Jojo’s Bizarre Adventure Saison 2 – Battle Tendency

Battle Tendency

Si la saga Jojo’s Bizarre Adventure est connue pour proposer des intrigues et des ambiances différentes à chaque saison, permettant une certaine autonomie dans la lecture, force est de constater que cette saison 2, titrée Battle Tendency, se situe dans la parfaite continuité de la première. Car s’il y a bien une ambiance qui lui est propre, l’intrigue prend réellement la suite de la lutte entre Jonathan Joestar et Dio Brando, puisque l’on va vers les origines du masque de pierre. On retrouve également quelques visages familiers, comme Speed Wagon ou Erina Pendleton.

Mais malgré tout, on peut s’en sortir sans avoir lu la première saison, même si on y perd un petit quelque chose. C’est également la dernière saison dans laquelle les affrontements reposent sur la maîtrise de l’onde, puisque dès la partie suivante, Araki mettra en place le concept des Stand, qui deviendra un élément central de son univers. Pour l’heure, voyons ce qu’il en est de cette seconde saison.

New York, 1938. Près d’un demi-siècle après la défaite de Dio, Joseph Joestar, le petit fils de Jonathan, s’installe à Big Apple avec Erina, sa grand-mère. Depuis son plus jeune âge, Joseph est un enfant intrépide et casse-cou mais il a surtout des prédispositions pour contrôler « l’onde ». Pendant ce temps, Speedwagon, avec l’aide de sa fondation, découvre dans des vestiges mexicains une grotte étrange et un pilier dans lequel est encastrée la silhouette d’un homme, qui ne serait autre que le créateur du terrible masque de pierre…

Nouvelle saison, nouveau Jojo !

Si vous n’êtes pas familier avec la série, vous ne savez peut-être pas que chaque saison présente un nouveau personnage principal, toujours surnommé Jojo, chacun ayant un lien de parenté. Alors que dans Phantom Blood, on suivant Jonathan, héros ultra vertueux et bon, il laisse ici place à son petit-fils Joseph. Ce dernier est au contraire plutôt tête brûlée, et a surtout la langue bien pendue (je dirai même que c’est une machine à punchlines). Du fait de sa maîtrise innée de l’Onde, il n’est pas le dernier pour la bagarre et a plutôt des facilités à gagner chaque affrontement. De ce fait, il se fait un malin plaisir de fanfaronner et d’enchaîner les répliques cinglantes à ses adversaires.

Jojo

Ainsi, on comprend très vite que l’idée est d’en faire un héros totalement différent de Jonathan, mais pas moins charismatique pour autant, bien au contraire. Et comme son grand-père, il va se retrouver embarquer dans des histoires qui le dépassent et qui l’amèneront à se révéler. Il devra passer par des épreuves similaires, s’entraîner également afin de parfaire sa maîtrise de l’Onde, pour finalement vaincre des ennemis encore plus forts que Dio.

CaesarEt si j’ai insisté sur le lien entre Jonathan et Joseph, c’est parce que la généalogie a une grande importance dans ces deux premières saisons. Déjà dans Phantom Blood on mettait en avant l’impact de l’éducation et du milieu dans lequel ils étaient nés concernant l’opposition de caractère entre Dio et Jonathan. Dans cette seconde saison, on voit la notion de filiation comme quelque chose de l’ordre de la fatalité, comme si la famille Joestar était destinée naturellement à lutter contre le masque de pierre. De même, on rencontrera assez tôt Ceasar Zeppeli, petit-fils très charismatique du Zeppeli de la première saison, qui semble remplir (au moins en partie) une fonction similaire à celle de son grand-père. Enfin, la question de la filiation est également au centre d’un autre élément du récit que je préfère garder sous silence, quand bien même il se devine assez facilement.

Quoi qu’il en soit, cette seconde saison arrive à imposer son nouveau protagoniste avec une insolente facilité, au point où Jonathan ne m’a pas manqué, alors même que je l’avais beaucoup apprécié dans la première saison.

Une continuité stylistique

J’avais beaucoup abordé l’esthétique et l’ambiance globale de la première saison dans l’article que j’y avais consacré. La raison à cela est qu’il y avait une véritable originalité dans le style d’Araki, avec un mélange d’influences à la fois picturales, mangaesques et cinématographiques (sans oublier la musique, qui a une place importante dans son univers au point où de nombreux personnages ont des noms empruntés au domaine musical). De cela résultait un style résolument baroque et plutôt unique, quand bien même le trait et les designs de personnages rappelaient un peu Hokuto no Ken.

Et cette saison est un peu dans la continuité esthétique de la première, de la même façon que son intrigue en est une suite. Cependant, les influences semblent ici différentes et on sent une ambiance tout autre, même si les dessins sont très proches. Alors que la première saison évoquait énormément le mélodrame Hollywoodien (mais pas que), j’ai le sentiment qu’ici, Araki s’est beaucoup plus appuyé sur le genre du cinéma d’aventure. Il est difficile de ne pas sentir l’influence d’Indiana Jones dans certains aspects, notamment avec l’utilisation des nazis qui vont vouloir s’approprier les pouvoirs du masque.

Il reste un naziCependant, on peut noter ici que les nazis ne sont pas utilisés pour en créer des figures du mal absolu, que le héros pourrait tuer sans remords. Au contraire, j’ai été étonné de voir qu’un nazi en particulier était plutôt présenté de façon positive, au point de devenir un des sidekicks de Jojo. Cela donne un côté bien plus détendu et humoristique que dans la première saison, et je me demande même si parfois Araki n’aurait pas lorgné un peu du côté du nanar dans cette saison, entre la figure des nazis où certains éléments empruntés aux péplums (un genre qui a connu un grand nombre de films honteux à tout petit budget).

Mais si je parle de « nanar », ce n’est clairement pas péjoratif dans ce cas, Araki semble avoir surtout pris le côté très décomplexé du genre pour offrir des séquences vraiment funs. Car c’est bien le maître-mot dans cette partie. Si les enjeux et l’intrigue en elle-même sont sérieux, le récit ne cherche pas à être aussi pompeux et exubérant que Phantom Blood, ou en tout cas pas de la même manière. Finalement, le récit est à l’image de son personnage principal, fort en gueule et très stylé.

Une intrigue et des antagonistes un peu faibles

Si j’ai beaucoup mis en avant Joseph en tant que héros, que je trouve très réussi, il n’en est pas de même pour tous les personnages. J’ai beaucoup aimé tous les personnages positifs de l’histoire, que ce soit ce vieux Speed Wagon que j’ai été très heureux de retrouver, Caesar, Lisa Lisa, ou encore Stroheim, le fameux nazi sympa (dont le nom est sans doute inspiré du cinéaste Erich von Stroheim). Mais je dois bien avouer que les antagonistes ne m’ont pas marqué outre mesure.

J’ai surtout eu l’impression qu’ils étaient là pour proposer une menace over the top, mais qu’ils n’avaient pas bénéficié d’un soin similaire à celui qu’Araki avait apporté à Dio dans la première saison. Ainsi, ils souffrent un peu de la comparaison avec l’antagoniste de Phantom Blood. Ils n’en restent pas moins des méchants « fonctionnels », dans le sens où leur façon de se battre est impressionnante et donnera énormément de fil à retordre à nos héros. Et en dépit de leur caractérisation parfois faiblarde, ils arrivent quand même à inspirer la crainte tant ils sont puissants.

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Et de la même façon que les méchants, le scénario global se révèle lui aussi « fonctionnel », dans le sens où l’histoire se suit avec plaisir surtout grâce au talent d’Araki pour poser une ambiance unique. Mais je pense que c’est finalement secondaire, car comme dans les récits d’aventure, c’est plus le voyage et les péripéties qui sont le moteur de tout ça, plus que l’histoire. Ce sont donc des écueils mineurs qui n’entachent pas la réussite globale de cette saison riche en action et en voyages.

Une seconde saison meilleure que la première ?

On arrive à la question qui fâche. Je pense que comme souvent dans le cas d’œuvres ayant un impact énorme auprès des fans, la question de savoir quelle partie est meilleure revient souvent. Et dans ma découverte de Jojo, je vais comme tout le monde établir mon classement des différentes parties. Et pour le moment, je dois bien avouer que Phantom Blood m’aura fait plus forte impression.

La première saison a pour elle deux choses que n’a pas Battle Tendency. Tout d’abord, et ça on ne peut rien y faire, c’est avec Phantom Blood que j’ai mis le pied dans l’univers d’Araki, et donc son originalité m’aura plus impacté. Avec la seconde saison, on est en terrain connu et même si le tout reste vraiment excellent, on n’a plus cette surprise liée à la découverte.

Ensuite, je l’ai dit plusieurs fois, mais Dio est vraiment un personnage marquant, et il manque dans cette seconde saison un antagoniste de son acabit. Araki devait d’ailleurs en avoir conscience puisqu’il a décidé de le faire revenir pour la saison suivante, et je dois bien admettre que j’ai vraiment hâte de la commencer afin de voir de quoi il va en retourner.

Mais si j’ai préféré Phantom Blood, cette seconde saison ne démérite pas, et est même meilleure sur certains points à mes yeux. Je trouve tout d’abord Joseph encore plus charismatique que Jonathan dans le rôle de Jojo, et toutes les figures positives qui l’entourent sont vraiment très réussis. De la même façon, Araki a poussé le concept de l’Onde à son paroxysme ici, et c’est sûrement pour ça qu’il l’a ensuite abandonné, ne pouvant pas aller plus loin dans ce délire.

Mais surtout, et c’est un des éléments importants de la série, de la même façon que Hunter X Hunter, chaque saison développe sa propre histoire et sa propre ambiance. Ainsi, ce sera en fonction des affinités de chacun. Est-ce que globalement Phantom Blood est une meilleure saison que Battle Tendency ? Je ne suis pas sur, mais c’est surtout que son style m’a davantage parlé, quand bien même j’ai adoré cette seconde saison de la première à la dernière page. C’est pourquoi, tout comme la première saison, cette deuxième est pour moi une lecture indispensable !


Mon classement personnel des saisons de Jojo’s Bizarre Adventure :

2. Battle Tendency
1. Phantom Blood

14 commentaires

  1. J’aime beaucoup Battle Tendency également même si je n’ai vu que l’animé. Le côté nanar qui est très clairement tangible mais plaît beaucoup dans les oeuvres où je n’ai pas à être acteur.
    Araki sait y faire pour utiliser habilement les étapes d’un récit.

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  2. L’indépendance des saisons est intéressante mais étant peut-être un peu trop psychorigide, si j’attaque la série, ce sera par la première même si celle-ci ne manque pas d’originalité surtout par rapport à ce que j’ai l’habitude de lire !

    Aimé par 2 personnes

      • Surtout qu’ils disent de commencer par la 3 car les deux premières sont « faibles ».
        C’est vrai qu’après avoir découvert meilleur, on a vraiment envie de découvrir quelque chose vendu comme moins bon.
        Alors que constater l’évolution est tellement plus marquant !

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      • Oui, c’est vrai aussi que c’est mieux de commencer avec ce qui est jugé comme étant plus faible, comme ça on constate bien l’évolution.
        Dommage qu’on puisse pas commencer Dragon Ball par le dernier arc du coup 😛

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  3. bonjour, comment vas tu? si j’ai bien aimé la première saison, j’ai préféré la seconde, contrairement à toi. j’ai beaucoup aimé le concept de l’onde et ce qui en a été fait dans cette partie. j’ai aussi aimé toute la narration autour du masque. je trouve qu’Araki a des idées surprenantes, originales et toujours droles. c’est ce qui fait la force de l’oeuvre à mon sens. passe un bon vendredi et à bientôt!

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    • On est d’accord, Araki a créé un univers vraiment original et je suppose que je ne suis pas au bout de mes surprises sur ce point.

      Je comprends tout à fait que tu aies préféré cette seconde saison, les ambiances sont tellement différentes, ça dépend de notre sensibilité au final.

      Excellent week-end à toi et à bientot !

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    • Effectivement, j’étais au courant que c’est avec la prochaine saison que tout va changer.
      Je pense la lire l’année prochaine mais je ne m’interdit pas d’acheter déjà quelques tomes si le budget le permet.

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