Mon avis sur… Hitman T.4 de Kouji Seo

Hitman 4

La comédie romantique de Kouji Seo suit son cours, et continue de particulièrement me parler. Je me rends compte que j’aime beaucoup le genre, que je prends grand plaisir à découvrir, et si les codes me semblent très classiques, ils continuent de faire mouche d’autant plus que l’idée principale du mangaka devient de plus en plus claire dans ce volume, décidément très intéressant. Faisons le point sur tout ceci !


Tout d’abord, un grand merci à Pika pour m’avoir envoyé ce tome

Mon avis sur les tomes précédents : Tome 1Tome 2Tome 3


Avec l’arrivée de Hôjô à la tête de la rédaction, la rivalité s’installe au sein du magazine, en effervescence depuis l’annonce d’un nouveau projet d’édition. Dans le cadre des Jeux Olympiques, plusieurs auteurs sont appelés à réaliser chacun une œuvre sur un athlète. Yagami soutient Kenzaki dans sa volonté de proposer la candidature de Takanashi pour le projet. Le jeune éditeur est persuadé qu’elle a tout le talent nécessaire pour relever le défi, mais Hôjô n’est pas de cet avis…

Depuis son premier tome, Hitman se veut une comédie romantique dans l’univers du manga, dans lequel le personnage principal est éditeur au sein de la rédaction du Weekly Shonen Magazine, en charge d’une jeune mangaka, avec qui un rapprochement sentimental est envisageable. Un postulat de départ des plus classiques, qui trouve un peu d’originalité dans le cadre dans lequel se déroule le titre. Et le classicisme reste de mise avec le fait que d’autres mangaka femmes vont se retrouver à la charge de notre jeune éditeur, créant un peu de rivalité amoureuse dans l’histoire.

Cependant, avec ce quatrième volume, on voit de façon désormais évidente une des idées directrices de Seo, qui était peut-être finalement déjà évidente pour d’autres mais que j’avais assez peu remarqué : Hitman propose une mise en abîme des techniques d’écriture de la comédie romantique par le biais de ses personnages qui travaillent dans le domaine du manga.

Ceci est rendu totalement explicite par le biais du personnage de Shimakaze, la seconde mangaka à la charge de Kenzaki. Cette jeune mangaka a directement flashé pour l’éditeur, et utilise les référents qu’elle a via ses lectures pour tenter de le séduire. De ce fait, elle met totalement en exergue le genre de cliché de shonen romantique qu’elle représente selon elle, et souhaite s’en détacher afin de ne pas être laissée pour compte dans cette rivalité amoureuse. Cela donne l’occasion d’un brisage de quatrième mur en règle, où la nature de manga de cette histoire est mise en avant.

Et finalement, à bien y réfléchir, cette idée était déjà présente dans les précédents tomes, même si mise en avant de façon moins explicite. Je trouve l’idée particulièrement sympathique, car elle permet d’épouser les clichés du genre tout en cherchant à prendre un peu de hauteur par rapport à ça, afin de renouveler un peu la formule. Nous verrons par la suite si cela fonctionne, mais ce qui est certain, c’est que cela reste particulièrement efficace, et qu’on sent bien que l’on est face au titre d’un mangaka expérimenté. Par ailleurs, Seo semble vraiment renvoyer à certaines de ses séries, afin de proposer une réflexion dessus. Ainsi, l’arrivée dans l’histoire d’une sportive évoque clairement Suzuka pour moi.

Mais cette prise de distance vis-à-vis des codes éculés que l’auteur utilise dans ses titres n’empêche pas de les exploiter dans le même temps. Je pense notamment à la mise en avant des corps féminins, toujours aussi prompte à titiller les hormones des lecteurs adolescents, qui semble être un impératif du shonen de romance. On le voit au détour d’une séquence de nudité totalement gratuite ici, qui renvoie encore une fois à ce cliché du genre et au côté que c’est justement gratuit. Mais aussi via des éléments qui peuvent sembler banals finalement, comme le fait que Tsubasa réponde au téléphone en sous vêtements en pleine journée, où qu’elle soit quand même particulièrement sexy lorsqu’elle est malade.

Enfin, même si la romance garde une place centrale avec son lot de scènes émoustillantes ou touchantes selon les cas, le monde du manga est de plus en plus important et moteur dans l’évolution de l’intrigue, proposant des rapports de force qui orientent les relations entre personnages et les enjeux à venir. Et le tout est vraiment très bien mené et enrichit l’histoire, quand bien même cela reste dans le plus pur style de Kouji Seo, puisque Fuka faisait par exemple la même chose mais avec le cadre de la musique plutôt que celui du manga.

Hitman 5En résulte un tome un fois de plus passionnant, l’oeuvre d’un mangaka d’expérience qui maîtrise parfaitement ses effets, compensant le classicisme de son histoire par une mise en abîmes des codes du genre, offrant une portée réflexive bienvenue, sans pour autant gâcher le plaisir simple de la comédie romantique au masculin. De ce fait, c’est une fois de plus une réussite pour cette série des plus attachantes.

Le rendez-vous est pris pour le tome 5 le 19 mai !

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