Mon avis sur… Beastars T.13 de Paru Itagaki

Beastars

Je le dis à chaque fois, mais c’est toujours quelque chose de particulier pour moi de lire un nouveau tome de Beastars, la série arrivant sans cesse à se renouveler pour toujours proposer un moment de lecture inattendu, beau, intelligent, bref : brillant. Ce treizième volume ne déroge évidemment pas à la règle, étant encore une fois très riche et parfaitement maitrisé !


Mon avis sur les tomes précédents : Tomes 1&2Tome 3Tome 4Tome 5Tome 6Tome 7Tome 8Tome 9Tome 10Tome 11Tome 12


Pas facile de trouver sa place quand on est un grand carnivore avec un casier judiciaire… Depuis qu’il a goûté à la viande, Legoshi est revenu à la case départ : il n’ose plus approcher les herbi, en particulier la lapine dont il est amoureux ! Heureusement, une discussion avec sa voisine permet à l’adolescent de prendre conscience des dangers de son isolement…
Il est temps de remettre sa vie sociale en état, à commencer par ses relations avec Gosha, le grand-père qui l’a élevé. Mais le vieux varan de Komodo a ses propres secrets… comme ses liens avec Yahya, un Beastar qui passe pour une légende !

Pour commencer, si je ne ferai aucune révélation importante sur ce tome 13, il vaut mieux être à jour quand même pour lire cet article, car je vais évoquer un certain nombre de points importants qui ont eu lieu précédemment.

Alors que le tome précédent se terminait sur un sacré cliffhanger, où le grand-père de Legoshi (Gosha) et le loup lui-même étaient aux prises avec des voyous dans une ruelle, on a droit d’emblée à une scène d’action qui tourne court, le papy étant un sacré combattant. Quoi qu’il en soit, c’est un plaisir de voir Legoshi partager du temps avec un membre de sa famille, d’autant plus que celui-ci est particulièrement charismatique et affectueux envers son petit fils.

Gosha Yahia

Mais le grand-père est aussi un moyen de faire le lien entre Legoshi et le Beastar, Yahia, que nous avions découvert dans le volume précédent. En effet, ce dernier était l’ancien équipier de Gosha, et les deux avaient pour rêve de former un duo de Beastars, sauf que Gosha est tombé amoureux d’une louve et a tout abandonné. On peut d’ailleurs voir un parallèle évident entre ce grand-père et Legoshi, lui aussi étant tombé amoureux d’une femme d’une autre espèce. De même, la relation Gosha/Yahia pourrait être un miroir de celle qu’il y a entre Louis et Legoshi.

Et puisqu’il est question de Louis, autant le dire clairement, le personnage n’arrête pas de gagner en épaisseur et en charisme depuis quelques tomes. Je l’ai déjà dit, il a toujours été un excellent personnage, mais ici, je trouve son évolution et ses relations avec Legoshi encore plus passionnantes et poignantes. C’est d’ailleurs au détour d’une rencontre entre les deux que l’on aura droit à ce qui est selon moi la plus belle scène du tome. Mais il n’y a pas que les visages connus qui s’imposent ici.

SagwaCar après Yahia dans le tome précédent, ce nouveau volume introduit le personnage de Sagwan, un phoque, et amène la thématique des animaux marins. Je n’avais même pas réfléchi à la possibilité qu’il y ait des animaux marins dans cet univers, je dois l’avouer. Ainsi, Paru Itagaki étoffe intelligemment son oeuvre et prouve qu’elle avait pensé à de nombreux détails. Pour revenir à Sagwan, il est haut en couleurs et vraiment très intéressant de par la vision du monde très différente qu’il a. Itagaki a toujours ce talent pour imposer des personnages passionnants et très riches d’un point de vue thématique. Legoshi qui se questionne énormément sur son rapport aux herbis est un peu chamboulé en découvrant que dans la mer, les animaux vivent en paix tout en se mangeant les uns les autres. Deux visions du monde se confrontent. D’un certain point de vue, cette spiritualité liée à la mer m’a rappelé La Forme de l’eau de Del Toro.

On continue également de voir la nouvelle vie de Legoshi, qui vit seul et travaille, ce qui permet de mettre en avant la différence entre la vie d’adolescent et celle d’adultes, ce qui occasionne d’ailleurs quelques tensions avec Seven. La relation entre les deux personnages est d’ailleurs fort bien gérée. Je suis même étonné de voir à quel point ce personnage, introduit après la moitié de l’histoire, est réussi et porteur de sens. Alors que Seven a toujours fait des efforts pour s’imposer en tant qu’herbi dans un monde de carnis, qu’elle a toujours pris sur elle, qu’elle s’est donné deux fois plus, un événement va lui rappeler que quels que soient ses efforts, elle ne pourra jamais avoir le respect qu’elle mérite et que d’autres ont d’emblée. Clairement, impossible de ne pas y voir une métaphore du sexisme, dans le cadre du travail, mais aussi dans la vie de tous les jours.

Et puisque le loup a mis un pied dans le monde des adultes, on en voit un peu plus les côtés sombres, avec notamment le trafic d’une nouvelle drogue. Cet aspect de l’intrigue fait le lien avec la sous-intrigue qui concerne le Beastar. Et même si les deux ne se rejoignent pas encore, on sent bien que ça ne saurait tarder.

Ainsi, vous l’aurez compris, ce nouveau volume est une fois de plus particulièrement dense, ce que je dis de chaque tome de cette série depuis le début. Mais c’est tout simplement parce que c’est le cas. Paru Itagaki a ce don d’écrire des personnages magnifiques, qui fonctionnent souvent comme des métaphores de différents aspects de nos sociétés. Et même à plus de la moitié de l’histoire, elle continue d’en faire intervenir de nouveaux, qui sont toujours porteurs de sens. À mes yeux, c’est vraiment la marque d’un grand talent.

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13 commentaires

  1. Ce volume était excellent, comme toi j’ai adoré la scène avec Louis qui est une des plus belles du manga je trouve et tellement pleine de sens !! C’est incroyable comme cette mangaka est talentueuse et débordé d’idées, j’ai tellement hâte de lire la suite ❤️

    Aimé par 2 personnes

  2. Un point qui m’intéresse particulièrement, c’est la façon dont Legoshi et Sagwan arrivent à communiquer alors qu’ils ne font pas partie du même milieu.

    Car si dans l’épisode 7 on voit certains élèves suivre un cours de langue sous-marine à l’institut, rien ne montre comment les animaux marins s’arrangent pour se faire comprendre de ceux de la surface. Et je suis très curieux de voir comment l’anime va revenir sur ça.

    Aimé par 1 personne

    • Je t’avoue que j’avais complètement oublié ce détail, du coup j’avais pensé qu’ils avaient une forme de langue universelle et que c’était surtout leur vision du monde qui variait. Mais maintenant que tu dis ça, je suis intrigué aussi !

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