Je ne sais pas pour vous, mais personnellement j’ai le sentiment d’avoir une curiosité infinie pour ce qui est des domaines qui me passionnent, et que même sans tout aimer, j’ai envie de découvrir un peu de tout ce que les médias que j’aime ont à offrir. Et dans le domaine du manga, il y avait un horizon encore inexploré pour moi et pourtant de grande importance, à savoir le genre du Hentai. Et c’est donc avec plaisir que je me lance dans la découverte de ce type de récit, assimilable à la pornographie en ce sens où le cœur des récits et de l’esthétique est la représentation de la sexualité.
Ce ne sont donc pas des mangas à mettre entre toutes les mains, comme l’indique le -18 que l’on trouve systématiquement sur les couvertures, sans parler du fait que ces documents sont plastifiés en librairie, afin d’éviter qu’ils soient feuilletés par des enfants (qui en général n’ont pas la taille pour les atteindre dans les rayonnages, mais on n’est jamais trop prudent). Et si la pornographie ne m’intéresse pas outre mesure dans le domaine du cinéma, le manga a ceci d’intéressant qu’il propose des « visions d’artistes », et également que la représentation de la sexualité ne se fait pas dans un mode de production très difficile pour les acteurs et actrices, c’est déjà un plutôt bon point.
Et donc, pour découvrir le hentai, mon premier choix s’est porté sur Love Contest pour plusieurs raisons : tout d’abord, bien que je n’y connaisse rien, ce titre semblait revenir souvent dans les recommandations des amateurs éclairés. De plus, la couverture plutôt soft m’attirait davantage que celles où on a des femmes nues d’emblée (ne me demandez pas pourquoi). Enfin, le pitch de base m’intriguait, je dois l’avouer. Jugez plutôt :
Tout est une question de partenaire ! Au club de seikodo (littéralement la « voie des rapports sexuels », un sport national) on enseigne aux lycéens à faire l’amour dans un esprit de compétition, entre performances physiques et artistiques. Kiyosato est résolu à perdre sa virginité avec la fille de ses rêves, il est donc certain de ne pas vouloir entrer dans ce très sérieux club de sexe. Or, lorsqu’un ami le convainc d’aller y faire un tour « juste pour voir », il aperçoit précisément celle dont il est amoureux… C’est ainsi qu’il décide de s’engager corps et âme dans cette discipline exigeante !
Love Contest joue avec les codes du manga de sport. De Captain Tsubasa à Haikyu!! en passant par Slam Dunk ou Prince of Tennis, il n’est plus nécessaire de prouver qu’il s’agit d’un genre bien rôdé, mais le connaissez-vous en version hentai ? Ici, les adversaires sont toutes plus sexy les unes que les autres, et rêvent d’en découdre de la plus agréable des manières ! Les participants se dépassent pour résoudre leurs problèmes érectiles ! Quelles bandantes épreuves notre héros devra-t-il surmonter, afin de faire d’Hotaka sa partenaire officielle ? Et l’amour dans tout ça, quelle influence pourrait-il avoir sur une telle discipline ? Vous le saurez en lisant les performances de Kyosato et Hotaka !
Je vous conseille d’ailleurs d’aller faire un tour sur le site de Niho Niba, qui vend particulièrement bien ses titres. En lisant les résumés j’ai vraiment envie de tout lire.
Dernière précision, ce manga étant destiné aux adultes, l’article est aussi à destination d’un lectorat adulte. Mais comme je fais confiance à quelques petits polissons qui n’ont pas l’âge pour passer par là, je précise qu’aucune image explicite n’a été intégrée, et que j’ai tenté de conserver un vocabulaire le plus soft possible même si quelques mots du champ lexical sexuel se sont glissés par ici.
Et donc, pourquoi Love Contest a attiré en particulier mon attention ? L’idée de détourner les codes du récit sportif en faisant du sexe une activité sportive était intrigante, et évidemment parfaitement adaptée à ce genre de récit où le but reste de mettre en scène de nombreux ébats. Le cadre lycéen est aussi quelque chose qui me plaît bien, même si ça peut être un peu dérangeant dans un récit à caractère sexuel, et le fait qu’il y ait quand même une histoire d’amour à base de virginité à offrir à la personne qu’on aime donnait un petit côté fleur bleue au récit, tout du moins dans ma tête. De ce fait, j’ai jeté mon dévolu sur ce titre et je n’ai pas regretté mes 14 € (oui, les hentai coûtent cher, mais l’édition est clairement à la hauteur, avec un grand format, une impression de qualité, des pages épaisses et quelques pages couleurs).
Je ne sais pas vraiment comment il faut aborder le genre du Hentai en particulier, comment en mettre en valeur les qualités et quels sont les points à aborder absolument, je vais donc me focaliser sur ce que moi j’en ai retenu. Tout d’abord, j’ai trouvé que l’idée de base était bien exploitée et apportait une justification à l’étalage constant de séquences de sexe. Précisons que le traitement correspond à celui d’un club de sport classique, pousse le vice jusqu’à faire participer les enseignantes (oui, uniquement des femmes). Il faut donc accepter l’idée que des lycéens couchent avec des femmes qui ont 10 ans de plus… Mais je trouve que tout ça passe de façon extrêmement naturelle dans le cadre du récit et je n’ai vraiment pas été perturbé par cet élément. Et évidemment, il va être question de rivalité et de compétition, tout ceci se réglant dans le sexe et les fluides.
Sur ce point d’ailleurs, je dois avouer que j’aurai apprécié que l’on ait davantage de parties de jambes en l’air sans les uniformes sportifs, qui cachent une partie des corps des personnages. Mais pour ce qui est des corps en eux-mêmes, ils sont parfaitement dessinés et on peut trouver un tout petit peu de diversité dans les morphologies féminines (car les personnages masculins sont quasiment inexistants en dehors du héros). Mais cela reste à relativiser, il n’y a que des femmes très minces, la différence principale vient surtout de la taille des poitrines, mais le fait de ne pas avoir que de grosses poitrines reste un point à souligner.
De même, pour ce qui est de la représentation de la sexualité globale, l’auteur a le mérite de varier les positions, tout en dessinant toujours les corps avec un grand soin. Cela rend les scènes de sexe globalement très agréables à regarder, et contribue à l’ambiance excitante du récit (je pense que c’est quand même un des objectifs).
Concernant l’intrigue en elle-même, elle est extrêmement basique, étant au service de la représentation du sexe. Comme je l’ai déjà expliqué, il s’agit surtout de s’entraîner en vue d’une compétition, avec une histoire d’amour au centre du récit. Mais si Kiyosato souhaitait perdre sa virginité avec la fille qu’il aime (et il y arrive dès les premières pages), il ne va pas hésiter à s’entraîner avec d’autres partenaires. Mais l’univers dans lequel se déroule l’histoire fait que tout ceci semble naturel et que sa compagne ne s’en formalise pas outre mesure, d’autant plus qu’il se révèle avoir des prédisposition assez exceptionnelles dans le domaine.
Sur ce point, même si c’est au service du récit, j’ai peur que certains soient déçus en découvrant que ça n’existe pas et qu’il n’y a que l’expérience qui permet à un homme d’être en phase avec sa/ses partenaires. Les orgasmes féminins sont d’ailleurs extrêmement fréquents pour ne pas dire systématiques, dans la grande tradition de la pornographie qui se doit de flatter l’égo des lecteurs masculins. Ce n’est pas un défaut en soi, mais il me semble important de le signaler.
Quoi qu’il en soit, l’évolution des rapports entre les deux personnages principaux est le cœur du récit et est vraiment bien gérée selon moi, car bien que tournant essentiellement autour du sexe, on arrive à croire à la naissance de cet amour au fil des longues séances d’entraînement (en même temps, quoi de mieux pour s’attacher à quelqu’un que de partager autant d’intimité ?). Ainsi, on en vient de fil en aiguille à s’attacher aux deux personnages principaux et à l’alchimie sexuelle qui se dégage d’eux au fur et à mesure de l’évolution du récit.
En résulte un titre qui remplit parfaitement son rôle de lecture adulte coquine et excitante, du fait d’un univers et d’une histoire originale, en plus de sa mise en images de qualité. C’est pour moi une entrée en matière vraiment réussie dans le monde du Hentai, d’autant plus que les pratiques présentées restent relativement « classiques », tout au plus on a quelques rapports à plusieurs. Il s’en dégage au final une belle ambiance qui fait qu’on ne voit pas le temps passer. De ce fait, si vous êtes adultes et intéressé(e) par ce genre de lecture, je recommande chaudement Love Contest !
Oh, je n’ai jamais lu de Hentai mais je trouve ça très intéressant de faire un article tel que celui-ci sur un de ses représentants.
C’est intéressant tous les pans du manga que tu nous montre !
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Merci à toi, je suis ravi que ça te fasse plaisir. Effectivement j’ai envie de vraiment découvrir tous les genres que le manga propose, et le hentai en fait évidemment partie même si ça ne s’adresse pas à tout le monde.
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Je te rejoint sur le point qu’il est plutôt bien géré comme Hentai. Il n’est pas spécialement dérangant et le sexe qui y est intégré reste dans le domaine de ce que certains pourrait qualifié de « normal ». Le fait de l’associer au sport est une bonne idée, vraiment très bonne même puisqu’il n’y a pas de scènes de « viols », voir de relations vraiment forcés et sans consentements. J’ai découvert le Hentai au lycée, vers 15-16 ans et quand on est jeune et un peu curieux on tombe parfois sur des choses qui peuvent un peu être traumatisante … En ce sens, ce tome est un excellent choix qu
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Mince, j’ai validé sans finir ma phrase >< ! Je disais donc, que ce tome était un excellent choix pour des débutants dans le genre et que je le recommanderais volontiers 🙂
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Je me doutais que ta phrase allait se conclure là-dessus.
On est totalement d’accord tu t’en doutes. N’ayant jamais lu de hentai avant, je voulais vraiment un titre « soft » avec des choses plutôt classiques. Je pense que les fantasmes hards c’est pas mon truc et du coup avec ce titre je suis resté dans le plutôt sage ce qui fait que j’ai passé un excellent moment. Je continuerai donc mes découvertes de ce genre de littérature car ça m’a vraiment bien plu !
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Je réfléchis à la manière de tourner mon commentaire depuis dix minutes, ce qui est un peu bête au fond. Ce n’est pas parce qu’on parle de hentaï qu’il faut soudainement ressentir une forme de gêne d’autant que j’en ai consommé aussi (mais davantage en animé qu’en format papier sauf pour le yaoi bien entendu que je lis encore bien de temps en temps, surtout si ça se déroule dans l’univers yakuza o/ je me sens tellement « fille » en écrivant ça ._.)
Je trouve ça très positif que tu parles de ce genre et qu’en plus tu le fasses avec sérieux en précisant bien que ça n’a rien en commun avec la réalité, une information à rappeler pour la pornographie de manière générale. Tu restes fidèle à toi-même dans ton analyse et ta présentation, j’ai beaucoup aimé lire cet article et je me demande ce que tu liras ensuite dans ce registre ! Concernant ce titre en lui-même, il a l’air assez sympa comme porte d’entrée.
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Tout d’abord merci pour ton commentaire qui me fait très plaisir, car je me questionnais quand j’écrivais l’article comme il s’agit d’un type de littérature particulier pour un public spécifique. Je voulais à la fois que ce soit adapté au genre, mais aussi que ça reste écrit de façon personnelle. Donc merci encore à toi, ton commentaire me fait très plaisir !
Et en effet, pour moi ça reste une bonne porte d’entrée car c’est relativement soft, bien que totalement explicite.
Pour ce que je lirai ensuite dans ce registre, je ne sais pas encore mais j’aimerai rester dans des récits pas trop hard, avec des histoires d’amour si possible.
Il faut que je vois avec Niho Niba s’ils peuvent éventuellement m’en envoyer.
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C’est vraiment une bonne idée de parler de ce genre. Contrairement à ce que l’on pense il y a des titres intéressants et qui encanaillent juste ce qu’il faut 🙂 .
Perso le premier que j’ai lu c’était Step up love story. Assez amusant les premiers volumes, après cela devenait très lassant. C’est un peu le problème de cette thématique sexuelle…
J’ai lu (et je recherche la suite) le génial Stairway to heaven.
Mais je dois avouer que le hentaï reste sur une vision très masculine donc pour moi ce n’est pas ma came. Je préfère largement le josei 🙂 .
En tout cas je trouve super intéressant de parler de ce genre !!
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Merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait très plaisir, compte tenu du fait que je tente des choses nouvelles.
Effectivement, pour la perception totalement masculine de la sexualité, j’y pensais déjà et je me demandais justement s’il y avait des femmes qui faisaient du hentai, je chercherai. Et je vais aussi voir ce qu’est Stairway to heaven.
Step up love story, je le vois souvent dans les cash converters et autres. Ca m’intrigue même si sur la durée je me doute que ça doit être redondant.
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Je ne pourrai pas te dire si des femmes font du hentai. je pense que si elles en font elles sont plus rattachés au Josei.
Pour Stairway to heaven c’est un manga de chez Pika de 2005. Il existe quatre tomes si je ne me trompe pas. Très difficile à trouver (il faudrait que je refasse une recherche) je n’ai réussi qu’à récupérer les tomes 1 et 2. C’est très très drôle.
Pour Step up, je crois que c’est encore en cours ! Donc lassitude nous voilà.
Après c’est un peu le problème du hentai. je pense qu’il faut y aller à petite dose pour en garder le côté émoustillant 🙂 .
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Oui, je pense aussi, d’où le fait que je vais surtout me tourner vers des One shot.
J’ai un peu regardé ce qu’était Starway to Heaven, vu comme ça je suis modérément attiré, les animaux phalliques c’est drôle mais je n’aurais pas envie de voir des femmes avoir des rapports avec (je ne sais pas si c’est le cas). Mais aussi je peux un jour le lire, par curiosité je ne serai pas contre.
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Et bien je dois t’avouer que le côté animaux ce n’est pas du tout mon style mais dans ce manga ce n’est pas vulgaire et choquant. En fait il y a un aspect mythologique qui d’une certaine manière est rassurant.
Je suis d’accord avec toi pour les one shot. C’est une bonne idée.
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J’ai déjà repéré quelques titres qui m’ont l’air très intéressant donc on aura l’occasion d’en reparler 😉
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Hentai + sport, c’est un peu les deux choses qui me tentent le moins dans les mangas, mais ton avis n’en demeure pas moins intrigant d’autant que je ne me serais pas attendue à ce qu’on arrive à s’attacher aux protagonistes et à croire à la naissance de leur idylle…
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La notion sportive est surtout là pour justifier l’idée du club où on s’entraîne à avoir des rapports en vue des compétitions , c’est surtout l’élément qui permet d’enchaîner les scènes de sexe.
Mais globalement ça fonctionne bien et j’ai vraiment passé un bon moment de lecture.
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