Mon avis sur… Spe Ope T.1 de Kia Asamiya

Spe Ope

Après Veil de Kotteri, Spe Ope est le second titre de lancement de l’éditeur Noeve Grafx, que je remercie pour l’envoi de ce volume. Cette série est plus « conventionnelle » que leur autre titre, puisque l’on est dans de la science-fiction plutôt classique, mais à l’ancienne, ce qui peut lui conférer une certaine originalité malgré tout. Et ça tombe bien, car je suis plutôt sensible à ce type de SF, nous allons donc voir en quoi ce premier tome est vraiment très sympa et intrigant.

Il était une fois, dans un futur tant fantasmé… Dans un univers saturé d’Ether… Une humanité enfin capable d’explorer l’espace en toute liberté. Le rêve de la jeune et intrépide Opéra Cat Rune, qui s’est donc improvisée « coursière interplanétaire ». À bord de son vaisseau spatial, « Le Fragile », elle sillonne la galaxie avec ses cargaisons. Mais l’espace n’a rien d’un océan de calme et de paix.

Le bandeau du manga indique qu’on ne présente plus Kia Asamiya, le mangaka à qui l’on doit ce titre, mais je pense que ce n’est pas inutile de le faire, car moi-même, je ne le connaissais pas. On nous rappelle qu’il est à l’origine des mangas Dark Angel et Nadesico (que je ne connais pas), mais aussi Silent Môbius, dont le titre ne m’est cette fois pas inconnu. Il a également eu l’honneur de travailler sur un manga Star Wars Episode I, ainsi que Batman – L’Enfant des rêves. On peut donc clairement dire qu’avec ses plus de 30 ans de carrière, il n’est pas un novice et a déjà bien roulé sa bosse dans le monde de la SF.

Et Spe Ope est sa nouvelle incursion dans le genre, en cours depuis 2019 dans le mensuel Young King Ours (qui a notamment prépublié Sun-Ken Rock). Ce nouveau récit d’aventure spatial est présenté par l’auteur comme un hommage à ses prédécesseurs dans le genre, et on sent clairement la volonté de revenir aux sources d’une science-fiction sérielle à l’ancienne.

OperaAinsi, notre première rencontre avec la Team Fragile, menée par l’héroïne Opéra est des plus rafraîchissantes. La jeune terrienne est intrépide, comme l’était visiblement son père. C’est en tout cas ce que pense son second, le docteur Mir Simon, esprit brillant et extraterrestre dont le visage évoque clairement celui d’un chien (forcément, un atout de choix pour un lecteur comme moi). Enfin, le robot Kamon vient compléter le groupe, offrant ainsi une diversité typique du genre avec un personnage qui nous ressemble, un extraterrestre à l’aspect à la fois étrange et familier, et un robot. Star Wars n’est pas très loin, mais d’autres références peuvent également venir en tête, de Valerian au récent Jupiter Ascending qui prenait aussi plaisir à donner des visages inspirés d’animaux à ses créatures.

On sent de ce fait d’emblée un bon parfum de récit pulp à l’ancienne, qui ne se prend pas la tête et nous propose surtout une belle aventure riche en rebondissements. Ce premier tome est d’ailleurs auto-conclusif, mais la série étant en cours avec trois volumes parus au Japon, nul doute que l’auteur a de belles idées pour enrichir son univers et nous proposer des situations nouvelles. D’autant plus qu’il y a déjà quelques éléments mis en avant qui mériteront d’être développés par la suite, je pense en particulier aux mentions qui sont faites au sujet du père d’Opéra, piste qui sera sans doute explorée plus tard.

Et ce côté à l’ancienne se retrouve dans le graphisme, qui personnellement me plait beaucoup. Que ce soit dans les character designs en général ou l’esthétique des vaisseaux, on ressent une familiarité et un aspect vintage qui nous rappellent des titres anciens tout en tranchant avec la modernité de séries plus récentes.

L’écriture aussi est à l’avenant, puisqu’on se retrouve avec une histoire ô combien classique de cargaison à transporter, qui n’est peut-être pas tout à fait ce qu’on croyait. De ce fait, nos héros vont se retrouver pris en chasse par des contrebandiers et le volume va essentiellement être une grosse course poursuite riche en péripéties et rebondissements. L’occasion de nous faire voir un peu du pays et prendre nos marques dans cet univers où l’Ether est une forme d’énergie qui remplit le vide spatial, permettant aux humains de quitter la Terre (ne cherchons pas, ça fait partie du charme de ce genre de récit de ne pas s’embarrasser de grosses explications).

De ce fait, vous l’aurez compris, ce premier tome est mené tambour battant, ne laissant pas le temps de s’ennuyer, tout en proposant une introduction efficace à son univers et ses personnages. L’action et l’humour sont parfaitement dosés également, et les membres de la Team Fragile ont une très bonne alchimie les uns avec les autres (on sent qu’il y a déjà un petit vécu). De plus, les influences de l’auteur étant évidentes, on se prend très rapidement au jeu, se sentant très familiers à cet univers que l’on ne fait pourtant que découvrir. Ainsi, si vous aimez les récits de SF à l’ancienne, qui ne se prennent pas la tête mais veulent juste nous proposer une aventure rythmée et fun, Spe Ope devrait à coup sur vous parler.

12 commentaires

  1. Je n’ai pas encore testé cette maison d’édition mais pour l’instant, leurs titres ne m’attirent pas. J’attends les nouvelles annonces demain pour voir s’il y a des choses plus à mon goût 😅

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