La sexualisation asexuelle dans le shonen nekketsu [Réflexion]

Si vous avez l’habitude de me suivre, vous avez peut-être remarqué que le rapport à la sexualité dans la fiction est un sujet qui m’intéresse. Et en tant que gros lecteur de manga, notamment de shonen nekketsu, j’ai eu le sentiment de voir une forme de paradoxe dans ce genre, qui est que l’on sexualise volontiers les personnages féminins, mais en éludant pourtant soigneusement la question du sexe en lui-même, mais aussi de la manifestation physique des sentiments. Une remarque que j’ai partagé sur les réseaux sociaux, qui a permit de mettre effectivement en exergue le fait que le nekketsu n’était pas le genre le plus propice à la manifestation des gestes amoureux, même si certains exemples et idées intéressantes ont été mis en avant.

Quoi qu’il en soit, la question a fait son petit bonhomme de chemin dans ma tête, si bien que j’ai en envie d’en faire un article proposant une réflexion personnelle, basée sur mon expérience du genre. C’est-à-dire que ce que je vais proposer ici n’est pas une analyse à proprement parler d’un phénomène, mais juste un sentiment personnel, et qui n’a pas pour vocation à traiter de façon exhaustive de la question. Je le précise car je n’ai évidemment pas lu tous les nekketsu de la création, et il est donc possible qu’on trouve des contre-exemples aux remarques que je vais faire. Mais je pense quand même que mon expérience du genre est déjà suffisante pour pouvoir dire que les choses que je vais mettre en avant semblent être une norme dans le domaine, même s’il est possible d’aller à l’encontre de tout ceci (fort heureusement).

De même, vous le verrez au fil de mon développement qu’il y a une grosse part d’interprétation personnelle là-dedans et qu’il est tout à fait possible que je fasse des réflexions erronées. Et dans ce cas, je suis tout à fait ouvert au dialogue, afin de faire évoluer mes horizons sur la question. Mais vous me pardonnerez ces éventuelles erreurs de jugement car au mois, il va y avoir de quoi se rincer l’œil ! En effet, puisqu’il s’agira de parler de sexualisation des personnages, il va bien falloir montrer de quoi on parle. Évidemment, tout ceci dans un but de rendre mon discours le plus pertinent et le plus intelligible possible, pas du tout dans celui de montrer des belles meufs plus ou moins à poil, vous me connaissez !

Donc soyez prévenu.e.s, on va voir Bulma, Erza, Lucy, Nami, Tamaki et compagnie sous toutes les coutures !

Pourquoi le nekketsu en particulier ?

Il me semble indispensable pour commencer d’expliquer pourquoi je me focalise sur le nekketsu ici. Déjà, essayer de traiter de la question de la sexualisation dans le manga dans son ensemble est bien trop vaste et on peut en faire des thèses de plusieurs centaines de pages. Donc se focaliser sur un type de manga en particulier est déjà plus abordable. Ensuite, il me semble que cette question est vraiment centrale dans le cas du nekketsu plus que dans les autres genres.

Tout d’abord, la question de la représentation de la sexualité et du sentiment amoureux est quand même traitée de plein de façons différentes dans les mangas pour un public adulte (seinen ou josei), et également dans le shojo. Half & HalfLe shonen aussi peut traiter de ces questions, notamment dans les romances shonen. Je pense par exemple aux mangas de Kouji Seo qui, au-delà de toute question de fanservice et de regard masculin, a le mérite de traiter la romance en y mettant en scène l’expression physique de l’amour (parfois juste des baisers, câlins et tout, mais aussi le sexe dans certains titres, notamment Half & Half). De ce fait, la question de la non représentation du sexe, couplée à une sexualisation parfois très conséquente des personnages féminins est un paradoxe que je ne retrouve que dans le nekketsu personnellement.

Voilà pourquoi il me semblait que la question était vraiment spécifique au nekketsu. Mais on peut du coup se demander pourquoi. En en discutant sur twitter avec des camarades, on m’a donné comme argument « c’est pas le but de ce genre de manga/c’est pas ce que le public demande ». Mais je ne suis pas certain. Déjà, le but d’un nekketsu, à part répondre à certains codes, est aussi de proposer ce que l’auteur a envie de proposer. En l’occurrence, si un mangaka a envie de traiter cette question dans un nekketsu, pourquoi pas ? D’autant plus que s’ils sont tellement nombreux à dessiner des gros nichons à tire-larigot, c’est bien que la question doit les titiller.

Tamaki 2Ensuite, pour ce qui est de ce que le public veut du genre, certes, ce n’est pas forcément la préoccupation principale du lectorat de nekketsu, mais comme pour les mangakas, si on leur propose si souvent des filles à moitié à poil à gros seins, je pense que c’est aussi parce que les lecteurs de nekketsu, majoritairement des ados mâles, doivent avoir les hormones qui les titillent, et la question du sexe est quand même assez importante à cet âge. De ce fait, le genre dominant, qui semble avoir une certaine forme d’universalité donc, devrait pouvoir parler de ces choses si importantes.

D’autant plus que si on considère le nekketsu comme le « blockbuster » du manga, on peut dresser un parallèle (à la pertinence contestable, je l’admet) avec le cinéma. Les blockbusters qui traitent ouvertement de la question de la sexualité ne manquent pas, même si, il est vrai que de nombreux univers de fiction très codifiés sont très asexués, genre Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux (Harry Potter pourrait presque faire office de série hot en comparaison, c’est dire). Et surtout, ces films asexués ne sexualisent pas les personnages féminins à outrance (dans les exemples cités, il n’y a que le passage où Leïa est en bikini d’esclave sexuel de Jabba qui me vient à l’esprit).

De ce fait, encore une fois, je vois vraiment quelque chose de spécifique au nekketsu dans ce domaine. Mon hypothèse sur la question est que les nekketsu étant majoritairement écrits par des très jeunes hommes (ils commencent vers la vingtaine bien souvent) qui ont grandi avec une obsession quasi-exclusive pour le manga, ces mêmes auteurs n’ont pas une grande expérience de la vie et des rapports amoureux lorsqu’ils écrivent leurs mangas, et transposent leurs visions immatures de la question à l’écrit. D’où un aspect un peu pervers couplé à une forte pudibonderie quand il s’agit d’aborder la question des représentations physiques de l’amour.

Un hypothèse appuyée sur aucune recherche autre que les âges des mangakas quand ils ont commencé telle ou telle série, mais il me semble qu’il y a au moins un fond de vrai dans la question, et cette idée ne me vient pas totalement de nulle part car au gré de mes écoutes de podcasts et lectures d’articles, la question de l’immaturité des jeunes auteurs de manga a souvent été soulignée.

Quoi qu’il en soit et quelles que soient les raisons, car cela peut aussi et simplement être lié à des demandes éditoriales venant de l’idée que gros seins=succès, on retrouve régulièrement dans le cadre du shonen nekketsu le combo « filles sexy » et « zéro bisou ». ET tant qu’à faire, commençons par le commencement, avec l’exemple parfait de Dragon Ball !

Bulma, premiers émois de manga pour beaucoup de jeunes garçons

Je pense vraiment que pour beaucoup d’hommes de ma génération (on va dire entre 30 et 40 ans), Dragon Ball a été une vraie révélation en terme de manga/anime, et il y a fort à parier que la question des premiers émois devant une fille en 2D soient venus de Bulma. En effet, dans la première partie de l’histoire, la jeune fille est quand même extrêmement sexualisée, et le fait que tout cela soit traité du point de vue comique (un ressort récurrent pour traiter la question de la sexualisation dans le nekketsu) ne change rien au fait que quand on découvre Dragon Ball enfant (j’avais moins de 10 ans à l’époque), la rencontre avec Bulma titille quelque peu.

Je ne pense pas qu’elle soit le patient zéro en terme de sexualisation de personnage féminin dans un nekketsu, mais elle a le « mérite » d’être surement celle à l’origine des premiers émois de beaucoup d’enfants. Il faut dire que Toriyama n’a pas fait les choses à moitié. D’emblée, il profites du côté enfant sauvage de Sangoku pour lui faire enlever la culotte de Bulma pendant son sommeil, Tortue Géniale (oui, je reste sur la première traduction, vous me pardonnerez), en vieil ermite obsédé, n’arrête pas de parler de ses seins (et les verra en même temps que nous, lecteurs), et Oolong n’a visiblement rien de mieux à lui donner comme tenue qu’un costume de bunny girl… qui semble un fantasme répandu dans le monde du manga.

Pourquoi c’est important selon moi ? Tout simplement car le premier contact avec la féminité dans cet univers est très chargé érotiquement, quand bien même un lecteur adulte s’en émouvrait sans doute moins. Mais en tant qu’enfant habitué à Asterix et Iznogoud, je me souviens que l’effet était vraiment important. Et si Bulma était la plus mise en avant sur cet aspect (la seule à avoir les seins qui se retrouvaient à l’air dans Dragon Ball), LunchLunch était aussi un personnage féminin plutôt sexualisé, que ce soit par sa tenue vestimentaire ou sa façon de minauder qui représente quand même une forme de fantasme de la féminité. De plus, il y avait toujours cet aspect pervers avec Tortue Géniale qui contribuait à la sexualisation du personnage.

On voit d’ailleurs une technique assez classique ici pour avoir le beurre et l’argent du beurre en terme de sexualisation. En plus de traiter le tout sur le mode comique, on fait en sorte de montrer que les comportements pervers de ce genre ne sont pas bien, tournant en ridicule le vieil ermite dès que possible (rappelons quand même qu’il utilise un gadget qui le fait rétrécir dans l’espoir d’épier les jeunes filles dans les toilettes, et il tombera dans la cuvette, afin d’être puni de son crime) afin de ne pas valider son comportement, tout en nous permettant quand même d’épouser son point de vue, afin d’en profiter pour se rincer l’œil. Et ce côté « c’est pas bien, mais faites vous plaisir quand même » se retrouve vraiment très souvent.

Mais cette sexualisation se retrouve surtout au début de Dragon Ball, quand le manga a un ton plutôt léger. Encore une fois, je pense que c’est lié à la volonté de traiter ça sur le mode comique, comme un petit garçon qui serait gêné par ces choses d’adulte. De ce fait, quand le manga devient plus adulte… Tout est finalement mis sous le tapis !

Sangoku et ChichiSangoku finit par se marier avec Chichi et faire des enfants avec, chose qui a lieu durant des ellipses. Évidemment, je ne demande pas qu’on assiste à la reproduction des deux, mais le fait est que la relation entre le héros est Chichi n’a vraiment rien d’une relation de couple amoureux, que ce soit à partir du moment où ils se fiancent (c’est littéralement au cours d’un combat que ça se décide, et Sangoku accepte juste parce qu’il l’avait promis étant enfant), où on aura d’ailleurs le moment le plus « intime » de toute la saga (voir image ci-contre), ou même durant tout le reste de l’histoire. Chichi n’est d’ailleurs encore une fois là que dans un but relativement comique, de mère chiante vis-à-vis de son mari qui peut pas faire ce qu’il veut, comme par exemple entraîner son fils pour se taper avec des méchants…

Et finalement, pas mal de personnages se reproduisent, notamment Bulma (mais qui n’a plus la moindre sexualisation à ce stade) avec Vegeta ou Krilin et C18… une cyborg ! Je trouve d’ailleurs cette idée assez éloquente en soi, puisque malgré la pirouette selon laquelle C18 serait quand même majoritairement humaine, l’idée qu’un robot fasse un enfant contribue pas mal à désexualiser la notion de reproduction dans cet univers. Et tout comme le couple de Sangoku et Chichi, on ne voit pas une once d’intimité entre Vegeta et Bulma ou entre Krilin et C18 (bien qu’avec ces deux-là, on arrive au moins à voir un sentiment amoureux… chez Krilin tout du moins). Et même chez Videl et Sangohan, qui représentent finalement les deux personnages les plus proches de la normalité dans le lot, leur relation est vraiment totalement chaste.

Je pense que les choses sont donc claires sur ce point, Dragon Ball est un bon exemple du paradoxe de la « sexualisation asexuée » dans le nekketsu, puisqu’il commence en cherchant tous les prétextes pour nous émoustiller avec Bulma et Lunch lorsque les héros sont enfants et ados, pour doucement basculer vers une absence totale de sentiment amoureux et/ou sexualité à partir du moment où ils sont adultes, quand bien même ils se mettent tous à faire des enfants.

Et on y trouve finalement déjà tous les ingrédients que j’ai identifiés de mon côté sur la question : un traitement humoristique de la chose, comme si l’auteur était un enfant gêné par le sujet, visant à désamorcer toute possibilité de discours adulte ; montrer dès que possible les corps féminins, en mettant en avant le fait que attention c’est pas bien de mater les filles ! ; et enfin, mettre totalement sous le tapis tous les éléments adultes des relations, voire même les écarter totalement à partir du moment où des couples se forment.

Une tendance « naturelle » du nekketsu ?

De ce fait, la récurrence de ces traitements de la sexualisation des personnages féminins m’interroge, me faisant me demander s’il ne s’agirait pas d’une forme d’impératif éditorial, d’une demande des instances vis-à-vis des mangakas. Et si cela peut être le cas, je pense aussi que le fait de voir ceci de façon récurrente fait que cela devient arrivé à un certain stade « naturel » pour le genre… au point où les mangakas femmes vont aussi dans cette tendance. Je pense en particulier à Ranma 1/2 de Rumiko Takahashi (que j’apprécie beaucoup par ailleurs) où on jurerait presque que le pitch de la série a été pensé pour pouvoir montrer des paires de seins régulièrement.

RanmaPour être tout à fait honnête, je ne suis pas certain que cette série puisse entrer dans la catégorie des nekketsu, même s’il y a beaucoup de bagarre. C’est avant tout une comédie, mais elle reste un shonen et la mise en avant de la poitrine de Ranma lorsqu’il devient une fille est quand même assez importante (et a suscité aussi un de mes premiers émois d’enfant préadolescent, je dois l’avouer). J’ai même trouvé cette remarque d’un lecteur (ou une lectrice, mais je pense plutôt que ça nous vient d’un homme) en faisant des recherches d’images : « Rarement vous trouverez une comédie à succès montrant aussi fréquemment des seins que Ranma 1/2 de Rumiko Takahashi », et en effet, on en voit quand même très souvent ! Du coup je me disais que ça ne ferait pas de mal d’en toucher quelques mots, bien qu’on s’éloigne un peu du sujet.

Mais en restant dans le nekketsu, on voit que la formule « traitement comique de la chose » et « éviter à tout prix de représenter l’amour » est devenu la norme. Pour ce faire, plusieurs ingrédients. Tout d’abord, si possible mettre en scène un bisou entre deux personnages qui ne s’apprécient pas, ou en tout cas entre deux mecs, voire… entre un mec et un chat. Tout ceci dans un rapport encore une fois très enfantin à la chose, comme si un baiser consenti avait un côté beaucoup trop intime pour être montré, et qu’il fallait du coup aborder la chose sous un angle comique.

Pourtant, les héros adolescents ou jeunes adultes amoureux les uns des autres (et tous très séduisants, tant qu’à faire) ne manquent vraiment pas dans ces mangas, mais il semblerait qu’il y ait une barrière constante qui fait que, alors qu’ils sont à un âge où les hormones titillent le plus, il ne se passe jamais rien. Et même si ils finissent par se marier et faire des enfants en fin de série, tout ceci est une fois de plus mis sous le tapis, privilégiant constamment la relation parent/enfant à celle de mari/femme plus ou moins inexistante.

Et je trouve d’ailleurs que du point de vue de la possibilité de relations amoureuses que l’auteur n’ose pas concrétiser, Fairy Tail est un plutôt bon exemple. Et ça tombe bien, car il est aussi un excellent exemple concernant la sexualisation à outrance des personnages féminins.

Le cas de Fairy Tail

Je dois admettre tout d’abord que je n’ai pas encore terminé Fairy Tail, j’en suis à un peu plus de la moitié de la série, j’ai donc du effectuer quelques recherches afin de vérifier que je ne disais pas n’importe quoi. Car si je sais qu’il n’y a jamais eu de baiser entre Natsu et Lucy, je suis moins au fait de ce qui se passe pour les autres couples (avérés ou non).

Grey JubiaEt en faisant justement mes recherches, j’ai pu constater que la question des couples dans Fairy Tail fait vraiment beaucoup parler les fans. Pour moi, il y a plusieurs raisons à ça. Déjà, car il y a quand même de nombreuses histoires d’amour avérées assez tôt dans le récit, je pense notamment à Grey/Jubia. Bien plus que dans la plupart des nekketsu, et surtout bien plus mises en avant. Pour rester sur le cas de Jubia, c’est littéralement le fait qu’elle soit raide dingue de Grey l’élément principal de sa caractérisation. Mais il y en a un certain nombre d’autres plus ou moins mis en avant. Et sur ce point, je pense qu’il y a aussi le style de Mashima qui joue.

J’entends par là qu’il arrive à rendre vraiment tous ses personnages séduisants, et leur confère donc un fort potentiel de séduction vis-à-vis de leur camarades, notamment par le biais de la sexualisation. Si les personnages masculins sont dans l’ensemble très beaux (mais répondant à un fantasme de virilité adressé au public masculin avant tout), les personnages féminins sont dans une catégorie encore différente. Pour dire les choses simplement, je ne suis pas sur qu’on puisse faire femmes en 2D plus sexy que celles de Fairy Tail. C’est certes un point de vue très personnel, mais pas que. Au-delà de ce qui est évident (toutes des belles gosses à gros seins sauf Reby qui n’a pas une grosse poitrine), je ne saurai dire quel est le petit truc chez Mashima qui rend ses personnages féminins si mémorables, mais ce qui est certain, c’est que pour moi, lorsqu’il est question de nekketsu, il y a les personnages féminins de Mashima d’un côté, et toutes les autres de l’autre.

Je pense que cela vient quand même en partie du fait que, déjà, elles restent omniprésentes et ne soient pas éjectées de l’histoire en cours de route. Certes, beaucoup de nekketsu ont un casting important de personnages féminins, mais rares sont ceux où elles sont aussi nombreuses et aussi actives. Je pense aussi que le fait que Mashima aime mettre beaucoup de moments de « respiration » entre ses arcs donne beaucoup de vie et d’effet de groupe à la guilde. Et comme en plus ces fameux moments de respiration sont quasi-systématiquement l’occasion de mettre ces femmes en maillot de bain, les inviter à prendre des bains ou autres, on a de quoi se rincer l’œil, mais aussi imaginer de l’intimité se créer entre les différents personnages.

Précisons également que l’omniprésence des bikinis dans Fairy Tail contribue, en plus d’émoustiller le lectorat adolescent, à donner des idées pour des gammes de figurines très nombreuses. Je vois notamment passer très très souvent des news concernant de nouveaux modèles de figurines de Erza, et alors qu’elle a des tonnes d’armures différentes dans le manga, c’est plutôt ses bikinis qui semblent la principale source d’inspiration pour les figurines.

Par ailleurs, ce qui distingue Mashima de ses collègues c’est qu’il intègre à son récit les phases en bikini, les autres préférant en général garder ça pour des illustrations d’inter-chapitres (mais se font quand même plaisir sur ce point). Reste le cas de Oda, qui a eu la bonne idée de faire un récit de piraterie, justifiant donc le port de maillots de bain dès que ça lui chante (et il me semble que ça devient même la tenue de base de Nami après sa soi-disant « poussée de croissance »). Et je pense aussi que tous ces éléments, que ce soit les moments de vie et les nombreux couples potentiels, tout comme l’importance accordée aux personnages féminins sont une des raisons pour lesquelles Fairy Tail plait aussi beaucoup aux lectrices (même si, il y en a également qui ont du mal avec cette surabondance de gros seins, ce qui se comprend aussi).

Nami Robin

Enfin, et c’est quand même l’élément le plus important : les sentiments des personnages se devinent, voire se voient quand même assez facilement. J’ai parlé de Jubia et Grey, mais au fil de mes recherches, j’ai vu que d’une part, les fans se prennent la tête entre eux de façon parfois sérieuses sur la question des couples, mais aussi que les gens sont globalement d’accord sur toutes les romances potentielles. Et je dis bien potentielles, car visiblement, Mashima, face à l’insistance des fans, a expliqué qu’il n’y avait pas de couple officiel dans Fairy Tail, et que les fans étaient libres de faire leur sauce, notamment via des fanfics et doujinshi… Et justement, les fans n’ont pas attendu qu’on leur en donne l’occasion pour s’y mettre !

Les doujinshi et fanfics de nekketsu : quand les fans se réapproprient ces histoires d’amour

Durant mes recherches d’images, je suis tombé sur un élément auquel je n’avais pas pensé mais que j’ai souhaité inclure. Dès que je cherchais des images pour illustrer mon propos, je tombais sur une quantité ENORME de doujinshi sur les séries et les personnages en question. Certains d’ordre purement sexuel, certes, mais la grande majorité sont des planches ou carrément des histoires entières mettant en scène les couples de ces mangas (officiels ou non) avec gestes romantiques, baisers, câlins et autres. Et parfois avec une qualité de dessin assez dingue, d’une fidélité souvent sidérante au manga d’origine.

Et faire autant d’effort pour mettre en scène l’intimité des couples de nekketsu n’est pour moi pas anodin et montre bien qu’il y a une forme de frustration vis-à-vis de l’absence de cet élément dans les mangas concernés. Je serai même tenté de penser que les mangakas en ont question, et en jouent volontairement afin que les lecteurs et lectrices s’investissent encore plus dans leur rapport à l’oeuvre, comme si la frustration induite donnait envie d’en faire plus (et donc d’acheter plus ?). Et une fois de plus, Mashima est doué pour titiller cet aspect chez ses fans.

Erza et GeraldSi vous le suivez sur twitter, vous pourrez constater qu’il aime beaucoup proposer des petit dessins de façon régulière, et je ne compte plus le nombre d’illustrations où il met en scène les « potentielles » relations amoureuses entre les personnages de ses mangas. C’en est au point où sans avoir lu Fairy Tail, on peut deviner certains couples juste en allant voir ce qu’il poste. Je me souviens notamment d’illustrations de Gerald et Erza qui mettent clairement en scène une vie normale de couple normal. Mais il y a aussi des choses similaires pour Natsu et Lucy.

Et, c’est un peu hors sujet, mais il aime bien dessiner ses personnages féminins tendant des chocolats pour la Saint Valentin, sauf qu’avec la perspective du dessin, elles les tendent à la personne qui regarde. Je ne sais pas si je vais trop loin dans le délire, mais j’ai l’impression qu’on peut l’interpréter de deux façons : soit elle les tend à la personne qui la dessine, donc Mashima, comme pour montrer que ses sentiments vont à son créateur ; soit on peut penser que c’est pour la personne qui regarde, et que donc chaque lecteur est l’amoureux potentiel de la fille en question.

Je vais surement un peu loin, mais j’aime assez l’idée car je pense que ce n’est finalement pas très loin de la réalité de la raison possible pour laquelle les mangakas rechignent à concrétiser des relations amoureuses : les fans investissent tellement ces personnages sentimentalement qu’il devient compliqué de réellement leur donner des histoires d’amour explicites, de peur que ces fans se sentent dépossédés de l’objet de leur désir. Encore une fois, j’extrapole surement pas mal, mais quand je vois les quantités folles d’objets disponibles (surtout au Japon) qui permettent de dresser des autels à la gloire de certains personnages, je me dis qu’il y a peut-être un peu de ça.

Toujours est-il que, pour revenir à la question des doujinshi et fanfics, comme je l’ai déjà dit, les fans investissent énormément ces histoires d’amour qui ne se concrétisent pas alors qu’elles semblent pourtant évidentes. Et ils investissent aussi celles pour lesquelles on ne trouve jamais le moindre geste d’affection. C’est ainsi que j’ai trouvé une quantité folle d’illustrations au cours de mes recherches où l’on peut voir le mariage de Chichi et Sangoku, ou encore les deux partager des moments d’intimité. Et évidemment, Fairy Tail a également droit à beaucoup de doujinshi du genre, et j’imagine que ça doit être le cas pour énormément de nekketsu à succès.

Ceci me permet de faire le lien avec un argument qu’on m’avait avancé concernant l’absence d’intimité de couple ou de geste amoureux dans les nekketsu, qui disait que ce n’est pas ce que le lectorat demande. Or, en voyant l’insistance de certains fans dans leurs questionnements sur les couples avérés ou non, en voyant la quantité folle de fanfics, doujinshi et autres illustrations exclusivement centrés sur ce sujet, je me dis qu’au contraire, les fans ont vraiment un intérêt pour cet aspect quasi-systématiquement laissé de côté dans le nekketsu.

Et je pense que les mangakas, ou au moins certains d’entre eux, en ont parfaitement question, à l’image de Mashima qui, si l’on va plus loin que le défilé constant de gros seins, me semble justement être un mangaka très connecté à ses fans, et ayant parfaitement conscience des choses à faire pour les titiller et leur donner envie d’imaginer plus. Il semble avoir dit lui-même ne pas vouloir concrétiser les histoires d’amour, et je pense que c’est dans la volonté que l’on vienne se les approprier, remplir les blancs laissés dans l’histoire, et ce afin de s’investir toujours davantage dedans.

En conclusion

Ainsi, au fil de ma réflexion, qui s’est d’ailleurs enrichie durant la rédaction de cet article, puisqu’il y avait un certain nombre d’éléments auxquels je n’avais pas encore pensé, j’en suis venu à proposer des idées et des interprétations sur le pourquoi du comment de ce fameux paradoxe de la « sexualisation assexuelle ». Comme je l’ai déjà dit, l’idée est que les mangakas sexualisent volontiers leurs personnages féminins, leur donnant le plus possible des gros seins qu’on va montrer plus ou moins explicitement, pour titiller le lectorat adolescent. Mais dans le même temps, ils mettent en scène un rapport très immature à l’amour et son expression, au point de mettre tout ça sous le tapis.

En résultent des personnages féminins qui peuvent être inexistant au-delà de leur rôle de reproduction (comme dans Dragon Ball, qui semble charrier une image de la femme typiquement japonaise qui devient inexistante une fois maman), ou des histoires d’amour qui n’ont jamais de concrétisation réelle, ou alors ne sont pas montrées.

Et si je pense qu’il y a une certaine part d’impératifs éditoriaux imposés aux auteurs, une autre part d’inconscient, il y a aussi une grosse part de travail pensé et réfléchi de la part d’une partie des mangakas. Je veux bien croire par exemple que Toriyama ou Kishimoto ne se soient posé aucune question sur ces éléments, mais dans le cas de Mashima, il me semble qu’il y a un travail important et totalement conscient sur tout ceci, cherchant à créer un effet spécifique et un attachement particulier à ses personnages (qui fonctionne très bien par ailleurs, comme j’ai tenté de le démontrer).

C’est assez compliqué de proposer une conclusion globale à un article si long, et surtout, la question reste extrêmement ouverte pour moi. De ce fait, je pense m’arrêter à ces réflexions personnelles, pour ouvrir le dialogue sur ces différents aspects. Car je ne doute pas qu’il y a des personnes qui passent ici qui ont un haut degré d’expertise dans le domaine du nekketsu, et qui seraient en mesure d’apporter d’autres éléments, ou tout simplement d’autres points de vue, qui viendraient enrichir la réflexion.

Erza Bunny Girl

63 commentaires

  1. Je n’ai pas un haut niveau d’expertise dans le nekketsu, mais j’aurais tendance à rejoindre l’avis de ceux qui pensent que les relations amoureuses ne sont pas ce que recherche le public qui lit les titres du genre : je crois que c’est de loin la relation d’amitié qui prime dans ce genre de série, or on a souvent des groupes de personnages, et une relation amoureuse entre deux d’entre eux pourrait « briser » l’équilibre du groupe (impliquer une forme de favoritisme là où tous sont censés avoir le même niveau d’importance).
    De plus, comme tu le dis, confirmer une histoire d’amour entre deux personnages prive leurs fans respectifs de se les « approprier », et pour des titres portés par les personnages ce serait un peu se tirer une balle dans le pied.
    Pour ce qui est de la sexualisation des personnages féminins, pour moi c’est clairement un moyen d’aguicher le public-cible que sont les jeunes mâles aux hormones perturbées 😆
    Enfin, ce n’est que mon humble avis 😅

    Personnellement si je veux de la romance, je ne vais pas choisir un nekketsu en espérant qu’il se passe quelque chose entre deux personnages, il y a bien assez d’autres oeuvres qui pourront offrir ce genre de scénario ^^

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    • Certes, on trouve sans soucis des mangas avec de la romance et l’expression des sentiments représentés, mais je trouve dommage que le nekketsu soit dans cet entre-deux sur cet aspect.
      Je n’ai pas évoqué Naruto car je trouve que c’est un nekketsu avec vraiment très peu de fanservice, mais la vision des relations amoureuse dans ce titre est vraiment particulière dans le sens où un peu tout le monde est amoureux de quelqu’un mais il n’y aura jamais le moindre geste intime, et comme par hasard le seul bisou est entre Naruto et Sasuke.
      Encore une fois, qu’on ne mette pas de romance, je comprends et pas de soucis, mais le fait d’être totalement titillé par cet aspect sans jamais oser le traiter rend le tout très immature sur ce point dans le nekketsu. Comme je l’ai dit, je pense que ça vient en grande partie d’une immaturité de la part des mangakas.

      Apres il peut aussi y avoir un côté culturel propre au Japon, mais je ne connais pas assez la question pour pouvoir l’affirmer. Mais quand je vois par exemple le côté ultra chaste de la romance dans Silver Spoon alors que Arakawa est une mangaka qui connait la vraie vie et qui a un haut degré de maturité sur tout le reste, je m’interroge.

      Et puis j’aime bien voir des meufs sexy à gros seins mais je voudrai qu’elles soient traitées de façon plus adulte du coup.

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      • C’est sûr qu’au Japon on ne se bécote pas en public, ça peut aussi jouer sur le côté « chaste » (ce n’est pas qu’il n’y a rien, c’est qu’on ne le montre pas).

        Lire les nekketsu avec un point de vue adulte, c’est parfois très frustrant 😆

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      • Lire beaucoup de choses avec un point de vue adulte est frustrant 🤣

        J’avais fait un rapide comparatif avec le cinéma, et ça me fait penser que des blockbuster ont un rapport adulte à ça, je pense à James Cameron qui n’hésite pas à montrer un peu de sexe dans ses films, ou la trilogie Matrix qui fait de même.
        Mais de l’autre côté tu as Michael Bay (que j’aime beaucoup) qui est dans un rapport immature digne des shonen. Le mec embauche que des meufs sexu, filme leurs fesses, culottes et décolletés en permanence, mais c’est tellement chaste de partout à côté de ça 🤣

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  2. Belles réflexions fort intéressantes, notamment pour DB, le seul que j’ai lu en entier (avec Ranma) dans les titres que tu cites ^^
    Je pense pour ma part que cette question serait aussi intéressante à poser en parallèle d’une réflexion sur les Japonais et leur rapport à/leur conception de la sexualité, qui est quand même très différents de nous, raison sûrement pour laquelle cela nous interpelle tant.
    Il serait aussi peut-être intéressant de comparer avec des titres occidentaux de la même catégorie si tant que ce soit possible 😅

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    • Tu as tout à fait raison.
      Si je n’ai pas abordé le rapport au sexe des japonais, c’est simplement parce que je ne connais pas le sujet, mais je compte m’y intéresser. Apres je pense que la piste de l’immaturité des auteurs de nekketsu n’est pas une idée totalement farfelue.

      Et pour ce qui est de titres occidentaux dans la même catégorie, j’ai cru comprendre par exemple que Dreamland abordait vraiment la question. Il faudrait que je trouve quelqu’un qui lit la série pour me confirmer ça et même m’envoyer quelques photos pour que je puisse voir ce qu’il en est.

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      • Je trouve aussi que tu as eu une riche idée oui en soulevant le jeune âge des auteurs 👍

        Et quand je parlais de titres occidentaux de la même catégorie, je pensais plutôt BD/Comics et pas manga français, belges… où les auteurs cherchent juste à reproduire les codes japonais ^^!

        J’avoue que ce dont aussi des questions qui m’intéressent mais mes données sur le sujet datent un peu, vu que les articles et essais que j’avais lus sur le sujet datent d’une bonne dizaines d’années ^^!

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      • Ah oui, pour la BD et le comics, c’est sûrement different. Quoique si on veut faire des équivalences, comme avec par exemple le histoires super-heroiques pour ados, je crois qu’on est pas mal dans des schémas similaires de persos féminins sexy à gros seins (même madame Hulk, j’aime bien citer cet exemple) mais un rapport quand même pudibond à la sexualité.
        Après beaucoup de comics du genre sont plutôt orientés adultes, avec un traitement de l’amour et la sexualité plus mis en avant du coup.

        Pour la BD occidentale, j’avoue que faire le jeu des équivalences me semble plus compliqué. Mais ça pourrait être intéressant.

        Je cherche personnellement de la documentation sur la question dans le domaine du manga, notamment le fanservice (origines, raisons culturelles, etc…) et je vais être honnête, pour le moment je ne trouve rien de franchement intéressant. Le top était la vidéo du chef Otaku sur la question qui sort que des poncifs à tous les niveaux et copie/colle parfois la fiche wiki de Fanservice… assez gênant.

        Je pense même faire un appel à laide sur twitter pour avoir des sources de qualité sur la question.

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  3. Voilà un article très intéressant !
    Je n’ai pas la science infuse à ce sujet donc je vais parler d’un point de vue personnel. Plus jeune quand je consommais beaucoup de nekketsu (One Piece à la télé puis Naruto, Bleach, plus tard Fairy Tail) le fait de ne jamais voir de couples se concrétiser provoquait une vraie frustration chez moi. Surtout dans Fairy Tail où je me souviens avoir eu de longues discussions avec mon copain de l’époque (qui était fan aussi) sur qui devait aller avec qui et pourquoi. Dans Naruto, les couples sont quasiment absents et il faut attendre Boruto finalement pour que cette thématique arrive et qu’on voit certaines femmes pour autre chose que des mères. Après je n’ai vu que les trente premiers épisodes de ce manga donc je ne peux pas juger sur le long terme, mais comme il est assez récent, c’est quand même révélateur d’une évolution des mentalités.

    Aujourd’hui j’en suis à un stade de ma vie où je cherche d’autres thématiques que celles de la romance parce qu’elle ne m’intéresse plus du tout. Je pense en cela que Book-Trotter plus haut n’a pas tort : souvent dans le nekketsu, on cherche plutôt à mettre en avant des valeurs autour de l’amitié et de l’aventure plutôt que de l’intimité. Pourtant, comme tu le soulignes avec tes arguments qui me semblent pertinents (notamment le fait que si les lecteurs ne voulaient pas de cette romance, ils n’écriraient pas des fanfics / doujinshis dessus) ça reste un manque aux yeux de beaucoup de fans, dont certains vont grandir avec ces mangas et donc évoluer. La bonne réponse n’existe pas… D’autant qu’il y a aussi une question à se poser sur la manière dont la société japonaise considère l’intimité et le public cible des mangas là-bas. Je ne suis pas sûre que les parents laisseraient leurs enfants lire One Piece s’il y avait soudain des moments de couple (explicites ou pas) alors que chez nous c’est plutôt une norme qui ne dérange personne. Il ne faut pas oublier que ces œuvres existent d’abord sur le marché là-bas avant d’arriver ici.

    Bref, beau travail de synthèse et de réflexion même si tu aurais pu ajouter une partie sur le rôle de la femme dans les nekketsus « de base » et leur évolution. Note ça peut faire l’objet d’un article entier… Quand je vois DB, je ne me rappelle pas d’une femme vraiment puissante ni marquante (C18 à la limite et encore vu ce qu’elle devient) alors que dans One Piece, Bleach, Fairy Tail ou même Naruto, on en trouve de plus en plus (la palme allant à Fairy Tail, Mashima a un souci de « fanservice » mais on ne peut vraiment pas le taxer de réduire les femmes à des minaudeuses à sauver / épouser).

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    • Oui, je suis d’accord avec tous les points que tu abordes, et comme tu le soulignes au début, on parle surtout d’expérience personnelle.

      Moi justement je suis dans le cas inverse du tien je crois, dans le sens où avant je ne me posait pas la question des romances mais où aujourd’hui, le fait que le nekketsu soit souvent dans cet entre-deux me frustre.

      Pour ce qui est du fait que ce soir ancré dans un marché spécifiquement japonais avec la culture qui va avec, je pense en effet que c’est une raison, mais ne connaissant pas bien le sujet je ne souhaitais pas me lancer dedans. Mais ça fait partie du paradoxe je trouve, le fait qu’il y ait pas de soucis à faire un défilé de gros nichons mais ne pas vouloir que les choses soient claires en terme de rapport amoureux (sans aller jusqu’à mettre des scènes de cul, je pense que des bisous et câlins ça peut quand même passer).

      Pour ce qui est de la question des rôles féminins dans le nekketsu, c’est un sujet que j’aimerais aborder par la suite, mais là je pense qu’il faudrait plus de matière. J’en ai rapidement parlé pour DB qui est quand même un cas édifiant, dans le sens où les personnages féminins n’existent littéralement plus une fois qu’elles deviennent mère. Même C18 qu’on voit encore dans le dernier arc, au final c’est une femme qui certes se bat, mais « pour de faux » et pour l’argent…
      Alors que quand même, elle démonte Vegeta avec tellement de prestance, c’était une belle image de la femme je trouve.
      Pour Naruto, c’est chaud quand meme au niveau de l’image de la femme, notamment avec Sakura, qui est un personnage que j’aime beaucoup mais en définitive, son histoire avec Sasuke donne un goût amer. Et Hinata est vraiment inexistante dans tout ça, c’est frustrant.
      Heureusement qu’il y a une Tsunade pour contrebalancer ça.

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      • Je pensais à Tsunade en effet mais clairement Sakura je ne l’ai jamais aimé à cause de son obsession pour Sasuke qui est hyper malsaine et dérangeante. Hinata par contre je l’aimais beaucoup mais elle est assez transparente dans le manga, elle met beaucoup de temps à se révéler un peu et je l’ai découverte en tant que compagnie de Naruto dans un film puis dans Boruto. Dommage parce que le perso a un vrai gros potentiel ^^’ Il y a aussi Kushina qui avait un beau potentiel mais qui apparait finalement assez tard et Konan bien entendu qui reste assez forte maiiiis quand même au milieu d’un trio avec deux autres garçons. Après Naruto n’est pas le meilleur exemple je l’admets, au contraire de Fairy Tail ou même Bleach finalement qui, à l’exception de Matsumoto et Inoue qui ont des poitrines d’une taille vraiment improbable à la limite du ridicule, sexualise très peu ses personnages féminins (en comparaison d’autres mangakas).

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      • Je n’ai pas encore lu Bleach, mais je les emprunterait un jour en médiathèque, du coup pour le moment je ne peux pas dire.

        Mais je pense en effet qu’on peut trouver des exemples de mangas qui traitent les personnages féminins comme il se doit sans fanservice (ou avec un minimum on va dire 🤣).

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      • Ah enfin quelqu’un qui souligne le fait que Bleach ne sexualise pas en outrance les filles ! Je n’ai pas encore tout lu mais je n’ai pas été « gênée » ou eu ras-le-bol quand j’ai regardé et lu par et ça été un petit soulagement !

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  4. Ah mais oui le côté fan-service, je vois également un moyen d’attirer des jeunes mâles en pleine croissance hormonale et le fait de souligner l’âge des mangakas (hommes) au début de leur création est bien vue !

    Je t’avoue que moi aussi j’ai un petit goût de frustration quand des couples ne se concrétise pas dans certaines nekketsu du coup, ça pousse à imaginer un peu leur futur >< !

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  5. Chouette sujet!

    Y’a autant de nekketsu qui sur-sexualise que de nekketsu qui ne sur-sexualise pas. Même si les shonen récents on tendance a toujours avoir un élément fort du genre.

    Je voudrais rebondir sur Ranma ceci dit. Le fait de voir Ranma fille nue régulièrement c’est surtout parce que Ranma en tant que garçon de base n’a pas le même rapport au corps qu’une « vraie » fille. Souvent c’est aussi pour montrer que son rapport a son corps est différent. Akane ou Shampoo n’ont pas le même traitement par exemple. Même si tu trouve des histoires ou Ranma se sert de son coté fille pour arriver a ses fins, c’est toujours conscient de sa part.

    Comme tu l’a souligné, ça s’explique aussi par la cible de base du Nekketsu mais chuis moins d’accord sur ton hypothèse de l’age des auteurs, que j’aurais tendance à nuancer et ne pas en faire une généralité.
    Quand Toriyama fait DB, c’est plus un novice, il a Dr Slump derrière lui et la palette de personnages féminins de Dr Slump est large. Et bien mieux mis en valeur que les hommes. Pareil pour Okhubo, y’a bien plus de fan-service dans Fire Force que dans Soul Eater et Maka dans Soul Eater c’est une sacrée femme qui se sert d’un homme comme arme…

    J’y verrais plus une « norme » imposée par le Tantô et l’équipe éditoriale pour coller au désidératas du lectorat. Y’a qu’a voir les boobs de Robin qui pendant la pause des 2 ans prennent 2 tailles alors qu’elle à 28 ans et que sa croissance est censé être finie.

    Les animes ont aussi tendance a forcer et accentuer ce genre de choses. Amuse toi a chercher « Gainax Bounce » pour t’en convaincre ^^

    Par contre 100% d’accord avec les filles de Mashima.

    PS: Met pas le doigt trop profond dans le doujin, j’ai vu des trucs en faisant des recherches , je m’en suis pas encore totalement remis (et l’article ne sortira jamais)

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    • Tu sais, juste en cherchant des images de Bulma j’ai vu des doujin pas piqués des vers 🤣

      Le Gainax Bounce, je connais bien. J’ai vécu un moment vraiment important de mon adolescence quand j’ai découvert Gunbuster. On aura beau dire mais ce genre d’élément (en plus du reste de l’œuvre) a un impact énorme sur un ado dont les hormones sont en ébullition.

      Pour ce qui est de l’âge des mangakas, je pense qu’en effet c’est quelque chose qu’on peur relativiser et voir au cas par cas, mais j’ai quand même le sentiment que la grande immaturité sentimentale du genre peut être mise en corrélation avec ça. Je serai presque tenté de dire qu’on sent que certains auteurs ont jamais touché à une femme de leur vie (et si je voulais faire mon vilain, je préciserai une femme adulte et consentante, rapport à certains mangakas et leurs affaires scabreuses…).

      Pour le coup, n’ayant pas lu One Piece Piece jusqu’au stade où Robin arrive, je ne peux pas apprécier son augmentation mammaire, mais celle de Nami est assez ouf, et j’ai vu tellement souvent l’excuse bidon du corps qui change avec les années…

      Pour Ranma, je suis d’accord avec toi et en fait c’est ce que j’entendais quand je disais qu’on jurerai que le pitch a été pensé pour pouvoir montrer des seins. Car en effet, Ranma étant un homme, il a pas de soucis à être les seins à l’air quand il est en fille. Ça arrange bien les choses ça 😆

      Pour le coup, j’ai fait une généralité car c’est quelque chose qui me semble quand même une tendance lourde du genre, même si je me doute qu’on peut apporter beaucoup de nuances.

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      • Tu connais évidemment la Rule 34 dans ce cas…

        Certains oui, ils sont clairement malaisants mais . Prenons un exemple concret: Watsuki Nobuhiro, auteur de Kenshin condamné pour possession de contenu pédopornographique. Pourtant dans Kenshin, peu ou pas de trace de sexualisation des personnages, y’a même un peu de romance et des relations entre personnages consommées. Et c’est principalement des adultes qui sont mis en scène dans Kenshin.

        Après y’a évidemment la misère affective et les trucs sociétaux du Japon qui rentre en ligne de compte. Mais généralement les mangakas à succès finissent par avoir une relation. Oda est marié a une ex-mannequin (ou miss chaiplu), Togashi a été marié à l’auteure de Sailor Moon, Suzuki est marié aussi…

        S’pour ca que j’ai pris Robin en exemple, car a 28 ans généralement, tu grandis plus trop. Car on me l’a déjà servi l’argument de « Nami est en pleine croissance, normal »

        Pour revenir a Ranma, c’est pourtant écrit et dessiné par une femme, donc chuis pas sur, ni convaincu du prétexte « montrer des seins » dans cette optique. Je l’ai jamais perçu comme ça perso. Surtout vu le traitement des autres personnages féminins

        C’est une tendance lourde du genre mais surtout depuis les années 80 et particulièrement ces dernières années. Tu me diras qu’avant la plupart des femmes avaient généralement un rôle de potiche dans le Nekketsu (ce qui est pas totalement faux) mais néanmoins c’est particulièrement visible sur ces 20 dernières années… Je comprendrais jamais pourquoi les femmes ont des orgasmes en mangeant une omelette dans food-wars p.ex.

        D’ailleurs si tu regardes y’a pas mal de blockbusters/hits dans le lot des plus sexualisé (sauf p.e Demon Slayer qui est un des titres récent les plus neutres) et généralement tu constate que ça intervient très rarement dès le début du titre… C’est pour ca que je mise aussi sur l’influence du Tantô et des retours lecteurs.

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      • Je n’avais pas pensé au dernier aspect que tu évoques, qui semble faire sens en effet dans la perspective où ce n’est pas forcément présent dès le début.

        Pour Ranma, en effet, je vais sûrement un peu loin en disant que le pitch donne limpression de servir de prétexte idéal pour montrer des seins.
        Mais il y dautres cas par contre où on va pas me faire croire que l’idée de montrer des seins et autres précède la justification, souvent vaseuse qu’on donne.

        Les orgasmes culinaires dans Food Wars, c’est normal ! Perso quand je vais dans un bon resto, je dois changer de futale une fois arrivé au dessert !

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      • En effet , y’a souvent un prétexte futile pour montrer des trucs.
        Le meilleur exemple (et récurrent a des tas de titres) reste la scène des bains publiques ou des sources chaudes. Narrativement ça n’apporte généralement rien du tout et c’est surtout prétexte pour foutre tout le monde a poil… C’est d’ailleurs une des grandes spécialités de Mashima dans Fairy Tail :p

        Sans oublier les vêtements qui se déchirent toujours aux endroits les plus opportuns (ou inopportuns c’est selon)

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      • Après ça me semble normal que les personnages se baignent vu comment ils se salissent dans l’action. Et les femmes étant plus à cheval sur l’hygiène, c’est normal qu’on les voit plus souvent dans les bains ^^’

        Les vêtements qui se déchirent (quasiment uniquement ceux des femmes, ou de Sangoku), je pense que ça vient de tissus de mauvaise qualité utilisés seulement pour leurs vertus esthétiques, Mashima n’y est pour rien, il traite juste avec réalisme de la question.

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  6. C’est marrant parce que j’ai eu cette discussion (et elle n’a pas très bien fini) sur un serveur discord y a pas si longtemps, et on avait ressorti une bonne partie des éléments que tu avances.

    Je suis pas un gros consommateur de nekketsu non plus, mais plusieurs arguments me semblent assez vraisemblables dans ce qui est avancé ici et dans les commentaires précédents.

    Par exemple, l’âge des mangakas peut jouer, mais c’est aussi un *tout* de la culture japonaise. Tu l’as dit toi-même avec l’image de la femme au foyer. C’est une société plutôt très patriarcale, peut-être plus que la nôtre, dans lequel le rôle de l’épouse est vraiment celui de la femme aimante restant au foyer et s’occupant de son mari et de ses enfants. Même si ç’a tendance à changer un peu, je pense qu’ils ont du retard sur le reste du monde occidental à ce niveau (US / Europe). Donc baigner dans cet univers doit inconsciemment jouer sur leurs représentations.

    Le rôle du tantô n’est pas à négliger non plus, pour les besoins éditoriaux des magazines qui publient les œuvres. Ça fait vendre les mangas, les goodies, c’est forcément bon. En cela il y a un parallèle à faire avec l’industrie des idols. On les force à rester célibataire, il n’y a qu’à voir le tollé que provoquent certaines liaisons indiscrètes (excuses publiques, rasage de tête, on a tout vu), parce qu’elles doivent rester un idéal et un fantasme pour les consommateurs (oui, c’est finalement + que du public à ce niveau). Marketer les figurines de filles bandantes et célibataires va dans ce sens. Mais, malgré tout, comme dit dans d’autres commentaires, ces œuvres doivent aussi se concentrer sur les valeurs qu’elles veulent véhiculer, à savoir le dépassement de soi, l’amitié, etc. Non pas que ce ne soit pas compatible avec l’amour, mais en se concentrant sur l’un, il est facile d’oublier et de laisser de côté l’autre, puisqu’il faut trouver le temps de le traiter. Et ce sont des choses qui peuvent nuire au rythme d’un nekketsu, du point de vue éditorial j’imagine, avec les sondages qui tombent chaque semaine et le besoin de se maintenir systématiquement au top selon les attentes du public.

    En revanche, sur le point de « c’est pas ce que veulent les fans », je me dis qu’il ne faut pas se laisser leurrer. Je ne vais pas prendre en exemple la fanbase d’un certain titre de light novel, mais une minorité bruyante peut parfois occulter une majorité dormante. Le fait qu’il y ait des doujin, qu’il y ait des demandes sur les réseaux sociaux, n’est peut-être pas le fait d’une majorité du public, donc. Et rien ne dit que ce public souhaiterait réellement voir des romances. Si une partie le désire clairement, en ajouter ferait peut-être s’effondrer les ventes. On reste sur de la spéculation, mais c’est à envisager.

    Parce qu’une fois encore, comme pour les auteurs qui baignent dans un univers différent, il faut distinguer les attentes d’un public japonais et du public occidental qui s’est beaucoup développé. Si nous, Français, sommes peut-être plus ouverts et attirés par la question, notamment parce que nous sommes des lecteurs plus âgés (ce que permet peut-être + facilement notre société que la société japonaise dévouée au travail), ce n’est possiblement pas le cas de la majorité dormante qui aime ces œuvres-là. Bien sûr qu’il y a des mangas sexualisés et qui traitent de la question dans les magazines shônen, mais sont-ce ceux qui attirent le plus le lectorat visé, à savoir les jeunes adolescents masculins ? Rien n’est moins sûr. Je reste donc sceptique de cette approche et des envies manifestées par la communauté de ce côté.

    Le nichon, ça reste un truc qui est vendeur et qui émoustille le jeune ado. Il a probablement davantage envie de se palucher sur un titre grand public pas cochon, mais suffisamment révélateur, plutôt que d’aller vers les titres très osés. C’est plus facile vis-à-vis des parents, en tout cas. Rien n’empêche après de piquer un magazine pour adultes et de la mater sous la couette comme on le voit dans certains mangas, cela dit. Mais ça rejoint un peu le côté éditorial, protéger les personnages féminins pour en faire des fantasmes de lecteurs.

    Toutefois, ne négligeons pas un point important. Il y a une différence entre ce que le lecteur attend et ce dont il a besoin. C’est une phrase assez connue, mais il faut parfois oser braver les codes (peut-être en allant un peu plus loin que Mashima) pour ne pas proposer ce que le public attend, ce à quoi il est habitué (un film Marvel par ex), mais lui proposer ce dont il a besoin et dont il ne sait pas encore qu’il a besoin (un bon Tarantino par ex, la comparaison est éclatée). Ouvrir les yeux du public, lui enlever ses œillères et lui proposer quelque chose de nouveau pourrait aussi apporter une certaine révolution du genre. Peut-être que celle-ci arrivera avec l’évolution de la société japonaise, qui sait. De nouveaux auteurs embrassant un mode plus occidental, comme on peut le voir avec Shy / My Hero Academia qui invitent les codes des super-héros dans le monde du manga.

    D’ailleurs, il faudrait peut-être que le système éditorial japonais s’affranchissent de sa trop grande dépendance aux retours des fans. C’est bien de vouloir leur faire plaisir en regardant ce qui leur plaît, les chapitres qui marchent ou non, de quels éléments ils ont envie. Mais il faudrait repenser au paragraphe du dessus et essayer de leur proposer des choses qui peuvent défier leurs attentes, les dérouter un peu. Ce serait intéressant à voir.

    En tout cas, pas sûr que pour le moment, dans le mode de fonctionnement actuel, ce soit vraiment une priorité de tous les acteurs de ce marché.

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    • Toutes tes remarques sont très intéressantes, surtout sur la fin et la dépendance aux retours des fans. C’est vrai que j’ai tendance à négliger ce point pourtant fondamental. Mais je suppose que le mode de production avec les magazines de prépublication et les retours constants font que, même si on voulait les occulter, on n’y arriverait pas.

      Je pense en effet que s’affranchir de tout ça pourrait être intéressant, mais il y a encore du chemin à parcourir je pense. Si tant est que ce modèle puisse même changer un jour.

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      • C’est la grande question. Ce modèle persistera-t-il éternellement ? Faut-il une crise exceptionnelle pour qu’on puisse le repenser d’une façon plus moderne ? Après… le fond du problème reste commercial. Les éditeurs chercheront toujours à attirer + et à vendre davantage, donc même si le marché repartait de zéro, ces problématiques resteraient et on aurait du mal à s’affranchir du « droit de regard » des lecteurs, à mon avis.

        Ne reste qu’à espérer voir des changements malgré le mode de production. Si Dreamland pouvait percer au Japon avec son apport très occidental et la place accordée à la romance, ça pourrait être un levier par exemple.

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      • On en fait peut-être un peu beaucoup, mais disons que pour un « nekketsu-like », il accorde une certaine place à la romance de son protagoniste, y compris avec la « première fois », donc c’est pas rien. Et puis ça va aussi avec son sujet, je pense.

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  7. C’est très intéressant comme sujet. Pour ma part je pense que les relations amoureuses ne sont absolument pas le sujet de ces histoires donc le fait qu’il n’y ait pas de concrétisation plus visible des relations qui se forment ne dérangent aucunement le lectorat. Le but du récit n’est pas là. Par contre force est de constater que beaucoup de fans sont frustrés puisqu’il y a abondance de doujinshi sur ces sujets.
    Moi je me rappelle quand j’ai été au Japon, j’avais été très surprise de la quantité de doujinshi consacrés à ces histoires sous-entendues. Le plus marrant était de constater que les sujets étaient presque exclusivement des shônen. A l’époque c’était Fullmetal alchemist que j’avais vu partout. C’était très amusant.
    Après faudrait voir si les auteurs étaient plus masculins ou féminin même si je ne m’avance pas trop en disant que ce sont plus des femmes qui réalisent ce genre de mise en avant.
    Il ne faut pas non plus oublier l’aspect culturel. La situation homme / femme au Japon est très différent de celle qui existe en France. C’est environ 50 ans d’écart ou presque. Et je n’exagère pas ! Ce qui aussi veut dire que les hommes ne sont pas autorisés à parler d’amour, ce n’est pas très masculin.
    Cela change bien évidemment mais cette mentalité est toujours très très présente au Japon.
    Après ne lisant plus ce genre de manga je ne sais pas comment cela évolue.
    Quant aux gros seins… cela me désespère. C’est devenu récurrent à partir des années 90. Influence américaine. Oui les gros seins sont (en partie) une obsession américaine ! Qui dit années 90, dit Pamela Anderson et sa poitrine irréelle.

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    • Pour les gros seins et l’influence américaine, je veux bien te croire car dans les comics, c’est aussi le défilé.

      En effet, plusieurs m’ont parlé de l’écart culturel entre France et Japon.

      J’aimerais d’ailleurs trouver des sources de qualité et si possible gratuites sur tout ça.
      Je fais des recherches sur le fanservice en manga, et franchement, je ne trouve rien d’intéressant. Je voudrai des sources historiques, sociologiques et autres, mais j’ai l’impression que tout ce que je lis, c’est toujours les mêmes lieux communs répétés à l’infini. Je désespère de trouver de bonnes sources…

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      • C’est toujours très difficile de trouver des choses intéressantes sur un sujet précis surtout quand ce sujet n’est pas dans notre langue.
        Je pense que tu devrais penser ta recherche différemment. Souvent ce que tu lies à quelque chose ne l’est pas forcément dans la catégorie que tu penses.
        L’analyse de données est primordiale. A toi après, de relier le tout.
        Moi j’adore ça. Je crois pouvoir dire que je suis devenue une experte là-dedans. Mais cela demande beaucoup de temps et d’amour à plonger dans des bases de données…
        Mais que cherches-tu vraiment ?
        Par exemple, j’ai un lien vers une multitude d’artbooks mis en ligne qui peuvent de permettre de voir une évolution graphique.
        J’ai encore un autre lien (que je viens de trouver !!!) avec des couvertures du weekly jump depuis les années 70. Là encore tu peux voir l’évolution.
        Pour ce qui est de la culture en elle-même il faut que tu plonges dans l’historie du Japon et encore plus dans la sociologie. Là c’est une autre source d’informations. Intéresse toi notamment à l’émergence du shôjô pour comprendre la société japonaise. Forcément tu dois aussi t’intéresser à l’histoire même du Japon avec un regard sociologique et plus particulièrement la place des femmes dans la société japonaise.
        Rien à écrire tout ça, j’ai plein de choses qui me viennent en tête ! Mais il n’existe pas forcément des graphiques ou des données précises. C’est de l’analyse.
        Bon pour finir, si tu es intéressée par les liens dont je te parle, dis-le moi 🙂 .
        Bon courage !

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      • Tes liens m’intéressent en effet.

        Apres dans ce que je cherchais, je t’avoue que je connais vraiment la question du fanservice, parce que s’il faut chercher soi-même l’évolution esthétique pour voir quand ça a commencé, c’est trop long pour moi qui fait juste ça dans mon temps libre.
        Mais je vais quand même me renseigner sur le rapport au sexe au Japon et la place de la femme, du coup en effet aller vers la sociologie.
        Et sur tour ça, des sources j’en trouve. Donc je pense me pencher là-dessus au fil du temps, c’est juste que ça va pas se faire en une seule fois.

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  8. Très bel article, il a dû te demander pas mal de temps, beau travail !
    j’ai lu les commentaires en travers et je suis globalement d’accord avec tout ce qui a été dit notamment sur le fait que dans fairy tail on nous propose des femmes fortes, omniprésentes, qui évoluent et progressent, qui tombent amoureuse mais reste indépendantes et continuent de se dépasser… autrement dit leur psychée et leurs émotions dépassent leur physique sinon le complète… ce sont des icônes plutôt que des potiches (comme Sakura dans Naruto que je déteste par exemple) Tsunade a cet esprit iconique aussi d’ailleurs mais elle est désespérément l’une des seules… Je crois que ceux qui créés des personnages féminins iconiques ont compris que ce genre avait aussi un lectorat féminin et un lectorat masculin qui ne voulait pas avoir honte d’aimer un perso féminin sans légitimité… enfin j’espère et j’en rêve 😉

    Quant au côté romance, les potentiels couples que tu énonces répondent, à mon sens, à une stratégie littéraire (et humaine) bien connue, rendre un personnage aimable et désirable… comme les idoles au Japon ou en Corée, il faut qu’elles soient aimées et adulées, désirées et fantasmées mais – même si une minorité de fans raisonnables et probablement plus matures sur le plan des sentiments aimeraient voir du concret pour croire en de belles histoires – pour la majorité, il faut que le fantasme incarné puisse répondre à tous ceux qui veulent s’imaginer avec… on notera d’ailleurs que certains épousent des personnages fictifs… concrétiser une relation amoureuse à l’écran (hors parentalité) c’est enfermé dans une case où le fantasme est beaucoup moins possible…

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    • Je suis ravi de savoir que l’article t’as plu !
      Il a du demander du temps plus que du travail, car c’est finalement le fruit de réflexions qui sont venues au fil de mes lectures. Car le sujet m’intéresse et je pense que je me questionne toujours sur ces représentations. D’ailleurs ma femme a lu cet article et l’a trouvé intéressant donc je suis ravi.

      Je pense d’ailleurs continuer les articles sur des sujets similaires, je pense notamment faire un focus sur le fanservice chez Mashima, et aussi sur Sun-Ken Rock et la façon dont Boichi représente les femmes et le sexe… il y a à dire comme tu sais 😅

      Tu as raison de souligner l’aspect idol et le fait que certains fans aiment s’approprier les personnages au point de ne pas vouloir qu’elles aient d’histoire d’amour.

      Concernant Sakura que tu as évoqué, c’est un personnage que j’aime beaucoup globalement même si la conclusion de son histoire avec Sasuke me rend ouf… c’est tellement malsain et de mauvais goût qu’elle finisse avec…

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      • ah ça sun ken rock, tu sais ce que j’en pense, mon article était suffisamment clair sur le sujet :-p mais je t’encourage à faire plus d’article de fond de ce genre c’est très intéressant…

        sa fin m’agace mais son début me tape sur le système aussi… je la trouve assez insupportable les 3/4 du temps même elle devient plus intéressante au milieu mais c’est clairement un perso raté…
        A côté de ça, Hinata est beaucoup plus intéressante mais pas assez mise en valeur…

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      • En fait j’ai justement plus de soucis avec Hinata qui a du potentiel mais devient vite à mes yeux le cliché de la fille mignonne et timide et après son affrontement contre Negi, je n’ai vraiment aucun souvenir de mise en avant d’elle dans l’histoire.
        Mais au moins elle se marie avec un mec bien et pas avec un psychopathe qui a voulu la buter 😆

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  9. Bonjour, je découvre le blog et j’ai beaucoup aimé cet article qui apporte beaucoup de réflexion sur la représentation des émotions amoureuses. J’ai lu les commentaires et je pense que, oui, il y a une part d’influence des éditeurs et même du Jump qui recherche avant tout à plaire à un certain public. Comme tu le fais remarquer, c’est assez amusant de constater qu’on peut avoir un personnage féminin aux formes improbables et sujette à des poses et scènes fan-service mais une pudibonderie très marquée sur toute manifestation amoureuse et, surtout, physique. Je pense que ça reflète la société japonaise qui peut se montrer très extravertie sur certains pans de la sexualité mais qui, en même temps, trouve encore très intime de se tenir par la main en public (et n’oublions pas le fameux « baiser partagé » si deux personnages se partagent une même bouteille ou canette).

    Après peut-être est-ce dû à mes lectures mais j’ai l’impression que c’est une tendance qui, même s’il reste beaucoup de titres shonen nekketsu qui sont encore ancrés dedans, cherche à évoluer. Et j’ai l’impression que c’est aussi globalement moins marquée chez les autrices. En début d’année je me suis mise à Blue Exorcist (si ce n’est pas un shonen nekketsu, désolé alors pour l’exemple) et on a droit à quelques scènes d’expression amoureuse (surtout dans le passé concernant deux personnages). Seul un personnage féminin, Shura, a droit à du fan-service très vite relégué, comme si l’autrice s’était dit « voilà le quota boobs. Passons à autre chose. » La seule scène de bain mise plus sur les personnages masculins que féminins, aussi. Et on a même droit à un héros, Rin, qui, amoureux, fait le premier pas. Quand tu vois que même hors Japon nombre d’œuvres considèrent que c’est la fille qui doit faire le premier pas, c’est toujours plaisant de voir autre chose.

    Je crois que le seul shonen où j’ai vu un baiser c’est dans Seven Deadly Sins avec Elaine. Le seul souci pour moi c’est que Elaine a le physique d’un enfant. Du coup la scène pourrait être très tendre, mais la différence de physique me gêne beaucoup. On pourrait d’ailleurs faire tout un dossier là-dessus aussi avec les personnages qui ne font pas leur âge.

    Ah oui dans FMA pas de bisous non plus mais on sent clairement une alchimie (ah ah) entre Izumi Curtis et Sig. C’est tourné un peu à l’humour car ils manifestent entre eux une tendresse presque mièvre, mais on sent aussi un couple soudé. Les protagonistes féminins ont pas de plastique improbable et la seule qui pourrait considérer comme telle c’est Lust : l’homonculus de luxure. Pour le coup, on peut pas en vouloir à l’autrice d’avoir conféré à Lust un charme de femme mûre avec du monde au balcon.

    A vérifier mais il me semble que dans les shonens à succès du moment Jujutsu Kaisen évite aussi la sexualisation des persos féminins (mais je ne l’ai pas encore lu). My Hero Academia s’en sort plutôt bien aussi, même si pour la formation des couples et les petits bisous il y a encore du travail. Les seuls bisous que j’ai vu ce sont ceux de l’infirmière de l’école !

    Qui sait, avec le temps, ça va évoluer ? On croise les doigts !

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    • C’est possible en effet qu’avec le temps les choses évoluent, s’il y a aussi une évolution des mœurs au Japon notamment.

      Pour FMA, je pense que le fait que Arakawa soir une mangaka qui a vécu dans le vrai monde joue dans son approche plus réaliste et intéressant des relations amoureuses.

      Je reste convaincu que beaucoup d’auteurs de nekketsu à succès sont des mecs jeunes qui n’ont pas une grosse expérience de la vie, d’où un rapport très immature à toutes ces questions. En tout cas c’est une de mes interprétations.

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      • Je pense aussi que ton interprétation tient la route et qu’il y a sûrement plusieurs facteurs qui jouent sur tout cet ensemble. Sans compter que la sexualisation des personnages féminins se retrouve vraiment partout et tout auteur peut aussi être influencé par tout cela.

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