Video Girl Aï est un objet passionnant, shonen de comédie romantique matinée de fantastique au succès insolent, le titre a définitivement laissé sa trace. Il est en tout cas un titre vraiment intéressant à lire aujourd’hui, avec son aura de classique, mais néanmoins résolument grand public. Il a ce charme désuet sur certains aspects, une certaine modernité sur d’autres, et un côté très focalisé vers son public adolescent, manga du Weekly Shonen Jump oblige. On va donc revenir en détails sur mon expérience de lecture, les réflexions que la série ont fait émerger, tout en contextualisant un peu tout ça.
Resituons le titre
Video Girl Aï est un manga qui a fêté ses 30 ans récemment, puisque la série de Katsura a été prépubliée entre 1990 et 1993 dans les pages du Weekly Shonen Jump. La série s’est étendue sur 15 tomes, même si en réalité les deux derniers constituent une petite histoire centrée sur une autre Video Girl. Pour ce qui est de la version française, il semblerait qu’il s’agisse du premier titre édité par Delcourt Tonkam à partir de 1994, connaissant un succès énorme et quelques rééditions, jusqu’à terminer avec la Deluxe sur le modèle de la japonaise, en 9 tomes, en 2002.
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que cette série a connu un succès retentissant en France, ce qui n’empêche pas l’éditeur de la traiter avec un certain dédain puisqu’elle n’est plus disponible qu’en numérique, ou alors sur le marché de l’occasion, à des prix très variables. Un cas finalement habituel avec le catalogue de Delcourt Tonkam, qui a un nombre insolent d’excellentes séries qui tombent dans les limbes faute d’une politique éditoriale respectueuse des licences…
Pour ce qui est de Video Girl Aï dans la carrière de Katsura, il s’agit de la seconde série de l’auteur, après Wingman, série en 13 tomes débutée en 1983 déjà dans les pages du Weekly Shonen Jump, débutant l’histoire d’amour entre l’auteur et le magazine. Et cette histoire a vraiment duré puisqu’il a continué à travailler au sein du magazine par la suite. Il faut dire que l’auteur était vraiment abonné au succès à chacune de ses séries, avec la batterie d’adaptations et de produits dérivés qui ont suivi.
Ce qui m’intéresse tout particulièrement, c’est surtout que le titre nous ramène à une époque où l’offre de manga en France n’était pas aussi pléthorique, et c’est peut-être une des raisons qui ont fait que le titre a été un tel succès (on parle de plus de 100 000 exemplaires vendus par tome à l’époque de sa première sortie, le genre de chiffre que les éditeurs aimeraient avoir pour chaque série). La série étant sorti avant que j’ai 10 ans, à une époque où je ne lisais que Dragon Ball, je n’ai pas vraiment connu l’aura du titre à l’époque. Cependant, le fait qu’elle soit passée à la postérité chez nous malgré un traitement éditorial désastreux me laisse à penser qu’il y a bien des raisons derrière ça.
Et ce qui est certain, c’est qu’à la lecture, le titre a clairement quelque chose, et quelque chose qui persiste malgré les années. Quelque chose qui d’ailleurs devait être encore plus fort à l’époque pour un lectorat adolescent et masculin qui découvrait le genre de la comédie romantique en mode shonen… et il y a des choses à dire à ce sujet qui sera d’ailleurs le cœur de l’article.
Résumé rapide de la série
Video Girl Aï est donc une comédie romantique teintée de fantastique, où nous suivons le jeune Yota, malheureux dans ses sentiments puisqu’il vit un amour à sens unique pour Moemi, une camarade de classe. C’est alors que Yota va louer une cassette video sur la jaquette de laquelle on voit une certaine Aï. Une fois rentré chez lui, il met la cassette dans son magnétoscope (un beau signe de l’époque à laquelle le manga a été écrit) et la jeune fille sort de l’écran pour arriver dans notre monde, avec comme objectif de le consoler.
Et disons le d’emblée, cet élément fantastique, qui fait souvent office de prétexte, est clairement ce qui m’a le moins convaincu du titre. D’autant plus que cela n’a pas franchement de réelle utilité pendant une partie de l’histoire, et quand cela devient plus central, ça alourdit le récit pour pas grand chose selon moi. Pour dire les choses simplement, la nature de « Video Girl » de Aï va avoir une importance dans l’histoire, car elle ne sera pas vue par Yota comme les autres filles qui l’entourent, et dans le même temps, il va y avoir des enjeux centraux liés à cet état de fait, avec un côté Pinocchio qu’on voit arriver de loin. Mais comme je l’ai dit, ce n’est pas franchement ce qui m’a le plus intéressé dans l’histoire, je ne vais donc pas élaborer plus que ça cet aspect.
Cependant, j’ai été bien plus intéressé par tout ce qui fait le sel de l’aspect romantique du titre. Car Yota va avoir l’occasion au fil des 13 tomes de rencontrer des filles, de tomber amoureux, de se questionner sur ses sentiments, sur l’amour, le désir, et la sexualité. Et c’est vraiment ce qui rend le titre très intéressant, que ce soit le travail sur les personnages, l’évolution de leurs relations au fil de l’histoire, et aussi sur la façon de représenter l’éveil à la sexualité.
La romance adolescente dans Video Girl Aï
J’aime beaucoup le genre de la romance, car il permet de vraiment travailler ses personnages, et procurer des émotions par le biais de l’évolution des relations qu’ils ont les uns avec les autres. De plus, dans les romcom, un des éléments centraux et la façon dont les auteurs jouent avec nos attentes, la frustration de voir les relations ne pas avancer, ou régresser même, pour mieux récompenser notre patience à un moment ou un autre.
Et clairement, Video Girl Aï joue beaucoup sur la frustration, puisque les relations vont se faire, se défaire, avancer, régresser, et auront bien du mal à se concrétiser. La faute à Yota, qui est décidément l’archétype de l’adolescent inexpérimenté qui se prend beaucoup trop la tête. Chaque geste, chaque parole, est l’occasion de questionnements dans son esprit, de prise de tête pour savoir comment réagir, comment faire plaisir et ne pas blesser, et fatalement, il va souvent être à côté.
De même, la question de ses propres sentiments, qu’il aura souvent du mal à identifier et comprendre, est centrale. Sentiments, mais aussi désir, car le désir sexuel est un élément important du manga, et l’est d’autant plus qu’il s’adresse à un public adolescent masculin, avec qui l’auteur prendre un malin plaisir à jouer, titillant les hormones en ébullition des jeunes garçons.
Et clairement, je peste un peu de découvrir seulement maintenant ce manga, car je n’ose imaginer l’effet qu’il aurait eu sur moi à l’adolescence. D’une part concernant le côté psychologique et émotionnel, car, il faut le souligner, le rapport des différents personnages aux sentiments est clairement très adolescent et peut faire grincer des dents un lectorat adulte devant cet aspect parfois ultra mièvre. Je pense notamment à cette obsession de ne surtout pas aller trop loin (même un simple baiser) alors même que les deux personnages en ont envie (car Yota va se retrouver plusieurs fois avec une fille à poil dans sa chambre, mais il ne fera jamais rien de plus qu’un bisou). Le fait d’appuyer autant sur le caractère sacré des sentiments, de la première fois et autre font extrêmement adolescent chaste et semble très désuet, voir parfois irritant, pour un lectorat adulte.
Ce qui n’empêche pas le titre de sonner très juste à de nombreux moments dans l’écriture des différents personnages. Déjà parce qu’ils sont suffisamment nombreux et avec des caractères suffisamment travaillés et affirmés pour que ça passe vraiment bien, mais aussi car il y a des idées de développements narratifs particulièrement bien sentis pour certains. Et même si on tombe souvent dans l’excès de bons sentiments, et la sur-dramatisations des émotions de chacun, ça fonctionne vraiment bien, au point où on dévore les volumes rapidement.
Qu’on ne s’y trompe pas, c’est un récit très bien mené globalement, mais je tenais à souligner que l’aspect fantastique ne m’a pas forcément convaincu, et que le travail sur les personnages, s’il est de qualité, sera plus propice à toucher un lectorat adolescent qui pourra plus facilement se projeter dans les personnages. C’est en tout cas comme ça que je l’ai vu, car j’ai bien souvent repensé à mon adolescence en lisant le titre, mais en prenant beaucoup de distance par rapport à une vision quand même très spécifique des choses de l’amour.
Cependant, un point qui m’a vraiment totalement passionné dans le titre vient de l’esthétisation des corps féminins, et d’un regard profondément masculin sur ces derniers, qui me semble assez typique du shonen de romance.
Un regard masculin à 100%
C’est une notion que j’ai eu l’occasion d’aborder à plusieurs reprises, et si le terme de « regard masculin » semble parfois remis en question, je dois avouer que personnellement, je souscrit totalement à cette notion. J’entends par là que je considère qu’il y a clairement une façon propres aux hommes dans la fiction à dépeindre les personnages (et les corps) féminins, en particulier lorsque c’est à destination d’un lectorat masculin, comme c’est le cas dans le shonen. Que ce soit dans le nekketsu où l’on sur-sexualise les femmes (voir cet article) ou dans le shonen romantique comme c’est le cas ici.
L’idée est simple : ces mangas sont majoritairement écrits et dessinés par des hommes, pour un public adolescent aux hormones en ébullition. De ce fait, les mangakas se font plaisir en dessinant des filles sexy à moitié à poil, et font plaisir à leur lectorat qui en redemande, et qui goûte au doux parfum de l’interdit dans un ouvrage grand public. Et en plus, dans le shonen de comédie romantique, on a le prétexte idéal du fait qu’on épouse le point de vue d’un adolescent mâle qui est, bien entendu, très porté sur la chose.
Je vois cet aspect dans quasiment tous les shonen de romance que je lis, et c’est d’ailleurs intéressant de voir la différence de traitement énorme par rapport à la romance shojo en général, qui évite la sexualisation de ses personnages. Et on trouve déjà tous ces éléments dans Video Girl Aï, qui ne doit même pas être le premier shonen romantique à aller vers cet aspect.
Aspect qui est d’ailleurs présent dès le pitch de base, Aï étant une « video girl », pas une humaine donc, qui est là pour consoler Yota. Et donc, si elle n’est pas humaine, il n’y a aucun soucis à la mettre à poil le plus souvent possible, évidemment ! Sur ce point, je ne peux pas ne pas penser que l’idée de faire du personnage féminin central une « non-humaine » n’est pas lié à cette idée de sexualisation à outrance, afin de la rendre plus acceptable moralement. Cela me semble d’autant plus crédible comme idée que dans le visuel, Katsura va beaucoup plus loin concernant Aï, qui est dénudée bien plus souvent, mais aussi avec des planches bien plus suggestives en terme de posture. Comme s’il se disait que c’était plus OK la concernant du fait quelle soit une « Video Girl ».
Même si, d’un autre côté, j’ai constaté au fil de mes lectures de shonen romantiques que les auteurs ne se posent pas forcément autant de question, et n’hésitent pas à mettre en scène la nudité sans la moindre raison. C’est peut-être une différence de perception de la chose entre le Japon et la France, mais cela fait un peu bizarre de voir autant de paires de seins et de fesses dans des ouvrages pour ados.
Quoi qu’il en soit, en plus de Aï qui se retrouve les seins à l’air ou culotte apparente bien souvent, on a aussi les différentes filles gravitant autour de Yota (et avec qui il va sortir à un moment ou à un autre) qui se mettent souvent à nu devant lui.
Et sur ce point, Katsura joue énormément de l’érotisation des corps féminins, notamment en nous donnant à voir à travers des vêtements ou des couvertures, mais aussi en insistant sur le sens du toucher et de l’impact du contact chez Yota. Je pense notamment à des gros plans sur des caressages de fesses, sur des seins qui viennent se coller au dos de Yota, bref, tout ce qui permet d’accentuer et d’insister sur la charge érotique des corps féminins et du désir qu’ils suscitent chez notre jeune héros.
Et pourquoi tout ceci est intéressant ? Tout simplement car il représente ce qui me semble être la vision dominante de la comédie romantique au masculin, où tout est pensé pour dévoiler les corps féminins le plus régulièrement possible, afin de contenter le lectorat qui vient en partie pour y trouver ceci. Mais dans le même temps, on y trouve un discours extrêmement pudibond sur les sentiments, l’amour pur et sincère et le fait de ne pas se donner à n’importe qui pour les filles, et contrôler ses pulsions pour les garçons.
Ainsi, la série joue tout le long sur les deux tableaux avec d’un côté un discours autour du rapport à la sexualité, l’écriture des personnages et l’évolution de leur psychologie, et de l’autre celui de comment mettre en scène un maximum d’éléments visant à émoustiller le lecteur. Les culottes apparentes sont intégrées à la narration (pas forcément finement), le fait de porter une jupe est lié à un événement traumatique vécu par un personnage féminin, tout comme le fait de se mettre à nu devant Yota (au propre comme au figuré), en passant, comme je l’ai dit, par le personnage de Aï.
Et vous le savez, cette question de la représentation et du sens qui en découle m’intéresse vraiment beaucoup. Et compte tenu de l’âge de la série, je trouve cet aspect d’autant plus intéressant qu’il nous vient d’un titre qui a certainement beaucoup influencé les auteurs contemporains de comédies romantiques au masculin. Je pense notamment à Kouji Seo, qui n’est pas le dernier pour nous mettre des culottes visibles partout ainsi que des séquences de douche intempestives.
Ainsi, découvrir un titre comme Video Girl Aï permet de voir que la question de la représentation des corps féminins dans le shonen ne date pas d’hier, et je trouve de ce fait que ce manga, au-delà de ses qualités narratives, est également un objet très intéressant pour l’analyse de cet aspect du genre. On y trouve notamment un côté vraiment débridé dans le rapport au corps féminin, puisque je pense qu’il s’agit à l’heure actuelle du shonen que j’ai lu où on a droit à la plus grosse dose de nudité et de culotte par tome. Le but n’est pas de faire un jugement de valeur sur la question, mais de constater une continuité dans le rapport au corps féminin dans le genre, en même temps qu’une certaine évolution, car j’imagine plus difficilement le Weekly Shonen Jump d’aujourd’hui mettre en scène autant de filles nues sans le moindre complexe, tout comme j’ai du mal à imaginer un traitement à la Bulma d’un personnage féminin de nekketsu.
En conclusion
En dehors de toutes ces considérations, somme toutes assez personnelles, sur la question de la sexualisation dans le shonen de romance, Video Girl Aï représente surtout un petit morceau de l’histoire du genre. Que ce soit au Japon ou en France, le titre a eu un impact certain et il ne me semble de ce fait pas aberrant de se dire qu’il a eu une influence non négligeable sur le genre dans son ensemble.
Mais en plus de son impact et de l’héritage qu’il laisse, qui serait des points à discuter mais pour lesquels il faut un certain niveau d’érudition afin de les aborder avec pertinence, on est également et surtout face à un titre qui conserve beaucoup de qualités malgré le passage des années. Et si je pense qu’il peut surtout faire mouche auprès d’un public adolescent, il conserve une bonne facture esthétique et une écriture des personnages suffisamment pertinente pour faire passer un excellent moment à un lectorat plus large.
Et c’est encore une fois un petit pan de l’histoire du manga, un des titres les plus importants de son auteur, qui est par ailleurs un grand nom du médium. Rien que pour cela, c’est une lecture vraiment intéressante, et on déplorera d’autant plus le manque de considération de l’éditeur quant à ce titre qui mérite meilleur traitement.
Quel bel article !
Quand j’ai lu vidéo girl Aï, j’avais dix-sept ans. Et oui j’avais adoré même si je suis une fille ^^. Et ce qui est marrant, c’est qu’en regardant tes images, j’ai eu un élan de nostalgie incroyable. Je me demande si je les relirai un jour ? Je ne pense pas, car comme tu le soulignes, le public visé n’est pas du tout un public adulte.
Et puis, les mœurs, les codes ont tellement évolué que je pense que ça risquerait de détruire la première impression que j’ai de cette œuvre. Ceci dit je suis toujours aussi sensible au trait de Katsura.
Clairement, Video Girl est une œuvre à remettre dans son contexte avant tout et sans doute est-ce aussi pour cela qu’il n’est pas réédité. Je ne crois pas qu’il aurait le même succès aujourd’hui.
En tout cas, ton article est très chouette et bien développé. Merci beaucoup !
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Merci beaucoup pour ton retour qui me fait très plaisir.
Je pense que tu as tout à fait raison pour ce qui est de le resituer dans son contexte, même si sur certains points, il semble encore très en phase avec les codes actuels de la romcom en shonen. Et en effet, le trait de Katsura fait toujours forte impression aujourd’hui.
Sur le point de l’absence de réimpression, je suis peut-être sévère mais je mets ça sur le compte de l’éditeur, qui est assez coutumier du fait de laisser ses licences mourir.
Ce qui est dommage car ça reste un petit jalon dans l’histoire du manga, qui vaut encore aujourd’hui le coup d’être lu. Je pense même qu’un public adolescent actuel pourrait y trouver vraiment son compte.
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Un des premiers mangas que j’ai acheté et que j’ai lu plusieurs fois à l’époque où il n’y avait pas autant de sorties par mois… Après lecture de ton article et ton analyse, eh bien, ça m’a donné envie de le relire, en espérant que le plaisir soit toujours là… Dommage que le titre ne soit plus que disponible en numérique à l’heure actuelle, mais qui sait, peut-être le reverra-t-on tout de même un jour en librairie.
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Il faut garder espoir !
Je pense que le plaisir peut toujours être au rendez vous malgré quelques éléments résolument adolescents.
Jai le double de l’âge des personnages et j’ai quand même réussi à me projeter dedans malgré quelques points qui font tiquer.
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On plonge dans les shōnen rétros ?
Tu crois pas si bien dire quand tu parles de l’impact qu’a eu VGA à l’époque…
Déja y’avait pas pléthore de trucs, et en plus c’est totalement neuf, ça sortait de nulle part et pour l’ado que j’étais c’était clairement fou. J’me souviens parfaitement de ma découverte de la série, c’est un pote qui me les avais prêtés et j’ai dévoré les 14 tomes qu’il avait en 2 jours tellement j’étais pris par le truc (j’avais même séché les cours pour lire).
Le trait plutôt réaliste de Katsura jouant encore sur ce décalage et cette claque surtout comparé à Ranma ou DB p.ex ou si on reste dans la rom-com comparé a Kimagure Orange Road.
Niveau bouche à oreille par la suite, on se recommandait la série (et se la prêtait), limite on était des VRP de Tonkam :p
La question de la nudité elle est simple dans le fond: titiller les ados (et ça marche). Et VGA et très loin d’être le plus chaud a ce niveau. En plus les rom-com sont propices à la nudité on va dire…
Après ça reste une des meilleures pour moi et comme tu le soulignes,elle a eu une grande influence sur le genre. Même si j’avoue qu’il y a clairement un coté affective que j’associe a ses qualités.
Si t’as l’occase essaye KOR, c’est beaucoup moins sexualisé et Madoka c’est un sacré personnage. Et c’est aussi un pilier du genre.
Super billet au passage…
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Je suis ravi que tu confirmes certaines choses que j’avance, notamment sur l’impact du titre. Et très franchement, je pense que si je l’avais découvert ado, ça m’aurait aussi vraiment marqué. Là je dois avouer que l’écriture des personnages (résolument ado justement) me fait parfois tiquer. E tant qu’adulte, voir de telles prises de tête juste pour un baiser, forcément ça peut énerver, mais je n’oublie pas comment j’étais à cet âge 😅
Pour le coup, le genre de la romcom qui est comme tu dis propice à mettre les personnages à poil m’intéresse bien notamment pour cet aspect. Surtout que la façon d’aborder ça est très différente en manga par rapport au cinéma ou aux séries je trouve.
Par exemple je lis pas mal Kouji Seo, et il se fait pas mal plaisir aussi sur ce point le bougre.
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A nos age on est clairement plus le public cible…
Néanmoins, souviens toi, les films qu’on pouvait se monter Ado, quand une fille disait ou faisais quelque chose envers nous.
Si tu veux une rom-com/harem bien osée essaye To Love Ru. J’ai lu que le premier mais Yûna de la pension Yuragi envoie aussi sévère a ce niveau…
Le gars de Hitman? J’métais un peu renseigné car le concept de Hitman me rappelait Bakuman et ca m’interressais mais de source sure, ça part rapidement en banale rom-com donc je suis passé outre. Tu le suis i’m semble?
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Oui, pour Hitman j’aime bien mais c’est vraiment une romcom à la Kouj Seo.
Le monde du manga rzt surtout un prétexte pour prendre un peu de recul vis a vis des codes du genre utilisés en connaissance de cause mais ça bouleverse rien. L’avantage est que les personnages sont adultes, et qu’il y a ponctuellement des remarques bien senties sur le monde du manga, mais ça reste secondaire par rapport au côté romcom.
Yuna m’intéresse bien, To Love Ru j’en avais entendu parler notamment lors de la polémique avec Tsugumomo 🤣
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Ok, tu me confirmes que j’ai bien fait de passer outre^^
Si tu fais une étude sur la rom-com/harem et son coté ecchi, c’est 2 passages obligés. Et pour contrebalancer le tout, je te conseille Good-Ending, un shonen rom-com qui utilises tous les codes du genre mais sans être pour autant hyper sexualisé. Pourtant y’a passage à l’acte mais ca reste très subtil. Car écrit et dessiné par une femme.
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Ah, ça m’intéresse ça !
Oui, je pense vraiment me pencher sur la romcom au masculin en général. Si tu as des sources qui parent un peu e l’histoire du genre, je serai preneur.
Je dois avoir les trois premiers tomes de Nisekoi sur mon compte Izneo, et une mediatheque que je fréquente a tout Love Hina, ce sera déjà pas mal e découvrir ça aussi.
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Comme ca de tête j’ai pas de source qui me viennent. J’ai peut être un bouquin qui parle de ça, je zieut.
Love Hina c’est un classique du genre mais Ken Akamatsu c’est aussi un pilier dans ce type de shonen, limite sa spécialité.
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Ouais, j’avais cru comprendre pour Love Hina. Ca fera pas de mal de le lire du coup !
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Je viens de voir qu’ils ont KOR en édition j’ai lu dans une médiathèque de mon réseau (où je suis jamais allé), au moins en partie. À creuser !!
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Hésite pas, et connaissant un peu tes gouts en matière d’héroïnes, je pense que Madoka devrait te plaire…
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Tu veux dire qu’elle a des gros nichons ?
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Non hélas, c’est un titre des 80’s, les seins a géométrie variable c’est typique des années 2000 (et selon moi issus de certains hentai)
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Ah zut ! Ca me fait penser que dans VGA quand les personnages disent que Moemi a des gros seins je me suis dit « franchement ça va, par rapport à ce que je vois habituellement en manga » 😅
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Bah pour une fille de 15 ans (et comparé à Aî) c’est pas mal. Si tu plonge dans le shonen rétro, tu verras que les poitrines étaient plus réaliste avant. Même Cobra qui est assez explicite niveau femme (car inspiré de Barbarella à ce niveau) ne vas si loin dans les tailles de bonnet.
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Ouais, j’en doute pas. Je crois que le fantasme des très gros nichons est quand même un truc plus récent et dans tous les domaines (oui, je pense aussi au porno).
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Woah quelle critique !! Je suis tombé par hasard sur word press et, en cherchant des sites spécialisés dans le manga (je ne m’attendais pas à en trouver d’ailleurs), j’ai atterris sur ton fameux blog. Il m’a fallu lire deux ou trois de tes articles (dont celui sur prisonnier riku qui date mais qui m’a vraiment marqué) pour me convaincre de m’abonner. J’ai vraiment senti, outre ta plume vachement fluide et élégante qui a réveillé en moi mon envie refoulée d’écrire mes propres critiques, toute la passion et l’expérience qui te lient à l’univers du manga. De plus, étant moi-même adolescent en passe de devenir adulte, je me suis trouvé davantage impliqué dans ton article.
Fan de manga moi aussi, je me suis souvent questionné sur le lien entre le traitement graphique (mais aussi narratif) et nos émotions de lecture. L’impact qu’un trait peu avoir sur notre esprit et sur nos sentiments (peur, désir, angoisse, excitation, compassion, tristesse, mélancolie…). Un comparatif entre la manière de représenter le corps féminin à l’époque et celle d’aujourd’hui ou entre les mangakas masculins et féminins pourraient être intéressants bien que je n’ai pas assez lu d’œuvres de romance pour cela. VGA est un classique que je connais de nom depuis longtemps mais j’ai pas trouvé l’occasion d’entamer la série, faut dire que, comme tu l’as souligné à juste titre, Delcourt Tonkam n’est pas l’éditeur au catalogue le plus accessible qui soit… En tout cas, ton article m’a joliment motivé à lire la série, l’omniprésence de nudité et la volonté de « titiller les hormones » comme tu le dis si bien, m’ont fait fortement penser à la récente série Demon Slave par l’auteur d’Akame Ga Kill, mais aussi et surtout à Sun Ken Rock de Boichy. Je n’ai lu que les 5 premiers tome en deluxe de la série et, malgré la dimension furyo très appréciable, elle joue énormément avec les codes de l’érotisme. (Désolé pour le pavé, j’essaierai de faire mieux pour ton prochain article ! )
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Ne t’en fais pas pour la durée des commentaires, j’aime beaucoup lire et répondre à tout ça !
Je suis ravi si ton passage sur mon blog te plaît et je te remercie pour l’abonnement et le fait de prendre du temps à me lire !
Je lis de plus en plus de comédies romantiques, et le traitement de la sexualisation et de ses effets sur le lectorat m’intéresse beaucoup. J’en parle parfois en filigrane (notamment chez Kouji Seo ou Boichi) mais depuis mon article récent sur la sexualisation dans le shonen nekketsu, j’ai eu envie d’approfondir la question le plus souvent possible, que ce soit en traitant de la façon dont font certains mangakas, ou dans des séries en particulier comme je l’ai fait ici avec VGA. Je pense faire tot ou tard un article sur la façon dont Boichi aborde cet aspect dans Sun-Ken Rock justement parce qu’il y a vraiment beaucoup à dire !
En tout cas, sois le bienvenu ici, et c’est avec plaisir que je continuerai à échanger avec toi (j’écris beaucoup donc je ne t’en voudrai pas de tout lire, de toute façon chacun et chacune fait comme il l’entend).
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Tout d’abord, concernant la façon de traiter le catalogue Delcourt Tonkam. Il faut savoir qu’à l’époque Tonkam était un éditeur indépendant. Suite à leur rachat par Delcourt, je ne sais pas comment cet éditeur a décidé de le gérer mais sûr qu’il n’y accorde pas forcément de valeur. Reste qu’il est tout de même intéressant de pouvoir au moins le lire en numérique !
Pour revenir à l’oeuvre en elle-même : oui c’était un coup de tonnerre à l’époque. Tous les mecs en parlaient. Moi je n’ai jamais accroché. J’ai toujours été bigrement rebuté par le fait de voir des culottes partout, des positions plus ou moins vulgaires, des non-dits à vous cogner la tête contre les murs… Même le trait de Katsura, et bien je reste de marbre. En fait tout concourt pour que ce manga ne soit vraiment pas pour mo
i.
Je n’aime pas du tout le fait de l’érotisation excessive des filles faite par Katsura. Comme si la romance qu’elle soit pour un public masculin ou féminin devait automatiquement passé par l’érotisation. Je ne dis pas qu’il ne faut pas en avoir bien au contraire mais dans ce manga, je trouve cela vraiment vulgaire.
Il faut aussi savoir que les japonais ont un gros problème avec les culottes ! S’en est vraiment malsain.
En bref, c’est un manga qui ne me manque absolument pas !!!
Faudrait que je vois si je retrouve des choses dans mes archives… Mais comme je n’aimais pas, je ne pense pas avoir grand chose. Reste qu’un de mes meilleurs amis était un grand fan de ce manga. Faudrait que je lui demande s’il la relu récemment et s’il reste toujours sur ce premier avis 🙂 .
Allez une dernière chose pour finir : j’ai eu al chance de voir de très près Katsura il y a 20 ans quand il est venu en compagnie de Yuu Watase au festival d’Angoulême. j’ai d’ailleurs un magnifique portrait de lui fait par mon mari.
Je me souviens de la folie qui entourait ces deux artistes. Ils étaient si faciles à approcher. Katsura était absolument ravi de sa venue. Cela se voyait dans ses yeux 🙂 . Peut-être qu’un jour je parlerai de cet évènement sur mon site…
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Ce serait une très bonne idée de nous partager ce souvenir.
J’entends toujours des retours souvent ravis des rencontres avec des mangakas et autres artistes japonais, apparemment ils apprécient les accueils qui leur sont fait en France, mais n’appréciant vraiment pas ce genre d’événements et être au milieu d’une foule, je ne l’ai jamais vu et ne le vivrait sûrement jamais.
Pour ce qui est de VGA, je peux tout à fait comprendre. Je n’ai d’ailleurs pas montré les images les plus osées, mais par exemple lors de l’affrontement contre une autre Video Girl, je suis un peu tombé des nues en voyant que pour désactiver Aï, elle lui lèche les seins dans une mise en scène qui sent bon le fantasme masculin sur le lesbianisme. Ça et lerotisation vraiment conséquente de Aï sous prétexte qu’elle est une vidéo girl.
Apres, j’ai un rapport parfois ambigu à tout ça, car je ne peux pas dire que je rejette toute cette sexualisation.
Je pense que là, le fait que ce soit des ados dans une histoire résolument ado dans le traitement psychologique me gêne un peu. Mais l’erotisation de corps adultes, c’est quelque chose que j’aime bien.
Par exemple, je dois dire que chez Mashima, si je n’ai pas ma dose de sous-vêtements et de poitrines, ben je ressens un manque.
Complexe question, d’où le fait que j’ai envie d’écrire de plus en plus sur ce sujet, à condition de trouver des choses intéressantes à en dire.
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Oui le sujet est complexe. Chacun porte sa vision des choses mais c’est en cela que c’est très intéressant.
Je dois reconnaître qu’avec les manga féminins érotiques j’ai aussi certains critères. Cependant je vais ce genre parce que je sais parfaitement ce que je vais y trouver. Là sur des mangas comme VGA, je trouve cela plus discutable. Qu’il y ait une érotisation, je comprends surtout pour un public ado mais je trouve qu’il y a une façon de faire.
En fait dans VGA, la sexualisation prend le dessus sur les sentiments faisant de ces derniers la dernière roue du carrosse. En cela c’est dommage parce que je pense que les garçons ne sont pas tous exclusivement branchés sur l’aspect sexuel de la relation.
Si je trouve dans ce cas que cela ne sonne pas juste, j’ai la même appréciation concernant des shôjos qui montre la relation que par l’aspect sentimental en oubliant totalement l’attrait physique.
Ce genre de représentation fausse la relation à l’autre.
Après, nous sommes dans de la fiction avec pour mot d’ordre : le fantasme. Mais je reste sur le fait que jouer que sur le fantasme avec un public ado, cela peut être désenchanteur.
Cela me fait penser à toutes ces jeunes filles et femmes qui lisent de la New Romance avec un descriptif très précis de ce que doit être un homme, un vrai. Du fantasme à l’état pur ! Du coup la réalité en devient médiocre… Cela peut être dangereux quand on y pense.
Donc nous sommes d’accord, vraiment complexe comme question ! 🙂
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Tu as raison, question très complexe et on ne lit pas tous les choses de la même façon en fonction de notre éducation, notre sexe, note âge, etc…
D’ailleurs c’est marrant car j’ai trouvé que justement, Katsura appuyait énormément la question des émotions et des sentiments, peut-être même un peu trop ou de façon un peu trop niaise/adolescente. Du coup je pense qu’à l’âge des personnages, ça m’aurait énormément parlé, et j’aurais justement eu cette pudeur d’ado que j’avais qui fait que j’aurai été perturbé par la nudité. En tant qu’adulte je vois surtout quelque chose de très immature, et qui sombre souvent dans le mauvais goût (en particulier sur le personnage de Aï d’ailleurs).
Mais j’aime me questionner sur mes représentations, l’effet que ça a sur moi cette erotisation (je pense par exemple aux mangas de Boichi, de Kouji Seo ou de Mashima dont je suis friand). Ca fait de la matière à explorer pas mal de voies !
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En plus il ne faut pas oublier l’aspect culturel ! Les japonais sont très très très pudiques quant aux sentiments. Quand on pense qu’il y a encore peu d’années, s’embrasser dans la rue ne se faisait pas… Cela pose vraiment la question du regard sur ces questions.
Donc tu as PLEIN d’articles à nous écrie 😀
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Oh oui, j’ai commencé à me renseigner un peu sur le sexe au Japon dans la vraie vie, c’est passionnant.
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Je me souviens lors de mon voyage là-bas, il y a quinze ans, dans le quartier d’Akihabara, la nuit commençait à tomber et avec mon mari nous avions été choqué de voir des jeunes filles dans la rue faire du rabattage pour des magasins dans des tenues style cosplay. On connaissait mais le voir en vrai, c’est autre chose.
Cela me fait penser, dans le manga Angel Heart A-Xiang bosse dans un café où les jeunes filles sont très dévêtues et doivent être en hauteur pour servir les clients pour que ces derniers puissent voir leur culotte. Assez symptomatique de ce que l’on peut trouver au Japon. Il faudrait que je retrouve dans quel numéro est-ce…
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Comme je n’ai que le premier tome d’Angel Heart, je ne verrai pas de sitôt ce passage je pense 😅
J’ai beaucoup entendu parler de ce contraste entre la pudibonderie excessive, genre ils trouvent dégoûtant de s’embrasser en public, et ce coté désinhibé totalement, avec des sex-shop sur 7 étages et autres.
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C’est une sorte de puritanisme dont la conception est différente de la nôtre.
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« je pense que les garçons ne sont pas tous exclusivement branchés sur l’aspect sexuel de la relation. »
C’est quand même assez naïf de penser cela.
Sans vouloir tomber dans le désenchantement total, le cerveau humain répond quand même à des injonctions évolutives assez primaires. Le nier ou le le relativiser me semble très discutables. Si le romantisme, le sentimentalisme se sont développés avec la civilisation et la culture, le cerveau de l’Homme…
Bref, en tant que femme, j’ai du mal à me positionner.
Ceci dit, je suis toujours dérangée quand on parle de choses problématiques dans les représentations au Japon, de critiques de la sexualisation, du nu, etc. Cela induite qu’il y aurait des choses objectivement mieux que d’autres.
Cela m’apparait comme la moralisation ethnocentrée, voire de la hiérarchisation culturelle (inconsciente ou non).
Tout n’est que choix de société, via imposition morale au groupe, bref, de la politique en fin de compte.
Mais en prenant du recul, lorsque l’on regarde les chiffres de crimes sexuels au Japon, on peut difficilement les pointer du doigt en leur rétorquant : « ah bah vous voyez avec vos représentations « p.r.o.b.l.é.m.a..t.i.q.u.e.s. » ! Il faut les supprimer ! ».
Ce qui m’amène à penser que le problème est souvent dans les yeux de ceux qui les perçoivent, et que le référentiel à aborder, là où il faut directement agir, est peut-être autre part pour résoudre le plus possible l’expression de véritables problèmes concrets qui causent du tort direct à des individus. Dans la fiction… voilà quoi.
Mais c’est une tendance qui s’accentue avec la Cancel Culture et l’épuration morale de toutes les oeuvres jugées problématiques qui semble se dessiner. Je n’émets pas d’avis là dessus, je n’en ai pas, mais se pose la question de l’arbitraire là dedans car la morale n’est pas une notion universelle et objective.
Il y a plein de question passionnantes qui vont avec.
Qu’est ce qui fait qu’une oeuvre est « bonne » ou pas ? L’adéquation morale de son message ? L’adéquation de sa vision du monde avec le notre ?
Une oeuvre ne se définirait-elle pas plutôt que par ces qualités purement artistiques (la grammaire propre à son médium) ?
Au plus j’acquière de l’expérience dans mes lectures, au plus je penche vers la seconde option. En appréciant des oeuvres dont le « message » sous-jacent m’horripile. Rien que les « valeurs » du Shonen, avec le dépassement de soi, la compétition et tout le tralala m’insupporte en l’état (pourquoi ne pourrait-on pas stagner, ou glorifier la contemplation passive ?)
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