que je trouve ça très symptomatique de notre société…
        il tape vraiment où ça me fait mal ce manga et pourtant j’ai guéri de mon histoire mais là… bon tu vois je suis dans le rejet total…

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      • J’ai lu 20 tomes, et justement il y a eu une séquence en particulier avec une ado nommée Nami si je me souviens bien où le côté viol et absence totale de trauma ressort particulièrement.

        Il y a aussi un fort côté chevalier vertueux, et donc vierge, chez Ken qui est tenté par tout un tas de femmes, c’est un drôle de trip aussi quand même.

        Mais globalement, je trouve en effet qu’il y a un gros soucis sur ce point dans ce manga.

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      • Nanshi… oui absolument c’est un point que j’ai pointé du doigts… le preux chevalier magique qui plus fort que jésus guéri le trauma en sauvant la damoiselle en détresse… une horreur…
        oui Ken clairement il soulève pas mal de question… non puis la scène de la cuisine avec l’idol qui se fait violer… bon hein preux chevalier quand ça l’arrange ma foi…

        mais ça me fait plaisir qu’un homme remarque aussi que ça va pas…

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      • Tu sais, je pense que globalement beaucoup voire la plupart des gens le remarquent (en tout cas je l’espère) mais qu’ils ne veulent pas en parler car ça vient écorner un manga qu’ils aiment.
        Je vais être honnête, j’aime beaucoup Sun-Ken Rock mais ça ne me dispense pas d’être honnête sur certains points problématiques… comme à peu près tout ce qui a trait à la sexualité ou à Yumin (car mon Dieu, la façon de traiter le fait qu’elle découvre la vérité sur Ken me laisse extrêmement circonspect aussi).

        L’arc des idoles m’a vraiment plu globalement, mais en effet, la scène de viol avec Ken qui commence à s’exciter en regardant, c’est vraiment là que le côté vouloir le beurre et l’argent du beurre de Boichi ne faisait plus de doute pour moi. Déjà au début tout ce qui se passe avec Miss Yoo, je préférais mettre ça sur le compte de quelqu’un qui manque de tact dans son traitement de la chose mais qui veut bien faire, mais finalement je crois que j’ai été un peu naïf.

        Et je dois avouer que globalement, j’ai du mal avec le recours systématique au viol dans certaines fictions. C’est par exemple le gros point faible de Berserk pour moi.

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      • bein tu sais je ne suis pas sure, en tout cas, que ce soit sur babelio, nautiljon et fb je n’ai vu aucun commentaire dire autre chose que ouais c’est trop érotisé…
        après je suis de partie pris étant une femme qui, en plus, a été confronté à ce genre d’hommes dans sa vie…
        Je crois que tu surestime peut-être le nombre de personnes qui ont conscience de ça, de même que sous estime certainement ce même nombre de personnes…
        Bersek, j’ai commencé il y a quelques mois mais j’y vais doucement pour découvrir… je ne connais qu’une infime partie donc je ne saurai dire…
        c’est vrai que le viol est devenue une facilité narrative mais d’un autre côté si on en parle bien ça peut réveiller les consciences…. je pense notamment au recueil Black Mambo (au moins les deux premières nouvelles), bein ça remet les idées en place… je n’ai pas connaissance de manga qui l’utilise aussi bien mais en tout cas c’est un sujet à creuser, j’avais commencé à rédiger un article sur le viol en littérature et en manga mais c’est très dur et long à élaborer… toujours est-il que je trouve que c’est un sujet dont on doit parler parce que hélas c’est un crime bien trop courrant et cautionné mais il y a façon d’en parler et façon d’en parler…

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      • Du coup j’essaierai pour contrebalancer d’en parler le mieux possible de cet aspect.
        J’ai emprunté les derniers tomes pour justement pouvoir avoir un regard d’ensemble sur la question sans avoir à attendre la fin de la parution de l’édition deluxe.

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  5. Encore une fois, un superbe article. Je ne le lis que maintenant, car je voulais le lire à tête reposée et pausé.

    Tout est complet, il n’y a rien à redire. Comme je l’ai déjà dit, Fairy Tail, j’ai bien aimé, mais sans plus. Pourtant, j’ai bien aimé ma lecture, c’est peut être du au fait que je lisais ça par petite tranche de deux ou trois tomes, j’ai mis du temps à combler les trous.

    Ce qu’il faut avouer, c’est que FT est un très bon manga, pour preuve une série à 63 tomes, qui a eu un tel impact et qui en a encore un d’ailleurs, ce n’est pas rien. Car même si on n’accroche pas à l’auteur, dire qu’il n’a pas de talents (ce que j’ai déjà vu sur internet) c’est de la mauvaise foi. Pour moi, Mashima est un mangaka de talent et sa patte est reconnaissable entre mille et elle est bien supérieure à certains grands noms. Une force que je dois lui reconnaître, c’est le nombre de personnages, mais qui ne sont pas relégués au second plan, chacun apporte sa pierre à l’édifice dans les différents arcs, et même après l’ellipse, certains sont encore présent et s’avèrent utile.

    Pour le fan service, ce n’est pas pour me déplaire 😛

    Et le recyclage de personnages, je n’ai lu que FT, je ne peux pas trop juger, mais je ne vois pas le souci. Comme tu le soulignes, même les grands auteurs recyclent toujours un peu (Urasawa, ses personnages sont reconnaissable dans toutes ses œuvres, même s’ils ne ressemblent pas trait pour trait, il y a toujours quelque chose). Et puis le gars assume, alors tant pis pour les râleurs 😀

    En tout cas, à force de lire tes articles, je me demande si je ne vais pas replonger dedans 😀

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    • Ce serait une fort bonne idée !

      Merci beaucoup pour ton retour, on est totalement sur la même longueur d’onde, même si de mon côté je suis totalement fan, tu l’auras compris.
      Je comprends totalement qu’on n’accroche pas ou qu’on apprécie sans plus, mais en effet, j’ai du mal avec la mauvaise foi de certains qui refusent d’admettre que Mashima a du talent sur de nombreux points.

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  6. Comment ça se sent que tu adore ce manga. Y a un analyse mais également les sentiments, c’est le combo parfait ! Tu explique bien pourquoi tu aimes, et c’est justement une excellente raison personnellement. Si une oeuvre nous transporte comme jamais ou que tu as l’impression d’être a
    Je me souviens de la fois où j’avais commencé à m’y mettre sérieusement à Yu-Gi-Oh, ça disait que c’était commercial, pour les gamins etc. Et maintenant, je vois pleins de trentenaire qui disent que c’est le feu et qui jouent même aux cartes. Quand ce n’est pas un manga avec une histoire bien travaillée ou qui n’est pas forcément le meilleur, on aime taper dessus, c’est fou. Faut absolument que j’en fasse un article depuis le temps que j’y pense ahah !

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    • (j’ai appuyé sans faire exprès sur la touche « laisser un commentaire » :/)
      Tu expliques bien pourquoi tu aimes, et c’est justement une excellente raison personnellement. Si une oeuvre nous transporte comme jamais ou que tu as l’impression d’être avec des potes voire une famille, ça me suffit déjà pour que je kiffe. Si je regarde ou lit une oeuvre que j’aime mais dont les personnage et l’univers ne m’invite pas à être en pleins de dedans, ça signifie que ça ne me marquera pas.

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    • Ce serait une très bonne idée que tu en fasse un article car je connais très peu Yu Gi Oh. J’avais juste lu le premier tome dans les rayons de la fnac il doit y avoir 15 ans, j’en ai quasi aucun souvenir mais je suis très curieux concernant cette série.

      En dehors de ça, on est d’accord, il y a souvent une une de snobisme qui certaines séries grand public pour telle ou telle raison. Et c’est valable dans tous les médias.

      Me concernant, j’avais des aprioris concernant Fairy Tail justement avec tout le mal qui se dit dessus, mais finalement, j’y ai trouvé une très grande résonance en moi alors que je ne m’y attendais pas du tout du coup.

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      • Ah oui ça remonte en effet haha ! Les premiers tomes sont très différents du reste du manga en plus. En dehors du Japon et des fans de la série, les personnes pense que l’animé commence comme l’animé qu’on connait tous. Nan mais je vais en parler !

        Ouais et c’est justement ça qui me saoule. Et tu as aussi les gens qui sont, comme par magie, des critiques d’art pour critiquer la manière d’illustrer aussi. « Faites pareil bandes de cons, j’attends de voir ! »

        En fait, parfois les mauvaises critiques nous pousse à découvrir et finalement, on aime. Je me souviens de la fois où je m’étais mise à Bleach, je venais de mettre en couple avec mon mec d’alors et il a critiqué les véritables origines du héros comme quoi c’était n’importe quoi… (ah ouais, j’étais à l’arc des Arrancar à ce moment-là. Très nice de spoiler ! C’est d’ailleurs le même qui m’a spoilée la fin de FFXV)
        C’est typiquement le genre de personne qui aime tout critiquer d’ailleurs. Joie !

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      • En plus la fin de FFXV est assez étonnante je trouve, donc c’est dommage de la spoiler !

        Bleach, je m’y mettrai un jour, ils ont toute la série en médiathèque (contrairement à Yu Gi Oh, mais si jamais Kana le réédite en Star Edition, why not !).

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      • Nan mais il ne fallait surtout pas spoiler The Walking Dead mais il me spoilait oklm quel perso qui mourrait… bref !
        Après, j’avais l’information, mais je l’avais oublié ou du moins, une fois que j’ai vécu le moment, je me suis souvenue de ce spoil. Ca a fait la même chose pour l’identité de Ichigo une fois que j’ai lu LE fameux tome.
        Je déteste être spoilé qu’importe la date d’une oeuvre mais la plupart du temps, je ressens l’émotion des scènes. Heureusement sinon ça serait complètement gâché.

        Ah je te conseille vivement et n’écoute pas les critiques des gens. Découvre par toi-même ;).
        Ah ça serait cool qu’ils fassent une telle édition pour YGO. Il y a déjà une édition double. Je possède d’ailleurs certains tomes doubles, sinon le reste est l’originale.

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      • Pour ce qui est des spoils, tu prêche un convaincu !
        Perso, j’aime surtout avoir le choix de me spoiler moi-même. Mais sinon, j’estime que les spoils n’ont pas de date de péremption perso. Ce qui me rend ouf c’est qu’on est dans une telle culture de l’instant que des fois, un truc sorti depuis deux mois on dit « c’est bon, on peut spoiler maintenant », pardon ???

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      • Oui, moi aussi je préfère me faire spoiler moi-même, même si ça me fait chier.
        Aaaaaaah tu ne peux pas savoir comment ça fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule à le penser. Et ben non, ducon/duconne, tu ne peux pas spoiler et si t’es pas content.e, va te faire voir u_u » ! Ah nan mais je supporte pas ça

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