La lassitude, une des grandes craintes des lecteurs de manga je pense. Les séries sont parfois à rallonge, si bien qu’après des débuts encourageant on peut finalement ne plus y trouver son compte, pour tout un tas de raisons. L’une d’entre elles peut être une gestion pas très heureuse du rythme narratif, quand les mangakas s’étalent trop longuement sur de l’exposition ou des péripéties qui devraient être abrégées dans un soucis de fluidité globale… Shibuya Hell et Orient se trouvent dans cette situation pour moi, si bien qu’après des débuts encourageants, j’en arrive au point où les tomes suivants seront ceux de la dernière chance pour ces séries. Explications !
Mon avis sur les tomes précédents :
Orient : Tomes 1&2 – Tome 3 – Tome 4
Shibuya Hell : Tomes 1&2 – Tome 3 – Tome 4
Resituons d’abord les deux séries, qui n’ont rien à voir de prime abord. Orient est le dernier shonen nekketsu de Shinobu Ohtaka, l’autrice à qui l’on doit Magi. Le titre mêle les influences du Japon médiéval, avec ses samouraï, et une ambiance plus sentai avec des motos et autres super armures, pour un résultat très intéressant en terme d’esthétique et d’univers, bien qu’il s’ancre totalement dans les codes du shonen nekketsu.
De l’autre côté, Shibuya Hell est un survival qui reprend scrupuleusement les ingrédients du récit de zombie, au détail près que ce sont des poissons volants qui représentent la menace. Une série de genre qui m’a agréablement surpris dans ses premiers tomes.
Deux titres qui n’ont rien à voir si ce n’est qu’ils sont tous les deux publiés par Pika (que je remercie une fois de plus pour l’envoi), et dont le rythme de parution est identique, puisque le cinquième tome de chaque série est sortie conjointement fin novembre.
Et si j’ai eu l’envie de faire un article groupé sur les deux, c’est parce qu’ils arrivent tous les deux à un stade où ils me posent un soucis du même ordre. Dans les deux cas, j’étais jusqu’à présent emballé, et dans les deux cas, le cinquième volume a fait naître des inquiétudes en moi. La gestion du rythme est une donnée fondamentale dans tout récit à mes yeux, mais à plus forte raison quand un série est partie pour être assez longue (les deux dépasseront sans soucis la dizaine de tomes).
Dans ce cas de figure, il faut proposer une intrigue assez dense pour justifier cette longueur, et gérer ses enjeux et sa densité narrative en faisant en sorte que le temps pris sur chaque élément soit bien dosé. Pour le dire plus simplement, il faut qu’il se passe des choses, et qu’on prenne le temps de se poser seulement pour ce qui le mérite, et quoi qu’il en soit, éviter l’ennui et la lassitude du lecteur.
Or, dans le cas de Shibuya Hell, on est depuis le tome 3 sur un enjeu à court terme, qui n’est pas encore résolu dans ce cinquième volume. Ce qui est bien trop long pour une simple péripétie selon moi, si bien que dans ce cinquième tome, je commence à trouver le temps long tant l’intrigue patine. De ce fait, il faut absolument passer à autre chose dans le prochain tome pour relancer l’intrigue et les enjeux, sans quoi je vais réellement me lasser.
De même, le cinquième volume d’Orient s’appesantit trop longtemps à mon goût sur un action lancée dans le précédent tome. Fort heureusement, on termine ce qui était lancé ici, et on sent même que le dernier chapitre du tome signe la fin d’un arc introductif un poil trop long. Je pense même que ce début aurait pu se dérouler sur seulement quatre tomes, voire même trois, sans perdre en densité mais en gagnant en efficacité narrative. Ainsi, je commençais à décrocher un chouia dans ce cinquième tome. Heureusement pour lui qu’il se conclut, comme je l’ai déjà dit, sur la promesse d’une intrigue qui se lance pour de bon. Mais le mal est fait et comme pour Shibuya Hell, j’attends le volume suivant comme celui de la dernière chance, car s’il ne relance pas sérieusement l’intrigue, je risque de décrocher pour de bon.
Et c’est d’autant plus rageant que, comme je l’ai dit, les deux séries m’emballaient vraiment beaucoup au départ, mais faute d’une bonne gestion du rythme, je commence à avoir de plus en plus de réserves. De ce fait, on se donne rendez-vous dans deux mois afin de voir si les deux séries sauront retrouver mon adhésion. Personnellement, je l’espère, car ce sera leur dernière chance.
J’aime bien ce genre d’article aussi où tu analyses la forme et comme en plus tu me confortes dans ma décision d’avoir arrêté Orient, j’en suis ravie xD
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Héhé, en effet, je suis assez inquiet sur l’orientation que prend la série. Car si c’est intéressant, je trouve que ça traine trop en longueur. Pareil pour Shibuya Hell qui traite une simple péripétie comme un enjeu majeur…
À voir par la suite mais dans les deux cas, je ne leur laisse qu’un seul tome pour se relancer.
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Ce qu’il faut bien garder à l’esprit dans ce genre de situation, c’est que la longueur d’un arc narratif de manga dépend avant tout du nombre de chapitres que l’auteur a choisi d’y consacrer mais que la tomaison peut avoir un impact plus ou moins grand là-dessus.
Voici un exemple précis : https://vinlandsaga.fandom.com/wiki/Story_Arcs
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L’exemple de Vinland Saga est intéressant parce que je pense que Yukimura a fait preuve d’une grande précision dans la construction de son titre, jusque dans la durée des arcs.
Mais dans les deux mangas que j’évoque dans mon article, je ressens plutôt une volonté d’étirer les situations qui rend le tout trop long, alors qu’on en est qu’à 5 tomes parus.
Ça manque de densité qui viendrait justifier le fait de prendre autant le temps.
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C’est vrai. Si j’ai pris cet exemple, c’est avant tout pour montrer comment mesurer la durée d’un arc de manga dans le cadre du récit.
Ce qui me semble important de prendre comme point de repère lorsqu’on envisage d’analyser un manga en s’y prenant arc par arc. D’autant plus que pour un même arc précis, la durée ne sera pas forcément identique en termes de chapitres et d’épisodes.
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C’est intéressant la façon dont tu regroupes ces deux mangas. C’est un souci que j’ai souvent moi même, je commence une série qui m’enthousiasme mais elle ne tient pas sur le long terme à cause d’un rythme mal géré. Et au final je décroche parce que j’arrête de tergiverser. C’est très dommage ! En tout cas aucune de ces deux séries ne me tentait donc ça me conforte dans mon sentiment xD
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Oui, si de base elles ne te tentaient pas, à ce stade je dirai qu’il y a peu de chances d’avoir une bonne surprise.
Désormais j’essaierai quand je trouve une faconde les rapprocher de traiter plusieurs titres en une fois, ça fait un gain de temps non négligeable !
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Un gain de temps mais c’est aussi très intéressant à lire sous cette forme 🙂
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J’espère, c’est quand même le but aussi.
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Ah mince c’est dommage :/, je vais bientôt les lires ces deux tomes, j’espère avoir un meilleur ressentis que toi ^^’
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Je te le souhaite aussi. Je ne dirai pas que ce n’est pas bon, mais je trouve que les deux séries commencent à traîner sur des éléments qui mériteraient de passer plus rapidement. J’espère que dans les deux cas l’intrigue va vraiment se relancer pour passer à autre chose, sinon je risque de vraiment me lasser.
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