L’Histoire et la mémoire collective dans L’Attaque des Titans

J’ai récemment achevé une relecture de L’Attaque des Titans afin d’avoir l’esprit clair pour rattraper mon retard dans l’histoire, car ça me semblait indispensable pour bien cerner toute la complexité de cette œuvre, qui depuis ses premiers tomes n’a cessé de s’étoffer et de me surprendre. Et cette relecture s’est fait, hasard de la vie, après avoir écouté un podcast de La 5e de couv’ qui traite de la question du nazisme dans les mangas, qui fait un aparté très intéressant sur la question du traitement de l’histoire au Japon.

Il est notamment dit que le pays a un rapport compliqué à son histoire récente, notamment en ce qui concerne la Seconde Guerre Mondiale. Et ce rapport assez malsain qui vise à mettre sous le tapis des choses gênantes est traité de façon très pointue dans le manga, puisque de très nombreux éléments sont cachés aux personnages, et même à la civilisation qui nous est présentée dans sa globalité. Ainsi, ma relecture s’est faite à l’aune de cette information et m’a apporté une grille de lecture très intéressante que j’ai eu envie de vous partager. Cependant, j’ai eu du mal à trouver des informations concernant le rapport des japonais à leur propre histoire, ce qui fait que je ne pourrai pas traiter cet aspect spécifique. Il n’empêche que je pense pouvoir apporter une interprétation personnelle (qui vaut ce qu’elle vaut) concernant les questions du rapport à l’Histoire et la mémoire collective dans L’Attaque des Titans, car arrivé à un certain stade, cela me semble être la thématique centrale de l’œuvre.

Je vais donc analyser les éléments en lien avec cette thématique dans le manga, en proposer ma propre interprétation et surtout, voir ce que cela implique en terme de storytelling, car L’Attaque des Titans est à mes yeux non seulement un des mangas les mieux écrits que j’ai lus, mais carrément une des œuvres les plus brillamment racontées que je connaisse (ce point de vue est strictement personnel).

Et je le précise bien que ce soit évident, pour analyser la densité thématique de l’œuvre et son storytelling, je vais devoir spoiler salement. Sachant que les spoils vont s’étendre globalement sur tout ce qui est sorti jusqu’à présent. J’en profites d’ailleurs pour rappeler que les chapitres sont publiés en simultrad numérique légalement à 99 centimes le chapitre. À raison d’un chapitre par mois, l’investissement ne se sent même pas sur un budget et permet de rester à jour. Achetant uniquement les éditions colossales mais n’arrivant plus à attendre tant le suspense est insoutenable, je me retranche vers cette solution pour éviter les nombreux spoils et être constamment à jour. Mais vous pouvez vous dire que si vous avez lu jusqu’aux environs du tome 25, l’article sera safe et n’en dira pas plus que ce que vous savez déjà. Ceci étant dit, passons à l’article à proprement parler.

Un univers plein de mystères

Il convient de resituer un peu l’univers de L’Attaque des Titans pour savoir de quoi on parle. Mais ce n’est pas tant de l’histoire en elle même que je vais parler que de la façon dont les éléments nous sont amenés. Comme je spoile, je pars du principe que vous connaissez bien l’univers si vous me lisez. Et vous savez donc qu’un des éléments qui caractérise la série est son grand nombre de mystères et de questions qui arrivent au fur et à mesure concernant son univers. D’où viennent les titans ? Pourquoi s’en prennent-ils aux humains ? Pourquoi des titans se cachent à l’intérieur des murs ? Pourquoi Eren peut se transformer en titans ? Qu’est-ce que Grisha cache dans sa cave ? Les questions n’arrêtent pas de s’enchaîner, avec parfois un laps de temps très long avant que l’on ait des réponses.

À titre d’exemple, un mystère mis en avant très tôt dans l’histoire, la cave de Grisha Jäger, aura été levé seulement au tome 21. Mais même en dehors de ce point crucial, qui aura totalement bouleversé ce que l’on pensait savoir de cet univers, les twists et retournements de situation sont légions au point d’être devenus une des marques de fabrique de la série.

Car en terme de storytelling, tous ces mystères et ces inconnues concernant l’univers et l’histoire du titre ont déjà une importance capitale : intriguer les lecteurs et les maintenir captifs par la promesses de réponses à des questions fondamentales. Et si certains se sont plaint que l’on apprenne si tardivement ce qu’il y a dans la cave de Grisha, c’est selon moi une force du titre au contraire : il fallait installer ce mystère tôt et faire attendre longtemps pour que l’on prenne bien la mesure de notre méconnaissance de cet univers, d’autant plus que la réponse apportée fait vaciller tous nos acquis, et participe du discours d’Isayama sur l’Histoire et la mémoire collective. Car avant de savoir de quoi il en retourne, il va s’en passer des choses, et on aura l’occasion de voir à plusieurs occasions que la question du savoir et de la mémoire sont fondamentales, notamment par le biais d’un personnage en particulier.

Erwin et la Mémoire de l’humanité effacée

Le personnage d’Erwin est passionnant et aura un rôle central dans l’histoire jusqu’à sa mort. Il est le Major du bataillon d’exploration et est obsédé par une quête de savoir. Il est convaincu qu’un grand mystère, voire même un mensonge, est au cœur de l’Histoire du monde et souhaite lever le voile sur celui-ci afin de comprendre ce qui a amené à cette guerre avec les Titans. C’est d’ailleurs pour cela qu’une importante imagerie liée à la guerre, mais aussi à l’histoire, est au cœur du récit.

Père d'Erwin
Le père d’Erwin donnant un cours d’histoire.

On apprend un peu de son passé au fil du récit, notamment un élément capital dans le développement du personnage et de la thématique. Son père était professeur et il était élève dans sa classe. Il l’a questionné sur l’histoire de l’humanité en classe, et ce n’est que lorsqu’ils étaient en privé qu’il partagea avec lui sa théorie selon laquelle les manuels officiels ne disent pas la vérité. Erwin, trop naïf a alors parlé de cela autour de lui ce qui a valu à son père de mourir assassiné sur les ordres du gouvernement (même si officiellement, il est mort dans un accident). De là est né une forte soif de connaître la vérité chez Erwin, convaincu que son père avait vu juste et que le pouvoir en savait plus. C’est ce qui l’a amené à gravir les échelons jusqu’à devenir le Major du bataillon d’exploration, afin de servir sa soif de vérité.

Et son rôle dans tout cela va finir par être intrinsèquement lié au pouvoir en place, dont on apprendra qu’il est finalement fantoche et que le monde est gouverné en secret par la famille Reiss, qui est responsable de l’effacement de la mémoire de l’ensemble de l’humanité un siècle auparavant, de laquelle découle la méconnaissance totale du monde extérieur et de l’origine des titans. On apprendra plus tard l’origine des titans, même si à ce stade on a eu quelques indices permettant d’avoir une idée de la vérité de leur condition.

Quoi qu’il en soit, tous ces éléments permettent de voit que la méconnaissance de l’humanité de sa propre histoire est au cœur du récit, qu’elle est à l’origine d’une manipulation de masse et génère certains conflits. Mais c’est lorsque l’on va enfin découvrir ce qu’il y a dans la cave de Grisha que les révélations vont nous faire comprendre l’ampleur du mensonge…

La cave de Grisha Jäger et la vérité sur les titans

Comme je l’ai dit, Isayama a mis très longtemps avant de nous révéler ce que cachait la cave de Grisha. En terme de storytelling, cela crée une forte soif de connaissance, comme l’ont les personnages, mais surtout, cela implique que la révélation soit à la hauteur de l’attente. Et en l’occurrence, elle l’est puisqu’elle bouleverse totalement ce que l’on croyait savoir de ce monde.

Photo de Grisha

On apprend en effet que l’on se trouvait en réalité sur une île, nommée l’île du Paradis, qui est isolée du reste du monde et sur laquelle on a parqué des humains et des titans. On en apprend aussi sur le peuple d’Ymir et l’origine des titans, qui donne de forts accents mythologiques au récit, en plus d’une corrélation évidente avec des événements historiques majeurs du 20e siècle.

Et à partir de cet instant et pour plusieurs tomes, on se retrouve dans l’autre camp, à savoir celui de Reiner. Et on se rend de ce fait compte que la réalité est plus complexe que ce qu’on croyait et que la dichotomie humains VS titans ne peut plus avoir lieu comme cela. On sait que les titans étaient des hommes, et surtout, que Reiner n’est pas un simple méchant mais un soldat qui se trouve simplement dans le camp opposé. Et de là découle la question de la manipulation de masse et de la propagande, qui était déjà présente auparavant, mais qui trouve ici un écho bien plus important, notamment à travers le personnage passionnant de Gaby.

Gaby est un personnage souvent décrié, notamment car elle tue quelqu’un d’important et d’apprécié. Je pense que ce geste n’est pas anodin car il fallait que le personnage effectue une action choc pour que son évolution soit d’autant plus frappante. Elle est une des victimes de la propagande et des manipulations de l’Histoire qui font que les Eldiens sont persécutés. Alors qu’elle est elle-même Eldienne, elle considère ceux de son ethnie comme des démons et fait partie des enfants embrigadés dans la guerre afin de devenir le réceptacle d’un titan, chose qui permettrait à sa famille d’absoudre son péché (le fait d’être Eldien). Elle va cependant évoluer à partir du moment où elle arrivera sur l’île du Paradis, voyant les conséquences de ses actions et prenant conscience que ses habitants ne sont pas les démons décrits. Je pense d’ailleurs qu’elle aura un rôle majeur dans la fin de l’histoire, ou tout du moins qu’elle sera très importante au niveau symbolique.

GabyCar Gaby, en véhicule des lecteurs, est un personnage qui semble remettre en question son point de vue sur les choses, passant de l’adoration aveugle de certains à une forte méfiance, pour ne pas dire un haine farouche. En effet, les révélations qui sont faites ne sont pas de simples twists. Comme je l’ai déjà expliqué, elles viennent remettre en question les motivations des personnages et dessinent un contexte bien plus compliqué que ce que l’on pourrait penser. Et sur ce point, ceux qui finissent par s’imposer comme les trois personnages principaux, Eren, Sieg et Reiner deviennent on ne peut plus ambigus…

À qui peut-on encore se fier ?

Car à ce stade, Isayama a poussé tellement loin son idée de manipulation de l’Histoire et de remise en question des événements que l’on ne sait plus vraiment qui est bon ou mauvais, voire même, on se demande si ces notions ont encore un sens. Chacun se bat pour des raisons qui lui sont propres, indépendamment de son camp, et même comme cela, les visions qu’ils ont de la réalité sont tellement différentes et déformées que l’on ne peut plus se fier à rien.

C’est très différent d’une histoire où l’on peut justifier les comportements des vilains pour telle ou telle raison, ou nous dire que les bons et les méchants ne sont finalement qu’une question de point de vue. Ici, Isayama semble surtout nous dire que les faits et l’Histoire ont été manipulées à un point où plus personne ne semble avoir de raison légitime de se battre car personne ne détient la vérité. Sieg, présenté durant longtemps comme l’antagoniste principal, semble devenir une figure plus positive. Eren est sur le fil, alors que Reiner, de son côté, ne semble plus supporter cette situation où il ne peut plus croire en rien, au point de souhaiter la mort.

Et en tant que lecteurs, nous sommes plongés au cœur d’un conflit terrible dans lequel il devient quasiment impossible de savoir de quel côté se ranger. La conséquence en terme de storytelling est que l’on finit par ne plus réussir à faire confiance à qui que ce soit, on remet en cause chaque élément que l’on croyait acquis, puisque chaque vision de la vérité semble finalement parcellaire voire fausse, et on se rend à l’évidence qu’il n’y a peut-être plus de héros dans cet univers. Tout cela amène à un point où, alors que l’on approche de la conclusion du récit, il devient très compliqué de faire des hypothèses sur sa finalité.

Ainsi, j’ai le sentiment qu’Isayama utilise les notions de mémoires collective et de transmission de l’Histoire à la fois dans le but de les questionner, et de montrer qu’il serait sain d’aborder la réalité des faits de façon frontale pour que chacun puisse savoir réellement le mal qui a été fait, ceci dans le but d’avoir un rapport honnête à sa propre histoire et aux victimes de celle-ci. Mais il utilise aussi ceci dans un but de pur storytelling, ce qui a été le cœur de mon article. J’ai tenté de démontrer que l’auteur est allé plus loin que simplement casser le manichéisme de façon basique à base de « on change de point de vue pour montrer que l’ennemi est comme nous ». Alors qu’après la découverte de ce qu’il y a dans la cave de Grisha, on pouvait avoir le sentiment que l’histoire allait dans cette direction, il a finalement été plus loin, démontrant qu’au-delà des oppositions binaires, il y a surtout des événements qui ont été transmis, déformés, modifiés soit afin de servir des objectifs personnels, soit involontairement. Mais qui, dans tous les cas, ont amené à la violence et à la mort.

J’ai très peu évoqué le recours à l’imagerie guerrière alors qu’elle est très prononcée, et ce depuis les touts premiers tomes où le retour du bataillon d’exploration à l’intérieur des murs évoquait déjà les victimes des guerres. Cet élément est pourtant fondamental et demande une érudition que je n’ai pas pour être analysé dans toute sa profondeur. Mais mon interprétation est surtout qu’Isayama souhaite finalement aller beaucoup plus loin que commenter les actions du Japon durant la seconde guerre mondiale ou même durant son histoire plus généralement (une analyse souvent faite de la série, qui n’est d’ailleurs pas fausse, mais incomplète selon moi). Je pense surtout qu’il cherche à embrasser l’histoire de l’humanité et des civilisations dans leur globalité, afin de ramener la notion de conflit à quelque chose d’universel. Que ce soit dans l’imagerie propagandiste, religieuse ou politique, j’ai le sentiment que l’idée principale développée est que les guerres naissent du fait qu’on crée un terreau fertile pour faire éclater la haine qu’il y a en chacun. Eren apparaît de ce fait comme le véhicule ultime d’une haine qui finit par toucher tout le monde, amis comme ennemis. C’est en tout cas l’impression que j’ai à ce stade du récit, mais Isayama l’a travaillé de telle sorte que jusqu’à la fin, j’aurai un doute sur la façon dont il faut interpréter ce qui m’est donné à voir. Puisque l’on a toujours une vision partielle, déformée, réinterprétée des événements, il n’est plus possible de croire. C’est en tout cas ce que je comprends de L’Attaque des Titans.


Cet article est terminé, mais il est susceptible d’être mis à jour en fonction de l’évolution des événements, mais aussi d’une nouvelle relecture qui pourrait encore étoffer ma vision des choses. Je pense écrire également des articles centrés sur les personnages de Reiner et Eren qui seraient en partie en lien avec les idées que j’ai développé ci-dessus. Quoi qu’il en soit, il s’agit avant tout de mon interprétation personnelles des choses, à la lumière de la façon dont je les ai ressenties à la lecture. Je serai curieux de confronter ma vision de ce que raconte Isayama à d’autres, car je pense que son œuvre est tellement profonde et dense qu’elle mérite que les interprétations se croisent.

24 commentaires

  1. Quel article passionnant ! Je suis soufflée ça me donne envie de reprendre le visionnage de l’animé même si j’avais du mal devant l’extrême tension nerveuse qui pèse sur le spectateur >< Si la thématique de la façon dont le Japon fait face à son histoire récente t'intéresse, je te conseille la novella de Ken Liu, l'homme qui mit fin à l'histoire ! C'est une fiction mais extrêmement bien documentée. L'un des meilleurs textes que j'ai lu cette année. Comme c'est court (120 pages de mémoire) et que ça aborde un sujet qui t'intéresse, je me permets de te le recommander 🙂

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    • Tu te permets bien, je vais tout de suite me renseigner à ce sujet !
      J’espère par contre que les spoils n’ont pas été trop violents pour toi si tu n’es pas à jour. De même, j’espère que c’est clair si tu n’as pas encore lu tout ce qui est paru.

      En tout cas, merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait très plaisir !

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  2. Je ne connais pas ce manga en dehors d’articles que je vois passer qui en parlent mais l’évoquer par ce sujet spécifique rend l’ensemble super intrigant. S’il n’y avait pas tant de volumes à découvrir, je me serais peut-être lancée. Mais si j’ai l’occasion, je regarderai l’anime. Pas pour tout de suite mais je garde ça dans un coin de ma tête.

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    • Je t’y encourage, tu t’en doute.
      Beaucoup de gens préfèrent l’anime à cause e l’esthétique particulière du manga.
      Et si tu as netflix, la saison 2 vient d’arriver dessus justement.
      Les 2 premières saisons vont de mémoire jusqu’au tome 12. Et il ne devrait y avoir au final que 4 saisons (la 3e est dispo sur les offres de streaming spécialisées en anime, maos je ne sais pas si tous ont les droits).

      Sinon, les éléments que j’évoque ne sont qu’une petite partie de la richesse de cette serie. Cest rapidement devenu un de mes mangas préférés grâce à son écriture et sa richesse incroyables.

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  3. Moi j’ai marathoné la saison 1 de « Beastars » d’un seul coup le jour de sa sortie, tellement j’ai été pris dès le début par ce qui se passait.

    Entre les rebondissements aussi surprenants les uns que les autres et les personnages qui me donnent envie de suivre leur avancée (Legoshi, Juno, Gohin, le petit ami de Mizuchi), de découvrir leur passé (Louis, Haru) ou de fortement les détester (Bill, le gang des Lions, Mizuchi et ses deux bonniches (Quelles pestes, nom de Zeus ! Les trois pires têtes à claques que j’ai vues de ma vie 😤.)), je ne me suis pas ennuyé une seule fois.

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  4. Ici aussi, je partage ton avis sur tout le poids que l’auteur met dans la propagande, la réécriture de l’histoire et les terreaux propices à la guerre. Honnêtement en m’embarquant dans l’histoire je ne l’imaginais même pas mais c’est effectivement au fil des tomes, au fur et à mesure que le mystère s’épaississait que j’ai commencé à le ressentir.
    Pour moi, dans cette histoire de réécriture de la réalité, il y a clairement un parallèle à faire avec la Chine contemporaine et l’événement de Tien an men, qui si je me rappelle bien de mes lectures, aurait été effacé des manuels d’Histoire et qu’il serait interdit de mentionner en Chine afin de forger des générations qui ignorent que cela a eu lieu.
    Il me semble d’ailleurs qu’au Japon aussi pendant longtemps certains faits ont été effacés également des manuels mais c’est également le cas chez nous Français avec la Guerre d’Algérie et bien d’autres faits historiques que les vainqueurs ont tendance à écrire à leur sauce.
    J’ai donc trouvé ça très astucieux de retrouver ça dans un manga, comme un peu un avertissement aux générations futures : « ne prenez pas tout ce qu’on vous dit pour argent comptant. Réfléchissez et faites attention » 😉

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    • Oui, c’est exactement ça. Et ça sert le storytelling global de l’œuvre de façon admirable. Je sais pas où tu en es, mais en relisant et en allant jusqu’au 27 (le dernier volume paru en édition colossale), j’étais tellement comme un fou que je me suis mis à enchaîner sur les chapitres sortis en simultané, so bien que je suis totalement à jour et que les choses qu’on m’avait spoile sur twitter ne se sont pas révélées vraies au final tant tout est complexe, et tant mieux.
      Je ne vais pas t’en révéler mais les choses deviennent telles que je n’arrive plus à me fier à personne (à part Armin, lui je lui confierai ma vie 😅)

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      • Je suis à jour sur les volumes reliés français et j’ai été voir un peu plus loin en scans parce que je suis trop curieuse. Mais clairement, on ne peut faire confiance à personne, mes chouchous me trompent ou disparaissent sans cesse pour mieux me faire un pied de nez après, c’est assez fou !
        Il me tarde de pouvoir relire tout ça d’une traite quand ce sera fini par contre parce que le rythme n’aide pas. C’est trop entrecoupé pour moi ^^!

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      • Oui, je suis bien d’accord pour le rythme, rien ne vaut le faire de tout lire d’une traite. Et pour le coup, cette relecture en vue d’avoir tout de bien frais dans mon esprit m’a déjà bien calmé. Mais quand toute la série sera sortie, ça risque de faire encore plus mal !

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  5. Cela m’amène d’ailleurs à me demander s’il y a eu des estimations d’Hajime Isayama concernant le fait que la fin du manga serait plus ou moins proche.

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  6. Comme le tome 30 de l’attaque des titans a été mon coup de cœur de ce mois (j’ai oublié de faire le classement de mes lectures dans mon bilan, j’actualiserai après avoir fini les chroniques), je tenais à lire ce gros article en 1er.

    Il y a en effet, en terme d’interprétation, un parallélisme entre les horreurs des guerres mondiales (la 2e surtout) et la manière dont sont déformés les choses. Etant en droit, avec l’étude par exemple du droit international pénal, on a touché aux conflits génocidaires, de crime contre l’humanité, de crime de guerre et autres, et ce qui m’a sauté des yeux est qu’on ne connaîtra surement jamais la vérité sur l’origine des conflits, leurs motivations réelles, les victimes décidant de devenir bourreau et autres…tout simplement parce qu’il n’y a pas qu’une seule vérité, mais autant de vérités qu’il y a de témoins des faits.

    Même en disant quelque chose de précis, autrui le verra et le comprendra autrement, en le relatant, cela sera déjà distancié de la réalité, et cette élongation se prolongera au fur et à mesure, divergera des autres versions, altérées par les émotions de ceux ayant été spectateurs, que ce soit de l’indifférence ou non.

    Surtout, lorsque l’on dit que l’histoire est écrit par les vainqueurs, c’est vrai, ils maquilleront certains faits, cacheront d’autres, enjoliveront d’autres encore. La France est l’un des champions dans ce domaine, et ce, quelque soit le pan de l’Histoire…y’a qu’à voir comment certains politiciens nient la collaboration française avec l’Allemagne.

    Du coup, comme tu l’a dit, Hajime Isayama va plus loin que de juste donner le point de vue des victimes et des bourreaux, et en effet, il traite de l’humanité dans son ensemble.

    J’ai cru que tu allais aussi parlé de la façon extensive dont il a traité la mémoire collective dans le tome 30 (comme on avait parlé sur twitter et que tu ne te souvenais plus de jusqu’où allait les spoils, puisque tu avais lu en chapitre la suite, je pensais que tu faisais aussi référence à la collectivité entre personne, un partage de mémoire)

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    • Je suis évidemment d’accord avec tout ce que tu as dit, et je trouve ton point de vue et la façon dont tu en parle très intéressante.

      Si je n’ai pas évoqué ce dont tu parle à la fin, c’est surtout à cause des limites de ma capacité d’analyse et d’interprétation je t’avoue. Peut-être qu’en me replongeant dedans je trouverai des choses à dire dessus, mais c’est pas sur.
      De même, sur cette partie on est encore un peu dans le flou car c’est très lié aux intentions d’Eren, du coup je ne saurai encore comment l’interpréter.

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      • Ah oui oui, c’était pas un reproche (je sais pas si tu l’a pris comme ça), juste que j’ai pensé que tu l’aborderai mdr, mais c’est pas évident, surtout comme tu dis, avec le flou que créé notre cher Eren. Je poste demain ma chronique sur le tome 30, mon avis est surtout dessus (ce partage collectif), mais je n’y ai pas fait d’application concrète à notre monde comme toi, juste par rapport aux autres tomes.

        Bien, je m’en retourne à ma boîte de pandore, comme y’a des focus, c’est loong !

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